Alors que la grande échéance présidentielle de 2017 approche à grands pas, les fissures se font de plus en plus jour dans l’unité de façade de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar qui a porté au pouvoir Macky Sall, lors du second tour de la présidentielle de 2012. De sorte que la grande interrogation qui interpelle les observateurs politiques n’est plus de savoir si l’alliance autour du Président sénégalais et chef de file de l’Apr tiendra ou non jusqu’au terme de son mandat, mais bien de connaître la date de l’implosion définitive du compagnonnage en question. La dernière fissure en date résulte ainsi de la posture du Parti socialiste d’Ousmane Tanor Dieng qui a fermement affiché sa candidature à la présidentielle de 2017. Faite au cours de la séance inaugurale du comité central du PS qui s’est tenu le samedi 20 décembre, la sortie des Verts était une sorte de réplique à la sommation adressée par Mahmout Saleh, le directeur de cabinet politique de Macky Sall, aux alliés de BBY à se déterminer par rapport à la prochaine présidentielle.
Une véritable levée de boucliers a accompagné alors cette sortie d’Ousmane Tanor Dieng. La coalition «Macky 2012», alliée du chef de file de l’Apr au premier tour de la présidentielle de 2012, n’avait pas manqué de demander ouvertement au Parti socialiste de quitter le gouvernement. Dans la foulée, pas mal de seconds couteaux de l’Apr, probablement instrumentalisés par les pontes du parti présidentiel, se sont engouffrés dans la brèche en invitant le Ps à se démettre des départements ministériels occupés dans l’attelage de Mahammad Dionne, en l’occurrence ceux de l’Education nationale avec Serige Mbaye Thiam et de l’Elevage sous pilotage Aminata Mbengue Ndiaye. Actionnaire dans Bennoo Bokk Yaakaar avec ses 11,30% glanés à la dernière présidentielle, le Ps n’est toutefois nullement prêt à vendanger ses actions au sein du régime. Pour cause, selon les observateurs, Ousmane Tanor Dieng et les Verts qui ont indéniablement contribué à la victoire de Macky Sall en 2012, entendent récolter tous les dividendes de leurs actions dans l’entreprenariat politique, en termes de présence au Gouvernement, dans le Bureau de l’Assemblée nationale, dans les directions des sociétés publiques.
Et en attendant d’y voir plus clair, avec ce bras de fer qui prend de plus en plus de l’ampleur, le Ps ne cesse de réitérer son ancrage à la coalition présidentielle. “Nous sommes dans le gouvernement et nous y restons », a encore réaffirmé au cours du week-end écoulé le patron du Ps.
Tout en se permettant de re-préciser davantage l’option de son parti pour la présidentielle de 2017 : « La conquête du pouvoir est dans le préambule des statuts du Parti socialiste (Ps) depuis 1948», a dit Ousmane Tanor Dieng qui a également fait savoir qu’un «parti politique est créé pour conquérir le pouvoir et non pas pour subsister uniquement dans le paysage politique sans aucun objectif». Se prononçant par ailleurs sur un probable divorce avec l’Apr, le secrétaire général du Ps a renvoyé la balle au chef de l’Etat : « le reste dépend du président de la République. C’est lui qui nomme et démet les ministres. Je ne souhaite pas revenir sur la question ».
Apparemment, l’initiative de la rupture programmée ne viendrait pas du Ps, d’après Ousmane Tanor Dieng. Le maître du jeu Macky Sall était dès lors placé devant ses responsabilités, lui qui fait du second mandat à la tête du Sénégal sa principale préoccupation d’aujourd’hui et qui ne cesse de ressasser paradoxalement sa volonté de conserver l’alliance avec ses alliés de Bennoo Bokk Yaakaar et futurs adversaires politiques.
Rewmi, 7, 8% de l’électorat de 2012 hors de Bby
Le clash qui guette la coalition présidentielle à quelque deux années de l’échéance de 2017, avec le divorce programmé de l’Apr et du Ps, futur candidat à la prochaine présidentielle, n’est pas spécifique dans la galaxie en question. Le Rewmi d’Idrissa Seck avait été le premier parti significatif à prendre ses distances vis-à-vis de la majorité présidentielle pilotée par Macky Sall. Moins d’une année après l’avènement du quatrième Président du Sénégal, l’ancien Pm de Wade et ex-maire de Thiès s’était engagée dans un série de critiques et d’évaluations de la gestion du pouvoir sous Macky Sall. Tirant toutes les conséquences de cette posture de Rewmi, le patron de l’Apr et chef de l’Etat avait répliqué en débauchant les principaux ministres d’Idy. Les ministres Oumar Guèye et Pape Diouf, très proches du patron de Rewmi, avaient fini par claquer la porte de leur parti d’origine avant de rejoindre le…Macky, avec armes et bagages. Macky Sall était allé plus loin en retirant même certains postes de direction au parti d’Idrissa Seck. Allez demander à Abdourahmane Diouf, ancien boss de la Sones et fidèle d’entre les fidèles d’Idy ! Avec le départ de l’ancien Pm et ex-maire de Thiès de la majorité présidentielle, Macky Sall se délestait toutefois de 7,8% de l’électorat qui l’avait élu en mars 2012, voire de 10 députés du Groupe parlementaire de la majorité.
