‘Joseph, fils de David, ne crains point d’accueillir Marie ta femme ; l’enfant qu’elle a conçu vient de l’Esprit-Saint. Elle va mettre au monde un fils, à qui tu donneras le nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses pêchés’, a dit l’ange Gabriel à l’époux de Marie ‘humble femme de la ville de Nazareth’. Joseph ne voulait pas la diffamer et s’était proposé de rompre secrètement avec elle. Et sans qu’il l’eût connue, elle mit au monde un fils, auquel il donna le nom de Jésus. Elle l’emmaillota et le coucha dans une crèche. C’est en ces termes que la bible relate la naissance de Jésus, notamment au début des récits des évangiles de saint Matthieu et saint Luc. Une naissance célébrée, chaque année, le 25 décembre à travers la fête de Noël.
Même si elle paraît plus ou moins sécularisée, cette fête ne laisse personne totalement indifférent. En effet, à cette occasion, le cœur d’enfant que chacun porte en soi se remet à battre. Il en monte des sentiments de bienveillance à l’égard de tous, et d’abord des petits, des faibles, des pauvres, des vieillards, des personnes isolées à qui l’on s’efforce de porter un peu de joie. Arbres, guirlandes de Noël et autres cadeaux sont l’expression de cette joie partagée entre les croyants. ‘Un sauveur vous est né à Bethléem’, ont annoncé des anges à des bergers ; tandis que l’écho d’un chant d’allégresse se répercutait de colline en colline : ‘Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime’.
Pour célébrer la naissance d’un aussi grand prophète, le Missel propose quatre messes : la veille de la fête de la nativité du Seigneur, la nuit de Noël, à l’aurore et le jour du 25 décembre.
Grand prophète né de Marie, Jésus ou Issa l’est aussi aux yeux de l’Islam. En effet, le coran dit à la sourate 19, verset 30 : ‘Mais (le bébé) dit : Je suis vraiment le serviteur d’Allah. Il m’a donné le livre et m’a désigné Prophète’. Fils de Marie, Issa fait partie des grands prophètes reconnus de l’Islam. Le Coran cite le nom de vingt-cinq prophètes et indique qu’il y en a eu d’autres dont le Prophète Muhammad n’avait pas entendu parler. Parmi ces vingt-cinq, on trouve Noé, Abraham, Moïse, Jésus et Muhammad (Psl). Ces cinq prophètes sont les plus grands des messagers de Dieu. Ils sont appelés ’Oulou-Al-azm’. C’est-à-dire les prophètes ’doués de constance’.
CADEAUX DE NOEL : Une récompense pour les enfants qui ont bien travaillé à l’école
Si les fêtes de Noël ou de fin d’année sont indiquées pour offrir des cadeaux aux enfants, tous n’en bénéficient pas. En effet, ces événements tombent au moment où les écoliers reçoivent leurs notes de composition. Ce qui permet aux parents, chrétiens où musulmans, d’offrir des cadeaux à ceux qui ont bien travaillé et de blâmer les faibles. Ces dons de cadeaux représentent un moyen d’émulation et d’encouragement pour les gamins. ‘Je suis musulmane, mais j’achète un cadeau de Noël pour faire plaisir à ma petite fille qui a bien travaillé à l’école. Elle a insisté aussi pour qu’on décore la maison. Et ce, bien que je lui ai expliqué que Noël ce n’est pas pour les musulmans mais plutôt pour les chrétiens. Je suis venu donc dans ce marché du boulevard du Centenaire pour lui faire plaisir et l’encourager à aller de l’avant, en lui achetant une poupée, et du matériel de décoration : guirlande, arbre de Noël, jeu de lumière, etc.’, souligne Mme Ndèye Fatou Thioune Mbaye. Contrairement à cette dernière, M. G. grogne : ‘Mes enfants n’ont pas bien travaillé à l’école. Et à cause de cela, ils n’auront pas de cadeaux de Noël encore moins de fin d’année. D’ailleurs je vais même leur interdire de suivre la télé’. ‘Quand tu lui demandes de te raconter ce qui s’est passé dans les télénovélas, avec les Marina, Au cœur du péché, De tout cœur, entre autres, il est fort pour le faire. Mais pour réciter ses leçons, tel n’est pas le cas’, blâme E. D. Ce dernier semble déçu par son enfant ‘qui n’a rien f… à l’école’, lance E. D. Il interpelle ainsi les responsables des télévisions à mettre plus de programmes pour l’instruction et l’éducation des enfants, car il y a trop de divertissements auxquels les enfants ne peuvent pas résister. Et que les parents ont du mal à leur interdire de voir. ‘Toutefois nous, les parents, avons une grande part de responsabilité dans l’échec scolaire de nos enfants, car nous ne leur consacrons pas assez de temps d’encadrement’, avoue-t-il.
