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OUSMANE TANOR DIENG AU 60ème ANNIVERSAIRE DU PARTI SOCIALISTE:« Non au césarisme démocratique »*

Le Parti socialiste (Ps) a soixante ans. Soixante ans pendant lesquels il conduit aux destinées d’une nation libre naissante, assoyant ses fondamentaux pendant plus de 40 ans et a perdu le pouvoir en 2000. Une traversée du désert qu’il prend avec philosophie en s’épurant et en musclant son discours. Sud offre à ses lecteurs, le discours en deux jets du Secrétaire général de la formation à la cérémonie d’ouverture des « festivités » d’hier, mardi 28 octobre.


Rédigé par leral.net le Mercredi 29 Octobre 2008 à 05:02 | | 0 commentaire(s)|

OUSMANE TANOR DIENG AU 60ème ANNIVERSAIRE DU PARTI SOCIALISTE:« Non au césarisme démocratique »*
Monsieur le Premier Ministre,

Messieurs les Présidents et Secrétaires Généraux de Partis Politiques,

Chers Anciens, Membres du Conseil Consultatif des Sages,

Chers camarades, Membres du Bureau politique et du Comité central

Chers Invités,

Mes Chers Camarades,

Vous venez, une fois de plus, par votre présence massive, et par votre mobilisation exceptionnelle, de démontrer votre fidélité à l’idéal des pères fondateurs qui ont réalisé l’alliance du socialisme et de la liberté.

En vous conduisant ainsi, et en conduisant ainsi notre parti, le Grand Parti socialiste, vous démontrez à la face du Sénégal digne et intègre, du Sénégal resté débout, que les paroles, les gestes et les hauts faits des socialistes de la première heure sont encore vivaces dans l’esprit des générations successives.

C’est d’abord et avant tout aux pères fondateurs que je voudrais rendre ici un vibrant hommage, saluer respectueusement ceux qui sont avec nous et m’incliner pieusement devant la mémoire de ceux qui nous ont quittés, mais « qui ne sont pas morts » et dont tous les coins et recoins de ces lieux augustes exhalent les Dires, Faits et « gestes augustes » de « semeurs » invétérés pour que « le grain ne meurt ».

Ces pères fondateurs, qui, comme le disait si bien le Poète Léopold Sédar Senghor, se sont attelés si vaillamment à « tailler le manteau royal » sur l’étoffe noble des « fastes du couchant », en ciselant de leurs mains nues les lignes d’horizon du levant qui, à présent, s’ouvrent à nous tous.

A toutes ces femmes, et à tous ces hommes des premières heures de la fondation de notre Parti, plus soucieux de défendre la dignité des sénégalais que de creuser la fosse commune, plus soucieux du devenir de notre pays que des privilèges égoïstes et personnels, plus soucieux du bien commun et de l’intérêt général que des intérêts particuliers et privés, nous devons respect et reconnaissance.

Je voudrais surtout rendre hommage aux plus humbles comme aux plus illustres d’entre eux.

D’abord et avant tout aux sept membres fondateurs du Bloc Démocratique Sénégalais. Ceux-là qui, épuisés par l’ordre colonial, révoltés contre ses compromissions vulgaires, et ses référents aliénants, décidèrent d’emprunter les chemins de traverse, délaissant ainsi les vieilles rives, les anciens codes et les artifices d’un monde incapable de se hisser à hauteur d’homme. Ils décidèrent en effet que la rupture avec l’ordre existant qui paraissait alors immuable et presque irréversible, était un rubicon à franchir et comme CESAR envoyant ses troupes à l’assaut et à la victoire, ils le franchirent.

Chers Camarades,

Revisitez la lettre de démission que Léopold Senghor a adressée à Guy Mollet, vous y retrouverez ni plus ni moins qu’une invitation à une « éthique de la conséquence » et à une « morale par l’exemple ».

Vous y trouverez surtout le fondement de notre engagement politique et la source féconde de notre pensée socialiste. En effet, il ya juste 60 ans, fort de ces principes, Léopold Sédar Senghor, Ibrahima Seydou Ndaw, Mamadou Dia, André Guillabert, Léon Boissier-Palun, Amadou Loum Cissé Dia, Pierre-Edouard Diatta, décidèrent de cette traversée où le militant se frotte à la liberté.

C’est ainsi qu’ils ont, tous, à leur manière, autour du BDS, allumé, ranimé et distillé la flamme qui donna ce que le Sénégal d’aujourd’hui peut encore exhiber de grand, de respectable, et d’honorable à la face du monde.

