L’avènement de Pastef en janvier 2014, découle de la frustration de son leader Ousmane Sonko radié de la Fonction publique, qui n’a jamais pardonné au régime de Macky Sall, des gestes vécus comme une injustice notoire à son endroit.
Depuis lors, l’inimitié entre les deux hommes s’est transposée dans leurs camps politiques respectifs. Pastef a payé un prix très fort pour ce duel, du fait que toute la direction de ce parti, en même temps que près de 400 « patriotes » (ainsi appelle-t-on les militants de ce parti —, sont en prison à la suite des manifestations violentes ayant rythmé les procès de l’affaire dite « Sweet Beauty » et notamment, celles des 1er, 2 et 3 juin suite, au verdict condamnant Ousmane Sonko à deux années de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ».
Il faut dire que la fulgurante montée en puissance d’un parti né seulement en 2014 et qui tenait la dragée haute au parti présidentiel, constituait une sérieuse source d’inquiétude pour la majorité présidentielle. Le Pastef avait réussi à mettre en place un modèle organisationnel unique en son genre. Il a gagné en popularité jusqu’à placer son leader comme le chef de l’opposition, avec 15% des suffrages lors de la présidentielle de 2019.
S’adossant à un tel succès, Ousmane Sonko a mis alors sur le pouvoir une pression inouïe, faite d’un radicalisme qui ne devait qu’aboutir à une confrontation inévitable sur le ton du « gatsa-gasta ». Dès lors, le « cóoki fin » était devenu incontournable, en l’absence d’aucune possibilité de conciliation entre les deux camps. Devant l’inéluctabilité de cet affrontement, c’est son moment qui restait à déterminer. A ce jeu, il faut dire que Macky Sall avait les atouts en sa faveur.
Ce lundi 31 juillet 2023, les choses sont allées très vite. Le parti dirigé par Ousmane Sonko, Pastef/Les Patriotes, n’existe plus depuis ce 31 juillet 2023. Il a été dissous par décret du ministre de l’Intérieur. Cette décision coïncide curieusement avec la décision du Doyen des juges, Maham Diallo, de placer sous mandat de dépôt le président de Pastef Ousmane Sonko (voir par ailleurs). Est-ce à dire que tout a été bien programmé, selon une chronologie bien articulée ? Certains esprits pourraient bien le penser.
Une issue fatale déjà annoncée
Certains voyaient venir une telle mesure, surtout qu’entre le Pastef et le régime de Macky Sall, la tension était quasi permanente. Notre confrère "Walfadjri" avait évoqué une telle hypothèse dans son édition de ce 31 juillet, en titrant « Accusations contre Sonko, emprisonnement de militants : la dissolution de Pastef en marche ».
Notre confrère avait vu juste, puisque la mesure de dissolution du Pastef est tombée ce lundi 31 juillet 2023. Le PASTEF n’existe plus. Un communiqué du ministère de l’Intérieur énumère tous les griefs reprochés au parti d’Ousmane Sonko, avant d’annoncer sa dissolution.
Avec Le Témoin
Depuis lors, l’inimitié entre les deux hommes s’est transposée dans leurs camps politiques respectifs. Pastef a payé un prix très fort pour ce duel, du fait que toute la direction de ce parti, en même temps que près de 400 « patriotes » (ainsi appelle-t-on les militants de ce parti —, sont en prison à la suite des manifestations violentes ayant rythmé les procès de l’affaire dite « Sweet Beauty » et notamment, celles des 1er, 2 et 3 juin suite, au verdict condamnant Ousmane Sonko à deux années de prison ferme pour « corruption de la jeunesse ».
Il faut dire que la fulgurante montée en puissance d’un parti né seulement en 2014 et qui tenait la dragée haute au parti présidentiel, constituait une sérieuse source d’inquiétude pour la majorité présidentielle. Le Pastef avait réussi à mettre en place un modèle organisationnel unique en son genre. Il a gagné en popularité jusqu’à placer son leader comme le chef de l’opposition, avec 15% des suffrages lors de la présidentielle de 2019.
S’adossant à un tel succès, Ousmane Sonko a mis alors sur le pouvoir une pression inouïe, faite d’un radicalisme qui ne devait qu’aboutir à une confrontation inévitable sur le ton du « gatsa-gasta ». Dès lors, le « cóoki fin » était devenu incontournable, en l’absence d’aucune possibilité de conciliation entre les deux camps. Devant l’inéluctabilité de cet affrontement, c’est son moment qui restait à déterminer. A ce jeu, il faut dire que Macky Sall avait les atouts en sa faveur.
Ce lundi 31 juillet 2023, les choses sont allées très vite. Le parti dirigé par Ousmane Sonko, Pastef/Les Patriotes, n’existe plus depuis ce 31 juillet 2023. Il a été dissous par décret du ministre de l’Intérieur. Cette décision coïncide curieusement avec la décision du Doyen des juges, Maham Diallo, de placer sous mandat de dépôt le président de Pastef Ousmane Sonko (voir par ailleurs). Est-ce à dire que tout a été bien programmé, selon une chronologie bien articulée ? Certains esprits pourraient bien le penser.
Une issue fatale déjà annoncée
Certains voyaient venir une telle mesure, surtout qu’entre le Pastef et le régime de Macky Sall, la tension était quasi permanente. Notre confrère "Walfadjri" avait évoqué une telle hypothèse dans son édition de ce 31 juillet, en titrant « Accusations contre Sonko, emprisonnement de militants : la dissolution de Pastef en marche ».
Notre confrère avait vu juste, puisque la mesure de dissolution du Pastef est tombée ce lundi 31 juillet 2023. Le PASTEF n’existe plus. Un communiqué du ministère de l’Intérieur énumère tous les griefs reprochés au parti d’Ousmane Sonko, avant d’annoncer sa dissolution.
Avec Le Témoin