Comment analysez-vous la récente déroute du Pds?
Ce qui est à l’origine de la défaite du Pds aux dernières élections locales n’est rien d’autre que la bataille et les disputes mesquines au sein même du parti. Certains ont poussé à la sortie ceux qui œuvraient en bien pour le parti. C’est également ce qui avait affecté le Parti socialiste jusqu’à causer sa perte. Les membres du Pds auraient pu s’en référer, mais ils n’en ont rien fait. Les batailles ont débuté en 1993 contre mon défunt mari Boubacar Sall. Aujourd’hui, c’est le serpent qui avait mordu mon défunt mari qui continue de semer la zizanie. Diviser pour mieux régner, semble être la règle de base pour eux.
Qu’est-ce qui a été à l’origine du départ de votre mari ?
Tout le monde n’est pas sans savoir que Boubacar Sall était le numéro 2 et le coordonnateur national du Parti démocratique sénégalais. À chaque fois qu’Abdoulaye Wade s’absentait du terroir, c’est lui qui prenait les rênes. D’ailleurs, quand (Wade) a été emprisonné pendant 9 mois, c’est lui qui a géré le parti. Il payait aux chauffeurs, aux secrétaires la moitié de leurs salaires et nourrissait les calots bleus, à ses propres frais. Il a tout fait pour sauver le parti avec toute sa dignité, sans jamais prêter attention aux polémiques. Quand Abdoulaye Wade est revenu, il l’a remercié et félicité pour son travail. Il a fait la différence entre ce qu’il lui avait laissé et ce qu’il a trouvé. Le lendemain de son retour, les mauvaises langues ont commencé à se délier, de sorte que Boubacar n’a même pas voulu prendre le petit-déjeuner que je lui avais préparé parce qu’il était pressé de voir Abdoulaye Wade. À sa grande surprise, ce dernier l’a royalement ignoré. Très affecté, Boubacar s’en est allé, sans aucune explication. C’est ainsi qu’il a claqué la porte, après tout ce qu’il a fait à son absence.
Puisque vous étiez son épouse, vous aviez sans doute eu écho des raisons de cette brouille…
C’est comme je vous l’ai dit, les mauvaises langues. Certains sont allés jusqu’à dire à Abdoulaye Wade que mon mari avait raconté telle ou telle chose sur lui. Des choses qui n’en valent vraiment pas la peine, d’autant plus qu’elles sont de nature à semer la discorde. Pour ma part, si je devais révéler tout ce que je sais sur le Pds, ça n’irait pas. Mais, je me dis que, puisque mon mari a été digne jusqu’à sa mort, je me dois de respecter sa mémoire et de faire de même. Par contre, ce que je peux dire en âme et conscience, c’est que le fait de diviser pour régner est ce qui a causé la perte du Pds.
D’aucuns pensent que Karim Wade n’est pas étranger à cette déroute. Quel est votre avis ?
En tant que membre fondateur du Pds, je suis d’avis que la Génération du concret n’a fait que soutenir le Pds en organisant des meetings avec ses militants. Donc, il ne faut pas le tenir pour responsable.
Toujours est-il qu’il se dit que les gens ont voté contre le Pds, parce qu’ils n’appréciaient pas Karim…
À mon avis, les gens se sont tout simplement révoltés à cause de la situation économique difficile. Le Pds a eu la malchance d’être confronté à une période de crise et, malheureusement, ceux qui y sont ne font pas l’affaire. Ils ne savent que faire le gros dos et ne prennent pas compte des besoins du peuple. À les voir avec leurs «8x8», c’est à se demander si la crise n’est pas penchée d’un côté, celui du peuple qui souffre, de ce ceux qui ont milité et lutté pour l’avènement de l’alternance. Il y en qui n’ont pas lésiné sur leurs moyens pour qu’Abdoulaye Wade puisse accéder au pouvoir. Et ils sont en train de récolter ce qu’ils ont semé. Tout cela, je ne le dirai jamais assez, à cause de l’entourage du Président.
Le terme entourage est assez vague, pouvez-vous être plus précise ? Donnez-nous par exemple des noms.