PERE NOEL : Un donateur fictif de cadeaux
Personnage fictif très célèbre en décembre, mois de célébration de l’anniversaire de la naissance de Jésus, le Père Noël symbolise un généreux donateur de cadeaux, notamment au profit des enfants. Personnage à la barbe blanche, au bonnet et aux vêtements en fourrure rouge, les enfants aiment lui chanter ‘tout joyeusement’ ce refrain : ‘Petit papa Noël, quand tu descendras du Ciel, avec des jouets par milliers, n’oublie pas mon petit soulier !’
Bien que la tradition du Père Noël ait des origines en Europe du Nord, il est popularisé aux Etats-unis au 19e siècle. Le terme ‘Père Noël’ apparaît plus tardivement en France, au début du 20e siècle. Qu’on l’appelle ‘Father Christmas’ ou ‘Santa Claus’ en anglais, ‘Weihnachtsmann’ en allemand, la fonction principale du Père Noël est de distribuer des cadeaux aux enfants dans les maisons pendant la nuit de Noël qui a lieu chaque année du 24 au 25 décembre.
Ce personnage est l'équivalent français du ‘Santa Claus’ américain dont le nom est lui-même une déformation du ‘Sinter Klaas’ (Saint Nicholas) néerlandais. Il est aussi inspiré de Julenisse, un lutin nordique qui apporte des cadeaux à la fête du milieu de l'hiver. De ce dernier, le Père Noël a gardé la barbe blanche, le bonnet et les vêtements en fourrure rouge. Il est aussi inspiré du dieu celte Gargan qui inspira le ‘Gargantua’ de Rabelais du dieu viking Odin, qui descendait sur terre pour offrir des cadeaux aux enfants scandinaves.
Même si le mythe du Père Noël peut varier d'une région à une autre, notamment à cause du climat du 25 décembre, qui peut aller du plein hiver dans l’hémisphère nord au plein été dans l’hémisphère sud, on l'imagine généralement comme un gros bonhomme avec une longue barbe blanche, habillé de vêtements chauds de couleur rouge avec un liseré de fourrure blanche. Des lutins l'aident à préparer les cadeaux. Il effectue la distribution à bord d'un traîneau volant tiré par des rennes ou sur une planche de surf en Australie.
TROIS QUESTIONS A …
PERE JACQUES REIRA, CURE DE LA PAROISSE DES MARTYRS DE L’OUGANDA : ‘Ces fêtes servent à unir davantage les croyants’
Wal Fadjri : Quel est le sens de la fête de Noël ?
Père Jaques REIRA : Nous faisons mémoire de la naissance de Jésus à Bethléem, fils de Marie et de Joseph, mais fils de l’éternel aussi. Il y a d’un côté cet aspect des bergers, de pauvreté, de simplicité, de l’anonymat dans la discrétion la plus totale qui apparaît dans les évangiles. Ce sont les bergers qui reconnaissent et qui s’approchent de lui et après il y a les mages, que nous allons célébrer quelques jours après.
Mais derrière ces aspects qu’on manifeste bien dans nos crèches à l’Eglise et dans nos maisons, il y a un message très profond qui apparaît dans l’Evangile de Saint Jean : c’est que Dieu se fait homme. Il aime les hommes. Il peut vivre avec les hommes pour les encourager, les mettre debout, leur donner la force et la confiance. Je crois qu’aujourd’hui les hommes ont besoin d’un peu plus de confiance. Ils ont besoin de comprendre qu’aux yeux de Dieu ils sont importants. J’allais résumer en disant que le message de Noël nous dit une chose très simple : ‘Hommes et femmes, n’oubliez pas que vous êtes importants pour Dieu. Qu’il vous aime, qu’il est à côté de vous et qu’il vous fait confiance’.
Wal Fadjri : Dans quelle mesure, les chrétiens et les musulmans peuvent se retrouver dans la célébration de la fête de Noël pour consolider le dialogue islamo-chrétien ?
