L’OBS – «La question du compagnonnage de nos chefs d’Etat et de leurs collaborateurs a tout le temps causé des problèmes dans la gestion du pouvoir. Cela peut être dû à plusieurs raisons. Dans un premier temps, il y a le manque de confiance. Une fois que le chef de l’Etat est élu, il doit choisir sa ‘’task force’’, autrement dit son cabinet. Le choix des composants de ce cabinet se fera en fonction de la base électorale. Mais de mon point de vue, le choix des hommes ne doit pas fondamentalement se forger sur ce qu’on appelle l’organisation politique du Président, ce choix doit avoir des critères qui sont d’abord la confiance et la compétence. La confiance, parce que la personne qui doit siéger au cabinet présidentiel ne doit pas être n’importe qui, ensuite la compétence, car elle est, a mon avis, le deuxième élément sur lequel le président de la République doit se fonder pour choisir ses hommes. Et il y a un dernier critère, qui est la moralité et l’éthique. Une fois que ces trois critères sont réunis chez un homme, nous pouvons le considérer comme un bon choix. Mais le constat est tout autre. On voit que l’on met en avant l’appartenance politique, et parfois on constate que dans la gestion administrative, ce choix a des limites, la séparation s’impose alors. Et c’est ce que nous constatons avec Macky Sall, qui est en train de se débarrasser de ces personnalités qui, dès le début, ont mis en place l’APR. Politiquement, ces gens peuvent avoir une bonne base politique, mais parfois, c’est peut-être la compétence qui fait défaut.
Mahmout Saleh et Alioune Badara Cissé par exemple, ce sont des membres fondateurs de l’APR, mais aujourd’hui, ils n’ont peut-être pas la même conception des choses que le président de la République. Ils peuvent aussi être des hommes qui sont plus aptes à servir le parti sur le terrain. Mais la solution n’est pas de se démettre de telles personnalités politiques. Il faut plutôt une large concertation pour trouver une solution à cela. Aujourd’hui, le Président gagnerait à ne pas se séparer de ses compagnons. Il doit procéder à des réaménagements. Si ces séparations persistent, l’APR risque de perdre ses militants de la première heure et cela peut avoir un impact négatif pour les élections de 2017.»
AICHA DIOUF
Mahmout Saleh et Alioune Badara Cissé par exemple, ce sont des membres fondateurs de l’APR, mais aujourd’hui, ils n’ont peut-être pas la même conception des choses que le président de la République. Ils peuvent aussi être des hommes qui sont plus aptes à servir le parti sur le terrain. Mais la solution n’est pas de se démettre de telles personnalités politiques. Il faut plutôt une large concertation pour trouver une solution à cela. Aujourd’hui, le Président gagnerait à ne pas se séparer de ses compagnons. Il doit procéder à des réaménagements. Si ces séparations persistent, l’APR risque de perdre ses militants de la première heure et cela peut avoir un impact négatif pour les élections de 2017.»
AICHA DIOUF