Je pense, bien entendu, à la rupture avec Guy Mollet, fondatrice d’un tournant capital.

Je pense, non sans émotion, à cette épique grève des cheminots dirigée par des femmes et des hommes de courage ; des femmes et des hommes libres, comme le vaillant Ibrahima SARR.

Je pense, non sans émotion, à la création du journal de combat qu’était la Condition humaine, dont le siège se trouvait au n° 1 des Allées Canard, actuelles Allées Robert Delmas.

Je songe aussi à Ibrahima Seydou NDAW qui, de son lit d’hôpital, immobilisé dans un plâtre du bassin jusqu’au cou, après l’accident qu’il fit avec Léon Boissier-Palun, persuada Senghor de créer le BDS, avec une série de 3 000 cartes que le généreux mécène Mbaye Diagne Dégaye va financer.

Je songe encore à la première section du BDS mise en place dès octobre 1948 à Fatick, à l’école de Ndiouck, dont le patriarche Mamadou Dia était le Directeur. Puis ce sera au tour de Kaolack, Mboss, Keur Alé Bacine, Ndoffane… etc.

Depuis, les rangs des socialistes ne cesseront de s’élargir jusqu’au Congrès constitutif des 16 et 17 avril 1949 à Thiès.

Je pense enfin à tous ces illustres anonymes précurseurs à qui nous devons presque tout.

Nous leur devons plus particulièrement la liberté, nous leur devons de nous avoir libéré du joug du colonisateur et de nous avoir débarrassé de nos angoisses, en un mot, de nous avoir ouvert un nouvel horizon.

En effet, dans notre mémoire collective, un patriarche comme le Président Mamadou Dia, occupe la place pleine et entière qui lui revient ; celle d’un symbole vivant qui sert encore aujourd’hui de modèle à une jeunesse délaissée et désemparée.

Toutes nos pensées vont vers lui en ce moment précis. Que Dieu accorde au Président Mamadou DIA la reconnaissance d’une vie honorable faite d’engagement, de combat et de patriotisme.

Ces pères fondateurs nous ont donc laissé des traces. Et des traces que rien n’efface, pas même le temps qui court.

Ils ont rêvé et font rêver de « Révolution », comme on pouvait lire dans le premier numéro de la Condition Humaine.

Ils ont rêvé et fait rêver nos prédécesseurs à l’instar du Président Abdou Diouf, héritier et successeur du Président Léopold Sédar Senghor, de sa génération dont le Premier Ministre Habib Thiam ici présent, de celle qui a suivi, de la nôtre aussi.

Ma conviction est que ce rêve se poursuivra assurément avec et après nous. Dans le socialisme démocratique. Dans le grand Parti socialiste !

Je veux parler du rêve d’un Sénégal où la liberté, l’égalité, la justice et la solidarité ne seront plus une juxtaposition de concepts stériles.

Rêver pour témoigner de notre volonté commune de dire non au césarisme démocratique, à l’inquisition politique, à la manipulation des consciences, à la subversion des valeurs morales, au culte de l’argent corrupteur, considéré par le régime d’Abdoulaye Wade, comme étant la mesure de toute chose.

En revisitant les lieux communs de notre histoire politique moderne, chacun d’entre nous a admiré les qualités humaines et morales de ceux-là qui ont su, très tôt, mettre leur talent et leur intelligence au service du combat socialiste.

Chacun d’entre nous a ainsi appris et mieux compris, les temps de lutte et de responsabilité, les temps d’unité et de divisions, les temps de conquêtes mais aussi de doutes, toutes choses qui, pendant plus d’un demi-siècle, ont forgé et façonné le destin du Parti Socialiste et en grande partie, celui du Sénégal.

Chers invités, mes chers Camarades,

L’hommage que je rends d’une voix émue, à ces hommes de courage et de lumière, qui nous ont laissé notre parti en héritage, n’est ni une incantation, ni une obsession, comme si nous étions envahis de la nostalgie d’un passé qu’on rêve de voir revenir.

En effet, je ne voudrais pas et je sais que vous ne souhaitez pas que notre anniversaire apparaisse comme l’édification d’un panthéon socialiste qui fige dans le marbre des figures tutélaires, comme on érige des statues auxquelles les passants, après quelques générations, deviennent totalement indifférents.

Ce jour est certes un jour de célébration. Mais personne, je dis personne dans notre pays meurtri, ne peut avoir le cœur à la fête. La situation désastreuse et chaotique de notre pays, ainsi que le mal vivre profond de nos concitoyens ne se prêtent guère à la fête. C’est là une question de décence.