Père Jaques REIRA : Vous touchez un thème important. Toutes les fêtes doivent servir à cela. Nous sommes heureusement dans un pays où les catholiques et les musulmans vivent ensemble dans la paix et le dialogue. Cela arrive. C’est un peu, par tradition d’accueil et de bon sens, qu’ont les catholiques et les musulmans. Dans toutes les familles, il y a toujours quelqu’un qui a des amis ou des racines, ou encore qui a dans sa lignée, un catholique ou un musulman. A mon avis, ces fêtes servent à unir davantage les croyants.
Dans notre paroisse des martyrs de l’Ouganda, nous recevons nos amis musulmans. Ils envoient des cadeaux et un morceau de mouton à l’occasion de leurs fêtes. Je crois que c’est très bon que les musulmans de la paroisse pensent au curé catholique, par exemple à la fête de la Tabaski. Je crois aussi qu’il y aura des chrétiens qui vont inviter leurs amis musulmans à célébrer la fête de Noël avec eux. Cela est à encourager. C’est à la base que les personnes peuvent dialoguer et célébrer ensemble.
La fête de Noël a quelque chose de très symbolique qui touche l’enfant. Derrière il y a, certes, l’enfant Jésus, et nous célébrons la naissance du messie, mais il y a aussi le fait qu’on célèbre les enfants, on s’admire devant l’enfant. Cela touche aussi bien le chrétien que le musulman. Quand on voit la grandeur de l’enfant, on est toujours rempli d’admiration. Et cette capacité d’admiration devant l’enfant, on peut la partager ensemble.
Wal Fadjri : Quel message auriez-vous à lancer pour la promotion de l’enfance ?
Père Jaques REIRA : Peut-être que je ne suis pas le mieux placé pour parler de cela. Mais je crois que tout ce qui représente l’enfant, tout ce qui va être à son service pour une meilleure éducation, que l’enfant puisse vivre et s’épanouir, cela va dans le bon sens. Derrière la fête de Noël, il y a un respect des enfants. Les catholiques doivent le voir ainsi. Et je crois qu’on devrait demander à nos responsables politiques de toujours penser à l’enfance, au bonheur de nos enfants. Qu’ils soient respectés, qu’ils aient la possibilité de s’épanouir et de grandir dans de très bonnes conditions. Parce que notre pays dépend de la jeunesse comme on le dit. Mais derrière la jeunesse, il y a l’enfance. Et je crois qu’on peut bien dire que nous serons ce que notre enfance sera.
Propos recueillis par Joseph DIEDHIOU
Même si elle paraît plus ou moins sécularisée, cette fête ne laisse personne totalement indifférent. En effet, à cette occasion, le cœur d’enfant que chacun porte en soi se remet à battre. Il en monte des sentiments de bienveillance à l’égard de tous, et d’abord des petits, des faibles, des pauvres, des vieillards, des personnes isolées à qui l’on s’efforce de porter un peu de joie. Arbres, guirlandes de Noël et autres cadeaux sont l’expression de cette joie partagée entre les croyants. ‘Un sauveur vous est né à Bethléem’, ont annoncé des anges à des bergers ; tandis que l’écho d’un chant d’allégresse se répercutait de colline en colline : ‘Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’il aime’.
Pour célébrer la naissance d’un aussi grand prophète, le Missel propose quatre messes : la veille de la fête de la nativité du Seigneur, la nuit de Noël, à l’aurore et le jour du 25 décembre.
Grand prophète né de Marie, Jésus ou Issa l’est aussi aux yeux de l’Islam. En effet, le coran dit à la sourate 19, verset 30 : ‘Mais (le bébé) dit : Je suis vraiment le serviteur d’Allah. Il m’a donné le livre et m’a désigné Prophète’. Fils de Marie, Issa fait partie des grands prophètes reconnus de l’Islam. Le Coran cite le nom de vingt-cinq prophètes et indique qu’il y en a eu d’autres dont le Prophète Muhammad n’avait pas entendu parler. Parmi ces vingt-cinq, on trouve Noé, Abraham, Moïse, Jésus et Muhammad (Psl). Ces cinq prophètes sont les plus grands des messagers de Dieu. Ils sont appelés ’Oulou-Al-azm’. C’est-à-dire les prophètes ’doués de constance’.