Je n’en dirai pas plus. Toutefois, je rappellerai qu’avant, au sein du Pds, il y avait un comité des sages avec de bons et loyaux hommes qui apportaient un plus au parti. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. À la place, il y a ce que j’appelle des «conseillers de poche». Ils ne pensent qu’à eux et à leurs propres intérêts et ne rendent pas comptent au Président des souffrances du peuple. Et puisque qu’il en est ainsi, Abdoulaye Wade n’est pas au courant de ce qui se passe.
Que faire, selon vous ?
Tout juste le changement.
C’est-à-dire ?
Que l’on mette les bonnes personnes à la place qu’il faut. Premièrement, à l’Assemblée nationale, les députés qui ont la majorité, on les compte. Un député doit être pourvu de certains atouts, en premier lieu, la base. Ensuite, il doit être proche des populations, comme mon mari le faisait. Ah s’il était encore vivant. Il s’efforçait de soigner les malades, de faire libérer les détenus, de donner à manger aux plus démunis… Donc, un député ne peut pas, après avoir été élu, rejeter le peuple. Aujourd’hui, la volonté populaire s’est exprimée. J’ajouterai à ce fait qu’Abdoulaye Wade est encore capable de relever la pente. Après toute son expérience, il est toujours capable de bien gérer le pays. Je me rappelle qu’en 1977, alors que nous étions avec lui dans la forêt d’un village, il m’a demandé de lui passer une pierre qui était à même le sol. Quand je la lui ai remise, il l’a empoignée et s’est retourné vers mon époux en lui disant, «ici se trouve une richesse». Et plus tard, il s’est avéré que cette terre était la source de l’eau minérale Kirène. C’est dire donc qu’Abdoulaye Wade est un homme pétri de savoir, c’est seulement son entourage qui l’empêche de travailler. D’ailleurs, les pays qui se sont retrouvés dans des problèmes d’ordre économique faisaient à chaque fois appel à lui. Alors, le pays qu’il gouverne lui-même ne devrait pas être un ennui pour lui. Toutefois, ce n’est pas possible si les gens avides autour de lui s’attèlent à faire partir coûte que coûte ceux qui travaillent pour le développement du pays.
Le Président est quand même derrière le départ de Macky Sall et d’Idrissa Seck…
Abdoulaye Wade n’a de problèmes avec personne. Je le répète, c’est son entourage qui le conseille mal. S’il est aux prises avec quelqu’un, c’est parce qu’il y a un autre tapis dans l’ombre qui les a opposés. Idrissa Seck et Macky Sall ont été victimes de manœuvres souterraines. C’est ce qui m’est arrivé. Certains ont raconté au Président que c’est moi qui fait en sorte de le séparer de mon mari. Le jour de l’enterrement de Boubacar, quand j’ai su qu’il allait venir chez moi, malgré mon chagrin, j’ai préparé ma chambre comme il fallait avec de nouveaux draps, rideaux et moquettes, pour l’y recevoir. Tout cela parce que je me disais qu’il était une grande personne et qu’il ne pourrait pas tenir toute la journée sur une chaise. Mais, à ma grande surprise, il s’est assis sur une chaise. Paraît-il qu’on lui a dit que je refuse de le recevoir. En plus de cela, lors des remerciements, l’oncle de Boubacar a pris la parole pour faire des compliments à tout le monde y compris le Président Abdou Diouf. Et les mauvaises langues lui ont rapporté que je ne voulais pas le remercier, à la différence du Président Diouf. Alors qu’à ce moment précis, moi j’étais dans mon chagrin, je n’avais aucune idée des gens qui étaient présents ou pas. C’est pour dire encore que le fait de diviser pour régner est très réel au Pds.
Pensez-vous que le Pds est capable de retourner la situation, aujourd’hui qu’il est dans une mauvaise posture ?
Bien sûr ! À condition qu’il réunifie sa famille libérale et fasse en sorte que ceux qui sont partis et les anciens rejoignent les rangs. Il y a tout juste un mécontentement, surtout du côté des anciens qui n’ont ménagé aucun effort pour l’implantation du parti dans les différentes régions du Sénégal.
Avez-vous un quelconque regret sur vos relations avec Abdoulaye Wade ?
Je ne regrette absolument rien. Tout ce que j’ai fait pour le Pds, c’était de mon plein gré. J’ai perdu beaucoup d’argent pour l’émergence du parti. Je ne regrette rien, j’ai tout juste de la peine parce que tout ce que j’ai construit pendant des années a été détruit en un clin d’œil par des commères. (Wade) m’en a voulu par mépris, de même que mon mari.
