Le parquet a requis une condamnation de 2 ans de prison pour Mame Mor Touré, des faits de recel simple et 10 ans de travaux forcés pour le reste de la bande pour des faits d’association de malfaiteurs, de vol aggravé et de recel criminel
Du 28 au 29 décembre 2020, cette nuit-là, la Sureté Urbaine de Dakar avait lancé une opération coup de poing. Les accusés avaient commis plusieurs cas de vol avec violence et dépouillé les biens des piétons attardés et autres automobilistes des quartiers de Grand Médine, Parcelles Assainies et Grand-Yoff.
Tout est parti des plaintes de plusieurs personnes, victimes de vol et d’agressions nuitamment sur le pont de l’Emergence, situé au Stade Léopold Sédar Senghor. Un état de fait confirmé par les accusés qui ont, tour à tour, expliqué que bien avant les faits, ils sont allés dans un bar clandestin.
Ivres morts à la sortie du bar, Thione Sylla et Bamba Diop, armés de tessons de bouteilles et de coupe-coupe, se sont affrontés aux policiers lors de leur arrestation. Etant lucide, Mohamed Tamba a pris la fuite. Thione Sylla et Bamba Diop ont été ainsi maîtrisés et appréhendés par les éléments de la Sureté urbaine de Dakar.
Quant à l’autre membre de la bande, Saliou Diouf alias Older, lui, il a disparu pendant 10 mois. Et fin de cavale lors d’une bagarre de rue dans son quartier où il a été appréhendé par les agents du Commissariat des Parcelles Assainies. Lors de sa fuite, Saliou Diouf s’était réfugié à Thiès chez sa maman.
Au courant de décembre 2020, Bamba Diop, qui gardait le butin, muni d’un coupe-coupe, continuait à agresser des individus croisés. « C’est au cours d’une réunion tenue chez Mohamed Tamba que nous avons monté et préparé des opérations d’agression. Et surtout pour définir le rôle de chacun Mais je n’ai jamais voulu de mal à quelqu’un », avait déclaré Saliou Diouf alias Saliou Older à l’enquête préliminaire.
Il a aussi conforté les déclarations de ses co-accusés. Interrogé courant novembre 2021, Saliou Older est revenu sur ces déclarations, pour nier les faits tout en reconnaissant n’avoir connu dans la bande que Mouhamed Tamba.
Devant la barre de la Chambre criminelle, les accusés ont nié les faits et parlent d’invention de la police. Le nommé Mohamed Tamba a été cité par ses co-accusés comme étant un membre très actif du gang. D’ailleurs, au moment de son arrestation, un téléphone Iphone 6 volé appartenant à la victime Babacara Fall, a été retrouvé par devers lui.
Cette découverte ne faisait que conforter les déclarations de ses co-accusés. Le nommé Saliou Diouf, lui, a soutenu que les policiers se sont fondés sur la déclaration des autres, pour lui créer un dossier à charge.
Pour le ministère public, toutes ces déclarations sont conformes aux noms que les acolytes avaient prononcés. Comme quoi, il y a des éléments probants qui corroborent les aveux des accusés.
En faisant la part des choses, le parquet a tenu à souligner que les nommés Alhousseynou Diallo et Mame Mor Touré n’ont pas les mêmes degrés d’implication. Alhousseynou Diallo dit Alpha était le receleur de la bande et il connaissait les faits de leur activité criminelle. Mame Mor Touré est un receleur de second degré, il n’est pas établi qu’il connossait la bande, a estimé le parquetier.
Un gang bien organisé !
Le ministère public a demandé au tribunal de requalifier les faits de recel criminel, en recel délictuel à l’encontre de Mame Mor Touré. A l’enquête, il disait qu’il ignorait l’origine frauduleuse. Il avait acheté le téléphone Techno à bas prix, à 4 500 FCfa. Il n’a pas agi en bon père de famille. S’agissant de Alhousseynou Diallo dit Alpha, il est difficile de l’acquitter du chef d’association de malfaiteurs, parce qu’étant l’acquéreur de premier niveau.
En fait, il savait avoir affaire à un gang de voleurs. Ce qui justifie qu’il prenait part régulièrement à l’association de malfaiteurs des faits de recel criminel. Pour preuve, il était toujours disposé à acheter des téléphones volés.
Le procureur a requis 10 ans de travaux forcés des faits d’association de malfaiteurs, de vol aggravé et de recel criminel, à l’encontre des accusés Alhousseynou Diallo dit Alpha, de Bamba Diop, Thione Sylla, Mohamed Tamba et de Saliou Diouf alias Saliou Older. Un groupe de personnes, armées d’armes blanches, intimidait et malmenait leurs victimes.
La victime Seynabou Dia avait reçu des coups de pied de ses victimes. Dans son réquisitoire, le ministère public a précisé qu’il y a une distinction entre le port d’arme et l’usage. « Aucune des victimes n’a souligné qu’une arme a été utilisée pour les violenter mais c’était pour les intimider », a retenu le parquetier sur la qualification de l’usage d’arme.
D’après le procureur, sur la matérialité des faits, les auteurs des actes criminels portaient des armes, mais ils n’en ont pas fait usage. Le procureur a requalifié les faits en vol en réunion commis la nuit avec usage de violence et port d’armes.
Ces vols multiples méritent une préparation, car les accusés n’habitent pas ensemble dans le même quartier et les faits s’accommodent d’association de malfaiteurs. Ce gang est large et on ne peut dire que tout le monde se connaît, c’est une association à géométrie variable. C’est l’œuvre d’un groupe de personnes qui s’est bien concerté.
Quant aux conseils de la défense, ils ont plaidé l’application bienveillante de la loi pénale à l’encontre de leurs clients. A cet effet, la Chambre criminelle a mis l’affaire en délibéré au 18 juillet prochain.