CADEAUX DE NOEL : Une récompense pour les enfants qui ont bien travaillé à l’école
Si les fêtes de Noël ou de fin d’année sont indiquées pour offrir des cadeaux aux enfants, tous n’en bénéficient pas. En effet, ces événements tombent au moment où les écoliers reçoivent leurs notes de composition. Ce qui permet aux parents, chrétiens où musulmans, d’offrir des cadeaux à ceux qui ont bien travaillé et de blâmer les faibles. Ces dons de cadeaux représentent un moyen d’émulation et d’encouragement pour les gamins. ‘Je suis musulmane, mais j’achète un cadeau de Noël pour faire plaisir à ma petite fille qui a bien travaillé à l’école. Elle a insisté aussi pour qu’on décore la maison. Et ce, bien que je lui ai expliqué que Noël ce n’est pas pour les musulmans mais plutôt pour les chrétiens. Je suis venu donc dans ce marché du boulevard du Centenaire pour lui faire plaisir et l’encourager à aller de l’avant, en lui achetant une poupée, et du matériel de décoration : guirlande, arbre de Noël, jeu de lumière, etc.’, souligne Mme Ndèye Fatou Thioune Mbaye. Contrairement à cette dernière, M. G. grogne : ‘Mes enfants n’ont pas bien travaillé à l’école. Et à cause de cela, ils n’auront pas de cadeaux de Noël encore moins de fin d’année. D’ailleurs je vais même leur interdire de suivre la télé’. ‘Quand tu lui demandes de te raconter ce qui s’est passé dans les télénovélas, avec les Marina, Au cœur du péché, De tout cœur, entre autres, il est fort pour le faire. Mais pour réciter ses leçons, tel n’est pas le cas’, blâme E. D. Ce dernier semble déçu par son enfant ‘qui n’a rien f… à l’école’, lance E. D. Il interpelle ainsi les responsables des télévisions à mettre plus de programmes pour l’instruction et l’éducation des enfants, car il y a trop de divertissements auxquels les enfants ne peuvent pas résister. Et que les parents ont du mal à leur interdire de voir. ‘Toutefois nous, les parents, avons une grande part de responsabilité dans l’échec scolaire de nos enfants, car nous ne leur consacrons pas assez de temps d’encadrement’, avoue-t-il.
PERE NOEL : Un donateur fictif de cadeaux
Personnage fictif très célèbre en décembre, mois de célébration de l’anniversaire de la naissance de Jésus, le Père Noël symbolise un généreux donateur de cadeaux, notamment au profit des enfants. Personnage à la barbe blanche, au bonnet et aux vêtements en fourrure rouge, les enfants aiment lui chanter ‘tout joyeusement’ ce refrain : ‘Petit papa Noël, quand tu descendras du Ciel, avec des jouets par milliers, n’oublie pas mon petit soulier !’
Bien que la tradition du Père Noël ait des origines en Europe du Nord, il est popularisé aux Etats-unis au 19e siècle. Le terme ‘Père Noël’ apparaît plus tardivement en France, au début du 20e siècle. Qu’on l’appelle ‘Father Christmas’ ou ‘Santa Claus’ en anglais, ‘Weihnachtsmann’ en allemand, la fonction principale du Père Noël est de distribuer des cadeaux aux enfants dans les maisons pendant la nuit de Noël qui a lieu chaque année du 24 au 25 décembre.
Ce personnage est l'équivalent français du ‘Santa Claus’ américain dont le nom est lui-même une déformation du ‘Sinter Klaas’ (Saint Nicholas) néerlandais. Il est aussi inspiré de Julenisse, un lutin nordique qui apporte des cadeaux à la fête du milieu de l'hiver. De ce dernier, le Père Noël a gardé la barbe blanche, le bonnet et les vêtements en fourrure rouge. Il est aussi inspiré du dieu celte Gargan qui inspira le ‘Gargantua’ de Rabelais du dieu viking Odin, qui descendait sur terre pour offrir des cadeaux aux enfants scandinaves.
Même si le mythe du Père Noël peut varier d'une région à une autre, notamment à cause du climat du 25 décembre, qui peut aller du plein hiver dans l’hémisphère nord au plein été dans l’hémisphère sud, on l'imagine généralement comme un gros bonhomme avec une longue barbe blanche, habillé de vêtements chauds de couleur rouge avec un liseré de fourrure blanche. Des lutins l'aident à préparer les cadeaux. Il effectue la distribution à bord d'un traîneau volant tiré par des rennes ou sur une planche de surf en Australie.
