Il est des personnes, dans la lutte sénégalaise, dont on parlera à jamais. Leurs exploits et leurs années de gloire seront forcément inscrits dans les annales du sport national. Au lot des immortels dans l’arène, figureront les grands reporters, de la trempe de feu El Hadj Moustapha Ndiaye, les lutteurs qui ont donné à ce sport ses lettres de noblesse ; ceux qui se seront succédé au titre de ‘roi des arènes’ ; le premier promoteur à avoir mis en jeu le million ; le lutteur qui a été le premier à faire relever les cachets des combats, etc. Dans la chronologie de ces annales, il sera mentionné qu’un soir de 31 mai 2003, au stade Iba Mar Diop, une dame a organisé un combat, doté du drapeau Le Sénégal qui gagne et opposant Ousmane Diop à Ouza Sow. Ce soir-là, alors qu’on en était au premier anniversaire de l’historique victoire du Sénégal sur la France en coupe du monde de football, Ndèye Ndiaye ‘Tyson’ venait de faire son entrée dans le panthéon des Hommes de la lutte. La réponse à la question de savoir qui est Ndèye Ndiaye ‘Tyson’, c’est un monsieur qui nous la donne d’emblée de jeu. ‘Il faut dire Mbaye Ndiaye Tyson et non Ndèye Ndiaye Tyson. C’est une femme qui vaut plus que dix hommes, elle est brave’, soutient-il. Ndèye Yacine Ndiaye de son vrai nom, celle dont on appose avec le nom du célèbre lutteur Mouhamed Ndao ‘Tyson’, pour avoir cru en lui très tôt, est la première femme à avoir organisé un combat de lutte au Sénégal. Elle a cru en Mouhamed Ndao ‘Tyson’ alors que ce dernier compétissait dans les Mbappat ou séance de lutte traditionnelle. ‘Lorsqu’il m’a dit qu’il voulait entrer de plein pied dans la lutte et qu’il avait même trouvé le surnom de Tyson, je m’en suis réjouis. Chaque fois que je participais à des échanges dans le quartier, je ne pouvais m’empêcher de parler de Mouhamed Ndao (Tyson) et de son ambition. Finalement, je soualais les gens et dès qu’ils me voyaient venir, ils disaient, elle va encore nous parler de Tyson. Finalement, pour railler, on m’a collé le nom de Ndèye Ndiaye Tyson’.
Elle est la première femme promotrice de lutte au Sénégal. Mais son mérite est d’autant plus grand qu’elle est la première dame à oser se frotter au monde de la lutte. Un monde viril ou physique, technique et tactique n’est pas que l’apanage du lutteur. Le promoteur doit aussi être résistant et avoir une bonne garde. Ndèye Ndiaye a osé être la première à descendre dans l’arène, à recevoir les premiers coups, les crocs en jambe, le plaquage. Mais elle tient toujours bon, elle refuse de se laisser terrasser.
Quand on apprend à se tenir debout et qu’on n’a pas encore les jambes pour cela, on essaie de se lever avec beaucoup de détermination. Mais, naturellement, on trébuche et on retombe sur ses jambes. Mais la détermination en bandoulière, on se relève et les mêmes gestes se répètent. Lorsqu’on finit, en fin, par se tenir debout, là, on peut emprunter le chemin que l’on s’est choisi. C’est une leçon de vie. Ndèye Ndiaye ‘Tyson’ l’a mémorisée et c’est ce qui dope son moral. ‘Chaque jour que Dieu fait, je rencontre des difficultés ou je reçois des coups qui peuvent me faire rebrousser chemin. Mais je refuse de baisser les bras, je me remets à la minute d’après et je continue mon chemin’, confie-t-elle.
Entre la lutte et Ndèye Ndiaye ‘Tyson’, c’est une histoire d’amour qui date de fort longtemps, ses premières amours pourrait-on dire. ‘Enfant, j’avais un voisin qui venait de quitter Fass pour aménager près de chez nous. Il était toujours scotché à son poste radio, les jours de combats. Il nous parlait beaucoup de lutte et c’est avec lui que j’ai appris à aimer cette discipline. Finalement, je passais mon temps à discuter lutte’.
