Me EL HADJI DIOUF, DEPUTE A L'ASSEMBLEE NATIONALE: «C'est à Karim Wade d'être inquiet et non Latif Coulibaly »

Créer une commission d'en quête parlementaire pour faire éclater la vérité sur la gestion des milliards de l'Agence nationale pour l'organisation de 1a confé rence islamique (Anoci) serait la meilleure manière d'enterrer l'af faire. C'est du moins la conviction de Me El hadji Diouf, député mem bre de la majorité parlementaire. Parce que, à l'en croire, «on ne peut pas être juge et partie. Dans la majorité parlementaire, il y a des députés qui soutiennent être à l'hémicycle pour défendre Me Abdoulaye Wade. Certains souffrent d'une indigence politico-intellec tuelle.» Donc, avec les révélations contenues dans le dernier livre d'Abdou Latif Coulibaly, soutient le député, «tout est clair et limpide comme de l'eau de roche. Il n y a que des dégâts» à l'Anoci. Par consé quent, il n'y a pas a fouetter un chat, car «tout ce qui est dit est. vrai et inacceptable ». Et la preuve de la véracité des écrits du journaliste, selon Me El hadji Diouf, «c'est que jusqu'à présent personne n'a démenti. Et qui ne dit rien consent.»

Et lorsque les libéraux disent qu'ils ne vont pas briser la plume de Latif Coulibaly l'avocat en rit sous cape. Parce que, pour lui, «le problème n'est pas là. Il ne faut pas qu'on divertisse le peuple ». En effet, s'il y a quelqu'un qui va être inquiet, soutient le député et leader du Parti des travailleurs et du peu ple (Ptp), «c'est Karim Wade s'il ne va pas être mis en prison». Aussi, avertit-il, «s'ils agressent Latif Coulibaly, le peuple les agressera. Car, nous ne sommes pas dans un régime parti-Etat ou monarchique.» Et l'erreur des libé raux, selon lui, c'est qu'ils n'accor dent aucune importance au peuple qui est pourtant très mûr. En tout état de cause, souligne le député, « Karim Wade rendra compte parce que nul n'est au-dessus de la loi, même le chef de l’Etat.» Mais, l'avo cat avoue que «l'on fera tout pour ne pas juger Karim Wade, comme ils l'ont fait avec Farba Senghor Idrissa Seck. Mais demain, demain... ah, ils n'échapperont pas à la justice des hommes et de Dieu.» Aujourd'hui, selon le député, le peuple réclame des comptes non pas seulement sur la gestion de l'Anoci, mais aussi sur «les scandales, les crimes non élucides, les bêtises ». «Ces gens ren dront compte devant l'histoire qui est une histoire des hommes et de l'humanité.» Vu la tendance actuelle, croit savoir l'avocat, «le peuple a besoin de se réveiller pour empêcher l'irréparable. Si nous ne freinons pas cette tendance qui s'installe, ce choix de dilapider les biens du pays, l'Etat va à la décadence. », a prévenu Me El hadji Diouf.

Ousseynou BALDE
Source Walf Grand Place