Roger GBEGNONVI Chroniqueur et Analyste politique
[Suite:]
Mon premier homosexuel identifié comme tel, je l’ai rencontré en 1980, à Gagnoa, en Côte d’Ivoire, où il enseignait dans le même CEG que moi. Bel homme, intelligent et très affable. Il n’était pas marié et n’avait pas la moindre fréquentation féminine. Bizarre. Il m’a fallu du temps pour savoir que c’était un homosexuel, n’en ayant jamais connu auparavant. Plus tard, en Europe, j’ai retrouvé chez les homosexuels des deux sexes les mêmes qualités humaines que chez mon collègue du CEG de Gagnoa, au point d’en conclure que c’étaient leurs qualités fondamentales. Et je ne savais pas encore que de très grands noms, tels Marcel Proust et Michel Foucault, qui ont beaucoup compté dans ma formation intellectuelle, étaient des homosexuels. Quelle lumière que leurs œuvres ! Cependant, mon étonnement et mon interrogation sont restés intacts jusqu’à ce jour : ‘‘Pourquoi donc ne sont-ils pas hétérosexuels comme tout le monde ?’’
Le ‘‘comme tout le monde’’ est évidemment de trop. Si la plupart des hommes et des femmes sont droitiers, il y en a quelques-uns qui sont exceptionnellement mais naturellement gauchers, et nous serions criminels de les vouer à la prison ou à la mort pour cette raison-là, comme nous sommes déjà criminels au Bénin en vouant à la mort les enfants qui naissent par le siège, ou avec une dent (une membrane y ressemblant), ou la face contre terre, ou dont la maman meurt accidentellement en couches, comme ils sont criminels ailleurs en massacrant les albinos pour la seule raison qu’ils sont albinos, comme ils sont criminels plus loin en se charcutant entre Tutsis et Hutus pour la seule raison que les uns sont Tutsis et les autres Hutus…C’est fou ! Quel mal nous font les enfants nés par le siège, les Albinos qui ont déjà tant de problèmes avec le soleil, le faciès des Tutsis et des Hutus ? C’est fou !
Mais revenons à l’homosexualité. Je sais que tout ce qui touche au sexe est de nature à faire perdre aux hommes et aux femmes ainsi qu’aux religions leur calme. Nous devons pourtant savoir toujours raison garder. Il paraît que l’homosexualité est un fait aussi naturel que celui d’être gaucher. Naturelle ou pas, l’homosexualité de l’autre ne s’en prend ni à notre liberté ni à notre envie de vivre. Pour être différents de nous, les homosexuels ne sont pas nos adversaires, encore moins nos ennemis. Le progrès de l’humanité n’est pas mis en cause par l’homosexualité, mais par les époux qui battent leurs conjoints, les parents qui torturent leurs enfants, les industriels qui fabriquent les armes mortifères, les dirigeants qui fomentent les guerres, les hommes et les femmes qui mettent l’intelligence et la science au service du mal.
Combattons ceux-là et les autres semblables, et laissons vivre en paix les homosexuels, les gauchers, les enfants nés par le sièges, les bègues, etc. Il faut de tout pour faire un monde, et ont droit à la vie, à leur liberté et à notre respect tous ceux qui ne s’en prennent ni à notre liberté ni à notre envie de vivre. Nous sommes différents de ceux qui sont différents de nous. Souvenons-nous-en, et ne nous trompons plus de combat.
(Par Roger Gbégnonvi)
Mon premier homosexuel identifié comme tel, je l’ai rencontré en 1980, à Gagnoa, en Côte d’Ivoire, où il enseignait dans le même CEG que moi. Bel homme, intelligent et très affable. Il n’était pas marié et n’avait pas la moindre fréquentation féminine. Bizarre. Il m’a fallu du temps pour savoir que c’était un homosexuel, n’en ayant jamais connu auparavant. Plus tard, en Europe, j’ai retrouvé chez les homosexuels des deux sexes les mêmes qualités humaines que chez mon collègue du CEG de Gagnoa, au point d’en conclure que c’étaient leurs qualités fondamentales. Et je ne savais pas encore que de très grands noms, tels Marcel Proust et Michel Foucault, qui ont beaucoup compté dans ma formation intellectuelle, étaient des homosexuels. Quelle lumière que leurs œuvres ! Cependant, mon étonnement et mon interrogation sont restés intacts jusqu’à ce jour : ‘‘Pourquoi donc ne sont-ils pas hétérosexuels comme tout le monde ?’’
Le ‘‘comme tout le monde’’ est évidemment de trop. Si la plupart des hommes et des femmes sont droitiers, il y en a quelques-uns qui sont exceptionnellement mais naturellement gauchers, et nous serions criminels de les vouer à la prison ou à la mort pour cette raison-là, comme nous sommes déjà criminels au Bénin en vouant à la mort les enfants qui naissent par le siège, ou avec une dent (une membrane y ressemblant), ou la face contre terre, ou dont la maman meurt accidentellement en couches, comme ils sont criminels ailleurs en massacrant les albinos pour la seule raison qu’ils sont albinos, comme ils sont criminels plus loin en se charcutant entre Tutsis et Hutus pour la seule raison que les uns sont Tutsis et les autres Hutus…C’est fou ! Quel mal nous font les enfants nés par le siège, les Albinos qui ont déjà tant de problèmes avec le soleil, le faciès des Tutsis et des Hutus ? C’est fou !
Mais revenons à l’homosexualité. Je sais que tout ce qui touche au sexe est de nature à faire perdre aux hommes et aux femmes ainsi qu’aux religions leur calme. Nous devons pourtant savoir toujours raison garder. Il paraît que l’homosexualité est un fait aussi naturel que celui d’être gaucher. Naturelle ou pas, l’homosexualité de l’autre ne s’en prend ni à notre liberté ni à notre envie de vivre. Pour être différents de nous, les homosexuels ne sont pas nos adversaires, encore moins nos ennemis. Le progrès de l’humanité n’est pas mis en cause par l’homosexualité, mais par les époux qui battent leurs conjoints, les parents qui torturent leurs enfants, les industriels qui fabriquent les armes mortifères, les dirigeants qui fomentent les guerres, les hommes et les femmes qui mettent l’intelligence et la science au service du mal.
Combattons ceux-là et les autres semblables, et laissons vivre en paix les homosexuels, les gauchers, les enfants nés par le sièges, les bègues, etc. Il faut de tout pour faire un monde, et ont droit à la vie, à leur liberté et à notre respect tous ceux qui ne s’en prennent ni à notre liberté ni à notre envie de vivre. Nous sommes différents de ceux qui sont différents de nous. Souvenons-nous-en, et ne nous trompons plus de combat.
(Par Roger Gbégnonvi)