Un tel clash pouvait-il d’ailleurs être évité avec une coalition aussi hétérogène que Bennoo Bokk Yaakaar, avec des leaders aux tempéraments aussi trempés et qui font de la conquête du pouvoir leur leitmotiv, ne peuvent s’empêcher toutefois de se demander les voix autorisées ? Macky Sall lui-même est parfaitement conscient des incongruités de son alliance avec les membres de sa coalition. En 2012, il avait tenté un pari audacieux : absorber au sein d’une même coalition de gouvernement la quasi-totalité des partis politiques qui pèsent sur l’échiquier national, face à un Pds plus isolé que jamais. Au final, Bby avait reconfiguré le paysage politique sénégalais autour d’un pôle présidentiel particulièrement hétéroclite, jusqu’à la démesure probablement.
L’Afp, en passe de ramer à contre courant !
A quelques encablures de l’échéance de 2017, force est de reconnaître que les bases du compagnonnage s’effritent sous le jeu des ambitions présidentielles et le chef de file de l’Apr se retrouve en face d’une donne qui appelle un repositionnement efficace de son parti et des ses alliés, même s’il ne l’admet pas de manière ouverte. D’ailleurs même, dans ce nouveau redéploiement qu’appelle le rapprochement de l’échéance de 2017, Macky Sall a bien intérêt à surveiller ses arrières. Et pour cause, selon certaines indiscrétions, ce qui apparaissait jusque-là comme un soutien sans faille de l’Afp de Moustapha Niasse à la candidature du chef de file de l’Apr, pour rempiler à la charge présidentielle, est vraisemblablement en train de se fissurer dans le cocon politique «niassène». Sous les coups de boutoir en interne de gros responsables « progressistes » qui ont fini d’afficher carrément leur opposition à tout soutien de Macky en 2017, le parti de Moustapha Niasse serait en train de préparer son largage de…Bennoo Bokk Yaakaar. A l’issue de réunions secrètes contre le projet de réélection de Macky Sall, informent ces sources, le président de l’Assemblée nationale aurait cédé aux pressions de ses lieutenants (dont sans nul doute Malick Gakou), encore écœurés par le sort fait à leur parti par l’Apr lors des investitures aux dernières Locales. Le divorce Afp-Apr serait ainsi programmé en …2015, et le stratagème retenu serait que Niasse qui ne compte pas avoir de remords, dans la rédaction de ses mémoires, ne se représenterait pas pour un nouveau mandat au perchoir. Vérité de cathédrale ou intox ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que si tout cela s’avérait, l’implosion de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar serait devenue réalité, avec le départ de l’alliance présidentielle de la formation politique arrivée troisième à la présidentielle de 2012, avec 13,20% des suffrages exprimés.
Sud Quotidien
Une véritable levée de boucliers a accompagné alors cette sortie d’Ousmane Tanor Dieng. La coalition «Macky 2012», alliée du chef de file de l’Apr au premier tour de la présidentielle de 2012, n’avait pas manqué de demander ouvertement au Parti socialiste de quitter le gouvernement. Dans la foulée, pas mal de seconds couteaux de l’Apr, probablement instrumentalisés par les pontes du parti présidentiel, se sont engouffrés dans la brèche en invitant le Ps à se démettre des départements ministériels occupés dans l’attelage de Mahammad Dionne, en l’occurrence ceux de l’Education nationale avec Serige Mbaye Thiam et de l’Elevage sous pilotage Aminata Mbengue Ndiaye. Actionnaire dans Bennoo Bokk Yaakaar avec ses 11,30% glanés à la dernière présidentielle, le Ps n’est toutefois nullement prêt à vendanger ses actions au sein du régime. Pour cause, selon les observateurs, Ousmane Tanor Dieng et les Verts qui ont indéniablement contribué à la victoire de Macky Sall en 2012, entendent récolter tous les dividendes de leurs actions dans l’entreprenariat politique, en termes de présence au Gouvernement, dans le Bureau de l’Assemblée nationale, dans les directions des sociétés publiques.
Et en attendant d’y voir plus clair, avec ce bras de fer qui prend de plus en plus de l’ampleur, le Ps ne cesse de réitérer son ancrage à la coalition présidentielle. “Nous sommes dans le gouvernement et nous y restons », a encore réaffirmé au cours du week-end écoulé le patron du Ps.
Tout en se permettant de re-préciser davantage l’option de son parti pour la présidentielle de 2017 : « La conquête du pouvoir est dans le préambule des statuts du Parti socialiste (Ps) depuis 1948», a dit Ousmane Tanor Dieng qui a également fait savoir qu’un «parti politique est créé pour conquérir le pouvoir et non pas pour subsister uniquement dans le paysage politique sans aucun objectif». Se prononçant par ailleurs sur un probable divorce avec l’Apr, le secrétaire général du Ps a renvoyé la balle au chef de l’Etat : « le reste dépend du président de la République. C’est lui qui nomme et démet les ministres. Je ne souhaite pas revenir sur la question ».
