Mercredi soir, normalement, Anne avait répétition de musique de chambre. À la place, elle et ses co-musiciens sont allés jouer La Symphonie du Nouveau Monde place de la République, à Paris, avec plus de 300 autres musiciens amateurs:
Ce matin, elle n’en revient toujours pas: «J’ai passé la matinée à regarder les vidéos en boucle», dit-elle un sourire dans la voix. L’orchestre, qui jouait là où se rassemblent depuis plusieurs semaines les Parisiens dans le mouvement «Nuit Debout», s’est surnommé «Orchestre Debout», mais Anne n’y était pas pour l’aspect politiquement engagé.
«Il y a eu un débat sur le fait d’avoir un chef d’orchestre»
«Je n’adhère pas particulièrement au mouvement “Nuit Debout”, je n’y avais pas mis les pieds, et pour moi c’était une expérience musicale et humaine plus que politique», explique-t-elle.
La nouvelle s’est propagée rapidement dans la communauté des orchestres amateurs parisiens, qui se sont invités à l’événement Facebook lancé pour l’occasion. «C’est une initiative géniale, une très belle œuvre, un mouvement ultra-spontané», raconte-t-elle, spontanéité alliée à une rigueur des musiciens classiques: «On a une certaine discipline. On est arrivés à l’heure avec chacun notre partition imprimée, notre matériel, notre pupitre, notre lampe…»
Pour être sûrs de pouvoir jouer la symphonie, les musiciens se sont inscrits sur un outil d’organisation en ligne, histoire de voir si tous les instruments nécessaires étaient réunis. «Et c’était marrant, il y avait des guitares ou saxos qu’il n’y a pas dans la symphonie mais ils ont joué!»