S'approvisionnant en sucre, pâte d'arachide, pain de singe (fruit du baobab) pour bien préparer le «Ngalax» et autres plats de fête, elles font l'affaire des vendeurs qui vivent une période bien faste. C'est le cas au marché de Castors qui grouille de monde en ce début d'après-midi du vendredi. Les va-et-vient de marchands ambulants et clients rendent difficile la circulation dans les allées. Un cocktail d'odeur de légumes frais, de viande et de poisson embaume l’atmosphère. Assis derrière son comptoir, Madou Ndiaye, un jeune vendeur, s'affaire à confectionner ses sachets de pâte d'arachide. «Les affaires marchent bien. On reçoit de plus en plus de clients. Les prix des sachets varient entre 200 francs et 400 francs. Et le kilogramme est à 800 francs. Franchement, on rend grâce à Dieu», confie-t-il.
Thierno Diouf tient une boutique d'alimentation générale. Il abonde dans le même sens que son voisin. Les raisins secs, bouteilles d’eau de fleur d'oranger, muscade et sucre marchent bien aussi. Le sourire aux lèvres, le jeune homme ajoute : «Le commerce marche bien. Beaucoup de clientes achètent les sachets de ‘caakri’ déjà prêt à être consommé».
Moins chanceux que ses voisins, Lèye attend son premier client. D'ailleurs il espérait nous voir acheter quelque chose. «Je ne vois encore personne. J'ai déjà stocké la pâte d'arachide et j'espère voir les clientes demain (aujourd'hui)»
Moussa Ngom gérant de moulin : «le nombre de clients a doublé»
La préparation des mets de Pâques, c'est aussi la bonne affaire des gérants de moulin et autres vendeuses de farine de mil. Établi en plein coeur du marché de Castors, Moussa Ngom, gérant d'un moulin, confie : «le nombre de clients a doublé». Devant sa machine qui dégage un bruit assourdissant et visiblement très occupé, il ajoute : «Le kilogramme est moulu à 50 F Cfa et notre chiffre d'affaires a augmenté. On travaille de 8h à 20h».
Les vendeuses de farine de mil et de «caakri» se frottent aussi les mains en cette vieille de Pâques. «On rend vraiment grâce à Dieu. Auparavant, la vente ne marchait que les vendredis, parce beaucoup de gens préparent le couscous le jour. Actuellement, j'ai même des commandes de farine granulée pour le ‘Ngalax’ parce que beaucoup n'ont pas le temps de le faire ou ne savent pas du tout le faire», renseigne Mami Wade, une vendeuse.
PÈRE MARTIN TINE DE LA PAROISSE SAINT JOSEPH DE MÉDINA : «Il n'y a aucun rapport entre le ngalax et la religion»
Le ngalax, plat distribué par les chrétiens sénégalais le Vendredi saint pour marquer la Passion du Christ et la fin de 40 jours de jeûne, a, dans son appréhension, une connotation religieuse. Mais, selon le père Martin Tine de la paroisse Joseph de Médina, qui apportait quelques éclairages, le ngalax n'a aucun rapport avec la religion. «Il n'y a aucun rapport entre le ngalax et la religion chrétienne. Mais ce qu'on pourrait dire, c'est que les chrétiens qui durant le carême qui est une période de privation, ont fait des efforts au niveau de la charité et après quarante jours d'effort, sont très heureux d'arriver à la fin et évidemment heureux de vivre le sens du partage avec d'autres», explique père Martin. Il ajoute : «Pour partager cette joie, ils font le ngalax qu’ils distribuent dans le quartier. C'est une manière de partager cette joie d'arriver à la fin de 40 jours de privation, aussi bien avec les chrétiens, les musulmans et la société en général».
Répondant à la question de savoir si c'est une obligation ou pas pour le chrétien de faire le ngalax, l’homme d’église répond : «Le ngalax n'est absolument pas une obligation. Simplement on demande aux fidèles de partager cet effort de carême avec les autres, mais avec des gens plus nécessiteux et cela durant tout le temps du carême et le jour du Vendredi saint. Et donc il n'est aucunement recommandé n'ayant pas les moyens de s'endetter pour faire du ngalax, cela n'a pas de sens». Aussi, «mes frères et soeurs chrétiens doivent faire très attention à cela. Un phénomène de société qui arrive à devenir une obligation à leur niveau alors que l'Église ne leur demande pas cela».