Apparemment, l’initiative de la rupture programmée ne viendrait pas du Ps, d’après Ousmane Tanor Dieng. Le maître du jeu Macky Sall était dès lors placé devant ses responsabilités, lui qui fait du second mandat à la tête du Sénégal sa principale préoccupation d’aujourd’hui et qui ne cesse de ressasser paradoxalement sa volonté de conserver l’alliance avec ses alliés de Bennoo Bokk Yaakaar et futurs adversaires politiques.
Rewmi, 7, 8% de l’électorat de 2012 hors de Bby
Le clash qui guette la coalition présidentielle à quelque deux années de l’échéance de 2017, avec le divorce programmé de l’Apr et du Ps, futur candidat à la prochaine présidentielle, n’est pas spécifique dans la galaxie en question. Le Rewmi d’Idrissa Seck avait été le premier parti significatif à prendre ses distances vis-à-vis de la majorité présidentielle pilotée par Macky Sall. Moins d’une année après l’avènement du quatrième Président du Sénégal, l’ancien Pm de Wade et ex-maire de Thiès s’était engagée dans un série de critiques et d’évaluations de la gestion du pouvoir sous Macky Sall. Tirant toutes les conséquences de cette posture de Rewmi, le patron de l’Apr et chef de l’Etat avait répliqué en débauchant les principaux ministres d’Idy. Les ministres Oumar Guèye et Pape Diouf, très proches du patron de Rewmi, avaient fini par claquer la porte de leur parti d’origine avant de rejoindre le…Macky, avec armes et bagages. Macky Sall était allé plus loin en retirant même certains postes de direction au parti d’Idrissa Seck. Allez demander à Abdourahmane Diouf, ancien boss de la Sones et fidèle d’entre les fidèles d’Idy ! Avec le départ de l’ancien Pm et ex-maire de Thiès de la majorité présidentielle, Macky Sall se délestait toutefois de 7,8% de l’électorat qui l’avait élu en mars 2012, voire de 10 députés du Groupe parlementaire de la majorité.
Un tel clash pouvait-il d’ailleurs être évité avec une coalition aussi hétérogène que Bennoo Bokk Yaakaar, avec des leaders aux tempéraments aussi trempés et qui font de la conquête du pouvoir leur leitmotiv, ne peuvent s’empêcher toutefois de se demander les voix autorisées ? Macky Sall lui-même est parfaitement conscient des incongruités de son alliance avec les membres de sa coalition. En 2012, il avait tenté un pari audacieux : absorber au sein d’une même coalition de gouvernement la quasi-totalité des partis politiques qui pèsent sur l’échiquier national, face à un Pds plus isolé que jamais. Au final, Bby avait reconfiguré le paysage politique sénégalais autour d’un pôle présidentiel particulièrement hétéroclite, jusqu’à la démesure probablement.
L’Afp, en passe de ramer à contre courant !
A quelques encablures de l’échéance de 2017, force est de reconnaître que les bases du compagnonnage s’effritent sous le jeu des ambitions présidentielles et le chef de file de l’Apr se retrouve en face d’une donne qui appelle un repositionnement efficace de son parti et des ses alliés, même s’il ne l’admet pas de manière ouverte. D’ailleurs même, dans ce nouveau redéploiement qu’appelle le rapprochement de l’échéance de 2017, Macky Sall a bien intérêt à surveiller ses arrières. Et pour cause, selon certaines indiscrétions, ce qui apparaissait jusque-là comme un soutien sans faille de l’Afp de Moustapha Niasse à la candidature du chef de file de l’Apr, pour rempiler à la charge présidentielle, est vraisemblablement en train de se fissurer dans le cocon politique «niassène». Sous les coups de boutoir en interne de gros responsables « progressistes » qui ont fini d’afficher carrément leur opposition à tout soutien de Macky en 2017, le parti de Moustapha Niasse serait en train de préparer son largage de…Bennoo Bokk Yaakaar. A l’issue de réunions secrètes contre le projet de réélection de Macky Sall, informent ces sources, le président de l’Assemblée nationale aurait cédé aux pressions de ses lieutenants (dont sans nul doute Malick Gakou), encore écœurés par le sort fait à leur parti par l’Apr lors des investitures aux dernières Locales. Le divorce Afp-Apr serait ainsi programmé en …2015, et le stratagème retenu serait que Niasse qui ne compte pas avoir de remords, dans la rédaction de ses mémoires, ne se représenterait pas pour un nouveau mandat au perchoir. Vérité de cathédrale ou intox ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que si tout cela s’avérait, l’implosion de la coalition Bennoo Bokk Yaakaar serait devenue réalité, avec le départ de l’alliance présidentielle de la formation politique arrivée troisième à la présidentielle de 2012, avec 13,20% des suffrages exprimés.
Sud Quotidien