Analysant la débâcle électorale subie par le mouvement de Karim Wade dont les membres étaient investis sur les listes de la Coalition Sopi 2009, Mamadou Oumar Ndiaye affirme : « la Génération du concret c’est de l’usurpation. Pourquoi, elle n’est pas allée se présenter sous sa propre bannière ? Le courage politique aurait été de se présenter sous sa propre bannière comme Idrissa Seck et comme Jean Paul Dias. C’est seulement comme cela qu’on aurait connu son vrai poids électoral. On ne peut pas se refugier derrière le Pds et déclarer nous avons gagné dans certaines zones. J’ai entendu Hassan Ba dire avant les élections que la Génération du concret allait négocier avec le Pds et réclamer des têtes de listes dans certaines zones. Ce n’est pas normal, car c’est sur la base d’élections passées que l’on mesure le poids politique de chacun. Comment un mouvement qui vient de naître, peut-il avoir autant de prétentions ? »
Dans la même veine, il ajoute : « aujourd’hui, ils ont reçu une claque que l’on ne peut pas mesurer, car ils se sont cachés derrière le Pds. Ce qui est sûr c’est que là où leur leader s’est présenté, il a été laminé avec son père et sa mère. Les sénégalais ont montré par les urnes qu’ils sont contre ce projet monarchique. Même au sein du Pds, il y a des gens opposés à ce projet. Le plus courageux d’entre eux, Souleymane Ndéné Ndiaye a ouvertement déclaré qu’il ne se mettra jamais derrière Karim Wade. Hassane Ba a été balayé dans son propre village. Si ces gens n’ont pas compris le message des sénégalais, plus dure sera leur chute ».
En ce qui concerne l’adresse à la nation du chef de l’Etat, l’éditorialiste de l’hebdomadaire le Témoin déclare : « C’est un discours traditionnel, un discours d’usage. Sans doute, le président Wade donne–t-il rendez-vous aux sénégalais à une autre occasion pour débattre des attentes de ces derniers. Il a dit avoir compris le message envoyé par les électeurs qui ont voté majoritairement contre la liste qu’il avait parrainée. Et contre lui d’ailleurs. Le président s’est investi dans la campagne sous couvert de ses tournées économiques. On attend qu’il traduise dans les faits, cet avertissement lancé par les électeurs ».
Et de préciser : « on a vu un Abdoulaye Wade beaucoup plus humble et qui a adopté une posture de chef d’Etat, au dessus de la mêlée. Ce que les gens n’ont cessé de demander depuis neuf ans. Il a salué la victoire de l’opposition, il lui a donné des garanties quant à la pleine autonomie dont elle va disposer pour gérer les collectivités locales qui lui ont été confiées par les populations, il a promis de matérialiser le statut de l’opposition et de son chef. Ce dernier point constitue une vieille préoccupation de Wade. Il exigeait ce statut pendant ses années de lutte dans l’opposition ».
Revenant sur la promesse faite par Wade aux femmes relatives à un choix entre la primature et la vice-présidence qui n’est pas prévue par la loi fondamentale, Mamadou Oumar Ndiaye pense que cela entre dans la ligne de succession. « On n’ignore pas qu’aux Etats Unis c’est le vice-président qui remplace le président, en cas de vacance. Au Sénégal, on a eu l’expérience de l’article 35 qui avait permis à Diouf de remplacer Senghor. Le Sénat souffre d’une illégitimité politique car la majorité de ses membres sont choisis contrairement à l’Assemblée nationale qui est composée de membres élus. C’est le Sénat qui assure la suppléance en cas de vacance du président. Me Wade souhaite rectifier cette erreur en parlant de vice-présidence. Mais il oublie que dans les grandes démocraties, le vice-président est élu au même titre que le président. Il pourrait faire élire son vice-président par l’Assemblée en modifiant la constitution. Il pourrait proposer son fils à ce poste. Les sénégalais en votant massivement contre ce projet monarchique, ont obligé Wade a changer de fusil d’épaule », a-t-il souligné.
Et d’ironiser : « Est-ce que Wade ne va pas nommer Viviane Wade vice-présidente pour faire comme les Kirchner en Argentine. ».
- Par Béatrice L. -
nettali
Dans la même veine, il ajoute : « aujourd’hui, ils ont reçu une claque que l’on ne peut pas mesurer, car ils se sont cachés derrière le Pds. Ce qui est sûr c’est que là où leur leader s’est présenté, il a été laminé avec son père et sa mère. Les sénégalais ont montré par les urnes qu’ils sont contre ce projet monarchique. Même au sein du Pds, il y a des gens opposés à ce projet. Le plus courageux d’entre eux, Souleymane Ndéné Ndiaye a ouvertement déclaré qu’il ne se mettra jamais derrière Karim Wade. Hassane Ba a été balayé dans son propre village. Si ces gens n’ont pas compris le message des sénégalais, plus dure sera leur chute ».
En ce qui concerne l’adresse à la nation du chef de l’Etat, l’éditorialiste de l’hebdomadaire le Témoin déclare : « C’est un discours traditionnel, un discours d’usage. Sans doute, le président Wade donne–t-il rendez-vous aux sénégalais à une autre occasion pour débattre des attentes de ces derniers. Il a dit avoir compris le message envoyé par les électeurs qui ont voté majoritairement contre la liste qu’il avait parrainée. Et contre lui d’ailleurs. Le président s’est investi dans la campagne sous couvert de ses tournées économiques. On attend qu’il traduise dans les faits, cet avertissement lancé par les électeurs ».
Et de préciser : « on a vu un Abdoulaye Wade beaucoup plus humble et qui a adopté une posture de chef d’Etat, au dessus de la mêlée. Ce que les gens n’ont cessé de demander depuis neuf ans. Il a salué la victoire de l’opposition, il lui a donné des garanties quant à la pleine autonomie dont elle va disposer pour gérer les collectivités locales qui lui ont été confiées par les populations, il a promis de matérialiser le statut de l’opposition et de son chef. Ce dernier point constitue une vieille préoccupation de Wade. Il exigeait ce statut pendant ses années de lutte dans l’opposition ».
Revenant sur la promesse faite par Wade aux femmes relatives à un choix entre la primature et la vice-présidence qui n’est pas prévue par la loi fondamentale, Mamadou Oumar Ndiaye pense que cela entre dans la ligne de succession. « On n’ignore pas qu’aux Etats Unis c’est le vice-président qui remplace le président, en cas de vacance. Au Sénégal, on a eu l’expérience de l’article 35 qui avait permis à Diouf de remplacer Senghor. Le Sénat souffre d’une illégitimité politique car la majorité de ses membres sont choisis contrairement à l’Assemblée nationale qui est composée de membres élus. C’est le Sénat qui assure la suppléance en cas de vacance du président. Me Wade souhaite rectifier cette erreur en parlant de vice-présidence. Mais il oublie que dans les grandes démocraties, le vice-président est élu au même titre que le président. Il pourrait faire élire son vice-président par l’Assemblée en modifiant la constitution. Il pourrait proposer son fils à ce poste. Les sénégalais en votant massivement contre ce projet monarchique, ont obligé Wade a changer de fusil d’épaule », a-t-il souligné.
Et d’ironiser : « Est-ce que Wade ne va pas nommer Viviane Wade vice-présidente pour faire comme les Kirchner en Argentine. ».
- Par Béatrice L. -
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