Pour autant, nous ne pouvons manquer en des occasions solennelles comme celles qui nous rassemblent aujourd’hui, de revenir sur les interrogations majeures qui, depuis soixante ans, ont défié notre identité et croisé notre action politique.

Nous ne pouvons surtout pas manquer de nous persuader davantage de l’actualité de la pensée socialiste.

Car, voilà que la célébration de notre anniversaire intervient dans un contexte singulier. En effet qui ne mesure le caractère crucial de la séquence historique que l’humanité traverse avec cette crise financière mondiale, un événement planétaire passé à dessein sous silence, alors que sa prise en charge requiert de nous, de nouvelles balises et de nouveaux ports.

Chers invités, mes chers Camarades,

Je veux vous annoncer, aussi solennellement que le fit le philosophe, la mort du libéralisme. Oui ! le libéralisme est mort et c’est le capitalisme financier qui l’a tué !

Quelle coïncidence que notre 60eme anniversaire corresponde à cet événement de portée planétaire.

Tous les libéraux du monde, à commencer par les plus radicaux, se sont bousculés aux portes du socialisme démocratique pour solliciter ses méthodes et appliquer ses remèdes.

Cela a certainement dû vous faire sourire de voir et d’entendre des chantres de l’ultra libéralisme aux Etats Unis d’Amérique, lancer des SOS, tels des naufragés en pleine mer, et appeler à l’intervention de l’Etat, à la nationalisation des banques et des compagnies d’assurance et à la protection des épargnants.

De l’Europe à l’Amérique, en passant par l’Asie, ces appels se font incessants et pressants pour « réguler » le capitalisme, c’est-à-dire, organiser son sauvetage par le socialisme.

Partout dans le monde, on en revient, sans le dire, presque toujours dans une pudique tricherie, aux méthodes du socialisme démocratique.

Or, cela fait, plus d’un demi-siècle que les socialistes répètent à ces chantres du libéralisme :

Qu’une société ne peut être gouvernée exclusivement sur la base des seuls principes du marché et du profit ;

Que le marché ne saurait à lui seul, assurer ni un meilleur rendement économique, ni une meilleure justice sociale, surtout s’il est laissé à lui-même ;

Que les intérêts privés ne sauraient à eux seuls résumer tous les enjeux d’une société véritablement libre ;

Que l’économie ne peut pas être fondée sur le primat des spéculations marchandes virtuelles et des cavaleries financière stériles au détriment de la production et de la force du travail.

Et l’on nous fit tous les procès du monde ! De Margaret Thatcher à Ronald Reagan, en passant par Francis Fukuyama, tous les intégristes de l’Internationale libérale prédirent, sur un ton triomphaliste, la fin de l’histoire, sorte de paix perpétuelle créée par le nouvel ordre libéral.

Et voilà qu’aujourd’hui, sur les places les plus emblématiques du libéralisme, à Wall Street, à la City de Londres, à la Bourse de Paris, l’heure est à la désillusion et au désappointement.

En lieu et place de la « fin de l’histoire », on assiste à un reflux de l’histoire, avec ses contradictions, son lot de misère, de précarité et d’exclusion.

Le monde libéral tombe comme un château de cartes, en suscitant la crainte que les peuples ne reprennent leur destin en mains pour exiger un ordre plus juste et plus équitable.

Quant à notre pays, tous les Sénégalais ont constaté avec nous et depuis fort longtemps, que ce qui tient lieu des apparences du libéralisme n’existe même plus.

A force de médiocrité, d’improvisation, et de corruption.

Sinon, comment expliquer qu’un régime qui se veut le chantre du marché ait passé plus de marchés de gré à gré, en huit ans, que ne l’a fait le régime qui a gouverné le Sénégal pendant près de 40 ans ! En effet, le libéralisme de Abdoulaye Wade viole tous les jours l’esprit de transparence, d’équité et de concurrence.

Le libéralisme tropicalo-affairiste a définitivement renoncé à l’efficacité économique, en poussant les entreprises et les opérateurs économiques à la faillite, en poussant tous les jours des milliers de jeunes sénégalais à périr dans les océans.

La paupérisation coupable du monde rural, la perte continue du pouvoir d’achat des populations urbaines et rurales, pendant que les circuits de détournement et de ponction des deniers publics s’organisent, en disent long sur les forfaitures du régime actuel.

Les détournements organisés et commandités au plus haut niveau, et pudiquement baptisés « dépenses extra budgétaires », démontrent le peu d’estime et de considération dans lesquelles ce régime libéral tient le peuple sénégalais.

