Une mascarade à durée déterminée
L’évocation du sujet le fait rire aux éclats. Il a la cinquantaine, teint noir, ventre rond et préfère parler sous le sceau de l’anonymat pour éviter que sa femme, qui lit souvent le journal, ne le reconnaisse et ne dorme sur ses lauriers. Il ne parle même pas du coût des loyers, des factures, mais aujourd’hui, pour avoir une alimentation saine et équilibrée, il faut être un élu de Dieu. « Pour se nourrir décemment, c’est la croix et la bannière ! Le peu que j’arrive à gagner, je préfère le consacrer à ma femme et à mes cinq enfants. C’est pour cela que je ne pense même pas au remariage ».
Saer Sarr, agent immobilier, semble éprouver beaucoup de mépris à l’égard des cette catégorie d’hommes qui se lancent dans le mariage tardif. « Quoi qu’une personne fasse, elle ne peut pas avoir des années en moins. On peut se berner, en se disant que si on se marie à un certain âge, on retrouve sa jeunesse, mais on se trompe. Je peux comprendre que ces gens qui convolent en justes noces le fassent avec des femmes de leur âge, mais ce n’est pas souvent le cas. Ils vont chercher des filles qui ont l’âge de leurs enfants. D’après ce que je sais, ce n’est même pas bon pour la femme ». Ce qu’il a remarqué, c’est qu’à Dakar, les filles se marient avec des hommes âgés pour des raisons bassement matérielles. Elles se disent qu’ils sont plus faciles à amadouer et à manipuler que ceux de leur génération. Souvent, poursuit Saër, c’est un mariage à durée déterminée ; elles s’y engagent pour une période bien déterminée, le temps de se faire de l’argent et de prendre leur indépendance vis-à-vis de leur famille, une fois qu’elles auront décidé de mettre fin à la mascarade. « Il y a rarement de l’amour dans ce genre de couple », pense Saer Sarr.
Une deuxième battue par les enfants de la première
Quel que soit l’âge, si un homme épouse une femme de son âge, il n’y a rien de mal, estime Sokhna Sow, femme au foyer. Ce qui lui fait mal, c’est qu’un conjoint avec qui l’on a traversé la période des vaches maigres, se retrouve au bout d’une vingtaine d’années avec un peu de sous dans les poches, et vous balance un jour à la figure que vous aurez désormais une « sœur » pour vous soulager dans les « tâches ». « On a beau se dire que la polygamie est bien ancrée dans notre société et qu’elle est reconnue par la religion musulmane, mais cela bouleverse une vie », s’émeut-elle. Certaines, ajoute Sokhna Sow, vont même jusqu’à souhaiter que la situation financière de leur mari ne s’améliore pas de façon trop considérable.
Sa voisine R.S qui était juste en train de passer, ne peut s’empêcher de raconter une anecdote. « Je connais une femme qui était juste partie dire bonjour à sa coépouse, qui pouvait être sa mère. Les enfants de la première l’ont bien bastonnée devant leur père et elle n’a plus jamais remis les pieds là-bas ». Expéditif comme accueil !
La soixantaine, Soulèymane D. qui vient juste d’avoir une deuxième, affiche un sourire béat. Il est aux anges. Pour l’instant, il ne voit que du bon dans la polygamie et regrette d’être resté longtemps avec une femme. « Je gagne sur les deux fronts. Chacune veut me donner plus. J’ai remarqué que la première s’efforce de faire ce qu’elle ne voulait pas avant, simplement pour me retenir. Ce qui est dur, ce sont les charges. C’est pour cela que j’ai dit à la deuxième, qui n’est pas encore arrivée à la ménopause, de prendre ses précautions pour ne pas tomber enceinte, parce que je n’ai plus l’âge de bercer des bébés. Cela tombe bien, parce qu’elle a eu deux enfants de son deuxième mariage », se réjouit-il, le sourire aux lèvres. Attention, qui disait que c’est du miel à la surface ? Et…
H.D.G l'as
L’évocation du sujet le fait rire aux éclats. Il a la cinquantaine, teint noir, ventre rond et préfère parler sous le sceau de l’anonymat pour éviter que sa femme, qui lit souvent le journal, ne le reconnaisse et ne dorme sur ses lauriers. Il ne parle même pas du coût des loyers, des factures, mais aujourd’hui, pour avoir une alimentation saine et équilibrée, il faut être un élu de Dieu. « Pour se nourrir décemment, c’est la croix et la bannière ! Le peu que j’arrive à gagner, je préfère le consacrer à ma femme et à mes cinq enfants. C’est pour cela que je ne pense même pas au remariage ».
