Litige foncier, enclavement, absence de ressources et inondations : Le cri de détresse des populations de Tivaouane Diacksao

Les complaintes de la majeure partie des populations de Pikine remettent au goût du jour le caractère fantaisiste du découpage des communes, auquel ont procédé les socialistes en 1996. Au niveau de la commune de Tivaouane Diacksao, hommes et femmes, jeunes et vieux, représentatifs de toutes les catégories de la population, ont convergé vers la devanture du domicile de M. Amadou Dème, conseiller municipal et coordonnateur du mouvement, dans le but d’exprimer leurs préoccupations majeures. Entre autres, les récurrents litiges fonciers qui font qu’aujourd’hui, plus de 111 propriétaires sont en procès devant les juridictions. Une dizaine de propriétaires, révèle M. Dème, ont vu leurs maisons démolies et leurs terrains vendus à d’autres personnes. Le mal de Tivaouane Diacksao, poursuit le coordonnateur du mouvement, c’est aussi le découpage qui a fait que le gros de la population s’est retrouvée à Diamaguène Sicap Mbao, de même que la seule place publique qui abritait les activités récréatives et les manifestations sportives des jeunes. « Un marché qui étouffe les habitants de la commune y été érigé et l’un des pères fondateurs, qui est Samba Dramé, s’est retrouvé dans l’autre commune. Au plan des infrastructures qui auraient pu permettre à la localité de disposer de ressources financières, c’est le vide total », s’est-il désolé. L’enclavement de Tivaouane Diacsao pose aussi problème aux populations. Pour la simple raison qu’au niveau interne, l’on constate l’absence de voies d’accès pérennes qui font des quartiers comme Lansar et Tivaouane sont coupés du reste de la commune. Au niveau externe, a fait remarquer M. Dème, la commune n’est pas mieux lotie, car les automobilistes venant de Dakar, qui arrivent à hauteur de la localité, sont contraints de continuer jusqu’au rond point de Diamaguène Sicap Mbao et de reprendre le sens de Dakar, pour accéder à la commune. « Comme la majeure partie des communes de la ville de Pikine », a fait remarquer le coordonnateur du mouvement Génération Défar Dekk Bi, « Tivaouane Diacksao souffre des conséquences des inondations par l’impraticabilité de la route Diamaguène-Thiaroye, qui cause d’immenses désagréments au plan socioéconomique, au point d’accroitre le chômage des jeunes ».
Afin que ces manquements qui ont rendu exsangue la commune de Tivaouane Diacksao soient rangés dans le tiroir des mauvais souvenirs, les populations sollicitent l’intervention du chef de l’Etat. « Nous souhaitons l’implication personnelle du président Abdoulaye Wade, pour que justice soit faite. Car nous avons assez souffert de cette situation », a plaidé le coordonnateur Amadou Dème.

Amary Guèye (Correspondant) le messager