Le maire de Yoff, Oumou Khaïry Guèye Seck, pourrait bientôt être traîné en justice, suite à une affaire de 58 millions de francs née de sa campagne électorale des locales du 22 mars 2009. Tout est parti d'un contrat signé entre elle et une société de publicité et de communication dénommé Publicom. Une des rares structures du genre ayant pris le risque de travailler sur le terrain glissant des politiciens. Le contrat consistait à confier à l'entreprise de communication l'élaboration et le déroulement d'une stratégie permettant de faire passer l'image du ministre de l'élevage, Oumou Khaïry Guèye Seck, candidate à la mairie de Yoff, lors des élections de mars 2009. Cela au sein de la très conservatrice communauté léboue de ce village traditionnel où elle avait du mal à briller face à son adversaire sortant, Mamadou Diop, ex-édile de Dakar. Et ce contrat devait être exécuté par Publicom moyennant 58 millions de francs d’honoraires.
Elle fait deux avances simultanées via des règlements par deux chèques d’un montant respectif de 13 millions et de 14 millions de francs Cfa. Soit une avance totale de 27 millions de francs. La direction de Publicom, que nous avons pu accrocher sur cette affaire, n'a pas voulu s’expliquer dans les détails sur ce qui s'est passé pour que cette société veuille traîner le ministre de l'Élevage en justice. «Elle nous doit effectivement cette somme d'argent, après prestation de services remontant à mars 2009. Nos services compétents s'occupent du dossier dans le cadre d’une procédure contentieuse», se limite-t-on à dire.
Elle conteste les sommes dues et se piège
Quoi qu'il en soit, les dirigeants de l'entreprise co-contractante avec le maire de Yoff ont par la suite eu leur surprise de leur vie lorsque Oumou Khaïry Guèye Seck, après avoir versé ces deux avances, a commencé à contester par écrit le montant de 58 millions de francs préalablement convenu. L’édile de Yoff a en effet fait élaborer «un mémoire de remboursement des prestations de services effectuées par Publicom» dans lequel ses collaborateurs listent les prestations proposées, les prestations réalisées, celles qui sont payées et non payées, pour conclure, au mois d'août 2009, qu'elle ne reste devoir à son prestataire qu'environ 20 millions, au lieu de 31 millions de francs. Elle se piège elle-même en reconnaissant implicitement sa dette. Malgré l'acceptation de Publicom de lâcher du lest en s'accordant avec Mme Seck sur le montant qu'elle a elle-même déterminé comme étant le reliquat qu'elle doit à la société depuis octobre dernier, soit un an, la victorieuse des élections locales à la mairie de Yoff n'a plus fait à ce jour signe de vie du côté de la comptabilité de Publicom.
Les avocats de Publicom sur le point de saisir la justice
Las d'attendre, «les responsables de Publicom ont tenu dans leurs locaux plusieurs réunions avec leurs conseillers juridiques, pour définir la stratégie appropriée en vue de soumettre cette affaire à la justice», renseigne un employé de l'entreprise. Une affaire qui promet d'autres développements. Car les avocats de Publicom sont sur le point de déposer une requête en justice en vue d’engager des poursuites contre Oumou Khaïry Guèye Seck.
LE MAIRE DE YOFF S'EXPLIQUE : «Je suis prête à répondre en justice, il y a eu surfacturation»
Le maire de Yoff, Oumou Khaïry Guèye Seck, que nous avons pu rencontrer en présence de son directeur de Cabinet (Dc), a donné sa part de vérité dans cette affaire de 58 millions. Elle se dit prête à répondre à la justice en révélant : «je suis prête à répondre en justice. Parce qu'il n'y a jamais eu de contrat signé entre Publicom et moi. Nous nous sommes engagés sur la simple base de l'amitié avec même la promesse de gratuité sur certaines prestations». Estimant que «Publicom n'a pas intérêt à ester en justice», Mme Seck renchérit en indiquant qu'«elle m’a même facturé des prestations prévues mais non exécutées». Expliquant qu'«il y a beaucoup de non-dits dans cette affaire», Mme Seck signale qu'«au-delà des prix exorbitants des tee-shirts, il y avait des prestations programmées sur trois manifestations et dont certaines qui n'ont pas été faites sont facturées».
Le Dc du ministre de l'élevage, Yatma Mody Ndiaye, à qui cette dernière a confié se dossier «pour trouver un compromis et s'accorder avec le représentant de Publicom sur un montant à payer et des dates précises de versement», estime que sa patronne a prouvé sa volonté de résoudre de cette affaire.
«Il y a beaucoup de non-dits dans cette affaire»
«Il faut d'abord éviter l'amalgame consistant à confondre les activités du maire et celles du ministre. Cette précision faite, il faut dire que si Madame le maire a consenti l'effort de faire deux avances malgré les surfacturations et les services non exécutés, c'est parce qu'elle a la volonté de payer, elle est dans les disponibilités de payer», déclare M. Ndiaye. Mieux, dit Mme le ministre, «il a été demandé à Publicom de revoir ses factures. Et il est convenu depuis août passé qu'il y a des abattements à faire. J'ai dit que j'allais payer, mais il faut négocier la révision des prix des prestations réclamées par Publicom».
