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Manifestations pour la sauvegarde du stade Assane Diouf : Rebeuss détale, l'opposition trinque

- 8 manifestants en garde à vue à l’Hôtel de Police
- Aly Haïdar touché par une balle en plastique

Les membres du Collectif pour la défense et la réhabilitation du stade Assane Diouf avaient promis de mettre le feu sur l’Avenue Malick Sy, samedi dernier, il n’en a rien été. Ils n’ont pas osé défier les policiers qui ont assiégé cette avenue. La tentative de manifestation qu’il y a eu, est venue des membres de la Coalition Benno Siggil Senegaal. Le mouvement a été très vite étouffé par les limiers qui n’ont pas fait de sentiment.




Rédigé par leral.net le Lundi 23 Février 2009 à 13:05 | | 0 commentaire(s)|

Manifestations pour la sauvegarde du stade Assane Diouf : Rebeuss détale, l'opposition trinque
Samedi dernier, les membres du Collectif pour la sauvegarde et la réhabilitation du stade Assane Diouf ont perdu leur première bataille. En conférence de presse, mardi dernier, ils déclaraient qu’ils manifesteraient avec ou sans autorisation. Ils n’ont pas tenu promesses, ils n’ont pas osé affronter l’impressionnant dispositif déployé par la Police pour faire respecter l’arrêté préfectoral interdisant leur manifestation.
Rebeuss était comme en état de siège, les policiers n’ont pas lésiné sur les moyens pour faire régner l’ordre sur l’avenue Malick Sy qui jouxte la direction de la Sûreté nationale et la caserne de Police. Des patrouilles étaient organisées dans les quartiers de la Médina, de la Gueule Tapée, de Rebeuss jusqu’au Plateau. La Police à pris toutes les dispositions pour éviter toute surprise, même des agents en civil écumaient ces quartiers.
Le sit-in était prévu pour seize heures. Le moment venu, les policiers redoublent d’attention, tout passant suspect était fusillé du regard et tout attroupement, systématiquement dispersé. Une heure de temps après, toujours rien à signaler, les habitants de Rebeuss semblaient avoir abdiqué. Vers 17 heures et demi, les policiers embarquent dans leurs fourgons en catastrophe. Une manifestation vient d’éclater à la rue 6 de la Médina. Elle est improvisée par les membres de la Coalition Bennoo Siggil Senegaal, qui venaient de finir une conférence de presse à la Médina où ils présentaient leurs candidats investis pour les élections locales à venir.
Khalifa Ababacar Sall, le chef de file de Benno Siggil Senegaal, a appelé à ses militants et sympathisants à marcher sur Rebeuss pour soutenir «leurs frères» dans leur combat pour la sauvegarde du stade Assane Diouf. Le mouvement a alors pris la direction de l’Avenue Malick Sy où le sit-in était prévu. Très vite, les policiers les coincent à l’angle 9 de la rue 6. Quelques grenades lacrymogènes ont suffi pour tuer la détermination des manifestants. Les principaux dirigeants du mouvement ont mis à contribution leur talent de sprinters pour se réfugier dans une maison, dans un tohu-bohu général.

HAIDAR TOUCHE
Ali El Haïdar, lui n’a pas eu cette chance, il a été appréhendé par les policiers qui ne lui ont pas fait de cadeau. Pendant cinq bonnes minutes, il a vécu l’enfer. Les policiers l’ont malmené, le balançant de gauche à droite, alors qu’il se débattait pour leur échapper. Ils finiront par le laisser non sans le marquer. Pendant qu’il se sauvait, les limiers lui tirent, dans le dos et à bout portant, de petites balles en caoutchouc. Il parvient à rejoindre les siens dans la maison qui leur sert de refuge. Son état témoigne du calvaire qu’il vient de vivre. Dans la maison-refuge, il passe quelques minutes debout, le regard évasif. Ses camarades lui trouvent un banc. Il s’assoit, retrouve ses esprits et constate les dégâts. Il fait l’inventaire des lésions que les balles en caoutchouc lui ont laissé sur la peau.
Malgré cette épreuve, Ali El Haïdar, encore sous tension, n’entend pas abdiquer. Sur un ton virulent, il a déclaré que «la Coalition Bennoo Siggil Senegaal va se réunir pour prendre les dispositions nécessaires pour organiser la résistance, pour répondre à l’Etat voyou».
A l’intérieur de la maison-refuge, les esprits s’échauffent et on profère toutes sortes de menaces, mais les ardeurs sont émoussées par les policiers qui montent la garde dehors. Toutes les entrées et sorties sont minutieusement filtrées et tout attroupement interdit.
Entre temps, on apprend que des membres de la Coalition Bennoo Siggil Senegaal viennent d’être arrêtés. Leur chef de file sort pour s’enquérir de la situation. Un policier lui indique : «M. Sall vous rentrez ou on vous dégage !», il s’exécute. Ses camarades Me Birram Sassoum Sy, Thioye Bâ, Bira Kane Ndiaye et deux autres membres de la Coalition, sont embarqués par les policiers, sans trop d’explications.
Vers 18 heures, la circulation reprend normalement et, les badauds venus assister aux manifestations se dispersent.

BARTHELEMY DIAS DECU PAR LES JEUNES DE REBEUSS
Les journalistes s’apprêtaient à se disperser quand une information confidentielle leur parvient vers 19 heures. Barthélemy Dias n’a pas encore dit son dernier mot. Il promet de «mettre le feu» sur l’avenue Blaise Diagne. Ils se déportent sur les lieux et font le pied de grue durant une bonne demi-heure, mais rien ne se passe. Quelques minutes plus tard, on apprend que le leader des jeunesses socialistes vient de renoncer, il serait déçu par les jeunes de la Médina, qui ne semblent pas trop motivés par sa décision.
Durant tout ce temps, pas la moindre tentative des dirigeants du Collectif pour la sauvegarde et la réhabilitation du stade Assane Diouf, qui ont menacé de manifester, quoi qu’il advienne. La démonstration de force de la Police a eu raison de leur détermination. Ils ont complètement disparu de la circulation. Les échauffourées de la Médina ont été portées par les membres de la Coalition Bennoo Siggil Senegaal. Mais là aussi la Police, en moins de trente minutes, a étouffé le mouvement et mis ses dirigeants au pas.
source le quotidien

Pape Alé Niang