La sortie de Nafissatou Diallo dans la presse (Newsweek et ABC) a t-elle complètement ruiné les chances de la femme de chambre d'obtenir ne serait-ce qu'un procès dans le cadre de l'affaire qui l'oppose à Dominique Strauss-Kahn ?
C'est notamment ce que pensent certains observateurs dont les propos sont notamment rapportés par le New York Post. "Il y a maintenant tellement d'incohérences que ça en devient incroyable" explique l'un d'eux, "c'est comme un questionnaire à choix multiple, il faut choisir la bonne version".
Dans de nouveaux extraits de l'interview donnée par Nafissatou Diallo à la chaîne de télévision ABC, la femme de chambre raconte sa version des faits qui contredirait en partie ce qu'elle a pu dire aux enquêteurs, au grand jury ou au personnel hospitalier qui l'a reçue après l'agression sexuelle présumée.
"Je lui disais : 'stop, stop, ne faites pas ça'. Quand je lui ai expliqué que j'allais perdre mon travail, il m'a répondu : 'non, tu ne vas pas perdre ton travail", et puis : 'vous êtes belle'". Dans un article daté du 5 juillet 2011, le New York Times relatait pourtant que Mme Diallo avait expliqué au personnel hospitalier que Dominique Strauss-Kahn était resté silencieux pendant l'agression supposée.
D'autres incohérences existent dans son récit - sur ce qu'elle a fait après les faits présumés, par exemple - si bien que certains observateurs estiment que Nafissatou Diallo n'a que peu de chances de se sortir des questions des avocats de la défense.
John Eligton écrivait d'ailleurs hier dans le New York Times que les entretiens donnés par Nafissatou Diallo à Newsweek et ABC pourrait signifier que les avocats de la femme de chambre pensent que les poursuites contre DSK risquent d'être abandonnées le 1er août prochain, date à laquelle est fixée la prochaine audience. Il est de toute évidence très rare qu'une plaignante se montre et s'exprime dans la presse sur une affaire si médiatisée. Sauf à vouloir définitivement ruiner toutes ses chances...
La chaîne ABC distille progressivement les premiers extraits de l'entretien réalisé avec Nafissatou Diallo. Dans la vidéo ci-dessous, celle qui accuse Dominique Strauss-Kahn d"agression sexuelle" donne sa version des premiers contacts physiques qu'elle aurait eus avec DSK. Elle affirme également avoir découvert son identité au lendemain des faits présumés. Elle indique par ailleurs s'en remettre à Dieu.
"Il s'est approché de moi et a posé ses mains sur mes seins en me disant que je ne devais pas être désolée. Je lui ai demandé d'arrêter car je ne voulais pas perdre mon travail", dit-elle. Elle ajoute : "Il m'a plaqué par terre, et je ne pouvais plus bouger".
Quand la journaliste Robin Roberts lui demande quand a t-elle réalisé qui était Dominique Strauss-Kahn, Nafissatou Diallo répond : "Je l'ai appris à la télévision, et quand j'ai entendu qu'il pouvait devenir le prochain président de la France, je me suis mise à pleurer et j'ai pensé que j'allais mourir, qu'ils allaient me tuer".
La femme de chambre du Sofitel ajoute : "Je veux la justice, je veux qu'il aille en prison, je veux qu'il sache qu'on ne peut pas utiliser son pouvoir quand on commet de tels actes". "Dieu est mon témoin, je dis la vérité", conclut-elle.
Les avocats de Dominique Strauss-Kahn parlent d'une "campagne de diffamation", s'en prennent au "non-professionalisme" des avocats de la femme de chambre et accusent ses conseils "d'avoir mené une campagne de diffamation sans précédent contre la victime d'une agression sexuelle violente".
C'est la première fois qu'elle prend la parole publiquement depuis l'agression dont elle dit avoir été victime le 14 mai dernier au Sofitel de New York. Jusqu'à présent, Nafissatou Diallo n'était jamais apparue aux Etats-Unis et son nom même n'avait pas été publié outre-atlantique.
"A cause de lui on me traite de prostituée. Je veux qu'il aille en prison. Je veux qu'il sache qu'il y a des endroits où on ne peut pas utiliser son pouvoir, où on ne peut pas utiliser son argent". La Guinéenne de 32 ans ne s'en cache pas, il s'agit bien pour elle de lancer une contre offensive suite au portrait qui a été fait d'elle alors que sa crédibilité est apparue entamée aux yeux du procureur de New York. La femme de chambre nie catégoriquement avoir été motivée par des considérations financières ou avoir eu des relations sexuelles tarifées avec des clients de l'hôtel qui l'emploie.