Saer Sarr, agent immobilier, semble éprouver beaucoup de mépris à l’égard des cette catégorie d’hommes qui se lancent dans le mariage tardif. « Quoi qu’une personne fasse, elle ne peut pas avoir des années en moins. On peut se berner, en se disant que si on se marie à un certain âge, on retrouve sa jeunesse, mais on se trompe. Je peux comprendre que ces gens qui convolent en justes noces le fassent avec des femmes de leur âge, mais ce n’est pas souvent le cas. Ils vont chercher des filles qui ont l’âge de leurs enfants. D’après ce que je sais, ce n’est même pas bon pour la femme ». Ce qu’il a remarqué, c’est qu’à Dakar, les filles se marient avec des hommes âgés pour des raisons bassement matérielles. Elles se disent qu’ils sont plus faciles à amadouer et à manipuler que ceux de leur génération. Souvent, poursuit Saër, c’est un mariage à durée déterminée ; elles s’y engagent pour une période bien déterminée, le temps de se faire de l’argent et de prendre leur indépendance vis-à-vis de leur famille, une fois qu’elles auront décidé de mettre fin à la mascarade. « Il y a rarement de l’amour dans ce genre de couple », pense Saer Sarr.
Une deuxième battue par les enfants de la première
Quel que soit l’âge, si un homme épouse une femme de son âge, il n’y a rien de mal, estime Sokhna Sow, femme au foyer. Ce qui lui fait mal, c’est qu’un conjoint avec qui l’on a traversé la période des vaches maigres, se retrouve au bout d’une vingtaine d’années avec un peu de sous dans les poches, et vous balance un jour à la figure que vous aurez désormais une « sœur » pour vous soulager dans les « tâches ». « On a beau se dire que la polygamie est bien ancrée dans notre société et qu’elle est reconnue par la religion musulmane, mais cela bouleverse une vie », s’émeut-elle. Certaines, ajoute Sokhna Sow, vont même jusqu’à souhaiter que la situation financière de leur mari ne s’améliore pas de façon trop considérable.
Sa voisine R.S qui était juste en train de passer, ne peut s’empêcher de raconter une anecdote. « Je connais une femme qui était juste partie dire bonjour à sa coépouse, qui pouvait être sa mère. Les enfants de la première l’ont bien bastonnée devant leur père et elle n’a plus jamais remis les pieds là-bas ». Expéditif comme accueil !
La soixantaine, Soulèymane D. qui vient juste d’avoir une deuxième, affiche un sourire béat. Il est aux anges. Pour l’instant, il ne voit que du bon dans la polygamie et regrette d’être resté longtemps avec une femme. « Je gagne sur les deux fronts. Chacune veut me donner plus. J’ai remarqué que la première s’efforce de faire ce qu’elle ne voulait pas avant, simplement pour me retenir. Ce qui est dur, ce sont les charges. C’est pour cela que j’ai dit à la deuxième, qui n’est pas encore arrivée à la ménopause, de prendre ses précautions pour ne pas tomber enceinte, parce que je n’ai plus l’âge de bercer des bébés. Cela tombe bien, parce qu’elle a eu deux enfants de son deuxième mariage », se réjouit-il, le sourire aux lèvres. Attention, qui disait que c’est du miel à la surface ? Et…
H.D.G l'as