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Mort de l'ancien Premier ministre, Shinzo Abe : le Japon sous le choc

Blessé par balles à deux reprises, l’ancien Premier ministre japonais est mort, annonce sa formation, le Parti libéral-démocrate. Peu habitué aux attentats à l’arme à feu, l’archipel entier est tétanisé.


Rédigé par leral.net le Vendredi 8 Juillet 2022 à 12:21 | | 0 commentaire(s)|

Mort de l'ancien Premier ministre, Shinzo Abe : le Japon sous le choc
Le Japon est abasourdi, stupéfait de cette attaque d’une nature inédite depuis un siècle. Le 8 juillet vers 11 h 30 (4 h 30, heure de Paris), l’ancien Premier ministre Shinzo Abe, en déplacement dans la préfecture de Nara, dans l’ouest du pays, pour soutenir un candidat du Parti libéral-démocrate (PLD, au pouvoir) aux élections sénatoriales du 10 juillet, a été la cible de tirs. Immédiatement hospitalisé, Shinzo Abe, inconscient et en arrêt cardiorespiratoire, est mort quelques heures plus tard.

Au cours d’une conférence de presse organisée alors que son prédécesseur était toujours entre la vie et la mort, le Premier ministre, Fumio Kishida, avait précisé que “les plus grands efforts pour lui sauver la vie [étaient] en cours”.

“Cette attaque odieuse et barbare est absolument impardonnable, d’autant qu’elle s’est produite pendant une campagne électorale, le socle de la démocratie. Je condamne cet acte avec la plus grande fermeté.”

Ainsi s’était exprimé le Premier ministre, presque en larmes et la voix étranglée par l’émotion, lors de cette conférence de presse organisée trois heures après les faits, avait rapporté la chaîne de télévision NHK.

La police locale a arrêté sur place Tetsuya Yamagami, ancien membre des forces maritimes d’autodéfense, selon le Mainichi Shimbun. Cet homme de 41 ans est accusé d’avoir tiré sur l’ancien Premier ministre à deux reprises avec une arme à feu qu’il aurait lui-même fabriquée. “J’étais en colère contre Shinzo Abe. Je voulais le tuer”, a-t-il affirmé aux enquêteurs, selon la chaîne NHK, qui cite des propos de responsables de la police. “Ce n’était pas pour m’opposer à ses idées politiques”, a-t-il poursuivi, selon l’agence de presse Kyodo News, qui relaie également des informations venant d’une source policière.

“Je ne pensais pas qu’une telle chose était possible ici”
Dans le pays, le choc est d’autant plus grand que le port d’arme à feu est strictement encadré, et que de tels incidents sont très rares : en 2019, seules treize attaques à l’arme à feu ont été recensées au niveau national. Dans ce contexte, les responsables politiques font rarement l’objet d’attaques ; le dernier attentat visant un ministre (et ancien Premier ministre) remonte à… 1936, explique le Mainichi Shimbun dans un autre article.

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Un témoin de l’attentat a d’ailleurs déclaré à l’Asahi Shimbun :

“Je sais qu’aux États-Unis il y a souvent des fusillades, mais je n’aurais jamais pensé qu’une telle chose était possible ici. J’ai toujours des frissons, alors qu’une heure et demie s’est écoulée depuis les faits.”

Au Japon, les conséquences politiques et sociales de cet événement s’annoncent immenses. À plus forte raison parce que l’ancien Premier ministre conservateur, qui se targuait de détenir le record de longévité à la tête du gouvernement (sept ans et huit mois), a longtemps gardé une influence prépondérante au sein de sa formation, le PLD. Les questions sur cette attaque demeurent nombreuses – en particulier concernant les motivations de son auteur et les conditions de sécurité –, mais une chose semble certaine : le pays est en train d’entrer dans une période très agitée, et ce bien au-delà des élections sénatoriales prévues pour le 10 juillet.


Ndèye Fatou Kébé