« C’est une date historique. Car elle marque une évolution de la Justice qui intéresse nos compatriotes, les Africains et les partenaires du Sénégal », a dit le chef de l’Etat. Ce dernier a présidé, hier, la cérémonie officielle d’installation du Premier président de la Cour suprême et du Procureur général de ladite cour. Le président Wade, par ailleurs président du Conseil supérieur de la magistrature, a déclaré que : « le pouvoir judiciaire doit avoir à sa tête la Cour suprême dans l’intérêt de la Justice ». Le chef de l’Etat a exprimé son souci de renforcer l’indépendance de la Justice.
« J’ai failli supprimer le ministère de la Justice qui n’a aucune influence sur la magistrature assise. Ni moi, ni le ministre n’essayera d’influencer la magistrature », a affirmé le président Wade. « Vous dites le droit et rendez la justice au nom du peuple sénégalais. Vous n’avez de comptes à rendre qu’au peuple sénégalais », a ajouté le chef de l’Etat. « L’Exécutif est prêt à vous mettre dans les conditions qui vous permettront de bien exercer votre mission », a-t-il poursuivi en s’adressant au président de la Cour suprême.
Il a expliqué les raisons qui l’ont poussé à réformer la Justice. « Je ne me suis pas levé un beau jour pour réformer la Justice. J’ai demandé qu’on me fasse le bilan de la réforme de 1992. J’ai laissé le soin aux hommes et femmes de droit pour réfléchir et faire des propositions sur le système judiciaire. Un groupe de travail a été créé et le travail m’a été communiqué. Le bilan de la réforme de 1992 n’était pas bon. C’est ce qui nous a conduit à entamer la réforme qui a abouti à la création de la Cour suprême », a dit le chef de l’Etat qui a souligné que cette réforme n’est qu’un début. Selon le président, il ne faut pas crier victoire car la réforme doit faire ses preuves en analysant ses faiblesses. Il a rendu hommage aux magistrats qui font honneur aux Sénégalais par leur qualité et leurs décisions.
Le Premier président de la Cour suprême voit dans sa nomination, à ce poste, moins une promotion mais une « mission de la plus haute exigence ». « Au moment de prendre mes nouvelles fonctions, je ressens profondément l’honneur qui m’est fait et, plus intensément encore, la gravité des devoirs qu’elles m’imposent à l’égard de mon pays et de mes concitoyens », a déclaré Papa Oumar Sakho.
S’adressant au président de la République, M. Sakho de poursuivre : « le Procureur général et moi, sommes fiers et reconnaissants de la confiance que vous nous témoignez, pour avoir agréé l’avis du Conseil supérieur de la magistrature, en nous appelant aux plus hautes charges de la Cour suprême du Sénégal que vous venez d’installer ».
Le président de la Cour suprême n’a pas manqué de revenir sur les actes que Me Wade n’a cessé de poser à l’endroit de l’institution judiciaire comme le réarmement moral des magistrats, l’amélioration de leurs conditions de travail et la revalorisation de leur situation matérielle.
Revenant sur l’indépendance de la Justice, M. Sakho de dire : « au Sénégal, l’institution judiciaire, conçue comme un pouvoir, est indépendante du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif et, dans l’exercice de leurs fonctions, ainsi que vient de le rappeler très justement M. le Procureur général, les juges ne sont soumis qu’à l’autorité de la loi ».
Selon le président de la Cour suprême, « l’indépendance de la magistrature ne traduit pas une autonomie du corps, évoquant un « gouvernement des juges » ou un corporatisme qui ferait perdre aux décisions judiciaires la caution de la volonté souveraine.
Ainsi l’indépendance, irréductible à l’organisation judiciaire, épouse les contours de la vision de la légitimité de la justice et de la crédibilité du magistrat ». Toutefois, pour parvenir à faire accéder durablement la Cour suprême au statut de juridiction créatrice de droit, M. Sakho a soutenu qu’il convient de compléter l’organisation du service de documentation et d’études par l’installation d’un centre d’édition et de publication des productions de la Cour.
Abdoulaye Gaye, Procureur général près la Cour suprême, a, pour sa part, remercié le chef de l’Etat, Me Madické Niang et les membres du Conseil supérieur de la magistrature pour sa nomination. Auparavant, Me Mame Adama Guèye, bâtonnier de l’Ordre des avocats, a loué le profil de Papa Oumar Sakho et Abdoulaye Gaye pour conduire le projet de restauration de la Justice.
