A l’instar des autorités du Ghana et d’autres pays de la sous-région qui ont été informées par Washington et Paris de menaces terroristes, l’administration Macky Sall a été «câblées» et «priée» de prendre au sérieux les infos et de dérouler le dispositif sécuritaire et de surveillance dans les zones frontalières, rapporte GFM.
Selon la source qui nous donne l’information, «Dakar est sous haute surveillance». «Des policiers en civil circulent de nuit comme de jour depuis quelques jours», informe notre source, même si elle s’empresse de regretter un « zèle plus porté sur la surveillance politique sur Rewmi d’Idrissa et les libéraux du Parti démocratique sénégalais». Le gouvernement de Aminata Touré ne peut se permettre cependant de froisser les «partenaires» américains qui ont lié leur aide dans le secteur de l’agriculture, la santé et les infrastructures à la « détermination, l’anticipation et l’implication sénégalaises» au processus de lutte contre le terrorisme qui «prend pour cible certains pays et les intérêts américains et européens».
Le message de Barack Obama, lors de sa visite à Dakar, tout comme celui des Français, qui ont de nombreux intérêts en Afrique de l’Ouest, a été bien «compris» par les autorités sénégalaises. C’est dans cet ordre que des consignes de sécurité ont été données pour renforcer le dispositif sécuritaire aux frontières. Il y a quelques jours des informations indiquaient que des ophtalmologistes européens ont été interdits d’entrer sur le sol sénégalais parce que confondus avec des ressortissants d’un pays inscrit sur liste rouge. Dommages collatéraux.
Selon notre source qui requiert l’anonymat, une première réunion a été tenue le 25 septembre dernier par le Pilotage du plan d’action contre le terrorisme (PACT), en présence du tout nouvel ambassadeur de France au Sénégal Jean Félix Paganon, un spécialiste des questions arabes qui a officié en Egypte (2008-2012) avant de prendre en charge la question du Sahel et d’Al Qaeda au Maghreb islamique. Sitôt cette réunion bouclée, les bouchées doubles ont été mises pour permettre au PACT de renforcer les capacités de la police et de la gendarmerie. Les magistrats sénégalais n’ont pas été oubliés puisqu’il leur appartient en dernier ressort de poursuivre, d’instruire et de juger les procès ayant un lien avec le terrorisme.
L’attentat perpétré par deux kamikazes qui a fait six morts samedi dernier à Tombouctou, la cité mystérieuse, résonne comme une timbale à Dakar qui comprend l’importance de «corser» le dispositif de surveillance. En effet, samedi dernier, aux environs de 13H00, quatre terroristes à bord d’un véhicule 4×4 ont trompé la vigilance des check points avant de rentrer à Tombouctou et faire sauter plus tard leur leur charge explosive à l’entrée du camp militaire Cheick Sidi El Bekaye. Six morts ont été notés, parmi lesquels un soldat en faction, un civil et les quatre kamikazes.