Sur le marché financier régional, la titrisation est devenue un moyen de mobilisation de ressources. C’est ce que soutient dans cette interview, Mouhamadou Moustapha Faye, Directeur général de Kf Titrisation, une société de gestion de fonds commun de titrisation de créances. Cette société a lancé le 14 décembre dernier, avec la Sonatel, un emprunt obligataire via la titrisation de créances, dans le but de financer le déploiement de la licence 5G et la poursuite de la fibre optique. M. Faye est revenu dans cet entretien, sur les grandes lignes du montage de cette opération, les missions de KF Titrisation. Il est par ailleurs revenu sur la signification du mot titrisation pour nos lecteurs.
Source : https://www.lejecos.com/Mouhamadou-Moustapha-Faye-...
Monsieur le Directeur général, quels sont les missions, le domaine et la sphère d’intervention de KF Titrisation ?
KF titrisation est une Société de gestion de fonds commun de titrisation de créances agréée par l’Autorité des marchés financiers de l’Union monétaire ouest-africaine (Amf-Umoa) sous le numéro SG-FCTC/2021-01. Cet agrément nous permet d’offrir nos services au sein des huit (8) pays membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo.
Nous sommes une société qui se veut le partenaire privilégié des Etats, des entreprises privées comme publiques, pour la réalisation de leurs projets à travers des financements structurés à forte valeur ajoutée.
Notre mission est d’accompagner les acteurs économiques en leur offrant des mécanismes de financement alternatifs et complémentaires à la finance conventionnelle, afin de leur permettre d’une part, de diversifier leurs sources de financement, donc de s’ouvrir à de nouveaux investisseurs, et d’autre part, de challenger aussi l’ensemble des moyens de financement tant du point de vue des coûts que des autres avantages qualitatifs.
Ainsi, nous offrons une large palette de services, allant du conseil financier dans la structuration et le montage des véhicules de titrisation, à la gestion des fonds communs de titrisation de créances, jusqu’au rechargement ou la liquidation de ces derniers conformément aux dispositions réglementaires sur la titrisation dans la zone Uemoa.
En terme simple, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la titrisation et en quoi elle consiste ?
La titrisation est un instrument financier qui a travers les différents produits qu’elle offre, permet aux entités publiques ou privées de se (re)financer grâce aux actifs/créances dont elle dispose.
En ce sens, la titrisation se présente comme un moyen de financement alternatif et/ou complémentaire aux autres moyens de financement conventionnel (ouverture en capital, endettement bancaire…). Elle offre une diversification des sources de financement, une ouverture à de nouveaux types d’investisseurs, ce à des coûts avantageux.
Le scope de créances susceptibles de faire l’objet de titrisation est assez vaste. En effet, le régulateur autorise la titrisation de créances nées résultant d’actes déjà intervenus, et celle de créances futures résultant d’actes à venir.
Aussi, il convient de noter que le Fonds commun de titrisation des créances (FCTC) peut à tout moment acquérir de nouvelles créances et émettre de nouveaux titres sur le marché financier. Il peut donc soit se recharger à travers un compartiment existant ou un nouveau compartiment à mettre en place.
De façon opérationnelle, une opération de titrisation se déroule en trois grandes étapes :
Pour financer la transaction d'acquisition de créances le Fctc émet sur le marché financier régional des obligations et/ou parts. Les titres devront faire au préalable l’objet de notation financière par une agence de notation agréée à cet effet. Les titres sont acquis par les investisseurs qui en retour bénéficient d’un rendement gage sur les flux financiers des créances titrisées avec un risque/rendement optimisé.
Une fois le véhicule ad hoc appelé Fonds commun de titrisation de créances (Fctc) mis en place est agréé par le Régulateur Amf Umoa, le cédant procède à la cession à ce dernier des créances ainsi que les droits, obligations et accessoires qui s’y rattachent. Cette cession de créances s’effectue de manière relativement simple. Elle est matérialisée par la signature du bordereau dénomme « acte de cession » qui doit mentionner que ladite cession est soumise aux dispositions du Règlement Uemoa régissant les Fctc.
