Décrocher un rendez-vous avec Titi n’est pas chose facile. Pour mettre la main sur elle, il a fallu guetter sa sortie des studios de la 2STv, où elle participait au plateau d’une émission de la chaîne privée. Sa cote de popularité, en hausse, est perceptible à travers l’engouement qu’elle suscite autour d’elle à la fin de l’enregistrement. Le temps de répondre par des ‘merci’ aux compliments de quelques admirateurs et de demander à ses danseurs de l’attendre, histoire de leur filer des sous, elle se prête à nos questions ; en présence de son bras droit et de son styliste d’amie, Yayi Ndir.
L’interview calée, difficile de trouver un endroit convenable pour son déroulement. Nous squattons les couloirs de la 2STv pour poser nos premières questions. Mais très vite, le vigile informe qu’il doit fermer. Il était un peu plus de 20 heures. L’on opte alors de poursuivre les débats sur le siège arrière de la luxueuse voiture de l’artiste, où elle a jeté pêle-mêle quelques effets de toilette : valisette de maquillage, paire de sandales etc.
Petite de taille, peau dépigmentée, Titi est mise à la façon d’une jeune dakaroise branchée. Son maquillage, discret, est un signe de simplicité. Le bustier jaune garni de perles sur son pantalon bleu dénote, chez la chanteuse un souci de l’élégance. Le long tissage qu’elle porte sur la tête et ses hauts talons assortis viennent apporter un souffle de jouvence à cette trentenaire épanouie.
Le succès grandissant qu’elle connaît a-t-il forcé la mue chez Titi ? Elle donne en tout cas les apparences et les garanties d’une pro du show-biz et affiche des airs de maturité. Elle est devenue, dit-elle, plus attentive aux remarques et suggestions de ses proches qui lui disent - elle y croit - qu’elle est ‘plus belle naturelle’. Titi a donc revu sa garde-robe et opté pour moins d’extravagance dans son style vestimentaire. Fini les strass et paillettes.
Mieux, Titi a fait une découverte utile pour sa carrière d’artiste : l’importance du management du temps. ‘Je me suis rendu compte que je perdais trop de temps dans les salons de coiffure, confie la chanteuse. Maintenant, j’ai toujours mes effets de toilette dans la voiture. Quand on m’appelle pour une prestation, je porte mon jean et je file’.
Ndèye Fatou Tine a réussit, assure-t-elle, à mieux faire la part des choses, entre sa vie d’artiste, son rôle d’épouse et ses devoirs de maman. N’allez surtout pas lui parler de son mariage, qui, un temps, a fait les choux gras d’une certaine presse people. ‘C’est ma vie privée’ : c’est le refrain que sert celle qui chantait sur toutes les scènes son ‘Aladji Ass’, allant jusqu’à prodiguer de savoureux conseils aux femmes mariées sur les moyens de ferrer leur homme. ‘Nous les artistes, sommes tout le temps exposés ; notre vie privée est le seul espace où l’on peut se réfugier pour exprimer nos joies et nos peines’, avance-t-elle pour évacuer un sujet embarrassant.
Parlons donc musique. Sœur cadette d’un animateur de cérémonie, le virus de la musique l’a très vite piquée. Enfant, elle savait par cœur plusieurs morceaux de la chanson sénégalaise. Elle rongeait ses cordes vocales sur les morceaux de ses chanteurs préférés : Youssou Ndour, Thione Seck ou encore Souleymane Faye. Mais Titi est arrivée sur la scène grâce à l’agilité de ses jambes. Grande admiratrice de la célèbre danseuse, Ndèye Khady Niang, elle rompt les amarres avec l’école alors qu’elle est en classe de Cm2 pour se consacrer à la danse.
Elle commence véritablement à flirter avec la musique dans les années 90. Née dans une famille de nobles et fille d’un Imam, il n’a pas été de tout repos pour la jeune fille de convaincre ses parents de la laisser faire carrière dans la chanson, domaine réservé par excellence aux griots de naissance. Mais la passion de Titi prendra le dessus sur l’orthodoxie parentale.
La restauration en Guinée
Très vide, elle se fait remarquer par sa voix fluette et suave, qui sonne d’emblée comme une belle promesse musicale. Elle est d’ailleurs approchée par plusieurs musiciens en quête de choriste. Titi prête alors sa voix à divers artistes : Souleymane Faye, Fallou Dieng, Demba Dia, Fanta Mady Kouyaté… Mais les chœurs ne permettent pas à la chanteuse d’exprimer toute la mesure de son talent. Le succès musical tant rêvé semble de plus en plus chimérique. En 2000, Titi est même gagnée par le découragement. Démotivée, elle renonce à devenir musicienne et décide de rejoindre son mari établi en Guinée. ‘J’avais désespéré de trouver un producteur, se souvient la chanteuse. J’avais déposé une maquette auprès de Jololi, mais c’était resté sans réponse, je me suis alors dit que je laisse tomber et je vais faire de la restauration en Guinée.’ Mais la musique semble être arrimée au destin de Titi. Une fois installée en Guinée, elle met sur pied un orchestre formé de musiciens sierra-leonais, guinéens et de deux Sénégalais, dont elle.
