La présidente de la fondation Degorce-Fort, Elizabeth Augereau, anticipe le premier départ depuis le bureau du directeur du Centre Jeanne-d'Arc, Laurent Marcille. PHOTO V. D.
Ce projet n'a ni nom, ni label, mais il a une vraie raison d'être. Laquelle ? Celle d'essayer là où toute autre tentative a échoué. Comment ? En proposant à des jeunes en situations d'échecs répétés de tenter un séjour inédit de « remobilisation » en lien avec la région de Fatick, dans un cadre protégé constitué de mangrove, palétuviers et autres marais salants, au Sénégal.
Soutenue par la Région Poitou-Charentes autant que par la collectivité sénégalaise d'accueil, et validée avec confiance par la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) française, cette nouvelle aventure sera lancée depuis le Centre Jeanne-d'Arc avant la fin de l'année 2010. L'idée est de permettre à quelques volontaires en manque de repères de pouvoir se reconstruire au sein d'une véritable structure familiale africaine. Cette expérience basée sur l'entente entre des binômes français et sénégalais âgés de 15 à 17 ans durera entre trois ou quatre mois. Avec un travail continu sur l'intégration et la citoyenneté nourrie par des chantiers divers de solidarité internationale (construction d'écoles et de puits, ramassage des arachides, travail avec un village de lépreux, etc.).
Avec les Pionniers de Fatick
Rien n'aurait pu se faire sans le concours actif de son initiateur, Laurent Marcille, directeur depuis octobre 2008 de la Maison d'enfance à caractère sociale (Mecs) de la rue de l'Échassier. Issu d'une association de prévention spécialisée de Seine-Saint-Denis (93), cet amoureux de l'Afrique (il est marié avec une Béninoise, NDLR) a tissé des liens étroits depuis 2005 avec Les Pionniers du Sénégal, un organisme de jeunesse affilié à la fédération Léo-Lagrange. Renforcé dans ses convictions par trois années fructueuses d'accompagnement de jeunes majeurs à Fatick, l'éducateur spécialisé avait proposé à la Fondation Degorce-Fort, garante du Centre Jeanne-d'Arc, de renouveler le pari depuis Cognac. « Le Conseil d'administration a adhéré tout de suite au projet », s'enchante depuis sa présidente, Elizabeth Augereau.
L'aventure mérite effectivement d'être tentée. Moins onéreuse pour les financeurs publics, elle a surtout déjà fait ses preuves pour une vingtaine de jeunes majeurs partis avec Laurent Marcille en 2006, 2007 et 2008. Vue du Sénégal, elle ne peut être que profitable, avec six emplois créés et une chance offerte aux familles d'accueil de s'ouvrir de nouveaux horizons. En contrepartie de leur accueil, celles-ci seront ainsi invitées à participer aux déplacements des jeunes. Le plus Africain des Blancs cognaçais y veille particulièrement, « car il y a suffisamment de difficultés sur place pour ne pas aller porter des nuisances supplémentaires… »
« Larguer les amarres »
Côté Sud, le responsable des Pionniers, Omar N'Gom, n'y voit que du bon. Côté Nord, le bilan ne pourra être tiré par les services d'Aide sociale à l'enfance qu'après le premier coup d'essai, avec un premier groupe de 6 à 10 jeunes en partance au dernier trimestre de cette année.
En attendant, le spécialiste de la prévention spécialisée se veut très pragmatique : « Le projet a été monté au regard de placements de centres en foyers qui baladaient les jeunes d'échecs en échecs. Malheureusement, ces gamins sont un peu des patates chaudes que l'on se refile les uns les autres sans logique constructive, mais davantage au nom du soulagement de tel ou tel collègue débordé… » Et Laurent Marcille d'y voir une différence fondamentale : « Cette fois il ne s'agit plus d'un simple placement, mais vraiment d'un nouveau départ… »
Seuls ceux qui seront jugés « prêts à larguer les amarres » seront évidemment retenus.
Soutenue par la Région Poitou-Charentes autant que par la collectivité sénégalaise d'accueil, et validée avec confiance par la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (Ddass) française, cette nouvelle aventure sera lancée depuis le Centre Jeanne-d'Arc avant la fin de l'année 2010. L'idée est de permettre à quelques volontaires en manque de repères de pouvoir se reconstruire au sein d'une véritable structure familiale africaine. Cette expérience basée sur l'entente entre des binômes français et sénégalais âgés de 15 à 17 ans durera entre trois ou quatre mois. Avec un travail continu sur l'intégration et la citoyenneté nourrie par des chantiers divers de solidarité internationale (construction d'écoles et de puits, ramassage des arachides, travail avec un village de lépreux, etc.).
Avec les Pionniers de Fatick
Rien n'aurait pu se faire sans le concours actif de son initiateur, Laurent Marcille, directeur depuis octobre 2008 de la Maison d'enfance à caractère sociale (Mecs) de la rue de l'Échassier. Issu d'une association de prévention spécialisée de Seine-Saint-Denis (93), cet amoureux de l'Afrique (il est marié avec une Béninoise, NDLR) a tissé des liens étroits depuis 2005 avec Les Pionniers du Sénégal, un organisme de jeunesse affilié à la fédération Léo-Lagrange. Renforcé dans ses convictions par trois années fructueuses d'accompagnement de jeunes majeurs à Fatick, l'éducateur spécialisé avait proposé à la Fondation Degorce-Fort, garante du Centre Jeanne-d'Arc, de renouveler le pari depuis Cognac. « Le Conseil d'administration a adhéré tout de suite au projet », s'enchante depuis sa présidente, Elizabeth Augereau.
L'aventure mérite effectivement d'être tentée. Moins onéreuse pour les financeurs publics, elle a surtout déjà fait ses preuves pour une vingtaine de jeunes majeurs partis avec Laurent Marcille en 2006, 2007 et 2008. Vue du Sénégal, elle ne peut être que profitable, avec six emplois créés et une chance offerte aux familles d'accueil de s'ouvrir de nouveaux horizons. En contrepartie de leur accueil, celles-ci seront ainsi invitées à participer aux déplacements des jeunes. Le plus Africain des Blancs cognaçais y veille particulièrement, « car il y a suffisamment de difficultés sur place pour ne pas aller porter des nuisances supplémentaires… »
« Larguer les amarres »
Côté Sud, le responsable des Pionniers, Omar N'Gom, n'y voit que du bon. Côté Nord, le bilan ne pourra être tiré par les services d'Aide sociale à l'enfance qu'après le premier coup d'essai, avec un premier groupe de 6 à 10 jeunes en partance au dernier trimestre de cette année.
En attendant, le spécialiste de la prévention spécialisée se veut très pragmatique : « Le projet a été monté au regard de placements de centres en foyers qui baladaient les jeunes d'échecs en échecs. Malheureusement, ces gamins sont un peu des patates chaudes que l'on se refile les uns les autres sans logique constructive, mais davantage au nom du soulagement de tel ou tel collègue débordé… » Et Laurent Marcille d'y voir une différence fondamentale : « Cette fois il ne s'agit plus d'un simple placement, mais vraiment d'un nouveau départ… »
Seuls ceux qui seront jugés « prêts à larguer les amarres » seront évidemment retenus.