Après l’acquisition des créances, la Société de gestion pilote la gestion du fonds communs de titrisation de créances (Fctc) conformément à son règlement et aux dispositions réglementaires en vigueur dans la zone Uemoa. Cette phase de recouvrement est très importante et le Règlement Uemoa a prévu dans ce domaine que le recouvrement des créances continue d’être assuré par le cédant dans les conditions fixées dans la convention de recouvrement conclue avec la société de gestion du Fctc.
Cependant, le Régulateur indique que le recouvrement peut être confie à un autre acteur suivant les dispositions règlementaires et conventions diverses qui s’appliquent au fonds.
La société de gestion, placée sous la supervision du régulateur, représente le fonds à l’égard des tiers et dans toute action en justice. Elle prend en charge son administration.
Votre structure vient de lancer avec la Sonatel un emprunt obligataire via la titrisation de créances dans le but de financer le déploiement de la licence 5G et la poursuite de la fibre optique. Pouvez-vous revenir sur les grandes lignes du montage de cette opération ainsi que sur la portée ?
Cette opération de titrisation des créances s’inscrit dans le cadre de la politique de financement de Sonatel à travers des moyens de financement innovant et adéquat. Elle a pour objectif, la poursuite des investissements notamment liés au déploiement de la 5G et de la fibre optique pour une amélioration continue de l’expérience client.
Comme vous l’avez relevé, nous avons eu l’honneur de lancer ce 14 décembre 2023 le Fctc Sonatel. Cette Opération est une première, non seulement pour Sonatel, mais aussi, elle constitue une transaction innovante pour le secteur des télécommunications et le marché financier régional.
En effet, il s’agit de la première émission simultanée de deux compartiments du même FCTC, avec des sous-jacents totalement distincts et ségrégés. Je signale que toutes deux bénéficiant individuellement d’une notation AAA par GCR Ratings, qui est une agence de notation affiliée à Moody’s et agréée par le Régulateur Amf Umoa.
La structuration du Fctc Sonatel a été faite de sorte à offrir deux choix aux investisseurs, l’option d’investir dans le Compartiment C-1 dénommé « FCTC Sonatel C1 6 ,40% 2023 2028 », dont les titres sont rémunérés au taux de 6,40% avec une maturité de 5 ans ou le Compartiment C-2 dénommé « FCTC Sonatel C2 6 ,60% 2023 2030 », avec un taux de 6,60% pour une maturité de 7 ans.
Chaque compartiment du Fctc Sonatel bénéficie d’un ensemble de mécanismes de rehaussement de crédit qui offrent aux investisseurs confort et sécurité.
A travers cette opération, Sonatel, qui totalise 25 ans de capitalisation boursière cette année 2023, réaffirme sa position de leader avant-gardiste sur le Marché financier régional et s’ouvre ainsi à une nouvelle ère, celle des financements innovants sur mesure.
Quelle est votre appréciation sur le marché de la titrisation au Sénégal et dans la zone Uemoa ? Y a-t-il des contraintes et des défis à relever ?
La titrisation est un outil innovant qui redéfinit les codes de la finance conventionnelle. Elle offre aux entreprises et aux investisseurs des produits novateurs qui correspondent à leurs besoins de diversification et de ressources financières sans impact considérable sur leur niveau d’endettement.
Sur le marché financier régional, la titrisation est devenue un moyen de mobilisation de ressources très prisé par les acteurs du marché, pour financer les projets d’impact, tel que l’électrification rurale ou l’amélioration des infrastructures et de l’expérience client dans le secteur des télécommunications.
Le Fctc Sonatel est la première opération de titrisation de créances par une entité privée au Sénégal. Ce qui témoigne des larges perspectives qu’offre ce marché dans notre pays. D’autres projets sont également à l’horizon et implique des sociétés dynamiques dont l’impact est considérable pour notre pays et l’espace Uemoa.
