Parité : Cette loi qui bloque la femme

La loi sur la parité ne concerne, pour le moment, que les fonctions électives. Toutes les listes des partis politiques ou mouvement citoyens destinées aux élections législatives ou locales doivent comporter le même nombre de femme et d’homme. Cette loi, considérée par certains juristes comme « consolidante », sous-estime les compétences intellectuelles, les valeurs et les talents de la femme sénégalaise. Elle signifie également que le Sénégal ne pourra jamais voir une Assemblée nationale où les trois quarts de ses membres seraient des femmes.
Cette loi, aux allures politiciennes et votée à des fins électoralistes, est discriminatoire. Pourquoi ? Par exemple, on va vers des investitures sur les listes électorales. Un parti donné doit investir 100 citoyens. D’un côté, 100 femmes diplômées et compétentes font parties des potentielles investies. D’un autre côté, 100 hommes sans diplômes et politicien de profession se présentent. Au nom de la parité, cinq femmes plus compétentes que les cinquante hommes seront privées de leur droit naturel d’être investies et vice-versa. Cette loi elle est faite pour récompenser des femmes qui sont souvent utilisées pour mobiliser les foules lors des meetings et autres rassemblements politiciens.
De plus, cette loi ne profite qu’à moins de 5% seulement de la population féminine du pays. L’offre d’une loi aux femmes politiques ce n’est pas le meilleur service qu’on peut rendre à la femme sénégalaise. Cette femme qui constitue plus de 50% de la main-d’œuvre dans le secteur agricole alors que moins de 4% d’entres-elles ont accès à la terre. Cette femme sénégalaise qui tire encore la corde pour avoir de l’eau de puits. Cette femme sénégalaise qui fait des kilomètres à la recherche du bois de chauffe. Cette femme sénégalaise qui voyage pour pouvoir recevoir des soins de qualité. Cette femme qui envoie sa fille à une école primaire ou secondaire qui se trouve à plus de 7 km de son lieu d’habitation. Cette femme sénégalaise qui ne travaille plus à cause de l’insécurité en Casamance. Cette femme qui gémit, pleure et sanglote parce qu’elle a faim et laissée à elle-même. Cette femme a besoin d’une amélioration de ses conditions de vie et non d’une loi « politicienne ».
Et si tous les services de base sont offerts à la femme, leurs filles pourront devenir à terme : Mantoulaye Guène, Corazon Aquino, Rabiatou Sira Diallo, Michelle Bachelet, Ndioro Ndiaye, Angela Merkel, Benazir Bhutto, Aminata Mbengue Ndiaye, Megawati Soaekarno Potri, Eva Marie Colle Seck, Gloria Aroyo, Mame Madior Boye, Hillary Clinton, Aminata Traoré, Ngozi Okonjo-Iweala, Mata Sy Diallo, Kristina Kirchner, etc.
La journée de la femme ne doit pas être seulement un jour de folklore, de danse et de musique. Elle doit être un moment de réfléchir sur les dures conditions de vie de la femme. La mère de l’Humanité. Bonne journée à toutes les femmes du Sénégal, d’Afrique et de la planète.

Thiedo