Nous vous informons de ce qui suit :
1 - Le Bureau des Impôts et Domaines de Mbour a fait publier avec une date limite fixée au 28 mars 2019, un communiqué lançant une enquête “commodo incommodo” sur une superficie de deux mille (2000) hectares dans le cadre du projet de port de Ndayane. Nous répétons la superficie convoitée : 2000 hectares ! On se croirait en Amazonie conquise ! Sur place, en prenant acte du communiqué, nous avons appris que c’est sur correspondance du Directeur Général du port de Dakar, que le ministère des Finances par ces services compétents a lancé cette enquête pour mettre la main sur 2000 hectares de terre, la partie mer n’étant pas comprise.
2 - Ce Communiqué vient d’être suspendu par celui portant le n° 2021 du 1er avril 2019. En votre nom, le ministre de la pêche serait venu s’expliquer et affirmer que tout se fera désormais par consensus avec le maire de Ndayane et les populations qui doivent être protégées. Nous espérons que vous ne reculez pas pour mieux sauter !
3 - M. Omar YOUM, votre Directeur de cabinet témoigne en faveur des populations en évoquant une réunion avec le DG du port et Dubaï Port World et de votre refus de laisser exproprier 2000 hectares.
4 - Le maire de Ndayane n’a pas manqué de souligner combien il était surpris et choqué par les 2000 hectares visés ! Pour notre Association, la terrifiante machine d’occupation et de spoliation des terres va à l’encontre du discours environnemental et de l’engagement extérieur du Sénégal sur la protection des espaces écologiques. Si Ndayane est occupée et déshéritée, c’est vous seul qui aurez décidé de cette inacceptable tragédie. Vous ne serez pas ce Président-là !
5 - Notre Association a également pris connaissance d’une interview télévisée du Directeur Général du port de Dakar qui, avant la présidentielle de février 2019, en évoquant le port de Ndayane, dit ceci : “Nous signerons prochainement pour le démarrage du port de Ndayane.”
Si nos informations sont bonnes, nous savons que l’enquête d’impact environnemental est largement défavorable pour l’implantation d’un port à Ndayane
au regard des 18-20 mètres de profondeur recherchée, la digue à creuser dans la mer – la brèche de Saint-Louis est dans nos mémoires – et des dégâts considérables et historiques que ce port de la mort va entrainer. Demandez à voir les résultats de cette enquête environnementale !
Monsieur le Président, notre intime conviction, est que vous êtes décidé à construire ce port de Ndayane, car c’est pour vous un projet de développement incontournable.
Aucun projet de développement n’est incontournable s’il est mûrement pensé, conçu, réfléchi, partagé.
Monsieur le Président, ne vous précipitez pas Ne cédez pas aux puissants intérêts des multinationales. Une terrifiante machine dont nous connaissons les pratiques a pris le contrôle de ce projet de port de Ndayane-Yène. Mais Macky Sall y veillera, car c’est l’histoire qu’il laissera demain derrière lui qui est le véritable enjeu ! Ne confondons pas projet de développement et projet de mort. Écoutez les populations que personne n’a écoutées. Il faut toujours aller vers le compromis dans un respect mutuel et non à l’humiliation, la force, l’autoritarisme !
La dimension sociale et humaine est aussi importante que la dimension économique. Nous ne sommes pas des citoyens libres de défendre leur pays quand nous ne pouvons pas accéder à l’écoute de l’État. La seule liberté qui nous est laissée est de nous soumettre quand l’État décide ! Nous refusons cette posture et vous devez la refuser avec nous ! Ce port doit être un consensus et il ne l’est pas, car ce port est un cimetière ! Diamniadio est sortie de terre. Nous saluons cette ville nouvelle qui portera votre empreinte. Mais ne l’entourez pas, comme c’est le cas hélas, par des engins de la mort et de la pollution : l’usine à plomb à deux pas de l’hôpital des enfants de Diamniadio, la centrale à charbon de Bargny, le port de Bargny-Sendou avec ses conséquences désastreuses, au large de Yène arrive le projet “Rufisque offshore” et sur le même magnifique littoral, vous laissez faire un second projet de port, celui de Ndayane-Yène qui mange tout et détruit tout : : faune, flore, habitat et zone de reproduction unique marine exceptionnelle et protégée, infrastructures hôtelières, infrastructures culturelles de renommée internationale comme l’École des Sables de notre légendaire Germaine Acogny. La liste des autres impactés est phénoménale : le pèlerinage catholique de Popenguine compromis, le Centre de football de la FIFA impacté, les écoles, les fermes agricoles, la célèbre lagune de ToubabDialawimpactées,larésidenceprésidentielledePopenguinedepuisSenghor,un symbole de l’État impacté !
Non, Monsieur le Président vous ne pouvez pas laisser ce terrible drame s’accomplir dans l’histoire de votre vie comme Chef d’État du Sénégal ! Repensez autrement ce port dont le choix de son emplacement ne répond qu’à la seule proximité avec Dakar et le nouvel aéroport.
Restez, Monsieur le Président, un vrai et grand combattant du développement, c’est à dire un défenseur de l’écologie et de l’environnement, enjeu prioritaire de la sauvegarde de notre planète !
Le projet du port de Ndayane en sera un incontournable test !
Signé par l’Assemblée de l’ ASSOCIATION POUR LA DÉFENSE LA PROTECTION ETLA SAUVEGARDE ÉCOLOGIQUE DU SITE DE NDOUNGOUMAN ET ALENTOURS Association n°0088570-Ndoungouman-Toubab Dialaw-Yenne
NON AU PORT DE NDAYANE ET AUX 2000 HECTARES D’EXPROPRIATIONRédigé par leral.net le Jeudi 16 Mai 2019 à 10:18 | | 0 commentaire(s)|
Monsieur notre Président,
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