Quelles doivent être les relations entre les medias, la gouvernance locale et les territoires d’un pays ?
Entendons nous d’entrée de jeu sur une définition du territoire selon une approche territoriale du développement. D’abord signalons que le territoire est un terme polysémique et complexe. Il est un espace géographique mais aussi des identités, des flux humains et matériels comme des relations diverses entre des sociétés, des secteurs économiques face à leur environnement dans un contexte globalisé. Ainsi l’approche territoriale interpelle la pluridisciplinarité avec l’intervention coordonnée et solidaire des spécialistes dont les économistes, les juristes, les sociologues, les anthropologues, les géographes, les aménagistes, les urbanistes, les écologistes, les politologues et d’autres types d’analyste. Le territoire est ainsi analysé dans un prisme avec des entrées multiples dont l’immersion en profondeur demande une tolérance, de l’éthique de la recherche et une ouverture d’esprit. Les territorialistes sont par nature et par obligation des fédérateurs de perspectives et de théories scientifiques sur les problématiques territoriales.
J’interpelle ainsi dans ma contribution les points de vue éclairés et équidistants des collègues chercheurs sur la gestion durable des communautés Bediks, du peuple Bassari au Sénégal.
Que représente, pour le gouvernement du Sénégal, la gestion concertée des peuplements Bedik du pays ?
Quels sont et quels doivent être les liens entre les Medias, l’Etat et les collectivités territoriales dans cette gestion?
Est-ce une gestion équitable, éthique, participative, concertée, solidaire, citoyenne, et responsable adossée à une vraie gouvernance que nous souhaitons dans le pays ?
Je débute mon propos par des remerciements et des félicitations aux professeurs Jean François Moreau, anthropologue aux universités du Québec UQ, Jules Dufour, et Camil Girard tous titulaires de recherche de l’université du Québec a Chicoutimi UQAC et agrégés des universités en Amérique du Nord. Les universités du Québec font des travaux scientifiques importants, continus et régulièrement publiés dans les médias sur les minorités ethniques dont les Inuits ou amérindiens du Canada et des Etats Unis. Ils sont bien encouragés par leur pays de faire de même pour accompagner une gouvernance durable, éthique et équitable des communautés minoritaires au Canada. C’est dans cette problématique que le service public canadien donne des bourses de recherche importantes aux centres de recherche universitaires comme le CRDT. Ces travaux de recherche font l’objet de débats scientifiques de haut niveau dans les restitutions publiques aux Amériques et ce sont des lieux d’apprentissage inédits. C’est ainsi que j’ai eu la chance de manger et de discuter pendant des journées durant avec des minorités amérindiennes au Canada. Je me suis frotté a leurs cultures, leur art, leurs langues vernaculaires et autres. Des documentaires élaborés ont été faits sur eux et nous les avons partagés humblement dans nos cours au doctorat et dans nos recherches au Saguenay Lac Saint Jean. L’objectif majeur est de concilier et de partager les approches de gestion durable du territoire en prenant en compte de manière équitable les besoins des communautés minoritaires dont les Montagnais de Mashteuiatsh aux abords de la rivière Saguenay dans le Nord du Québec. Dans cette dynamique les écrivains, les historiens, les juristes, les journalistes et les autres territorialistes se mettent en équipe dans l’organisation de colloques scientifiques, de visites de terrain, de rencontres diverses avec les chefs amérindiens dans les réserves. C’est ainsi que les demandes des minorités ethniques sont appréhendées clairement et traduites dans les schémas territoriaux publiques de développement. Toutes les informations dont les données d’enquête quanti et quali, les reportages des médias locaux, les documentaires, les interviews et autres éléments de recherche sont mis à contribution dans le débat public au profit des minorités. Des millions voire des milliards de dollars sont prévus dans le budget du Québec pour accompagner la mise en œuvre des résultats de recherche pour la gestion durable des minorités ethniques. Le Canada est bien en avancé sur cette question et nous devons humblement apprendre de ce pays ami du Sénégal en collaboration avec nos sociétés civiles respectives. Les pouvoirs locaux du Canada ont des connaissances expertes dans la gouvernance territoriale avec démarche participative ouverte et concertée avec les medias, les chercheurs et les services publics concernés. Que faisons-nous au Sénégal pour une amélioration des conditions de vie des peuplements Bediks du pays Bassari à Kédougou? C’est ici que j’encourage le gouvernement de notre pays, les medias et la recherche de travailler ensemble pour aider l’approche territoriale naissante depuis deux ans dans la gestion durable des Bediks du pays Bassari. Je félicite le Président de la République et son Premier Ministre pour la clairvoyance et la lucidité dans ce choix stratégique de développement économique et social du pays. Je les appelle à plus impliquer les spécialistes et chercheurs dans les approches territoriales dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques territoriales du pays. Le gouvernement devra nécessairement appuyer toutes les initiatives pour une meilleure connaissance des réalités des groupes minoritaires du pays comme les Bediks du pays Bassari. Ceci est un élément fort de cohésion nationale, de patriotisme, de citoyenneté et d’équité territoriale envers nos communautés minoritaires. Je félicite le Groupe Futurs Medias GFM, avec à sa tête un jeune leader compétent Mr Mamadou Ibra Kane, avec leur émission Horaire Bi présentée par Mme Bessel Basse. En ces moments d’incompréhension, j’exhorte fortement la rencontre solidaire entre les services publics et les medias autour des territoires pour la simple cause d’une gouvernance durable des territoires. Pourquoi pas d’ailleurs une émission hebdomadaire ou autre sur Territoires et Territorialités en Afrique ? Perspectives croisées des experts.