« Le barreau vous soutient pour la régulation et le contrôle de la Justice », a déclaré Mame Adama Guèye. Un hommage posthume a été rendu au juge Lamine Coulibaly, décédé au mois d’octobre dernier et à la notaire Ndèye Sourang Cissé.
Auteur: Aliou KANDE Le Soleil
« J’ai failli supprimer le ministère de la Justice qui n’a aucune influence sur la magistrature assise. Ni moi, ni le ministre n’essayera d’influencer la magistrature », a affirmé le président Wade. « Vous dites le droit et rendez la justice au nom du peuple sénégalais. Vous n’avez de comptes à rendre qu’au peuple sénégalais », a ajouté le chef de l’Etat. « L’Exécutif est prêt à vous mettre dans les conditions qui vous permettront de bien exercer votre mission », a-t-il poursuivi en s’adressant au président de la Cour suprême.
Il a expliqué les raisons qui l’ont poussé à réformer la Justice. « Je ne me suis pas levé un beau jour pour réformer la Justice. J’ai demandé qu’on me fasse le bilan de la réforme de 1992. J’ai laissé le soin aux hommes et femmes de droit pour réfléchir et faire des propositions sur le système judiciaire. Un groupe de travail a été créé et le travail m’a été communiqué. Le bilan de la réforme de 1992 n’était pas bon. C’est ce qui nous a conduit à entamer la réforme qui a abouti à la création de la Cour suprême », a dit le chef de l’Etat qui a souligné que cette réforme n’est qu’un début. Selon le président, il ne faut pas crier victoire car la réforme doit faire ses preuves en analysant ses faiblesses. Il a rendu hommage aux magistrats qui font honneur aux Sénégalais par leur qualité et leurs décisions.
Le Premier président de la Cour suprême voit dans sa nomination, à ce poste, moins une promotion mais une « mission de la plus haute exigence ». « Au moment de prendre mes nouvelles fonctions, je ressens profondément l’honneur qui m’est fait et, plus intensément encore, la gravité des devoirs qu’elles m’imposent à l’égard de mon pays et de mes concitoyens », a déclaré Papa Oumar Sakho.
S’adressant au président de la République, M. Sakho de poursuivre : « le Procureur général et moi, sommes fiers et reconnaissants de la confiance que vous nous témoignez, pour avoir agréé l’avis du Conseil supérieur de la magistrature, en nous appelant aux plus hautes charges de la Cour suprême du Sénégal que vous venez d’installer ».
Le président de la Cour suprême n’a pas manqué de revenir sur les actes que Me Wade n’a cessé de poser à l’endroit de l’institution judiciaire comme le réarmement moral des magistrats, l’amélioration de leurs conditions de travail et la revalorisation de leur situation matérielle.
Revenant sur l’indépendance de la Justice, M. Sakho de dire : « au Sénégal, l’institution judiciaire, conçue comme un pouvoir, est indépendante du pouvoir exécutif et du pouvoir législatif et, dans l’exercice de leurs fonctions, ainsi que vient de le rappeler très justement M. le Procureur général, les juges ne sont soumis qu’à l’autorité de la loi ».
Selon le président de la Cour suprême, « l’indépendance de la magistrature ne traduit pas une autonomie du corps, évoquant un « gouvernement des juges » ou un corporatisme qui ferait perdre aux décisions judiciaires la caution de la volonté souveraine.
Ainsi l’indépendance, irréductible à l’organisation judiciaire, épouse les contours de la vision de la légitimité de la justice et de la crédibilité du magistrat ». Toutefois, pour parvenir à faire accéder durablement la Cour suprême au statut de juridiction créatrice de droit, M. Sakho a soutenu qu’il convient de compléter l’organisation du service de documentation et d’études par l’installation d’un centre d’édition et de publication des productions de la Cour.
Abdoulaye Gaye, Procureur général près la Cour suprême, a, pour sa part, remercié le chef de l’Etat, Me Madické Niang et les membres du Conseil supérieur de la magistrature pour sa nomination. Auparavant, Me Mame Adama Guèye, bâtonnier de l’Ordre des avocats, a loué le profil de Papa Oumar Sakho et Abdoulaye Gaye pour conduire le projet de restauration de la Justice.
« Le barreau vous soutient pour la régulation et le contrôle de la Justice », a déclaré Mame Adama Guèye. Un hommage posthume a été rendu au juge Lamine Coulibaly, décédé au mois d’octobre dernier et à la notaire Ndèye Sourang Cissé.
Auteur: Aliou KANDE Le Soleil