Qu’en est-il du livre qu’on vous accuse d’écrire pour déstabiliser le Président Wade ?
J’étais en vacances aux États-Unis quand j’ai entendu parler d’un livre. Pape Samba Mboup, qui a eu quelques accrochages avec mes enfants, s’est mis à raconter ces sornettes.
Un de vos fils avait fait une sortie dans la presse en attaquant Pape Samba Mboup. On vous accuse d’exercer un chantage sur le Palais. Je vais vous dire. Lorsqu’Abdoulaye Wade a été élu Président, mes enfants se trouvaient en Italie. Ils ont tout de suite voulu revenir au Sénégal, malgré mon refus, pour travailler aux côtés de Wade comme l’a toujours fait leur père. Ils ont fait une demande d’audience et le Président Wade les a reçus et leur a demandé quels étaient leurs problèmes et leurs ambitions. À l’un d’eux, Wade a remis 15 millions sur le champ pour qu’il relève sa société en faillite, les deux autres ont reçu chacun 2 millions. Ensuite, Wade a mis Khadim, qui travaillait dans le domaine du transport, en rapport avec Pape Samba Mboup pour qu’il lui donne un coup de main. Ce dernier lui a demandé de faire un devis de tous ses besoins. Wade a par la suite appelé Farba (Senghor) et lui a demandé de donner un terrain de 4 hectares à Sangalkam, un tracteur, en plus d’un fonds de roulement à Aladji Mactar. Après toutes ces promesses, mes fils n’ont rien reçu. Quelque temps après, Khadim a joint au téléphone Pape Samba pour voir où en était la situation. Ce dernier l’a complètement rabroué. Mon fils s’est fâché et a parlé à la presse. C’est pourquoi Pape Samba Mboup a réagi en traitant mon fils de maître-chanteur et en soutenant que je suis en train d’écrire un livre sur Wade.
Concrètement, qu’attendez-vous du Président Wade ?
Rien à part ce que mon mari a toujours attendu de lui, le bien-être du peuple. Nous nous sommes battus pour eux, si tout va bien pour le peuple, j’en profiterais également.
Ce qui est à l’origine de la défaite du Pds aux dernières élections locales n’est rien d’autre que la bataille et les disputes mesquines au sein même du parti. Certains ont poussé à la sortie ceux qui œuvraient en bien pour le parti. C’est également ce qui avait affecté le Parti socialiste jusqu’à causer sa perte. Les membres du Pds auraient pu s’en référer, mais ils n’en ont rien fait. Les batailles ont débuté en 1993 contre mon défunt mari Boubacar Sall. Aujourd’hui, c’est le serpent qui avait mordu mon défunt mari qui continue de semer la zizanie. Diviser pour mieux régner, semble être la règle de base pour eux.
Qu’est-ce qui a été à l’origine du départ de votre mari ?
Tout le monde n’est pas sans savoir que Boubacar Sall était le numéro 2 et le coordonnateur national du Parti démocratique sénégalais. À chaque fois qu’Abdoulaye Wade s’absentait du terroir, c’est lui qui prenait les rênes. D’ailleurs, quand (Wade) a été emprisonné pendant 9 mois, c’est lui qui a géré le parti. Il payait aux chauffeurs, aux secrétaires la moitié de leurs salaires et nourrissait les calots bleus, à ses propres frais. Il a tout fait pour sauver le parti avec toute sa dignité, sans jamais prêter attention aux polémiques. Quand Abdoulaye Wade est revenu, il l’a remercié et félicité pour son travail. Il a fait la différence entre ce qu’il lui avait laissé et ce qu’il a trouvé. Le lendemain de son retour, les mauvaises langues ont commencé à se délier, de sorte que Boubacar n’a même pas voulu prendre le petit-déjeuner que je lui avais préparé parce qu’il était pressé de voir Abdoulaye Wade. À sa grande surprise, ce dernier l’a royalement ignoré. Très affecté, Boubacar s’en est allé, sans aucune explication. C’est ainsi qu’il a claqué la porte, après tout ce qu’il a fait à son absence.
