La levée du corps de Ndiaga Diouf a eu lieu hier dans l’après-midi, à la morgue de l’hôpital Aristide Le Dantec. De l’intérieur, on entend quelques versets de Coran en train d’être déclamés. Malgré la détermination des parents à respecter le droit d’une sépulture décente de leur fils, ils seraient consolés de la présence des autorités du pays. Les regards jetés sur la Corniche n’ont pas permis d’apercevoir l’ombre d’un ministre, d’un député de la République ou d’un élu local. Ni des membres du gouvernement, ni le Parti démocratique sénégalais (Pds) qui avait observé une minute de silence en la mémoire du défunt lors du congrès d’investiture du candidat Abdoulaye Wade n’ont jugé nécessaire de conduire leur 4x4 aux vitres feutrées jusqu’à la morgue. Le téléphone de l’oncle de Ndiaga Diouf ne cesse de sonner, histoire de coordonner le rendez-vous de l’enterrement prévu au cimetière de Pikine. «Les gens ne viennent pas, mais les parents de Ndiaga sont là», lâche-t-on. Des bras conduisent la dépouille hors de la morgue. Les parents n’ont pas de corbillard à leur disposition. Il a fallu user de leurs biceps pour porter le cercueil au porte-bagages d’un car ndiaga-ndiaye. Quant à la suite judiciaire, l’oncle fait confiance à la Justice. Alors qu’à cinq mètres de lui, ses proches ne cessent de récriminer le comportement de Barthélémy Dias. Une fois la caisse portée dans le car, le cortège funèbre file droit vers Pikine nord. Sans escorte ni flèche.
L’AMERTUME DES PARENTS ET AMIS
Le défunt lutteur reposera au cimetière musulman de Pikine Rue 10. Non sans avoir fait ses adieux à la foule nombreuse qui l’a accompagné. Entre cœur meurtri et visage triste, parents et amis ruminaient difficilement leur colère, accusant le pouvoir en place d’avoir «sacrifié» leur fils. «C’est gave, ce qu’est devenu le Sénégalais. Venir dans la banlieue recruter nos enfants et les amener se faire tuer comme des mouches», rouspète un vieil homme, Khadim Ndiaye, habitant de la cité Barack. Le père du défunt nervi, Alioune Diouf, abattu par la mort atroce de son fils, reste accroupi devant la tombe, les larmes dégoulinant le long du visage. «C’était mon fils bien-aimé ; j’ai perdu», pleure-t-il. Les frères et amis de Ndiaga Diouf tombent en syncope. Là aussi, aucune autorité étatique ni du Pds n’a daigné mettre les pieds à l’enterrement. Ni au domicile mortuaire. «Cela prouve que dans ce pays quand on meurt, on est le seul perdant», déplore Bachir Niang.
Le Quotidien
L’AMERTUME DES PARENTS ET AMIS
Le défunt lutteur reposera au cimetière musulman de Pikine Rue 10. Non sans avoir fait ses adieux à la foule nombreuse qui l’a accompagné. Entre cœur meurtri et visage triste, parents et amis ruminaient difficilement leur colère, accusant le pouvoir en place d’avoir «sacrifié» leur fils. «C’est gave, ce qu’est devenu le Sénégalais. Venir dans la banlieue recruter nos enfants et les amener se faire tuer comme des mouches», rouspète un vieil homme, Khadim Ndiaye, habitant de la cité Barack. Le père du défunt nervi, Alioune Diouf, abattu par la mort atroce de son fils, reste accroupi devant la tombe, les larmes dégoulinant le long du visage. «C’était mon fils bien-aimé ; j’ai perdu», pleure-t-il. Les frères et amis de Ndiaga Diouf tombent en syncope. Là aussi, aucune autorité étatique ni du Pds n’a daigné mettre les pieds à l’enterrement. Ni au domicile mortuaire. «Cela prouve que dans ce pays quand on meurt, on est le seul perdant», déplore Bachir Niang.
Le Quotidien