Quant à l’électricité qui est la base de tout développement, Abdoulaye Wade et son gouvernement incompétent nous en ont tant privé que le lot quotidien des Sénégalais, c’est soit rester dans les ténèbres, soit s’éclairer sous la bougie, et enfin, pour ceux qui en ont encore les moyens, se procurer un groupe électrogène !

Mes chers amis,

Comment ne pas penser à cet instant précis de notre propos au drame le plus grave de l’histoire maritime de l’humanité dont Abdoulaye Wade fut le premier, avant même l’ouverture d’une instruction judiciaire, à incriminer l’Etat du Sénégal et à le déclarer responsable du désastre, sans en tirer les conséquences jusqu’à ce jour ?

Comment ne pas penser aux multiples campagnes agricoles manquées devant le cynisme du pouvoir libéral, qui, saisissant au vol une bonne année pluviométrique, tente de présenter les premières estimations de récoltes comme l’illustration du succès retentissant de son « offensive pour l’abondance ».

De qui se moque-ton ? Quand les priorités du régime libéral, dérisoires et ridicules, relèvent tant de travaux mal exécutés, faute d’études préalables sérieuses que d’une absence totale d’analyse d’impact et de transparence dans la passation des marchés.

Plus grave, à côté de quelques routes et échangeurs construits dans le cadre d’un programme que nous tous Sénégalais avons contribué à faire financer sur nos maigres ressources, pour des montants largement surfacturés, combien de vies détruites et combien de destins transfigurés par ce régime ? Combien d’enfants sacrifiés sur l’autel d’une santé déficiente, de ventres vides sans espoir de futur meilleur ? Combien d’entreprises nationales plombées ou défigurées pour de longues années encore ?

Mes chers amis,

Comme tous les sénégalais, vous conviendrez avec moi, que les vertus de cœur et d’esprit ne sont plus le trait distinctif de notre pays, depuis que ce régime s’y est installé.

Des vertus du cœur, nous en avons perdu ! A commencer par le courage d’être soi-même, le courage de s’opposer et de dire non.

Des vertus de l’esprit, nous en avons été délestés, à force de populisme, de propagande et d’obscurantisme.

Or, sans courage et sans lucidité, nous serons encore laissés en rade pour des lustres encore. En vérité, nous le sommes presque déjà.

Partout sur les visages des Sénégalais, nous lisons aisément le désespoir et le désarroi, la peur des lendemains et la crainte du pire, la violence réprimée et la colère contre eux-mêmes.

Que n’ont-ils mille fois raison !

Car en presque de dix ans, le régime libéral a détruit tout ce que notre peuple avait patiemment et sûrement construit.

Nos valeurs ont volé en éclats, à force de promouvoir des médiocres, d’acheter, de récompenser des cupides et de blanchir les crimes de tout acabit.

Notre peuple, jadis respecté à l’étranger, fait l’objet des plus viles moqueries ;

Nos institutions, naguère citées en exemple, ont été d’abord déconstruites, puis transfigurées en gadgets politiques avant d’être invitées à servir d’instruments à l’agenda politique de Abdoulaye Wade. Un petit agenda sans grandeur, qui n’honore pas le Sénégal.

Mes chers amis,

Le peuple sénégalais, aura appris, certes à ses dépens, que les institutions, fussent-elles les meilleures, ne sauraient constituer une garantie.

Nous aurons surtout appris qu’avec des femmes et des hommes cupides et retors, dénués de sens de l’Etat et de la République, dépourvus de frein moral, on pouvait faire faire tout et n’importe quoi à nos institutions.

Honorables invités, mes chers camarades,

L’heure est grave et il se fait tard !

C’est pourquoi, je voudrais, au-delà de vous qui êtes ici présents, lancer un appel solennel au peuple sénégalais.

Par les défis qui frappent à nos portes, par les périls que le régime libéral fait courir à notre peuple, il est de notre responsabilité historique, de nous dresser, uni comme un seul Homme, pour organiser la résistance et vaincre définitivement ce régime odieux qui gouverne le Sénégal. Et surtout ôter son ombre des yeux innocents de nos enfants, et abréger son cours des leçons d’histoire de nos petits-enfants.

Autant de sombres perspectives qui nous menacent et nous obligent à faire face, avec lucidité et courage.

Mes chers compatriotes, rappelons nous ces célèbres propos de Danton : JE CITE « pour vaincre les ennemis du peuple, il faut du courage, encore du courage, toujours du courage ! » FIN DE CITATION.