Et à ceux qui n'ont fait aucun effort de carême, le père Martin de prévenir : «C'est une aberration de n'avoir rien fait durant le temps du carême, de n'avoir fait aucun effort de carême et à la fin de faire du ngalax à distribuer dans tout le quartier ; cela n'a pas de sens».
Awa DABO (Stagiaire) le populaire
Thierno Diouf tient une boutique d'alimentation générale. Il abonde dans le même sens que son voisin. Les raisins secs, bouteilles d’eau de fleur d'oranger, muscade et sucre marchent bien aussi. Le sourire aux lèvres, le jeune homme ajoute : «Le commerce marche bien. Beaucoup de clientes achètent les sachets de ‘caakri’ déjà prêt à être consommé».
Moins chanceux que ses voisins, Lèye attend son premier client. D'ailleurs il espérait nous voir acheter quelque chose. «Je ne vois encore personne. J'ai déjà stocké la pâte d'arachide et j'espère voir les clientes demain (aujourd'hui)»
Moussa Ngom gérant de moulin : «le nombre de clients a doublé»
La préparation des mets de Pâques, c'est aussi la bonne affaire des gérants de moulin et autres vendeuses de farine de mil. Établi en plein coeur du marché de Castors, Moussa Ngom, gérant d'un moulin, confie : «le nombre de clients a doublé». Devant sa machine qui dégage un bruit assourdissant et visiblement très occupé, il ajoute : «Le kilogramme est moulu à 50 F Cfa et notre chiffre d'affaires a augmenté. On travaille de 8h à 20h».
Les vendeuses de farine de mil et de «caakri» se frottent aussi les mains en cette vieille de Pâques. «On rend vraiment grâce à Dieu. Auparavant, la vente ne marchait que les vendredis, parce beaucoup de gens préparent le couscous le jour. Actuellement, j'ai même des commandes de farine granulée pour le ‘Ngalax’ parce que beaucoup n'ont pas le temps de le faire ou ne savent pas du tout le faire», renseigne Mami Wade, une vendeuse.
PÈRE MARTIN TINE DE LA PAROISSE SAINT JOSEPH DE MÉDINA : «Il n'y a aucun rapport entre le ngalax et la religion»
Le ngalax, plat distribué par les chrétiens sénégalais le Vendredi saint pour marquer la Passion du Christ et la fin de 40 jours de jeûne, a, dans son appréhension, une connotation religieuse. Mais, selon le père Martin Tine de la paroisse Joseph de Médina, qui apportait quelques éclairages, le ngalax n'a aucun rapport avec la religion. «Il n'y a aucun rapport entre le ngalax et la religion chrétienne. Mais ce qu'on pourrait dire, c'est que les chrétiens qui durant le carême qui est une période de privation, ont fait des efforts au niveau de la charité et après quarante jours d'effort, sont très heureux d'arriver à la fin et évidemment heureux de vivre le sens du partage avec d'autres», explique père Martin. Il ajoute : «Pour partager cette joie, ils font le ngalax qu’ils distribuent dans le quartier. C'est une manière de partager cette joie d'arriver à la fin de 40 jours de privation, aussi bien avec les chrétiens, les musulmans et la société en général».
Répondant à la question de savoir si c'est une obligation ou pas pour le chrétien de faire le ngalax, l’homme d’église répond : «Le ngalax n'est absolument pas une obligation. Simplement on demande aux fidèles de partager cet effort de carême avec les autres, mais avec des gens plus nécessiteux et cela durant tout le temps du carême et le jour du Vendredi saint. Et donc il n'est aucunement recommandé n'ayant pas les moyens de s'endetter pour faire du ngalax, cela n'a pas de sens». Aussi, «mes frères et soeurs chrétiens doivent faire très attention à cela. Un phénomène de société qui arrive à devenir une obligation à leur niveau alors que l'Église ne leur demande pas cela».
Et à ceux qui n'ont fait aucun effort de carême, le père Martin de prévenir : «C'est une aberration de n'avoir rien fait durant le temps du carême, de n'avoir fait aucun effort de carême et à la fin de faire du ngalax à distribuer dans tout le quartier ; cela n'a pas de sens».
Awa DABO (Stagiaire) le populaire