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Merci à Ben Laden de nous avoir débarrassé du "Dakar"

Le rallye, qui n'a plus de sénégalais que le nom, se déroule pour la deuxième année de suite en Argentine et au Chili. Pour les Africains, c'est une bénédiction, estime le magazine dakarois Kotch.


Rédigé par leral.net le Vendredi 15 Janvier 2010 à 17:46 | | 0 commentaire(s)|

Merci à Ben Laden de nous avoir débarrassé du "Dakar"
Elle s'appelait Natalia Sonia Gallardo. Mais nul doute que pas grand monde ne se souviendra de son nom. Cette jeune femme qui croquait la vie à pleines dents a été fauchée par le véhicule 4x4 de l'Allemand Mirco Shultis lors de la première étape, le 1er janvier, du fameux rallye Dakar, qui se déroule cette année en Amérique du Sud. Elle n'est jamais que la cinquante-cinquième victime de cette chevauchée fantastique qui, malgré son lot de tués, est restée fidèle à sa logique aussi implacable que macabre : "The show must go on."

Pour le plus grand bénéfice des chaînes de télévision, des annonceurs et bien entendu des organisateurs, le spectacle ne doit en aucun cas s'arrêter. Pour sûr, il n'y a pas grand-monde en Afrique, le continent qui a payé le plus lourd tribut au Dakar, pour regretter ce déferlement annuel de grosses cylindrées pétaradantes. On se demande même, après coup, comment les dirigeants africains ont pu tolérer pendant si longtemps que leurs territoires soient transformés en immenses terrains de jeu par une horde casquée venue d'Occident et qui se soucie comme d'une guigne d'accidents souvent mortels. Pour une fois, nombreux sont les Africains qui seraient enclins à remercier... Ben Laden ! En effet, ce sont ses sbires, par les menaces qu'ils faisaient peser sur les participants, qui ont obligé les organisateurs à "délocaliser" la course sur un continent où ils courent moins de risques de subir des attentats ou de se faire enlever.

Maintenant, c'est au tour de nos cousins d'Amérique latine de découvrir tout le mal qu'on pense de cette triviale poursuite entre autos et motos : accidents mortels, pollution, désastres écologiques... Une ONG, la FUNAM (Fondation pour la défense de l'environnement), avait même déposé en décembre un recours pour empêcher que le Dakar ne passe par la province de Córdoba, accusant au passage les autorités argentines de n'avoir réalisé aucune étude sur l'impact environnemental de la course infernale. En vain : le Dakar est devenu un business trop lucratif pour s'émouvoir de ce genre d'états d'âme.

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