Pour ma part, je voudrais vous le dire sans ambages : je suis conscient, devant les malheurs de notre peuple et de sa spoliation organisée, qu’aucun sacrifice n’est de trop. C’est pourquoi, je donnerai tout pour la défense de notre peuple, pour la défense de notre pays.

J’invite, tous les sénégalais, à mesurer la gravité de la séquence actuelle, à comprendre surtout que les périls sont déjà là, masqués par une propagande mensongère relayée par certains medias préposés à servir des intérêts partisans ;

Je vous invite, mes chers compatriotes, à rester vigilants et à se tenir prêts pour un changement d’ère. Notre peuple et Notre nation ont l’occasion d’entrer dans une nouvelle phase de leur histoire.

En ces temps de périls, le Sénégal peut compter sur un parti comme le nôtre, mûr, résolu, crédible et disposé à affirmer et à assumer sa différence face à la grande escroquerie dont se pare une hideuse conception de la politique.

Etre socialiste requiert pour nous courage, courage dans l’initiative, courage dans l’action concrète mais aussi courage dans la générosité et l’ouverture vers l’autre.

En ces temps de montée des périls, je voudrais élever ma voix et tendre ma main à tous ceux qui partagent avec le Parti socialiste une pensée de progrès et un idéal d’humanisme, à tous ceux qui ont la ferme volonté de mettre fin aux souffrances du peuple et de reconstruire notre pays sur de nouvelles bases fondées sur le respect, la dignité et l’intégrité.

En effet, nous devons, pour reconquérir l’unité perdue, travailler au plus grand rassemblement jamais réalisé dans l’histoire politique du Sénégal pour affronter précisément le péril le plus pernicieux que notre pays ait eu à conjurer.

Pour ce faire, nous devons impérativement nous ouvrir aux forces politiques et sociales, aux intellectuels, aux masses rurales et ouvrières, aux travailleurs des secteurs non structurés, aux étudiants et élèves, et à toute la majorité silencieuse des Sénégalais, afin que, tous ensemble, nous mettions un terme à l’expérience libérale qui a fini de gangrener notre pays.

Notre indispensable unité d’action doit être désormais bâtie sur de nouvelles lignes convergentes. Partis politiques, syndicats, mouvements de la société civile, nous devons tous retrouver cette unité d’action autour de nouvelles offres sociales qui privilégient l’impérieuse nécessité de mettre un terme aux souffrances de notre peuple. Je le dis solennellement, notre responsabilité est engagée devant le tribunal de l’Histoire.

Il nous faut une sainte alliance pour sauver notre peuple des griffes de l’imposture libérale et de ses crimes quotidiens. Ensemble, nous devons y répondre par le pragmatisme le plus avisé.

Chers Compatriotes,

Nous le savons tous. Qu’il suffit de réaliser cette unité d’action pour buter hors du pouvoir le régime libéral ;

Nous le savons tous. Que les heures de ce régime sont comptées ;

Nous le savons tous. Que ce régime n’a plus aucune force sociale, aucune base politique.

Travaillons ensemble, la main dans la main, dès à présent, pour réparer tous les désastres du régime libéral ;

Travaillons ensemble, la main dans la main, à reconstruire ce qu’ils ont défait : « œuvre de tant de jours en un jour effacée ! », comme dirait Don Diègue dans le Cid ;

Travaillons ensemble, la main dans la main, pour faire passer dans notre culture politique cette idée simple que le pouvoir démocratique est un service de responsabilité sociale ; et que nous devons l’exercer à titre précaire et révocable. ENSEMBLE CAR IL SE FAIT TARD.

Oui mes chers camarades, si l’unité est un combat, ayons le courage et la lucidité de l’engager avec intelligence et générosité, seules armes qui vaillent pour vaincre et avancer vers le Progrès social, notre raison d’être.

Pour ce qui me concerne, j’y suis personnellement prêt. J’y engagerai naturellement notre parti avec tous nos camarades. Je les y engagerai avec détermination et sincérité c’est-à-dire sans préjugé ni arrière pensée. Je les y engagerai avec méthode et organisation comme dirait le Président Léopold Sédar Senghor.

C’est ainsi seulement que nous défendrons la République et sauverons le Sénégal quoi qu’il nous en coûte.

A toutes les Sénégalaises, et à tous les Sénégalais, dans cette salle symbolique et au-delà de toutes les places et sous tous les arbres à palabre, je dis ayons confiance en nous même et foi dans notre avenir commun et surtout Avançons ! Car n’en doutons pas, « c’est le difficile qui est le chemin » !.

* Au vert, au vivant, au bel avenir !
* Vive le Parti Socialiste !
* Vive le Sénégal !

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