En termes de défis, une meilleure appropriation de cet outil par les porteurs de projet est un axe d’amélioration sur lequel nous travaillons. Notre objectif étant d’être le maillon entre les besoins des acteurs économiques et la mise en place de produits attractifs pour les investisseurs.
Lejecos Magazine
KF titrisation est une Société de gestion de fonds commun de titrisation de créances agréée par l’Autorité des marchés financiers de l’Union monétaire ouest-africaine (Amf-Umoa) sous le numéro SG-FCTC/2021-01. Cet agrément nous permet d’offrir nos services au sein des huit (8) pays membres de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) : Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo.
Nous sommes une société qui se veut le partenaire privilégié des Etats, des entreprises privées comme publiques, pour la réalisation de leurs projets à travers des financements structurés à forte valeur ajoutée.
Notre mission est d’accompagner les acteurs économiques en leur offrant des mécanismes de financement alternatifs et complémentaires à la finance conventionnelle, afin de leur permettre d’une part, de diversifier leurs sources de financement, donc de s’ouvrir à de nouveaux investisseurs, et d’autre part, de challenger aussi l’ensemble des moyens de financement tant du point de vue des coûts que des autres avantages qualitatifs.
Ainsi, nous offrons une large palette de services, allant du conseil financier dans la structuration et le montage des véhicules de titrisation, à la gestion des fonds communs de titrisation de créances, jusqu’au rechargement ou la liquidation de ces derniers conformément aux dispositions réglementaires sur la titrisation dans la zone Uemoa.
En terme simple, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est la titrisation et en quoi elle consiste ?
La titrisation est un instrument financier qui a travers les différents produits qu’elle offre, permet aux entités publiques ou privées de se (re)financer grâce aux actifs/créances dont elle dispose.
En ce sens, la titrisation se présente comme un moyen de financement alternatif et/ou complémentaire aux autres moyens de financement conventionnel (ouverture en capital, endettement bancaire…). Elle offre une diversification des sources de financement, une ouverture à de nouveaux types d’investisseurs, ce à des coûts avantageux.
Le scope de créances susceptibles de faire l’objet de titrisation est assez vaste. En effet, le régulateur autorise la titrisation de créances nées résultant d’actes déjà intervenus, et celle de créances futures résultant d’actes à venir.
Aussi, il convient de noter que le Fonds commun de titrisation des créances (FCTC) peut à tout moment acquérir de nouvelles créances et émettre de nouveaux titres sur le marché financier. Il peut donc soit se recharger à travers un compartiment existant ou un nouveau compartiment à mettre en place.
De façon opérationnelle, une opération de titrisation se déroule en trois grandes étapes :
- Mise en place du Fctc suivi de l’émission obligataire
Pour financer la transaction d'acquisition de créances le Fctc émet sur le marché financier régional des obligations et/ou parts. Les titres devront faire au préalable l’objet de notation financière par une agence de notation agréée à cet effet. Les titres sont acquis par les investisseurs qui en retour bénéficient d’un rendement gage sur les flux financiers des créances titrisées avec un risque/rendement optimisé.
- Acquisition des créances par le véhicule
Une fois le véhicule ad hoc appelé Fonds commun de titrisation de créances (Fctc) mis en place est agréé par le Régulateur Amf Umoa, le cédant procède à la cession à ce dernier des créances ainsi que les droits, obligations et accessoires qui s’y rattachent. Cette cession de créances s’effectue de manière relativement simple. Elle est matérialisée par la signature du bordereau dénomme « acte de cession » qui doit mentionner que ladite cession est soumise aux dispositions du Règlement Uemoa régissant les Fctc.
- Gestion du véhicule jusqu’à la liquidation
Après l’acquisition des créances, la Société de gestion pilote la gestion du fonds communs de titrisation de créances (Fctc) conformément à son règlement et aux dispositions réglementaires en vigueur dans la zone Uemoa. Cette phase de recouvrement est très importante et le Règlement Uemoa a prévu dans ce domaine que le recouvrement des créances continue d’être assuré par le cédant dans les conditions fixées dans la convention de recouvrement conclue avec la société de gestion du Fctc.
