Samedi 18 avril 2009. Il est 1 heure du matin sur l’avenue Cheikh Anta Diop. En ce week-end de lendemain de fête de Pâques, il n’y a pas beaucoup de monde dans la rue. Mais, la station d’essence, située au carrefour de la Poste de Fann, du complexe Relais route de Ouakam, est remplie de monde. Toutes les tables disposées en dehors et à l’intérieur du magasin «On The Run» sont occupées par des hommes, des femmes, mais surtout par des jeunes. A côté des voitures garées à quelques mètres du magasin, il y a un jeune penché en avant et retenu par un autre jeune hommes, en train de dégueuler. «L’enfant» est ivre et, apparemment, très fatigué. Ses amis le chambrent. Un gobelet à la main, un de ses amis l’invite à boire. «Vient boire apprenti saoulard, on vient juste de commencer.» Le jeune ne peut plus tenir sur ses jambes. Son ami le traîne à l’intérieur du magasin, direction les toilettes. Il en ressort un peu plus lucide, avec la tête mouillée. Il s’assoit à nouveau sur une table et reprend encore un peu de vin blanc dans un gobelet. Aucun de ses amis n’a vingt ans. Ce sont des habitués des lieux. En temps normal, ils ne devaient pas être servis. Pourtant, ils sont tous ivres. «Non !», soutient l’un d’eux, avant d’ajouter : «On n’est pas ivre, mais on fait du ‘blow’… et on est bien.» Les boissons alcoolisées qu’ils consomment coûtent au moins trois mille cinq cents francs la bouteille. Une preuve que ce ne sont pas des pauvres, ou alors des enfants de pauvres. En bonne compagnie, les jeunes se laissent parfois à des échanges verbaux un peu virulents avant de se rasseoir. L’ambiance est bon enfant. Parfois ce sont des bagarres vite maîtrisées. Les jeunes sont dans une liberté déconcertante. Il n’y a personne pour leur interdire de boire, ou pour leur demander d’arrêter quand ils sont saouls. Et c’est ainsi jusque tard dans la nuit. La maison ferme à trois heures du matin les samedis.
Les explications des vendeurs
A l’intérieur du magasin, c’est un défilé incessant vers les rayons de boisson. Chaque minute, il y a un jeune qui présente une boisson alcoolisée aux caissiers. C’est soit une canette d’Heineken, soit une canette de Flag, ou une canette de Castel Beer. «Ce sont les boissons les plus prisées par les jeunes. Mais parfois, quand ils sont nombreux, ils achètent une bouteille de Whisky, du vin blanc, ou du Gin», confie un habitué des lieux. Pourtant, à l’entrée du magasin, il est clairement affiché sur un papier en blanc avec un écriteau rouge : «Vente d’alcool formellement interdit aux mineurs.» Mais les jeunes s’en foutent de cet écriteau. «De même que les vendeurs», ajoute un jeune homme. Mais, le caissier et la caissière, retrouvés sur place, sont formels : «Quand l’âge du client prête à équivoque, on lui demande de nous présenter sa carte d’identité, et souvent ce sont des jeunes qui ne sont plus des mineurs.» Ils ont plus de 18 ans. Ce que les caissiers ne savent pas, c’est que ce sont souvent les plus âgés de la bande qui vont acheter pour servir, après, toute la bande.
La police impuissante
L’ivresse rime très souvent avec la bagarre chez les ados. «Et très souvent, le commissariat du Point E, situé à quelques encablures des lieux, est appelé à la rescousse, pour maintenir l’ordre et embarquer les jeunes récalcitrants.» Mais, la Police est confrontée à une situation un peu délicate. Car, à chaque fois qu’il y a des interpellations, des personnes très influentes appellent pour leur demander de libérer les jeunes. L’endroit a été interdit de vente de boisson alcoolisée pendant un moment, car un jeune y a été poignardé. Mais le problème reste entier et la boisson alcoolisée coule à flots pour des innocents.
lobservateur
Les explications des vendeurs
A l’intérieur du magasin, c’est un défilé incessant vers les rayons de boisson. Chaque minute, il y a un jeune qui présente une boisson alcoolisée aux caissiers. C’est soit une canette d’Heineken, soit une canette de Flag, ou une canette de Castel Beer. «Ce sont les boissons les plus prisées par les jeunes. Mais parfois, quand ils sont nombreux, ils achètent une bouteille de Whisky, du vin blanc, ou du Gin», confie un habitué des lieux. Pourtant, à l’entrée du magasin, il est clairement affiché sur un papier en blanc avec un écriteau rouge : «Vente d’alcool formellement interdit aux mineurs.» Mais les jeunes s’en foutent de cet écriteau. «De même que les vendeurs», ajoute un jeune homme. Mais, le caissier et la caissière, retrouvés sur place, sont formels : «Quand l’âge du client prête à équivoque, on lui demande de nous présenter sa carte d’identité, et souvent ce sont des jeunes qui ne sont plus des mineurs.» Ils ont plus de 18 ans. Ce que les caissiers ne savent pas, c’est que ce sont souvent les plus âgés de la bande qui vont acheter pour servir, après, toute la bande.
La police impuissante
L’ivresse rime très souvent avec la bagarre chez les ados. «Et très souvent, le commissariat du Point E, situé à quelques encablures des lieux, est appelé à la rescousse, pour maintenir l’ordre et embarquer les jeunes récalcitrants.» Mais, la Police est confrontée à une situation un peu délicate. Car, à chaque fois qu’il y a des interpellations, des personnes très influentes appellent pour leur demander de libérer les jeunes. L’endroit a été interdit de vente de boisson alcoolisée pendant un moment, car un jeune y a été poignardé. Mais le problème reste entier et la boisson alcoolisée coule à flots pour des innocents.
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