Puisque vous étiez son épouse, vous aviez sans doute eu écho des raisons de cette brouille…
C’est comme je vous l’ai dit, les mauvaises langues. Certains sont allés jusqu’à dire à Abdoulaye Wade que mon mari avait raconté telle ou telle chose sur lui. Des choses qui n’en valent vraiment pas la peine, d’autant plus qu’elles sont de nature à semer la discorde. Pour ma part, si je devais révéler tout ce que je sais sur le Pds, ça n’irait pas. Mais, je me dis que, puisque mon mari a été digne jusqu’à sa mort, je me dois de respecter sa mémoire et de faire de même. Par contre, ce que je peux dire en âme et conscience, c’est que le fait de diviser pour régner est ce qui a causé la perte du Pds.
D’aucuns pensent que Karim Wade n’est pas étranger à cette déroute. Quel est votre avis ?
En tant que membre fondateur du Pds, je suis d’avis que la Génération du concret n’a fait que soutenir le Pds en organisant des meetings avec ses militants. Donc, il ne faut pas le tenir pour responsable.
Toujours est-il qu’il se dit que les gens ont voté contre le Pds, parce qu’ils n’appréciaient pas Karim…
À mon avis, les gens se sont tout simplement révoltés à cause de la situation économique difficile. Le Pds a eu la malchance d’être confronté à une période de crise et, malheureusement, ceux qui y sont ne font pas l’affaire. Ils ne savent que faire le gros dos et ne prennent pas compte des besoins du peuple. À les voir avec leurs «8x8», c’est à se demander si la crise n’est pas penchée d’un côté, celui du peuple qui souffre, de ce ceux qui ont milité et lutté pour l’avènement de l’alternance. Il y en qui n’ont pas lésiné sur leurs moyens pour qu’Abdoulaye Wade puisse accéder au pouvoir. Et ils sont en train de récolter ce qu’ils ont semé. Tout cela, je ne le dirai jamais assez, à cause de l’entourage du Président.
Le terme entourage est assez vague, pouvez-vous être plus précise ? Donnez-nous par exemple des noms.
Je n’en dirai pas plus. Toutefois, je rappellerai qu’avant, au sein du Pds, il y avait un comité des sages avec de bons et loyaux hommes qui apportaient un plus au parti. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. À la place, il y a ce que j’appelle des «conseillers de poche». Ils ne pensent qu’à eux et à leurs propres intérêts et ne rendent pas comptent au Président des souffrances du peuple. Et puisque qu’il en est ainsi, Abdoulaye Wade n’est pas au courant de ce qui se passe.
Que faire, selon vous ?
Tout juste le changement.
C’est-à-dire ?
Que l’on mette les bonnes personnes à la place qu’il faut. Premièrement, à l’Assemblée nationale, les députés qui ont la majorité, on les compte. Un député doit être pourvu de certains atouts, en premier lieu, la base. Ensuite, il doit être proche des populations, comme mon mari le faisait. Ah s’il était encore vivant. Il s’efforçait de soigner les malades, de faire libérer les détenus, de donner à manger aux plus démunis… Donc, un député ne peut pas, après avoir été élu, rejeter le peuple. Aujourd’hui, la volonté populaire s’est exprimée. J’ajouterai à ce fait qu’Abdoulaye Wade est encore capable de relever la pente. Après toute son expérience, il est toujours capable de bien gérer le pays. Je me rappelle qu’en 1977, alors que nous étions avec lui dans la forêt d’un village, il m’a demandé de lui passer une pierre qui était à même le sol. Quand je la lui ai remise, il l’a empoignée et s’est retourné vers mon époux en lui disant, «ici se trouve une richesse». Et plus tard, il s’est avéré que cette terre était la source de l’eau minérale Kirène. C’est dire donc qu’Abdoulaye Wade est un homme pétri de savoir, c’est seulement son entourage qui l’empêche de travailler. D’ailleurs, les pays qui se sont retrouvés dans des problèmes d’ordre économique faisaient à chaque fois appel à lui. Alors, le pays qu’il gouverne lui-même ne devrait pas être un ennui pour lui. Toutefois, ce n’est pas possible si les gens avides autour de lui s’attèlent à faire partir coûte que coûte ceux qui travaillent pour le développement du pays.