L’appel des arènes
Ndèye Ndiaye ‘Tyson’ s’est toujours investie dans le mouvement sportif de Pikine, des Navétane aux Mbappat. Elle a fait partie du fan’s club Moustapha Guèye, ‘Tigre de Fass’. Elle a, également été la première à mettre sur pied un Fan’s club pour Mouhamed Ndao ‘Tyson’. Alors qu’elle venait de quitter l’école parce qu’étant, à cette époque la seule fille de sa mère, Ndèye Ndiaye ‘Tyson’ passait la journée à s’acquitter des tâches domestiques de la maison. Le soir, c’était quartier libre. Ainsi, avec des amis du quartier, elle squattait le tout Pikine, à la recherche de Mbappat. ‘J’avais remarqué qu’à chaque fois qu’on participait à un Mbappat avec les Mouhamed Ndao (Tyson), Baboye, Khadim Ndiaye, Ndongo Lô entre autres, nos lutteurs rentraient toujours victorieux. Et puis j’ai eu l’idée d’organiser un événement du genre dans mon fief car, j’avais constaté que tout le quartier se retrouvait dans les Mbappat organisés ailleurs. Avec 15 mille francs en poche, je suis parvenue à organiser des combats sur trois jours, l’entrée était fixée à 100 francs. Et cela a été un franc succès. Après cette expérience, comme je faisais du commerce, j’ai fait des économies et l’année suivante j’ai organisé mon premier combat où j’avais payé un million à chaque lutteur’.
Orpheline de père très tôt, Ndèye Ndiaye ‘Tyson’ a eu la chance d’avoir une mère qui partage sa passion pour la lutte si bien que sa descente dans l’arène s’est faite avec le soutien de toute la famille. La petite anecdote, elle raconte : ‘A la suite d’un combat qui avait opposé Mor Fadam à Tapha Guèye, je supportais le second qui avait malheureusement perdu son match... Et à la maison, je me suis tellement emportée que ma mère, qui est une grande supportrice de Mor Fadam, a menacé de me faire passer la nuit dehors’.
La lutte est devenue un monde d’affaires et la concurrence s’installe forcément. Mais le fait d’être la seule promotrice de lutte vaut à Ndèye Ndiaye le soutien des autres promoteurs avec qui elle dit entretenir de bon rapport, excepté le sieur Serigne Modou Niang, patron de Mouniang Production. La cause ? Aliou ‘Petit’ Mbaye, de la structure Action 2000, avait profité de la signature de contrat d’un combat devant opposé Khadim Ndiaye à Eumeu Sène pour demander à tous les promoteurs présents à la cérémonie de donner chacun 500 mille francs à Ndèye Ndiaye ‘Tyson’ pour qu’elle organise le combat Bathie Seras - Zoss. Serigne Modou Niang était absent de la cérémonie, précise la promotrice qui déclinera l’offre de ‘Petit’ Mbaye.‘A ma grande surprise, dit-elle, j’ai entendu Serigne Modou Niang dire à la télé que +Ndèye Ndiaye Tyson raconte des histoires, les promoteurs ne se sont jamais accordés sur un tel principe+. Par la grâce de Dieu, les choses se sont éclaircies ; et tout le monde a su de quel côté se situait la vérité’.
Divorcée et mère d’un garçon, il avait été annoncé que le promoteur ‘Petit’ Mbaye, au lendemain de l’élection présidentielle, l’avait prise pour troisième épouse.‘C’était un poisson d’avril que Mame Diarra Ngom , alors animatrice de l’émission Caaxabal, avait fait. Mais tout le monde était tombé dans le coup. On m’appelait de partout pour me féliciter’, soutient Ndèye Ndiaye ‘Tyson’.
