leral.net | S'informer en temps réel

Passé Présent - Thiès, ville rebelle depuis 1988: Wade a sa «jeunesse malsaine»

Abdoulaye Wade a fait face hier, à la colère de la jeunesse de Thiès. Les échauffourées qui ont émaillé la capitale du rail rappellent la « rébellion » de 1988. Abdou Diouf avait sa « jeunesse malsaine ». Wade a, 24 ans après, les enfants de cette même « jeunesse malsaine » contre lui.


Rédigé par leral.net le Jeudi 9 Février 2012 à 22:28 | | 1 commentaire(s)|

Passé Présent - Thiès, ville rebelle depuis 1988: Wade a sa «jeunesse malsaine»
Jeudi 25 février 1988. Plus que deux jours pour la clôture de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 28 février de la même année. Le Président sortant Abdou Diouf doit faire face à plusieurs concurrents dont le principal se trouve être Abdoulaye Wade, Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (Pds). Ce 25 février 1988 donc, le candidat socialiste s’apprête à rencontrer la population de la ville de Thiès, avant de tenir son meeting de clôture le lendemain à Dakar.

Dans la capitale du Rail, Abdou Diouf se retrouve face à des jeunes déterminés qui, par divers actes de vandalisme, harcèlent son cortège jusqu’à caillasser les véhicules. Le magistrat Ousmane Camara s’en rappelle si bien qu’il a tenu à l’incorporer dans son ouvrage : Mémoires d’un juge africain : itinéraire d’un homme libre. De manière très didactique, il narre la réaction du candidat Abdou Diouf à ce moment là : «Il s’énerve, perd son sang froid.

En riposte aux projectiles qu’on lui jette, il lance les formules maladroites de ‘’bandits de grand chemin’’, de ‘’pseudo jeunesse malsaine’’, formules que Talla Sylla et ses camarades lui renvoient comme un boomerang.» Et du 25 février 1988 jusqu’au soir de sa défaite mémorable du 19 mars 2000, Abdou Diouf n’a jamais pu se réconcilier avec une bonne partie de la jeunesse sénégalaise.

Hier, c’est comme si l’histoire s’est répétée à Thiès. Les enfants de cette «jeunesse malsaine» ont repris le flambeau. Cette fois-ci pour manifester leur courroux à celui qui a déçu leurs parents, Abdoulaye Wade.

Dans Le Sénégal sous Abdou Diouf : Etat et société, Momar Coumba Diop et Mamadou Diouf soulignent qu’à l’époque «les jeunes, pour la plupart, avaient entre 11 et 18 ans». Une tranche d’âge que l’on retrouve sur le terrain aujourd’hui pour manifester au candidat Wade leur ras-le-bol de sa politique jugée désastreuse.

1988-2012, 24 ans, donc, pour celui qui a vu le jour au moment où Abdou Diouf qualifiait la jeunesse de «malsaine» et qui peut, en parcourant l’ouvrage de Momar Coumba Diop et Mamadou Diouf, constater que les mêmes causes d’un climat politique en ébullition sont toujours là : «Outrances verbales de la campagne, menaces contre certains opposants par le candidat au pouvoir et sa formation, radicalisation affichée par l’opposition pour barrer la route à toute manipulation des élections.» Une situation identique notée aujourd’hui avec comme refus par l’opposition, toute participation de Abdoulaye Wade à une élection présidentielle.

par Mamadou Biaye le quotidien

( Les News )


1.Posté par emme le 10/02/2012 10:15 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler

Bravo cher thiessois! L'histoire retiendra!

Nouveau commentaire :

Tout commentaire à caractère commercial, insultant, pornographique, raciste, homophobe, incitant à la violence ou contraire aux lois sénégalaises sera supprimé, Peut entraîner votre bannissement total du site