Les journalistes de Newsweek qui l'ont rencontrée la décrivent comme une grande jeune femme à la peau relativement claire et marquée de traces d'acné. Une femme qui s'exprime dans un anglais hésitant et qui ne sait d'ailleurs ni lire ni écrire et qui s'anime surtout au récit de l'agression dont elle dit avoir été victime de la part de Dominique Strauss Kahn dans la suite 2806 du Sofitel. La jeune femme dit être entrée dans la suite après s'être annoncée à haute voix et s'être retrouvée face à un homme nu aux cheveux blancs. S'en est suivie une bataille dans laquelle elle raconte avoir été blessée, l'homme l'ayant saisie brutalement au vagin et forcée à pratiquer une fellation.
Selon Newsweek, la version de la jeune femme correspond aux constatations faites à l'hôpital dans les heures ayant suivi l'agression supposée.
Nafissatou Diallo reconnaît par ailleurs avoir menti dans certaines procédures administratives et notamment dans celle de son entrée aux Etats-Unis, mensonge qu'elle justifie par le fait d'avoir voulu éviter à sa fille d'être excisée comme elle-même l'avait été enfant. La jeune femme admet aussi s'être laissée séduire par des hommes peu recommandables et les avoir laissé déposer de l'argent sur son compte en échange de cadeaux. C'est une conversation entre elle et un détenu d'une prison de l'Arizona au lendemain de l'agression qui avait d'ailleurs mis la puce à l'oreille des enquêteurs concernant sa crédibilité puisqu'elle aurait déclaré à son correspondant, un Africain arrêté pour trafic de drogue "ne t'inquiète pas, je sais ce que je fais, c'est un homme qui a beaucoup d'argent".
Pour Nafissatou Diallo, c'est uniquement au lendemain de l'agression qu'elle aurait appris l'identité de son agresseur présumé en regardant la télévision. En apprenant que l'homme avait des chances de devenir président en France, elle dit avoir alors craint pour sa vie.
L'hebdomadaire note par ailleurs que selon des sources proches de l'enquête, la traduction de la conversation téléphonique entre la femme de chambre et le détenu de l'Arizona ne serait pas totalement terminée et que les phrases transmises au bureau du procureur n'étaient pour l'instant qu'un résumé.
De son côté, la défense de Dominique Strauss Kahn a dénoncé une opération de communication destinée à enflammer l'opinion publique contre un accusé dans une affaire criminelle en cours.
Lu sur Atlantico.fr
C'est notamment ce que pensent certains observateurs dont les propos sont notamment rapportés par le New York Post. "Il y a maintenant tellement d'incohérences que ça en devient incroyable" explique l'un d'eux, "c'est comme un questionnaire à choix multiple, il faut choisir la bonne version".
Dans de nouveaux extraits de l'interview donnée par Nafissatou Diallo à la chaîne de télévision ABC, la femme de chambre raconte sa version des faits qui contredirait en partie ce qu'elle a pu dire aux enquêteurs, au grand jury ou au personnel hospitalier qui l'a reçue après l'agression sexuelle présumée.
"Je lui disais : 'stop, stop, ne faites pas ça'. Quand je lui ai expliqué que j'allais perdre mon travail, il m'a répondu : 'non, tu ne vas pas perdre ton travail", et puis : 'vous êtes belle'". Dans un article daté du 5 juillet 2011, le New York Times relatait pourtant que Mme Diallo avait expliqué au personnel hospitalier que Dominique Strauss-Kahn était resté silencieux pendant l'agression supposée.
D'autres incohérences existent dans son récit - sur ce qu'elle a fait après les faits présumés, par exemple - si bien que certains observateurs estiment que Nafissatou Diallo n'a que peu de chances de se sortir des questions des avocats de la défense.
John Eligton écrivait d'ailleurs hier dans le New York Times que les entretiens donnés par Nafissatou Diallo à Newsweek et ABC pourrait signifier que les avocats de la femme de chambre pensent que les poursuites contre DSK risquent d'être abandonnées le 1er août prochain, date à laquelle est fixée la prochaine audience. Il est de toute évidence très rare qu'une plaignante se montre et s'exprime dans la presse sur une affaire si médiatisée. Sauf à vouloir définitivement ruiner toutes ses chances...
La chaîne ABC distille progressivement les premiers extraits de l'entretien réalisé avec Nafissatou Diallo. Dans la vidéo ci-dessous, celle qui accuse Dominique Strauss-Kahn d"agression sexuelle" donne sa version des premiers contacts physiques qu'elle aurait eus avec DSK. Elle affirme également avoir découvert son identité au lendemain des faits présumés. Elle indique par ailleurs s'en remettre à Dieu.