Sa voix de rossignol lui vaut le surnom de ‘Titi l’ange’. Le déclic se produit. Youssou Ndour et le Super Etoile se produisent à Conakry. La rencontre s’avère fructueuse. Elle rentre à Dakar et signe un contrat avec Jololi, la boîte de production du chanteur. En 2004, les Sénégalais la découvrent avec son album intitulé Mbeguel.
Aujourd’hui, elle s’est taillée une place, après avoir beaucoup appris de ces tournées internationales. Membre du Jololi Hits Band, orchestre formé pour les chanteurs sous contrat avec le label, Titi est actuellement une des voix d’or de la scène locale.
Son troisième album, Façon, sorti en juillet 2008, fait un triomphe sur la bande Fm. Diffusé en boucle par les stations-radios, le titre phare de l’opus, Musique, est une révérence aux grands noms de la musique, en même temps qu’il porte l’empreinte d’une grande ambitieuse.
Arrangeur des produits de la chanteuse, Kabou Guèye fait partie des personnes qui côtoient Titi depuis ses débuts. Il a très tôt flairé son potentiel : ‘Je l’ai prise en studio pour tester sa voix et elle m’a convaincu au premier jour, se souvient l’ancien guitariste du Super Etoile. Elle a un avenir prometteur, ses prestations sur scène le prouvent.’ D’après l’arrangeur, la chanteuse est très attentive aux suggestions, en studio. Aussi, promet-il, ‘si elle ne change pas, je peux vous assurer qu’elle fera une bonne carrière dans la musique’.
Elle écrit la plupart de ses textes qui traitent de thèmes aussi indémodables que l’’amour, la jalousie, le divorce, etc.
Titi, l’ange d’un large public, affirme ne pas être gonflée par le succès. Elle dit prendre les choses avec beaucoup de sérénité. Les nombreux fans et sa réussite musicale, elle le met sur le compte de la volonté divine. Mais, elle admet aussi que la confiance du lead vocal du Super étoile a très tôt placée en elle et son appui ont propulsé sa carrière. ‘Youssou Ndour restera toujours mon idole parce que c’est grâce à lui que je suis devenue aujourd’hui ce que je suis.’
Titi est une étoile qui brille dans la galaxie mbalax. Elle déroule son opération de charme en direction des mélomanes. Et la musique lui sourit, sans doute beaucoup plus que l’auraient fait les fourneaux.
Khady BAKHOUM & Pape B. KAMARA
Source : Walfadjri
L’interview calée, difficile de trouver un endroit convenable pour son déroulement. Nous squattons les couloirs de la 2STv pour poser nos premières questions. Mais très vite, le vigile informe qu’il doit fermer. Il était un peu plus de 20 heures. L’on opte alors de poursuivre les débats sur le siège arrière de la luxueuse voiture de l’artiste, où elle a jeté pêle-mêle quelques effets de toilette : valisette de maquillage, paire de sandales etc.
Petite de taille, peau dépigmentée, Titi est mise à la façon d’une jeune dakaroise branchée. Son maquillage, discret, est un signe de simplicité. Le bustier jaune garni de perles sur son pantalon bleu dénote, chez la chanteuse un souci de l’élégance. Le long tissage qu’elle porte sur la tête et ses hauts talons assortis viennent apporter un souffle de jouvence à cette trentenaire épanouie.
Le succès grandissant qu’elle connaît a-t-il forcé la mue chez Titi ? Elle donne en tout cas les apparences et les garanties d’une pro du show-biz et affiche des airs de maturité. Elle est devenue, dit-elle, plus attentive aux remarques et suggestions de ses proches qui lui disent - elle y croit - qu’elle est ‘plus belle naturelle’. Titi a donc revu sa garde-robe et opté pour moins d’extravagance dans son style vestimentaire. Fini les strass et paillettes.
Mieux, Titi a fait une découverte utile pour sa carrière d’artiste : l’importance du management du temps. ‘Je me suis rendu compte que je perdais trop de temps dans les salons de coiffure, confie la chanteuse. Maintenant, j’ai toujours mes effets de toilette dans la voiture. Quand on m’appelle pour une prestation, je porte mon jean et je file’.
Ndèye Fatou Tine a réussit, assure-t-elle, à mieux faire la part des choses, entre sa vie d’artiste, son rôle d’épouse et ses devoirs de maman. N’allez surtout pas lui parler de son mariage, qui, un temps, a fait les choux gras d’une certaine presse people. ‘C’est ma vie privée’ : c’est le refrain que sert celle qui chantait sur toutes les scènes son ‘Aladji Ass’, allant jusqu’à prodiguer de savoureux conseils aux femmes mariées sur les moyens de ferrer leur homme. ‘Nous les artistes, sommes tout le temps exposés ; notre vie privée est le seul espace où l’on peut se réfugier pour exprimer nos joies et nos peines’, avance-t-elle pour évacuer un sujet embarrassant.
