A Bouarfa pour ceux qui ont accepté de se confier à la rédaction de Camer.be, ils sont 75 Camerounais, 23 Mauritaniens, 15 Sénégalais, 12 Nigérians et 9 Ivoiriens qui partagent une fois par jour une soupe ou la bouillie de maïs. Le plus ancien d'origine camerounaise est là depuis 4 ans après avoir tenté à plusieurs reprises sans succès la traversée vers l'Europe
''Nous sommes sortis de nos familles et de nos pays la rage au cœur avec l'envie de réussir..'', a affirmé le jeune K.A, un immigré camerounais. Selon lui, le chômage et la pauvreté constituent la principale cause de l'immigration, notamment le rêve et le mirage de l'eldorado occidental. « Quand on voit des camerounais vivant en Europe rentrer au pays pour investir, avoir de belles maisons, et que nous, qui sommes là et qui mourons à la tâche, ne pouvons rien gagner, alors on est tenté d’aller en Europe », argumente-t-il.
''Au Maroc, nous fouillons souvent les poubelles pour survivre'', déclare C.P, ajoutant que ''pour les survivants, le refoulement est encore plus dur. Nous revenons blessés et humiliés''.
Plusieurs Camerounais vivant dans le désert marocain ont pour la plus part opté pour des passeports étrangers, notamment de la Mauritanie, de l'Algérie pour être en règle au Maroc», nous confie L.M, une jeune camerounaise, diplômé en droit et candidate à l'aventure depuis trois ans.
Au Maroc, beaucoup d'entre eux travaillent en noir pour trouver l'argent nécessaire à leur séjour et leur traversée vers l'Europe à bord d'embarcations de fortune exposées souvent aux naufrages.
En dehors des risques de naufrages mortels des embarcations de fortune qui guettent ces immigrés, il y a également la mort par la faim et la soif pendant la traversée.
« Nous mourons et personne ne se soucie de nous. L’Etat mauritanien est venu chercher ses ressortissants ici à Merzouga le 15 décembre dernier pour leur trouver du boulot », raconte O.L qui avoue, par ailleurs, avoir accepté de faire cette aventure pour fuir le chômage ambiant qui sévit au Cameroun. « Figurez-vous, nous avons tenté la traversée à trente camerounais (30), pour finir ici à dix seulement ! Plusieurs de mes compagnons ont soit été interceptés aux frontières, soit péri dans le désert », ajoute notre interlocuteur.
Pour Emmanuel Kemta, activiste du Code rencontré dans un autre campement des Camerounais du désert marocain à Merzouga ( Région de Meknès-Tafilalet), village situé dans le sud-est du Maroc à 50 kilomètres de la frontière algérienne, les autorités sénégalaises ont pris la veille des fêtes de fin d'année et de nouvel an des dispositions pour un retour des Sénégalais dans leurs pays, en "octroyant à chacun un pécule pour le transport et leur réinsertion socio professionnelle". Pendant ce temps, "le gouvernement camerounais a complètement abandonné ses citoyens en détresse dans le désert maghrébin" ajoute t-il
Quid la traversée pour le vieux continent
Selon une autre source qui a requis l'anonymat, pour "traverser", il faut de prime abord vendre à certains marocains du désert ses effets personnels tels des portables, montres, chaussures, lunettes, etc. afin de quitter son campement dès la tombée de la nuit pour contourner les forces de l’ordre marocaines qui sillonnent cette zone dans la journée. Les femmes quant à elles se retrouvent engouffrées irrémédiablement dans le chemin sans retour de la prostitution conclu notre source
Pour se rassembler et arriver à destination, il va falloir aller jusqu’aux alentours du village Smara, loin du mur de défense marocain, pour effectuer le périple de près de sept heures de routes à bord des véhicules de fortunes bourrés dans lesquels personne ne sait s’il pourra résister jusqu’au point d'embarquement pour l'Europe. Ces véhicules qui circulent à feux éteints appartiennent dit -on aux passeurs.
Pour Alex K, immigré d'origine camerounaise, ayant échoué par quatre fois la tentative de l'entrée en territoire européen « le plus dur est à l’arrivée, car si jamais l'on tombe entre les mains de la police espagnole, alors, on a droit à tous les sévices du monde et tous les mauvais traitements et presque chaque voyage compte ses victimes. ».
Selon la revue de presse de Forteresse Europe 8.966 immigrés sont morts aux frontières de l'Europe depuis 1988, dont 3.079 sont disparus en mer. En mer Méditerranée ont perdu la vie 6.495 migrants. Dans le Canal de Sicile 2.023 personnes sont mortes, entre la Libye, l'Égypte, la Tunisie, Malte et l'Italie, dont 1.209 disparus, et 35 autres ont perdu la vie le long des nouvelles routes entre l'Algérie et l'île de Sardaigne; 3.086 personnes sont mortes au large des îles Canaries et du détroit de Gibraltar entre le Maroc et l'Espagne, dont 1.277 disparus; 693 personnes sont mortes en mer Egée, entre la Turquie et la Grèce, dont 343 disparus; 553 personnes sont mortes en mer Adriatique, entre l'Albanie, le Monténégro et l'Italie, dont 250 disparus. Mais la mer on ne la traverse pas seulement à bord des pirogues, l’on navigue étant caché à bord de navires de cargaison régulièrement enregistrés…
Devant une telle situation, le Royaume du Maroc selon une source policière s’est vu dans l’obligation de marquer un peu de recul en procédant au changement de la stratégie de la lutte contre la criminalité organisée autour du phénomène de l'immigration clandestine. En outre, compte tenu de la largeur de la superficie du Maroc, la police des frontières s’est montrée dépassée par le nombre important d’immigrés qui y affluent. (A suivre.
