Wal Fadjri : Que reprochez-vous à ce projet de loi ?
El Hadj Diouf : J’ai appris à la Faculté de Droit de l’Université de Dakar les systèmes politiques constitutionnels : les systèmes parlementaire, présidentiel, et le système sénégalais qui est présidentialiste. Ce n’est pas un système présidentiel parce que dans un système présidentiel il y a un Congrès, le Parlement avec des pouvoirs réels et l’exécutif incarné par la présidence avec un vice-président élu sur ticket. Mais dans nos pays tropicaux, c’est un régime présidentialiste. Pire, dans ce régime présidentialiste sénégalais, on ajoute au chef de l’Etat et au Premier ministre un vice-président et tous, au sein du même pouvoir exécutif. Ce qui est une bizarrerie institutionnelle doublée d’une hérésie politico-constitutionnelle que je ne saurais tolérer en tant que juriste. Je suis de la mouvance présidentielle, donc avec le président Abdoulaye Wade. Mais je ne serai jamais un robot, encore moins un mouton de panurge au sein de l’Assemblée nationale. Si Abdoulaye Wade fait des erreurs, nous devons pouvoir le lui dire. Mais n’être là que pour applaudir, toujours dire oui au président même si ce dernier se trompe, nous conduira ensemble dans la tombe. Et moi je n’y serai pas.
Wal Fadjri : Au final, votre groupe parlementaire (majoritaire) a fait passer le projet de loi…
El Hadj Diouf : C’est grave que sa majorité mécanique se considère comme des moutons de panurge, des robots. Les gens doivent, compte tenu des principes sacro-saints de la séparation des pouvoirs dire non, chaque fois qu’il le faut, au président de la République, dans l’intérêt supérieur de la nation sénégalaise. Mais ce que j’ai vu est un recul démocratique que je ne saurais cautionner. Demain, l’histoire retiendra et nous aurons des comptes à rendre. Je n’ai pas voulu voter cette loi, je la rejette et ne la voterai jamais. Simplement parce que je voudrais que les pays du monde entier nous respectent. Mais malheureusement, avec cette loi, nous deviendrons la risée des nations démocratiques du monde. Pire, nous devenons de la matière à cogiter. Le Sénégal déçoit et dangereusement.
walfadjri
El Hadj Diouf : J’ai appris à la Faculté de Droit de l’Université de Dakar les systèmes politiques constitutionnels : les systèmes parlementaire, présidentiel, et le système sénégalais qui est présidentialiste. Ce n’est pas un système présidentiel parce que dans un système présidentiel il y a un Congrès, le Parlement avec des pouvoirs réels et l’exécutif incarné par la présidence avec un vice-président élu sur ticket. Mais dans nos pays tropicaux, c’est un régime présidentialiste. Pire, dans ce régime présidentialiste sénégalais, on ajoute au chef de l’Etat et au Premier ministre un vice-président et tous, au sein du même pouvoir exécutif. Ce qui est une bizarrerie institutionnelle doublée d’une hérésie politico-constitutionnelle que je ne saurais tolérer en tant que juriste. Je suis de la mouvance présidentielle, donc avec le président Abdoulaye Wade. Mais je ne serai jamais un robot, encore moins un mouton de panurge au sein de l’Assemblée nationale. Si Abdoulaye Wade fait des erreurs, nous devons pouvoir le lui dire. Mais n’être là que pour applaudir, toujours dire oui au président même si ce dernier se trompe, nous conduira ensemble dans la tombe. Et moi je n’y serai pas.
Wal Fadjri : Au final, votre groupe parlementaire (majoritaire) a fait passer le projet de loi…
El Hadj Diouf : C’est grave que sa majorité mécanique se considère comme des moutons de panurge, des robots. Les gens doivent, compte tenu des principes sacro-saints de la séparation des pouvoirs dire non, chaque fois qu’il le faut, au président de la République, dans l’intérêt supérieur de la nation sénégalaise. Mais ce que j’ai vu est un recul démocratique que je ne saurais cautionner. Demain, l’histoire retiendra et nous aurons des comptes à rendre. Je n’ai pas voulu voter cette loi, je la rejette et ne la voterai jamais. Simplement parce que je voudrais que les pays du monde entier nous respectent. Mais malheureusement, avec cette loi, nous deviendrons la risée des nations démocratiques du monde. Pire, nous devenons de la matière à cogiter. Le Sénégal déçoit et dangereusement.
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