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Poste de santé sans matériel et médecin professionnel : Ndiamacouta crie son impuissance

Rédigé par leral.net le Lundi 7 Mai 2018 à 11:29 | | 0 commentaire(s)|

SANTE
On se soigne en Gambie
A cause d’un poste de santé qui manque presque de tout et d’un médecin dont le professionnalisme est décrié par les populations, Ndiamacouta n’a d’autre issue que d’amener ses malades en Gambie, territoire voisin.
 
La santé est l’une des principales inquiétudes des populations de Ndiamacouta. En effet, l’unique poste de santé  de la commune n’existe que de nom. «Tous les malades ne reçoivent que des paracétamols comme médicaments», raconte un jeune, trouvé à l’intérieur du poste de santé. Dans la même enceinte, à côté de notre interlocuteur, une ambulance est stationnée. Elle ne sert pas à grand-chose aux populations. Pour preuve, il est présentement en panne comme la plupart du temps. Et quand elle est fonctionnelle, il est exigé du malade qu’il débourse 25 000f avant d’être évacué, dans une localité comme Sédhiou, chef-lieu de région. Selon les responsables de la structure sanitaire, les 15 000 f servent au carburant alors que les 10 000f sont destinés à la caisse du poste de santé, précise un patient. Cette somme ne prend pas en charge l’hospitalisation à Sédhiou ou les ordonnances à acheter. Pour des populations qui peinent à joindre les deux bouts, autant ne pas se rendre au poste de santé de Ndiamacouta. Mais comme il faut obligatoirement se soigner, les malades se rendent donc dans le pays voisin, la Gambie. «Tous les médecins gambiens nous connaissent maintenant», déclare un vieux trouvé à  la place publique du village. Une manière de prouver leurs va et vient incessants à Soma, localité gambienne voisine de Ndiamacouta.
 
La question suspendue sur toutes les lèvres est celle-ci : où passe l’argent payé par les patients pour accéder au poste de santé qui est tout sauf gratuit ? Un autre sage du village raconte : «avant, les tickets ne coûtaient presque rien aux patients, aujourd’hui, ils coûtent cher et pourtant la pharmacie du poste de santé ne dispose d’aucun médicament».
 
L’autre grief concerne le médecin dont les compétences sont remises en cause par les populations qui sont passées entre ses mains. «Il est à Ndiamacouta depuis le début des années 90. A chaque qu’il part, il revient grâce à des soutiens politiques. On ne compte plus le nombre de personnes devenues des handicapées à cause de son incompétence», précise un habitant. Une femme dénonce : «le soir, quand on se rend au poste de santé, le médecin nous dit qu’il s’est couché. Même quand il sort pour nous parler». Dramatique !
 
Ainsi donc, les malades qui ne peuvent pas attendre sont mis dans des charrettes pour rallier Soma les médecins ont plus de conscience professionnelle. Hélas, dans beaucoup de cas, ils arrivent trop tard à l’hôpital et décèdent en cours de route. C’est le cas de bon nombre de femmes  qui perdent la vie en donnant naissance à leur progéniture.
 
Et pourtant, le poste de santé reçoit de l’Etat une subventionnelle de 50 millions de F Cfa. Une somme, certes pas très consistante, mais qui pouvait combler les insuffisances si elle était utilisée à bon escient.
Nous avons tenté de recueillir l’avis de la direction du poste de santé. Mais à deux reprises, les responsables ont décliné nos demandes d’interviews.