Cependant, le Régulateur indique que le recouvrement peut être confie à un autre acteur suivant les dispositions règlementaires et conventions diverses qui s’appliquent au fonds.
La société de gestion, placée sous la supervision du régulateur, représente le fonds à l’égard des tiers et dans toute action en justice. Elle prend en charge son administration.
Votre structure vient de lancer avec la Sonatel un emprunt obligataire via la titrisation de créances dans le but de financer le déploiement de la licence 5G et la poursuite de la fibre optique. Pouvez-vous revenir sur les grandes lignes du montage de cette opération ainsi que sur la portée ?
Cette opération de titrisation des créances s’inscrit dans le cadre de la politique de financement de Sonatel à travers des moyens de financement innovant et adéquat. Elle a pour objectif, la poursuite des investissements notamment liés au déploiement de la 5G et de la fibre optique pour une amélioration continue de l’expérience client.
Comme vous l’avez relevé, nous avons eu l’honneur de lancer ce 14 décembre 2023 le Fctc Sonatel. Cette Opération est une première, non seulement pour Sonatel, mais aussi, elle constitue une transaction innovante pour le secteur des télécommunications et le marché financier régional.
En effet, il s’agit de la première émission simultanée de deux compartiments du même FCTC, avec des sous-jacents totalement distincts et ségrégés. Je signale que toutes deux bénéficiant individuellement d’une notation AAA par GCR Ratings, qui est une agence de notation affiliée à Moody’s et agréée par le Régulateur Amf Umoa.
La structuration du Fctc Sonatel a été faite de sorte à offrir deux choix aux investisseurs, l’option d’investir dans le Compartiment C-1 dénommé « FCTC Sonatel C1 6 ,40% 2023 2028 », dont les titres sont rémunérés au taux de 6,40% avec une maturité de 5 ans ou le Compartiment C-2 dénommé « FCTC Sonatel C2 6 ,60% 2023 2030 », avec un taux de 6,60% pour une maturité de 7 ans.
Chaque compartiment du Fctc Sonatel bénéficie d’un ensemble de mécanismes de rehaussement de crédit qui offrent aux investisseurs confort et sécurité.
A travers cette opération, Sonatel, qui totalise 25 ans de capitalisation boursière cette année 2023, réaffirme sa position de leader avant-gardiste sur le Marché financier régional et s’ouvre ainsi à une nouvelle ère, celle des financements innovants sur mesure.
Quelle est votre appréciation sur le marché de la titrisation au Sénégal et dans la zone Uemoa ? Y a-t-il des contraintes et des défis à relever ?
La titrisation est un outil innovant qui redéfinit les codes de la finance conventionnelle. Elle offre aux entreprises et aux investisseurs des produits novateurs qui correspondent à leurs besoins de diversification et de ressources financières sans impact considérable sur leur niveau d’endettement.
Sur le marché financier régional, la titrisation est devenue un moyen de mobilisation de ressources très prisé par les acteurs du marché, pour financer les projets d’impact, tel que l’électrification rurale ou l’amélioration des infrastructures et de l’expérience client dans le secteur des télécommunications.
Le Fctc Sonatel est la première opération de titrisation de créances par une entité privée au Sénégal. Ce qui témoigne des larges perspectives qu’offre ce marché dans notre pays. D’autres projets sont également à l’horizon et implique des sociétés dynamiques dont l’impact est considérable pour notre pays et l’espace Uemoa.
En termes de défis, une meilleure appropriation de cet outil par les porteurs de projet est un axe d’amélioration sur lequel nous travaillons. Notre objectif étant d’être le maillon entre les besoins des acteurs économiques et la mise en place de produits attractifs pour les investisseurs.
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Source : https://www.lejecos.com/Mouhamadou-Moustapha-Faye-...