Parlons donc musique. Sœur cadette d’un animateur de cérémonie, le virus de la musique l’a très vite piquée. Enfant, elle savait par cœur plusieurs morceaux de la chanson sénégalaise. Elle rongeait ses cordes vocales sur les morceaux de ses chanteurs préférés : Youssou Ndour, Thione Seck ou encore Souleymane Faye. Mais Titi est arrivée sur la scène grâce à l’agilité de ses jambes. Grande admiratrice de la célèbre danseuse, Ndèye Khady Niang, elle rompt les amarres avec l’école alors qu’elle est en classe de Cm2 pour se consacrer à la danse.
Elle commence véritablement à flirter avec la musique dans les années 90. Née dans une famille de nobles et fille d’un Imam, il n’a pas été de tout repos pour la jeune fille de convaincre ses parents de la laisser faire carrière dans la chanson, domaine réservé par excellence aux griots de naissance. Mais la passion de Titi prendra le dessus sur l’orthodoxie parentale.
La restauration en Guinée
Très vide, elle se fait remarquer par sa voix fluette et suave, qui sonne d’emblée comme une belle promesse musicale. Elle est d’ailleurs approchée par plusieurs musiciens en quête de choriste. Titi prête alors sa voix à divers artistes : Souleymane Faye, Fallou Dieng, Demba Dia, Fanta Mady Kouyaté… Mais les chœurs ne permettent pas à la chanteuse d’exprimer toute la mesure de son talent. Le succès musical tant rêvé semble de plus en plus chimérique. En 2000, Titi est même gagnée par le découragement. Démotivée, elle renonce à devenir musicienne et décide de rejoindre son mari établi en Guinée. ‘J’avais désespéré de trouver un producteur, se souvient la chanteuse. J’avais déposé une maquette auprès de Jololi, mais c’était resté sans réponse, je me suis alors dit que je laisse tomber et je vais faire de la restauration en Guinée.’ Mais la musique semble être arrimée au destin de Titi. Une fois installée en Guinée, elle met sur pied un orchestre formé de musiciens sierra-leonais, guinéens et de deux Sénégalais, dont elle.
Sa voix de rossignol lui vaut le surnom de ‘Titi l’ange’. Le déclic se produit. Youssou Ndour et le Super Etoile se produisent à Conakry. La rencontre s’avère fructueuse. Elle rentre à Dakar et signe un contrat avec Jololi, la boîte de production du chanteur. En 2004, les Sénégalais la découvrent avec son album intitulé Mbeguel.
Aujourd’hui, elle s’est taillée une place, après avoir beaucoup appris de ces tournées internationales. Membre du Jololi Hits Band, orchestre formé pour les chanteurs sous contrat avec le label, Titi est actuellement une des voix d’or de la scène locale.
Son troisième album, Façon, sorti en juillet 2008, fait un triomphe sur la bande Fm. Diffusé en boucle par les stations-radios, le titre phare de l’opus, Musique, est une révérence aux grands noms de la musique, en même temps qu’il porte l’empreinte d’une grande ambitieuse.
Arrangeur des produits de la chanteuse, Kabou Guèye fait partie des personnes qui côtoient Titi depuis ses débuts. Il a très tôt flairé son potentiel : ‘Je l’ai prise en studio pour tester sa voix et elle m’a convaincu au premier jour, se souvient l’ancien guitariste du Super Etoile. Elle a un avenir prometteur, ses prestations sur scène le prouvent.’ D’après l’arrangeur, la chanteuse est très attentive aux suggestions, en studio. Aussi, promet-il, ‘si elle ne change pas, je peux vous assurer qu’elle fera une bonne carrière dans la musique’.
Elle écrit la plupart de ses textes qui traitent de thèmes aussi indémodables que l’’amour, la jalousie, le divorce, etc.
Titi, l’ange d’un large public, affirme ne pas être gonflée par le succès. Elle dit prendre les choses avec beaucoup de sérénité. Les nombreux fans et sa réussite musicale, elle le met sur le compte de la volonté divine. Mais, elle admet aussi que la confiance du lead vocal du Super étoile a très tôt placée en elle et son appui ont propulsé sa carrière. ‘Youssou Ndour restera toujours mon idole parce que c’est grâce à lui que je suis devenue aujourd’hui ce que je suis.’
Titi est une étoile qui brille dans la galaxie mbalax. Elle déroule son opération de charme en direction des mélomanes. Et la musique lui sourit, sans doute beaucoup plus que l’auraient fait les fourneaux.
Khady BAKHOUM & Pape B. KAMARA
Source : Walfadjri
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