Le Président est quand même derrière le départ de Macky Sall et d’Idrissa Seck…
Abdoulaye Wade n’a de problèmes avec personne. Je le répète, c’est son entourage qui le conseille mal. S’il est aux prises avec quelqu’un, c’est parce qu’il y a un autre tapis dans l’ombre qui les a opposés. Idrissa Seck et Macky Sall ont été victimes de manœuvres souterraines. C’est ce qui m’est arrivé. Certains ont raconté au Président que c’est moi qui fait en sorte de le séparer de mon mari. Le jour de l’enterrement de Boubacar, quand j’ai su qu’il allait venir chez moi, malgré mon chagrin, j’ai préparé ma chambre comme il fallait avec de nouveaux draps, rideaux et moquettes, pour l’y recevoir. Tout cela parce que je me disais qu’il était une grande personne et qu’il ne pourrait pas tenir toute la journée sur une chaise. Mais, à ma grande surprise, il s’est assis sur une chaise. Paraît-il qu’on lui a dit que je refuse de le recevoir. En plus de cela, lors des remerciements, l’oncle de Boubacar a pris la parole pour faire des compliments à tout le monde y compris le Président Abdou Diouf. Et les mauvaises langues lui ont rapporté que je ne voulais pas le remercier, à la différence du Président Diouf. Alors qu’à ce moment précis, moi j’étais dans mon chagrin, je n’avais aucune idée des gens qui étaient présents ou pas. C’est pour dire encore que le fait de diviser pour régner est très réel au Pds.
Pensez-vous que le Pds est capable de retourner la situation, aujourd’hui qu’il est dans une mauvaise posture ?
Bien sûr ! À condition qu’il réunifie sa famille libérale et fasse en sorte que ceux qui sont partis et les anciens rejoignent les rangs. Il y a tout juste un mécontentement, surtout du côté des anciens qui n’ont ménagé aucun effort pour l’implantation du parti dans les différentes régions du Sénégal.
Avez-vous un quelconque regret sur vos relations avec Abdoulaye Wade ?
Je ne regrette absolument rien. Tout ce que j’ai fait pour le Pds, c’était de mon plein gré. J’ai perdu beaucoup d’argent pour l’émergence du parti. Je ne regrette rien, j’ai tout juste de la peine parce que tout ce que j’ai construit pendant des années a été détruit en un clin d’œil par des commères. (Wade) m’en a voulu par mépris, de même que mon mari.
Qu’en est-il du livre qu’on vous accuse d’écrire pour déstabiliser le Président Wade ?
J’étais en vacances aux États-Unis quand j’ai entendu parler d’un livre. Pape Samba Mboup, qui a eu quelques accrochages avec mes enfants, s’est mis à raconter ces sornettes.
Un de vos fils avait fait une sortie dans la presse en attaquant Pape Samba Mboup. On vous accuse d’exercer un chantage sur le Palais. Je vais vous dire. Lorsqu’Abdoulaye Wade a été élu Président, mes enfants se trouvaient en Italie. Ils ont tout de suite voulu revenir au Sénégal, malgré mon refus, pour travailler aux côtés de Wade comme l’a toujours fait leur père. Ils ont fait une demande d’audience et le Président Wade les a reçus et leur a demandé quels étaient leurs problèmes et leurs ambitions. À l’un d’eux, Wade a remis 15 millions sur le champ pour qu’il relève sa société en faillite, les deux autres ont reçu chacun 2 millions. Ensuite, Wade a mis Khadim, qui travaillait dans le domaine du transport, en rapport avec Pape Samba Mboup pour qu’il lui donne un coup de main. Ce dernier lui a demandé de faire un devis de tous ses besoins. Wade a par la suite appelé Farba (Senghor) et lui a demandé de donner un terrain de 4 hectares à Sangalkam, un tracteur, en plus d’un fonds de roulement à Aladji Mactar. Après toutes ces promesses, mes fils n’ont rien reçu. Quelque temps après, Khadim a joint au téléphone Pape Samba pour voir où en était la situation. Ce dernier l’a complètement rabroué. Mon fils s’est fâché et a parlé à la presse. C’est pourquoi Pape Samba Mboup a réagi en traitant mon fils de maître-chanteur et en soutenant que je suis en train d’écrire un livre sur Wade.
Concrètement, qu’attendez-vous du Président Wade ?
Rien à part ce que mon mari a toujours attendu de lui, le bien-être du peuple. Nous nous sommes battus pour eux, si tout va bien pour le peuple, j’en profiterais également.