Le Témoin
Du 28 au 29 décembre 2020, cette nuit-là, la Sureté Urbaine de Dakar avait lancé une opération coup de poing. Les accusés avaient commis plusieurs cas de vol avec violence et dépouillé les biens des piétons attardés et autres automobilistes des quartiers de Grand Médine, Parcelles Assainies et Grand-Yoff.
Tout est parti des plaintes de plusieurs personnes, victimes de vol et d’agressions nuitamment sur le pont de l’Emergence, situé au Stade Léopold Sédar Senghor. Un état de fait confirmé par les accusés qui ont, tour à tour, expliqué que bien avant les faits, ils sont allés dans un bar clandestin.
Ivres morts à la sortie du bar, Thione Sylla et Bamba Diop, armés de tessons de bouteilles et de coupe-coupe, se sont affrontés aux policiers lors de leur arrestation. Etant lucide, Mohamed Tamba a pris la fuite. Thione Sylla et Bamba Diop ont été ainsi maîtrisés et appréhendés par les éléments de la Sureté urbaine de Dakar.
Quant à l’autre membre de la bande, Saliou Diouf alias Older, lui, il a disparu pendant 10 mois. Et fin de cavale lors d’une bagarre de rue dans son quartier où il a été appréhendé par les agents du Commissariat des Parcelles Assainies. Lors de sa fuite, Saliou Diouf s’était réfugié à Thiès chez sa maman.
Au courant de décembre 2020, Bamba Diop, qui gardait le butin, muni d’un coupe-coupe, continuait à agresser des individus croisés. « C’est au cours d’une réunion tenue chez Mohamed Tamba que nous avons monté et préparé des opérations d’agression. Et surtout pour définir le rôle de chacun Mais je n’ai jamais voulu de mal à quelqu’un », avait déclaré Saliou Diouf alias Saliou Older à l’enquête préliminaire.
Il a aussi conforté les déclarations de ses co-accusés. Interrogé courant novembre 2021, Saliou Older est revenu sur ces déclarations, pour nier les faits tout en reconnaissant n’avoir connu dans la bande que Mouhamed Tamba.
Devant la barre de la Chambre criminelle, les accusés ont nié les faits et parlent d’invention de la police. Le nommé Mohamed Tamba a été cité par ses co-accusés comme étant un membre très actif du gang. D’ailleurs, au moment de son arrestation, un téléphone Iphone 6 volé appartenant à la victime Babacara Fall, a été retrouvé par devers lui.
Cette découverte ne faisait que conforter les déclarations de ses co-accusés. Le nommé Saliou Diouf, lui, a soutenu que les policiers se sont fondés sur la déclaration des autres, pour lui créer un dossier à charge.
Pour le ministère public, toutes ces déclarations sont conformes aux noms que les acolytes avaient prononcés. Comme quoi, il y a des éléments probants qui corroborent les aveux des accusés.
En faisant la part des choses, le parquet a tenu à souligner que les nommés Alhousseynou Diallo et Mame Mor Touré n’ont pas les mêmes degrés d’implication. Alhousseynou Diallo dit Alpha était le receleur de la bande et il connaissait les faits de leur activité criminelle. Mame Mor Touré est un receleur de second degré, il n’est pas établi qu’il connossait la bande, a estimé le parquetier.
Un gang bien organisé !
Le ministère public a demandé au tribunal de requalifier les faits de recel criminel, en recel délictuel à l’encontre de Mame Mor Touré. A l’enquête, il disait qu’il ignorait l’origine frauduleuse. Il avait acheté le téléphone Techno à bas prix, à 4 500 FCfa. Il n’a pas agi en bon père de famille. S’agissant de Alhousseynou Diallo dit Alpha, il est difficile de l’acquitter du chef d’association de malfaiteurs, parce qu’étant l’acquéreur de premier niveau.
En fait, il savait avoir affaire à un gang de voleurs. Ce qui justifie qu’il prenait part régulièrement à l’association de malfaiteurs des faits de recel criminel. Pour preuve, il était toujours disposé à acheter des téléphones volés.
Le procureur a requis 10 ans de travaux forcés des faits d’association de malfaiteurs, de vol aggravé et de recel criminel, à l’encontre des accusés Alhousseynou Diallo dit Alpha, de Bamba Diop, Thione Sylla, Mohamed Tamba et de Saliou Diouf alias Saliou Older. Un groupe de personnes, armées d’armes blanches, intimidait et malmenait leurs victimes.
La victime Seynabou Dia avait reçu des coups de pied de ses victimes. Dans son réquisitoire, le ministère public a précisé qu’il y a une distinction entre le port d’arme et l’usage. « Aucune des victimes n’a souligné qu’une arme a été utilisée pour les violenter mais c’était pour les intimider », a retenu le parquetier sur la qualification de l’usage d’arme.
D’après le procureur, sur la matérialité des faits, les auteurs des actes criminels portaient des armes, mais ils n’en ont pas fait usage. Le procureur a requalifié les faits en vol en réunion commis la nuit avec usage de violence et port d’armes.
Ces vols multiples méritent une préparation, car les accusés n’habitent pas ensemble dans le même quartier et les faits s’accommodent d’association de malfaiteurs. Ce gang est large et on ne peut dire que tout le monde se connaît, c’est une association à géométrie variable. C’est l’œuvre d’un groupe de personnes qui s’est bien concerté.
Quant aux conseils de la défense, ils ont plaidé l’application bienveillante de la loi pénale à l’encontre de leurs clients. A cet effet, la Chambre criminelle a mis l’affaire en délibéré au 18 juillet prochain.
Le Témoin