TROIS QUESTIONS A …
PERE JACQUES REIRA, CURE DE LA PAROISSE DES MARTYRS DE L’OUGANDA : ‘Ces fêtes servent à unir davantage les croyants’
Wal Fadjri : Quel est le sens de la fête de Noël ?
Père Jaques REIRA : Nous faisons mémoire de la naissance de Jésus à Bethléem, fils de Marie et de Joseph, mais fils de l’éternel aussi. Il y a d’un côté cet aspect des bergers, de pauvreté, de simplicité, de l’anonymat dans la discrétion la plus totale qui apparaît dans les évangiles. Ce sont les bergers qui reconnaissent et qui s’approchent de lui et après il y a les mages, que nous allons célébrer quelques jours après.
Mais derrière ces aspects qu’on manifeste bien dans nos crèches à l’Eglise et dans nos maisons, il y a un message très profond qui apparaît dans l’Evangile de Saint Jean : c’est que Dieu se fait homme. Il aime les hommes. Il peut vivre avec les hommes pour les encourager, les mettre debout, leur donner la force et la confiance. Je crois qu’aujourd’hui les hommes ont besoin d’un peu plus de confiance. Ils ont besoin de comprendre qu’aux yeux de Dieu ils sont importants. J’allais résumer en disant que le message de Noël nous dit une chose très simple : ‘Hommes et femmes, n’oubliez pas que vous êtes importants pour Dieu. Qu’il vous aime, qu’il est à côté de vous et qu’il vous fait confiance’.
Wal Fadjri : Dans quelle mesure, les chrétiens et les musulmans peuvent se retrouver dans la célébration de la fête de Noël pour consolider le dialogue islamo-chrétien ?
Père Jaques REIRA : Vous touchez un thème important. Toutes les fêtes doivent servir à cela. Nous sommes heureusement dans un pays où les catholiques et les musulmans vivent ensemble dans la paix et le dialogue. Cela arrive. C’est un peu, par tradition d’accueil et de bon sens, qu’ont les catholiques et les musulmans. Dans toutes les familles, il y a toujours quelqu’un qui a des amis ou des racines, ou encore qui a dans sa lignée, un catholique ou un musulman. A mon avis, ces fêtes servent à unir davantage les croyants.
Dans notre paroisse des martyrs de l’Ouganda, nous recevons nos amis musulmans. Ils envoient des cadeaux et un morceau de mouton à l’occasion de leurs fêtes. Je crois que c’est très bon que les musulmans de la paroisse pensent au curé catholique, par exemple à la fête de la Tabaski. Je crois aussi qu’il y aura des chrétiens qui vont inviter leurs amis musulmans à célébrer la fête de Noël avec eux. Cela est à encourager. C’est à la base que les personnes peuvent dialoguer et célébrer ensemble.
La fête de Noël a quelque chose de très symbolique qui touche l’enfant. Derrière il y a, certes, l’enfant Jésus, et nous célébrons la naissance du messie, mais il y a aussi le fait qu’on célèbre les enfants, on s’admire devant l’enfant. Cela touche aussi bien le chrétien que le musulman. Quand on voit la grandeur de l’enfant, on est toujours rempli d’admiration. Et cette capacité d’admiration devant l’enfant, on peut la partager ensemble.
Wal Fadjri : Quel message auriez-vous à lancer pour la promotion de l’enfance ?
Père Jaques REIRA : Peut-être que je ne suis pas le mieux placé pour parler de cela. Mais je crois que tout ce qui représente l’enfant, tout ce qui va être à son service pour une meilleure éducation, que l’enfant puisse vivre et s’épanouir, cela va dans le bon sens. Derrière la fête de Noël, il y a un respect des enfants. Les catholiques doivent le voir ainsi. Et je crois qu’on devrait demander à nos responsables politiques de toujours penser à l’enfance, au bonheur de nos enfants. Qu’ils soient respectés, qu’ils aient la possibilité de s’épanouir et de grandir dans de très bonnes conditions. Parce que notre pays dépend de la jeunesse comme on le dit. Mais derrière la jeunesse, il y a l’enfance. Et je crois qu’on peut bien dire que nous serons ce que notre enfance sera.
Propos recueillis par Joseph DIEDHIOU