Avant d’entamer son réquisitoire, Moustapha Fall, alias Che, soutient d’abord que, si celui que les avocats commis par l’Etat du Sénégal appellent le «petit juge» français a eu l’opportunité de s’adjuger le dossier et lancer des mandats d’arrêt internationaux contre certaines personnalités, la seule explication à donner à cette démarche est à chercher dans l’attitude des autorités, qui n’ont pas voulu dire le droit dans cette affaire, conformément à ce qui devait l’être pour un Etat qui se dit un Etat de droit. Concernant les avocats commis par l’Etat pour les neuf personnalités sénégalaises visées, Moustapha Fall Che déclare que «c’est illégal et injuste». Avant d’ajouter : «Nous osons croire que les avocats qui vont défendre Farba Senghor (dans l’affaire 24 heures Chrono et L’As) seront commis par l’Etat.»
ImageSur la responsabilité du gouvernement par rapport au naufrage du Joola, Che rappelle que le Président Wade avait déclaré à chaud, l’entière responsabilité de l’Etat dans cette affaire, sans pour autant ordonner l’ouverture d’une information sérieuse qui puisse permettre au Parquet d’entamer un traitement judiciaire pour situer les responsabilités au sein de l’appareil d’Etat du Sénégal. Le gouvernement a préféré, sans jugement, rendre son propre verdict, à savoir l’indemnisation à hauteur de 10 millions pour chaque famille des victimes du Joola. Cependant, injonction est faite à elles de ne pas ester en justice. Ainsi, l’Etat a conclu que l’argent peut se substituer à la justice pour consacrer l’impunité ambiante, acceptée docilement par les Sénégalais. Ce qui ne prévaudra pas pour les autres fulmine, M. Fall.
En effet, relève-t-il, c’était sans compter avec les familles françaises des 22 victimes du naufrage pour qui, moins de 15 500 Euros ne peuvent pas acheter la vie de leurs parents victimes, et tout homicide, qu’il soit volontaire ou involontaire, doit faire l’objet d’une enquête pour que justice soit rendue. Moustapha Fall se désole que des familles sénégalaises aient accepté la réparation pécuniaire. «Les familles françaises ont préféré porter plainte devant les juridictions compétentes et le juge d’Evry, qui a reçu les plaintes, après enquête et traitement des rapports afférents au naufrage du Joola, a retenu contre les neuf personnalités sénégalaises» deux infractions, à savoir «homicide involontaire et non-assistance à personnes en danger». Et du coup, c’est l’émission de mandats d’arrêt internationaux mettant en cause Mame Madior Boye et Cie. Pour M. Fall, «les mandats en question» sont plus des «mandats d’amener ou de convocation» que «des mandats d’arrêt».
Estimant que le juge français est dans son devoir et non dans son droit, Moustapha Fall lance : «Le juge est allé vite en besogne ; il a même outrepassé ses prérogatives. Compte tenu des profils des neuf visés qui, au moment des faits, étaient Premier ministre, Ministres, Général et officiers de l’armée, il ne pouvait qu’engager une procédure juridico-diplomatique pour, dans un premier temps, les entendre par commission rogatoire internationale, comme simples témoins.» Continuant ses explications, le Che pense que, si maintenant au cours des auditions de cette commission rogatoire, les faits et les charges établissent leur culpabilité, le juge demande alors au Premier magistrat du Sénégal de saisir la Haute Cour de Justice et militaire pour leur mise en accusation. Avant de conclure, M Fall déclare «qu’au vu de tout cela, le juge français a brûlé des étapes et il y a vice de forme dans sa démarche et ses mandats d’arrêt sont nuls et non avenus».
Toutefois, tempère-t-il, cela ne veut pas dire que les charges ne peuvent pas ressurgir contre les neuf personnalités sénégalaises. Au lieu d’alimenter le débat sur la réciprocité, les délits de forfaiture, les avocats commis doivent se préparer tôt ou tard à plaider pour leurs neuf personnalités, avise Moustapha Fall.
source nettali
ImageSur la responsabilité du gouvernement par rapport au naufrage du Joola, Che rappelle que le Président Wade avait déclaré à chaud, l’entière responsabilité de l’Etat dans cette affaire, sans pour autant ordonner l’ouverture d’une information sérieuse qui puisse permettre au Parquet d’entamer un traitement judiciaire pour situer les responsabilités au sein de l’appareil d’Etat du Sénégal. Le gouvernement a préféré, sans jugement, rendre son propre verdict, à savoir l’indemnisation à hauteur de 10 millions pour chaque famille des victimes du Joola. Cependant, injonction est faite à elles de ne pas ester en justice. Ainsi, l’Etat a conclu que l’argent peut se substituer à la justice pour consacrer l’impunité ambiante, acceptée docilement par les Sénégalais. Ce qui ne prévaudra pas pour les autres fulmine, M. Fall.
En effet, relève-t-il, c’était sans compter avec les familles françaises des 22 victimes du naufrage pour qui, moins de 15 500 Euros ne peuvent pas acheter la vie de leurs parents victimes, et tout homicide, qu’il soit volontaire ou involontaire, doit faire l’objet d’une enquête pour que justice soit rendue. Moustapha Fall se désole que des familles sénégalaises aient accepté la réparation pécuniaire. «Les familles françaises ont préféré porter plainte devant les juridictions compétentes et le juge d’Evry, qui a reçu les plaintes, après enquête et traitement des rapports afférents au naufrage du Joola, a retenu contre les neuf personnalités sénégalaises» deux infractions, à savoir «homicide involontaire et non-assistance à personnes en danger». Et du coup, c’est l’émission de mandats d’arrêt internationaux mettant en cause Mame Madior Boye et Cie. Pour M. Fall, «les mandats en question» sont plus des «mandats d’amener ou de convocation» que «des mandats d’arrêt».
Estimant que le juge français est dans son devoir et non dans son droit, Moustapha Fall lance : «Le juge est allé vite en besogne ; il a même outrepassé ses prérogatives. Compte tenu des profils des neuf visés qui, au moment des faits, étaient Premier ministre, Ministres, Général et officiers de l’armée, il ne pouvait qu’engager une procédure juridico-diplomatique pour, dans un premier temps, les entendre par commission rogatoire internationale, comme simples témoins.» Continuant ses explications, le Che pense que, si maintenant au cours des auditions de cette commission rogatoire, les faits et les charges établissent leur culpabilité, le juge demande alors au Premier magistrat du Sénégal de saisir la Haute Cour de Justice et militaire pour leur mise en accusation. Avant de conclure, M Fall déclare «qu’au vu de tout cela, le juge français a brûlé des étapes et il y a vice de forme dans sa démarche et ses mandats d’arrêt sont nuls et non avenus».
Toutefois, tempère-t-il, cela ne veut pas dire que les charges ne peuvent pas ressurgir contre les neuf personnalités sénégalaises. Au lieu d’alimenter le débat sur la réciprocité, les délits de forfaiture, les avocats commis doivent se préparer tôt ou tard à plaider pour leurs neuf personnalités, avise Moustapha Fall.
source nettali