Il y a un champ commun d’actions concertées entre les services publics, les medias et les élus locaux au sein des territoires du pays. Par exemple les chercheurs au Ghana, de Central University à Accra, ont compris récemment que les Bediks sont un peuplement précapitaliste en Afrique occidentale. Je signale que le peuple Bassari est éparpillé dans la région ouest africaine suite aux perturbations coloniales. Il y a une forte communauté Bedik au Ghana. Les territorialistes du Ghana souhaitent faire d’ailleurs avec nous des recherches historiques et sociologiques sur le peuple Bassari de Kédougou.
Le documentaire de la TFM sur le peuplement Bassari devient donc un élément pour asseoir des recherches avancées dans le domaine et non plus un élément de tensions inutiles et dépassées. Ne tuons pas ainsi le bébé de l’approche territoriale initiée par le gouvernement du Sénégal par l’eau du bain. Pour nous humbles chercheurs territorialistes d’ici et d’ailleurs nous confirmons que les liens entre la gouvernance durable et les médias sont nécessaires et même indispensables dans la gestion des communautés de vie donc des minorités ethniques dans les territoires. Le leadership et la position avant gardiste de la TFM dans ce domaine ne doit aucunement faire l’objet de réprimande des services publics. Ceci doit simplement être versé dans le prisme des analyses territoriales. Très fraternellement. Patriotes nous restons toujours.
Par : Pr Mamadou GAYE, Territorialiste
Chercheur au Centre de Recherche sur le Développement Territorial CRDT de l’Université du Québec à Chicoutimi Canada
Enseignant chercheur IAM Mermoz Dakar
Contacts : 77 182 94 52, 33 869 36 36
Email : mamadou.gaye@groupeiam.com
Entendons nous d’entrée de jeu sur une définition du territoire selon une approche territoriale du développement. D’abord signalons que le territoire est un terme polysémique et complexe. Il est un espace géographique mais aussi des identités, des flux humains et matériels comme des relations diverses entre des sociétés, des secteurs économiques face à leur environnement dans un contexte globalisé. Ainsi l’approche territoriale interpelle la pluridisciplinarité avec l’intervention coordonnée et solidaire des spécialistes dont les économistes, les juristes, les sociologues, les anthropologues, les géographes, les aménagistes, les urbanistes, les écologistes, les politologues et d’autres types d’analyste. Le territoire est ainsi analysé dans un prisme avec des entrées multiples dont l’immersion en profondeur demande une tolérance, de l’éthique de la recherche et une ouverture d’esprit. Les territorialistes sont par nature et par obligation des fédérateurs de perspectives et de théories scientifiques sur les problématiques territoriales.
J’interpelle ainsi dans ma contribution les points de vue éclairés et équidistants des collègues chercheurs sur la gestion durable des communautés Bediks, du peuple Bassari au Sénégal.
Que représente, pour le gouvernement du Sénégal, la gestion concertée des peuplements Bedik du pays ?
Quels sont et quels doivent être les liens entre les Medias, l’Etat et les collectivités territoriales dans cette gestion?
Est-ce une gestion équitable, éthique, participative, concertée, solidaire, citoyenne, et responsable adossée à une vraie gouvernance que nous souhaitons dans le pays ?