Tête de liste de la coalition Sopi à Guinaw Rail
Son amour pour la lutte ne lui a pas empêché de trouver du temps pour faire de la politique. Très engagée, Ndèye Ndiaye ‘Tyson’ est tête de liste de la coaliton Sopi à Pikine Guinaw-Rail. Sa pré-campagne avait commencé, durant l’hivernage, lorsqu’armée de bottes, elle sillonait Pikine pour apporter un soutien à la hauteur de ses moyens. Des ambitions, elle en nourrit pour sa localité. Avec des fonds propres, elle s’est attaquée à l’inactivité des jeunes Pikinois en organisant des combats de lutte auxquels ils peuvent prendre part. Pour la campagne qu’elle est en train de dérouler, son cheval de bataille est la tryptique : emploi des jeunes, assainissement de Pikine Guinaw-Rail et appui financier pour les femmes de cette localité. En 2007, il s’en est fallu de beaucoup pour avoir un Promoteur-président, en la personne de ‘Petit’ Mbaye. Peut-être que les locales seront les bonnes pour Ndèye Ndiaye ‘Tyson’.Promotrice- mairesse, un duo inédit potentiel !
Khady BAKHOUM & Marie Sow DABO Walfadjri
Elle est la première femme promotrice de lutte au Sénégal. Mais son mérite est d’autant plus grand qu’elle est la première dame à oser se frotter au monde de la lutte. Un monde viril ou physique, technique et tactique n’est pas que l’apanage du lutteur. Le promoteur doit aussi être résistant et avoir une bonne garde. Ndèye Ndiaye a osé être la première à descendre dans l’arène, à recevoir les premiers coups, les crocs en jambe, le plaquage. Mais elle tient toujours bon, elle refuse de se laisser terrasser.
Quand on apprend à se tenir debout et qu’on n’a pas encore les jambes pour cela, on essaie de se lever avec beaucoup de détermination. Mais, naturellement, on trébuche et on retombe sur ses jambes. Mais la détermination en bandoulière, on se relève et les mêmes gestes se répètent. Lorsqu’on finit, en fin, par se tenir debout, là, on peut emprunter le chemin que l’on s’est choisi. C’est une leçon de vie. Ndèye Ndiaye ‘Tyson’ l’a mémorisée et c’est ce qui dope son moral. ‘Chaque jour que Dieu fait, je rencontre des difficultés ou je reçois des coups qui peuvent me faire rebrousser chemin. Mais je refuse de baisser les bras, je me remets à la minute d’après et je continue mon chemin’, confie-t-elle.
Entre la lutte et Ndèye Ndiaye ‘Tyson’, c’est une histoire d’amour qui date de fort longtemps, ses premières amours pourrait-on dire. ‘Enfant, j’avais un voisin qui venait de quitter Fass pour aménager près de chez nous. Il était toujours scotché à son poste radio, les jours de combats. Il nous parlait beaucoup de lutte et c’est avec lui que j’ai appris à aimer cette discipline. Finalement, je passais mon temps à discuter lutte’.
L’appel des arènes
Ndèye Ndiaye ‘Tyson’ s’est toujours investie dans le mouvement sportif de Pikine, des Navétane aux Mbappat. Elle a fait partie du fan’s club Moustapha Guèye, ‘Tigre de Fass’. Elle a, également été la première à mettre sur pied un Fan’s club pour Mouhamed Ndao ‘Tyson’. Alors qu’elle venait de quitter l’école parce qu’étant, à cette époque la seule fille de sa mère, Ndèye Ndiaye ‘Tyson’ passait la journée à s’acquitter des tâches domestiques de la maison. Le soir, c’était quartier libre. Ainsi, avec des amis du quartier, elle squattait le tout Pikine, à la recherche de Mbappat. ‘J’avais remarqué qu’à chaque fois qu’on participait à un Mbappat avec les Mouhamed Ndao (Tyson), Baboye, Khadim Ndiaye, Ndongo Lô entre autres, nos lutteurs rentraient toujours victorieux. Et puis j’ai eu l’idée d’organiser un événement du genre dans mon fief car, j’avais constaté que tout le quartier se retrouvait dans les Mbappat organisés ailleurs. Avec 15 mille francs en poche, je suis parvenue à organiser des combats sur trois jours, l’entrée était fixée à 100 francs. Et cela a été un franc succès. Après cette expérience, comme je faisais du commerce, j’ai fait des économies et l’année suivante j’ai organisé mon premier combat où j’avais payé un million à chaque lutteur’.