Quoi qu'il en soit, prévient l'édile de la Commune de Yoff, Oumou Khaïry Guèye Seck, «si Publicom saisit la justice pour cette affaire en cours de règlement, la procédure de payement enclenchée et qui est en bonne voie s'arrêtera». Pis, «il y aura un procès qui pourra durer des années que Publicom n'est même pas sûre de gagner». Faisant état de «l'immunité du ministre de l'Élevage», le Dc de ce département a averti qu'un tel procès pourrait démarrer au plan civil parce que concernant des affaires et se terminer au plan pénal avec l'atteinte à la personnalité et une diffamation à la clé. D'ailleurs, précise-t-il, «une facture proforma n'a aucune valeur juridique. Le ministre doit bénéficier du respect dû à son rang», conclut M. Ndiaye.
Abdoul Aziz SECK le populaire
Elle fait deux avances simultanées via des règlements par deux chèques d’un montant respectif de 13 millions et de 14 millions de francs Cfa. Soit une avance totale de 27 millions de francs. La direction de Publicom, que nous avons pu accrocher sur cette affaire, n'a pas voulu s’expliquer dans les détails sur ce qui s'est passé pour que cette société veuille traîner le ministre de l'Élevage en justice. «Elle nous doit effectivement cette somme d'argent, après prestation de services remontant à mars 2009. Nos services compétents s'occupent du dossier dans le cadre d’une procédure contentieuse», se limite-t-on à dire.
Elle conteste les sommes dues et se piège
Quoi qu'il en soit, les dirigeants de l'entreprise co-contractante avec le maire de Yoff ont par la suite eu leur surprise de leur vie lorsque Oumou Khaïry Guèye Seck, après avoir versé ces deux avances, a commencé à contester par écrit le montant de 58 millions de francs préalablement convenu. L’édile de Yoff a en effet fait élaborer «un mémoire de remboursement des prestations de services effectuées par Publicom» dans lequel ses collaborateurs listent les prestations proposées, les prestations réalisées, celles qui sont payées et non payées, pour conclure, au mois d'août 2009, qu'elle ne reste devoir à son prestataire qu'environ 20 millions, au lieu de 31 millions de francs. Elle se piège elle-même en reconnaissant implicitement sa dette. Malgré l'acceptation de Publicom de lâcher du lest en s'accordant avec Mme Seck sur le montant qu'elle a elle-même déterminé comme étant le reliquat qu'elle doit à la société depuis octobre dernier, soit un an, la victorieuse des élections locales à la mairie de Yoff n'a plus fait à ce jour signe de vie du côté de la comptabilité de Publicom.
Les avocats de Publicom sur le point de saisir la justice
Las d'attendre, «les responsables de Publicom ont tenu dans leurs locaux plusieurs réunions avec leurs conseillers juridiques, pour définir la stratégie appropriée en vue de soumettre cette affaire à la justice», renseigne un employé de l'entreprise. Une affaire qui promet d'autres développements. Car les avocats de Publicom sont sur le point de déposer une requête en justice en vue d’engager des poursuites contre Oumou Khaïry Guèye Seck.
LE MAIRE DE YOFF S'EXPLIQUE : «Je suis prête à répondre en justice, il y a eu surfacturation»
Le maire de Yoff, Oumou Khaïry Guèye Seck, que nous avons pu rencontrer en présence de son directeur de Cabinet (Dc), a donné sa part de vérité dans cette affaire de 58 millions. Elle se dit prête à répondre à la justice en révélant : «je suis prête à répondre en justice. Parce qu'il n'y a jamais eu de contrat signé entre Publicom et moi. Nous nous sommes engagés sur la simple base de l'amitié avec même la promesse de gratuité sur certaines prestations». Estimant que «Publicom n'a pas intérêt à ester en justice», Mme Seck renchérit en indiquant qu'«elle m’a même facturé des prestations prévues mais non exécutées». Expliquant qu'«il y a beaucoup de non-dits dans cette affaire», Mme Seck signale qu'«au-delà des prix exorbitants des tee-shirts, il y avait des prestations programmées sur trois manifestations et dont certaines qui n'ont pas été faites sont facturées».
Le Dc du ministre de l'élevage, Yatma Mody Ndiaye, à qui cette dernière a confié se dossier «pour trouver un compromis et s'accorder avec le représentant de Publicom sur un montant à payer et des dates précises de versement», estime que sa patronne a prouvé sa volonté de résoudre de cette affaire.
«Il y a beaucoup de non-dits dans cette affaire»
«Il faut d'abord éviter l'amalgame consistant à confondre les activités du maire et celles du ministre. Cette précision faite, il faut dire que si Madame le maire a consenti l'effort de faire deux avances malgré les surfacturations et les services non exécutés, c'est parce qu'elle a la volonté de payer, elle est dans les disponibilités de payer», déclare M. Ndiaye. Mieux, dit Mme le ministre, «il a été demandé à Publicom de revoir ses factures. Et il est convenu depuis août passé qu'il y a des abattements à faire. J'ai dit que j'allais payer, mais il faut négocier la révision des prix des prestations réclamées par Publicom».
Quoi qu'il en soit, prévient l'édile de la Commune de Yoff, Oumou Khaïry Guèye Seck, «si Publicom saisit la justice pour cette affaire en cours de règlement, la procédure de payement enclenchée et qui est en bonne voie s'arrêtera». Pis, «il y aura un procès qui pourra durer des années que Publicom n'est même pas sûre de gagner». Faisant état de «l'immunité du ministre de l'Élevage», le Dc de ce département a averti qu'un tel procès pourrait démarrer au plan civil parce que concernant des affaires et se terminer au plan pénal avec l'atteinte à la personnalité et une diffamation à la clé. D'ailleurs, précise-t-il, «une facture proforma n'a aucune valeur juridique. Le ministre doit bénéficier du respect dû à son rang», conclut M. Ndiaye.
Abdoul Aziz SECK le populaire