Je débute mon propos par des remerciements et des félicitations aux professeurs Jean François Moreau, anthropologue aux universités du Québec UQ, Jules Dufour, et Camil Girard tous titulaires de recherche de l’université du Québec a Chicoutimi UQAC et agrégés des universités en Amérique du Nord. Les universités du Québec font des travaux scientifiques importants, continus et régulièrement publiés dans les médias sur les minorités ethniques dont les Inuits ou amérindiens du Canada et des Etats Unis. Ils sont bien encouragés par leur pays de faire de même pour accompagner une gouvernance durable, éthique et équitable des communautés minoritaires au Canada. C’est dans cette problématique que le service public canadien donne des bourses de recherche importantes aux centres de recherche universitaires comme le CRDT. Ces travaux de recherche font l’objet de débats scientifiques de haut niveau dans les restitutions publiques aux Amériques et ce sont des lieux d’apprentissage inédits. C’est ainsi que j’ai eu la chance de manger et de discuter pendant des journées durant avec des minorités amérindiennes au Canada. Je me suis frotté a leurs cultures, leur art, leurs langues vernaculaires et autres. Des documentaires élaborés ont été faits sur eux et nous les avons partagés humblement dans nos cours au doctorat et dans nos recherches au Saguenay Lac Saint Jean. L’objectif majeur est de concilier et de partager les approches de gestion durable du territoire en prenant en compte de manière équitable les besoins des communautés minoritaires dont les Montagnais de Mashteuiatsh aux abords de la rivière Saguenay dans le Nord du Québec. Dans cette dynamique les écrivains, les historiens, les juristes, les journalistes et les autres territorialistes se mettent en équipe dans l’organisation de colloques scientifiques, de visites de terrain, de rencontres diverses avec les chefs amérindiens dans les réserves. C’est ainsi que les demandes des minorités ethniques sont appréhendées clairement et traduites dans les schémas territoriaux publiques de développement. Toutes les informations dont les données d’enquête quanti et quali, les reportages des médias locaux, les documentaires, les interviews et autres éléments de recherche sont mis à contribution dans le débat public au profit des minorités. Des millions voire des milliards de dollars sont prévus dans le budget du Québec pour accompagner la mise en œuvre des résultats de recherche pour la gestion durable des minorités ethniques. Le Canada est bien en avancé sur cette question et nous devons humblement apprendre de ce pays ami du Sénégal en collaboration avec nos sociétés civiles respectives. Les pouvoirs locaux du Canada ont des connaissances expertes dans la gouvernance territoriale avec démarche participative ouverte et concertée avec les medias, les chercheurs et les services publics concernés. Que faisons-nous au Sénégal pour une amélioration des conditions de vie des peuplements Bediks du pays Bassari à Kédougou? C’est ici que j’encourage le gouvernement de notre pays, les medias et la recherche de travailler ensemble pour aider l’approche territoriale naissante depuis deux ans dans la gestion durable des Bediks du pays Bassari. Je félicite le Président de la République et son Premier Ministre pour la clairvoyance et la lucidité dans ce choix stratégique de développement économique et social du pays. Je les appelle à plus impliquer les spécialistes et chercheurs dans les approches territoriales dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques territoriales du pays. Le gouvernement devra nécessairement appuyer toutes les initiatives pour une meilleure connaissance des réalités des groupes minoritaires du pays comme les Bediks du pays Bassari. Ceci est un élément fort de cohésion nationale, de patriotisme, de citoyenneté et d’équité territoriale envers nos communautés minoritaires. Je félicite le Groupe Futurs Medias GFM, avec à sa tête un jeune leader compétent Mr Mamadou Ibra Kane, avec leur émission Horaire Bi présentée par Mme Bessel Basse. En ces moments d’incompréhension, j’exhorte fortement la rencontre solidaire entre les services publics et les medias autour des territoires pour la simple cause d’une gouvernance durable des territoires. Pourquoi pas d’ailleurs une émission hebdomadaire ou autre sur Territoires et Territorialités en Afrique ? Perspectives croisées des experts.
Il y a un champ commun d’actions concertées entre les services publics, les medias et les élus locaux au sein des territoires du pays. Par exemple les chercheurs au Ghana, de Central University à Accra, ont compris récemment que les Bediks sont un peuplement précapitaliste en Afrique occidentale. Je signale que le peuple Bassari est éparpillé dans la région ouest africaine suite aux perturbations coloniales. Il y a une forte communauté Bedik au Ghana. Les territorialistes du Ghana souhaitent faire d’ailleurs avec nous des recherches historiques et sociologiques sur le peuple Bassari de Kédougou.
Le documentaire de la TFM sur le peuplement Bassari devient donc un élément pour asseoir des recherches avancées dans le domaine et non plus un élément de tensions inutiles et dépassées. Ne tuons pas ainsi le bébé de l’approche territoriale initiée par le gouvernement du Sénégal par l’eau du bain. Pour nous humbles chercheurs territorialistes d’ici et d’ailleurs nous confirmons que les liens entre la gouvernance durable et les médias sont nécessaires et même indispensables dans la gestion des communautés de vie donc des minorités ethniques dans les territoires. Le leadership et la position avant gardiste de la TFM dans ce domaine ne doit aucunement faire l’objet de réprimande des services publics. Ceci doit simplement être versé dans le prisme des analyses territoriales. Très fraternellement. Patriotes nous restons toujours.
Par : Pr Mamadou GAYE, Territorialiste
Chercheur au Centre de Recherche sur le Développement Territorial CRDT de l’Université du Québec à Chicoutimi Canada
Enseignant chercheur IAM Mermoz Dakar
Contacts : 77 182 94 52, 33 869 36 36
Email : mamadou.gaye@groupeiam.com