« Ma vie en Guyane, en tant qu’expat’ était magnifique. J’y ai suivi Marc, mon mari, que j’ai connu à l’adolescence. Je n’avais aucune expérience en matière d’hommes. Marc était l’élément moteur de notre couple, le chef charismatique, moi, j’étais l’épouse soumise, qui lui obéissait au doigt et à l’œil. Il était très accaparé par son travail, je m’occupais du foyer, je ne m’étais pas rendu compte du fossé qui se creusait petit à petit. On se voyait à peine, on ne communiquait pas beaucoup et nos rapports sexuels étaient rares, mais inconsciemment, cette situation ne me dérangeait pas plus que ça. Quand il m’a demandé de retourner en métropole pour les études de l’aîné, je n’ai pas cherché à comprendre. En fait, il avait une maîtresse brésilienne, avec qui il a eu un enfant, tout de suite après mon départ pour Paris. Lorsque la situation a pris de l’ampleur, j’ai commencé à m’inquiéter : Marc ne trouvait aucune solution pour se rapprocher de nous ni pour nous faire revenir à Kourou. Il me disait souvent : « Ne t’en fais pas, ça va s’arranger », et revenait pour Pâques et Noël. Mon frère m’avait bien prévenu, il avait compris que quelque chose clochait. Moi, je voyais à travers les yeux de Marc et je restais passive et dépendante. Lorsqu’il m’a tout avoué, durant sa dernière visite, je suis tombée des nues. Je m’en suis voulu à moi-même d’avoir avalé tous ses mensonges.
Nos chemins se sont séparés sans que je m’en aperçoive !Rédigé par leral.net le Lundi 17 Août 2015 à 15:01 | | 0 commentaire(s)|
Mère de deux enfants, Sylvia, 50 ans, auxiliaire de vie. Son mari l’a quitté sans qu’elle ait pu réagir. |