Note de la rédaction de Camer.be : Nous nous reservons le droit de diffuser les images des Camerounais rencontrés dans le désert marocain par simple souci de respect de leur droit. idem pour leur nom représenté dans notre reportage par des initiales
© Camer.be
''Nous sommes sortis de nos familles et de nos pays la rage au cœur avec l'envie de réussir..'', a affirmé le jeune K.A, un immigré camerounais. Selon lui, le chômage et la pauvreté constituent la principale cause de l'immigration, notamment le rêve et le mirage de l'eldorado occidental. « Quand on voit des camerounais vivant en Europe rentrer au pays pour investir, avoir de belles maisons, et que nous, qui sommes là et qui mourons à la tâche, ne pouvons rien gagner, alors on est tenté d’aller en Europe », argumente-t-il.
''Au Maroc, nous fouillons souvent les poubelles pour survivre'', déclare C.P, ajoutant que ''pour les survivants, le refoulement est encore plus dur. Nous revenons blessés et humiliés''.
Plusieurs Camerounais vivant dans le désert marocain ont pour la plus part opté pour des passeports étrangers, notamment de la Mauritanie, de l'Algérie pour être en règle au Maroc», nous confie L.M, une jeune camerounaise, diplômé en droit et candidate à l'aventure depuis trois ans.
Au Maroc, beaucoup d'entre eux travaillent en noir pour trouver l'argent nécessaire à leur séjour et leur traversée vers l'Europe à bord d'embarcations de fortune exposées souvent aux naufrages.
En dehors des risques de naufrages mortels des embarcations de fortune qui guettent ces immigrés, il y a également la mort par la faim et la soif pendant la traversée.
« Nous mourons et personne ne se soucie de nous. L’Etat mauritanien est venu chercher ses ressortissants ici à Merzouga le 15 décembre dernier pour leur trouver du boulot », raconte O.L qui avoue, par ailleurs, avoir accepté de faire cette aventure pour fuir le chômage ambiant qui sévit au Cameroun. « Figurez-vous, nous avons tenté la traversée à trente camerounais (30), pour finir ici à dix seulement ! Plusieurs de mes compagnons ont soit été interceptés aux frontières, soit péri dans le désert », ajoute notre interlocuteur.
Pour Emmanuel Kemta, activiste du Code rencontré dans un autre campement des Camerounais du désert marocain à Merzouga ( Région de Meknès-Tafilalet), village situé dans le sud-est du Maroc à 50 kilomètres de la frontière algérienne, les autorités sénégalaises ont pris la veille des fêtes de fin d'année et de nouvel an des dispositions pour un retour des Sénégalais dans leurs pays, en "octroyant à chacun un pécule pour le transport et leur réinsertion socio professionnelle". Pendant ce temps, "le gouvernement camerounais a complètement abandonné ses citoyens en détresse dans le désert maghrébin" ajoute t-il
Quid la traversée pour le vieux continent
Selon une autre source qui a requis l'anonymat, pour "traverser", il faut de prime abord vendre à certains marocains du désert ses effets personnels tels des portables, montres, chaussures, lunettes, etc. afin de quitter son campement dès la tombée de la nuit pour contourner les forces de l’ordre marocaines qui sillonnent cette zone dans la journée. Les femmes quant à elles se retrouvent engouffrées irrémédiablement dans le chemin sans retour de la prostitution conclu notre source
Pour se rassembler et arriver à destination, il va falloir aller jusqu’aux alentours du village Smara, loin du mur de défense marocain, pour effectuer le périple de près de sept heures de routes à bord des véhicules de fortunes bourrés dans lesquels personne ne sait s’il pourra résister jusqu’au point d'embarquement pour l'Europe. Ces véhicules qui circulent à feux éteints appartiennent dit -on aux passeurs.
Pour Alex K, immigré d'origine camerounaise, ayant échoué par quatre fois la tentative de l'entrée en territoire européen « le plus dur est à l’arrivée, car si jamais l'on tombe entre les mains de la police espagnole, alors, on a droit à tous les sévices du monde et tous les mauvais traitements et presque chaque voyage compte ses victimes. ».
Selon la revue de presse de Forteresse Europe 8.966 immigrés sont morts aux frontières de l'Europe depuis 1988, dont 3.079 sont disparus en mer. En mer Méditerranée ont perdu la vie 6.495 migrants. Dans le Canal de Sicile 2.023 personnes sont mortes, entre la Libye, l'Égypte, la Tunisie, Malte et l'Italie, dont 1.209 disparus, et 35 autres ont perdu la vie le long des nouvelles routes entre l'Algérie et l'île de Sardaigne; 3.086 personnes sont mortes au large des îles Canaries et du détroit de Gibraltar entre le Maroc et l'Espagne, dont 1.277 disparus; 693 personnes sont mortes en mer Egée, entre la Turquie et la Grèce, dont 343 disparus; 553 personnes sont mortes en mer Adriatique, entre l'Albanie, le Monténégro et l'Italie, dont 250 disparus. Mais la mer on ne la traverse pas seulement à bord des pirogues, l’on navigue étant caché à bord de navires de cargaison régulièrement enregistrés…
Devant une telle situation, le Royaume du Maroc selon une source policière s’est vu dans l’obligation de marquer un peu de recul en procédant au changement de la stratégie de la lutte contre la criminalité organisée autour du phénomène de l'immigration clandestine. En outre, compte tenu de la largeur de la superficie du Maroc, la police des frontières s’est montrée dépassée par le nombre important d’immigrés qui y affluent. (A suivre.
Note de la rédaction de Camer.be : Nous nous reservons le droit de diffuser les images des Camerounais rencontrés dans le désert marocain par simple souci de respect de leur droit. idem pour leur nom représenté dans notre reportage par des initiales
© Camer.be