"Il s'est approché de moi et a posé ses mains sur mes seins en me disant que je ne devais pas être désolée. Je lui ai demandé d'arrêter car je ne voulais pas perdre mon travail", dit-elle. Elle ajoute : "Il m'a plaqué par terre, et je ne pouvais plus bouger".
Quand la journaliste Robin Roberts lui demande quand a t-elle réalisé qui était Dominique Strauss-Kahn, Nafissatou Diallo répond : "Je l'ai appris à la télévision, et quand j'ai entendu qu'il pouvait devenir le prochain président de la France, je me suis mise à pleurer et j'ai pensé que j'allais mourir, qu'ils allaient me tuer".
La femme de chambre du Sofitel ajoute : "Je veux la justice, je veux qu'il aille en prison, je veux qu'il sache qu'on ne peut pas utiliser son pouvoir quand on commet de tels actes". "Dieu est mon témoin, je dis la vérité", conclut-elle.
Les avocats de Dominique Strauss-Kahn parlent d'une "campagne de diffamation", s'en prennent au "non-professionalisme" des avocats de la femme de chambre et accusent ses conseils "d'avoir mené une campagne de diffamation sans précédent contre la victime d'une agression sexuelle violente".
C'est la première fois qu'elle prend la parole publiquement depuis l'agression dont elle dit avoir été victime le 14 mai dernier au Sofitel de New York. Jusqu'à présent, Nafissatou Diallo n'était jamais apparue aux Etats-Unis et son nom même n'avait pas été publié outre-atlantique.
"A cause de lui on me traite de prostituée. Je veux qu'il aille en prison. Je veux qu'il sache qu'il y a des endroits où on ne peut pas utiliser son pouvoir, où on ne peut pas utiliser son argent". La Guinéenne de 32 ans ne s'en cache pas, il s'agit bien pour elle de lancer une contre offensive suite au portrait qui a été fait d'elle alors que sa crédibilité est apparue entamée aux yeux du procureur de New York. La femme de chambre nie catégoriquement avoir été motivée par des considérations financières ou avoir eu des relations sexuelles tarifées avec des clients de l'hôtel qui l'emploie.
Les journalistes de Newsweek qui l'ont rencontrée la décrivent comme une grande jeune femme à la peau relativement claire et marquée de traces d'acné. Une femme qui s'exprime dans un anglais hésitant et qui ne sait d'ailleurs ni lire ni écrire et qui s'anime surtout au récit de l'agression dont elle dit avoir été victime de la part de Dominique Strauss Kahn dans la suite 2806 du Sofitel. La jeune femme dit être entrée dans la suite après s'être annoncée à haute voix et s'être retrouvée face à un homme nu aux cheveux blancs. S'en est suivie une bataille dans laquelle elle raconte avoir été blessée, l'homme l'ayant saisie brutalement au vagin et forcée à pratiquer une fellation.
Selon Newsweek, la version de la jeune femme correspond aux constatations faites à l'hôpital dans les heures ayant suivi l'agression supposée.
Nafissatou Diallo reconnaît par ailleurs avoir menti dans certaines procédures administratives et notamment dans celle de son entrée aux Etats-Unis, mensonge qu'elle justifie par le fait d'avoir voulu éviter à sa fille d'être excisée comme elle-même l'avait été enfant. La jeune femme admet aussi s'être laissée séduire par des hommes peu recommandables et les avoir laissé déposer de l'argent sur son compte en échange de cadeaux. C'est une conversation entre elle et un détenu d'une prison de l'Arizona au lendemain de l'agression qui avait d'ailleurs mis la puce à l'oreille des enquêteurs concernant sa crédibilité puisqu'elle aurait déclaré à son correspondant, un Africain arrêté pour trafic de drogue "ne t'inquiète pas, je sais ce que je fais, c'est un homme qui a beaucoup d'argent".
Pour Nafissatou Diallo, c'est uniquement au lendemain de l'agression qu'elle aurait appris l'identité de son agresseur présumé en regardant la télévision. En apprenant que l'homme avait des chances de devenir président en France, elle dit avoir alors craint pour sa vie.
L'hebdomadaire note par ailleurs que selon des sources proches de l'enquête, la traduction de la conversation téléphonique entre la femme de chambre et le détenu de l'Arizona ne serait pas totalement terminée et que les phrases transmises au bureau du procureur n'étaient pour l'instant qu'un résumé.
De son côté, la défense de Dominique Strauss Kahn a dénoncé une opération de communication destinée à enflammer l'opinion publique contre un accusé dans une affaire criminelle en cours.
Lu sur Atlantico.fr