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Madické Niang dément formellement Bernard-Henry Lévy

SARKOZY A UTILISE WADE CONTRE KHADAFI

Dans une interview accordée à nos confrères du journal «l’Observateur», le chef de la diplomatie sénégalaise dément formellement le philosophe français Bernard-Henry Lévy, qui dans son ouvrage «La guerre sans l’aimer», soutient que Nicolas Sarkozy a utilisé le président Wade contre le défunt guide libyen Kadhafi. «Le président Wade n’est pas quelqu’un qu’on mène par le bout du nez», argue le ministre d’Etat Madické Niang.


Rédigé par leral.net le Mardi 13 Décembre 2011 à 03:52 | | 0 commentaire(s)|

Madické Niang dément formellement Bernard-Henry Lévy
«En Libye, il fallait choisir entre la démocratie et la dictature, le président Abdoulaye Wade a naturellement choisi la démocratie», soutient le ministre des Affaires Etrangères du Sénégal dans une interview accordée au quotidien «L’Observateur» (privé) de ce lundi 12 décembre 2011. Démentant ainsi le philosophe français, Bernard- Henry Lévy qui, dans son dernier ouvrage «La guerre sans l’aimer», a écrit que le président Nicolas Sarkozy a utilisé le président Abdoulaye Wade contre le défunt guide libyen Mouammar Khadafi. «Le président Wade n’est pas quelqu’un qu’on mène par le bout du nez. Tout le monde connait sa liberté et son esprit d’indépendance. Tout le monde reconnait qu’il est un homme qui assume ses convictions. Ce qui s’est passé avec la Lybie est très normal. C’est comme cela que doit fonctionner la diplomatie», affirme le chef de la diplomatie sénégalaise. Selon lui, le président Sarkozy avait impliqué le président Abdoulaye Wade parce qu’il a une «appréciation positive» sur le travail qu’il fait au niveau africain. «Sarkozy sait que le président Wade est toujours du côté de la démocratie», insiste Madické Niang

Si cette implication, explique Madické Niang, portait atteinte à la dignité de l’Afrique, le président Wade, quelles que soient les relations qu’il entretient avec Srakozy, «n’aurait jamais» donné son accord. «Le président a permis à l’Afrique d’être présent dans ce dossier, car l’Ua l’a géré avec beaucoup de légèreté», relève M. Niang qui parle d’une victoire de la diplomatie sénégalaise. Comme ce fut le cas récemment, dit-il, avec l’élection de Cheikh Adjibou Soumaré à la tête de la Commission de l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa).

«Si la présidence de la commission de l’Uemoa est revenue entre les mains du Sénégal, c’est grâce au leadership du Président», se félicite le chef de la diplomatie sénégalaise. Il soutient que cette élection de Soumaré prouve que la piste El Hadj Abdou Sakho (Ndlr : premier candidat du Sénégal à ce poste) n’était pas bonne. «Quand nous avons su que la candidature de El hadj Abdou Sakho risquait de ne pas prospérer, nous avons préféré changer de candidat et l’histoire nous a donné raison», a dit Madické Niang.

Dans ce ministère où il reconnait avoir eu des « difficultés » pour se faire « connaître » et se faire «accepter», Madické Niang se dit désormais à l’aise et perçoit sa place dans le milieu diplomatique comme une «bonne raison» d’aller de l’avant. Sa priorité : travailler pour raffermir les relations entre le Sénégal et ses voisins.

«Notre objectif est de renforcer nos relations avec les pays voisins et nous œuvrons inlassablement pour y arriver. Comme dans une famille, les pays voisins sont nos frères. Il peut arriver qu’il y ait des frictions, mais il y a des mécanismes qui nous permettent de nous retrouver, de nous parler et de faire revenir la sérénité», souligne le ministre d’Etat, rappelant qu’«aucun effort n’est de trop allant dans le sens de raffermir nos relations avec les pays voisins»

Avec nos confrères de «l’Obs», le ministre des Affaires Etrangères revient également sur la privatisation annoncée du pèlerinage à la Mecque. Et c’est pour dire que le processus enclenché suit son cours. Il relève que 60 % des pèlerins de cette année sont partis à bord de compagnies privées. «Il faudrait qu’on arrive à les accompagner jusqu’à ce qu’on soit sûr qu’il n’y a plus de problème. A partir de ce moment, le rôle de l’Etat pourra se limiter au contrôle et à la surveillance», explique Madické Niang qui regrette l’implication de sénégalais dans une affaire de vol aux lieux saints de l’islam. «Le Consul s’attèle à obtenir la libération de Babacar Thiam (Ndlr : impliqué dans une affaire de vol de bijou d’une valeur de 30 millions de Fcfa)», informe le ministre d’Etat qui ne doute point que le président Abdoulaye Wade sera réélu en février 2012. «Que ce soit, un candidat unique ou des candidatures multiples, notre candidat, Me Wade, sera élu au premier tour », assure Madické Niang qui dit aussi ne pas être concerné par l’affaire des 7 milliards Fcfa qui proviendraient de Taiwan et qui avait été distribués à des ministres. «Je n’ai rien reçu. Rien», a dit catégorique Madické Niang.

( Les News )