Orpheline de père très tôt, Ndèye Ndiaye ‘Tyson’ a eu la chance d’avoir une mère qui partage sa passion pour la lutte si bien que sa descente dans l’arène s’est faite avec le soutien de toute la famille. La petite anecdote, elle raconte : ‘A la suite d’un combat qui avait opposé Mor Fadam à Tapha Guèye, je supportais le second qui avait malheureusement perdu son match... Et à la maison, je me suis tellement emportée que ma mère, qui est une grande supportrice de Mor Fadam, a menacé de me faire passer la nuit dehors’.
La lutte est devenue un monde d’affaires et la concurrence s’installe forcément. Mais le fait d’être la seule promotrice de lutte vaut à Ndèye Ndiaye le soutien des autres promoteurs avec qui elle dit entretenir de bon rapport, excepté le sieur Serigne Modou Niang, patron de Mouniang Production. La cause ? Aliou ‘Petit’ Mbaye, de la structure Action 2000, avait profité de la signature de contrat d’un combat devant opposé Khadim Ndiaye à Eumeu Sène pour demander à tous les promoteurs présents à la cérémonie de donner chacun 500 mille francs à Ndèye Ndiaye ‘Tyson’ pour qu’elle organise le combat Bathie Seras - Zoss. Serigne Modou Niang était absent de la cérémonie, précise la promotrice qui déclinera l’offre de ‘Petit’ Mbaye.‘A ma grande surprise, dit-elle, j’ai entendu Serigne Modou Niang dire à la télé que +Ndèye Ndiaye Tyson raconte des histoires, les promoteurs ne se sont jamais accordés sur un tel principe+. Par la grâce de Dieu, les choses se sont éclaircies ; et tout le monde a su de quel côté se situait la vérité’.
Divorcée et mère d’un garçon, il avait été annoncé que le promoteur ‘Petit’ Mbaye, au lendemain de l’élection présidentielle, l’avait prise pour troisième épouse.‘C’était un poisson d’avril que Mame Diarra Ngom , alors animatrice de l’émission Caaxabal, avait fait. Mais tout le monde était tombé dans le coup. On m’appelait de partout pour me féliciter’, soutient Ndèye Ndiaye ‘Tyson’.
Tête de liste de la coalition Sopi à Guinaw Rail
Son amour pour la lutte ne lui a pas empêché de trouver du temps pour faire de la politique. Très engagée, Ndèye Ndiaye ‘Tyson’ est tête de liste de la coaliton Sopi à Pikine Guinaw-Rail. Sa pré-campagne avait commencé, durant l’hivernage, lorsqu’armée de bottes, elle sillonait Pikine pour apporter un soutien à la hauteur de ses moyens. Des ambitions, elle en nourrit pour sa localité. Avec des fonds propres, elle s’est attaquée à l’inactivité des jeunes Pikinois en organisant des combats de lutte auxquels ils peuvent prendre part. Pour la campagne qu’elle est en train de dérouler, son cheval de bataille est la tryptique : emploi des jeunes, assainissement de Pikine Guinaw-Rail et appui financier pour les femmes de cette localité. En 2007, il s’en est fallu de beaucoup pour avoir un Promoteur-président, en la personne de ‘Petit’ Mbaye. Peut-être que les locales seront les bonnes pour Ndèye Ndiaye ‘Tyson’.Promotrice- mairesse, un duo inédit potentiel !
Khady BAKHOUM & Marie Sow DABO Walfadjri