Astou Sakho, ce nom a résonné mardi dernier au palais de justice de Créteil. Cette Sénégalaise avait commandité un braquage le 21 juin 2015. Debout devant la barre, notre compatriote, native de Hlm 5 et mère de trois enfants, ses complices Sotigui Konaté, Ahmeth Somahoro et I. Traoré, ont tour à tour expliqué ce qui les a motivés à commettre le braquage.
Astou Sakho, qui ne pouvait soutenir le regard du procureur et certainement très gênée face à ses anciennes amies, avec qui elle partageait la tontine pendant une dizaine d’années, a livré la même réponse.
En effet, quand le procureur lui a demandé comment une mère de famille aussi discrète s’est retrouvée du jour au lendemain au cœur de cette affaire, Astou Sakho a soulevé des difficultés financières qu’elle traverserait. «J’avais des soucis d’argent et j’étais menacée d’expulsion», a-t-elle avoué. Des propos qui n’ont pas du tout convaincu le procureur.
Pour ce dernier, qui avait ordonné une enquête sociale et une autre de personnalité concernant notre compatriote, si elle peinait vraiment à joindre les deux bouts, pourquoi n’avait-elle tout bonnement pas fait appel à sa mairie, aux services sociaux ou tout simplement, sollicité l’aide de ses enfants ?
«Madame, vous êtes mère de 3 enfants, tous bien intégrés. L’une est policière, l’un est ingénieur et un autre est conducteur d’engin de chantier. Pourquoi n’avez-vous pas fait appel à eux ?», lui a lancé le procureur. Silence de la dame.
Pour Naya Kanouté, la présidente de l’association, Astou Sakho n’en est pas à son coup d’essai. «Ce n’est pas la première fois qu’elle pose des actes délictuels dans notre groupe. Un jour, elle avait amené des faux billets qu’elle a glissés dans notre caisse», témoigne-t-elle. Pour Me Alassane Touré, l’avocat des parties civiles, plusieurs femmes de nationalités africaines différentes participent à cette tontine depuis plusieurs années et ont pu, grâce à cela, réaliser pas mal de choses dans leurs pays d’origine. «Ça va de la construction d’une maison à celle d’un hôtel. Et, c’est ce bel élan de solidarité que Astou Sakho a voulu briser, en commanditant le braquage de ses camarades», a soutenu l’avocat.
CONDAMNÉS À 3 ANS, MAIS PLACÉS SOUS CONTRÔLE JUDICIAIRE AVEC DES BRACELETS ÉLECTRONIQUES À CAUSE DU COVID
A la fin des différentes interventions, le tribunal a condamné notre compatriote Aïssatou Sakho, la commanditaire, Sotigui Konaté, le chef opérationnel et Ahmeth Sakho, le recruteur du pied-nickelé, braqueur de 16 ans, à une peine de 3 ans, dont 18 mois de sursis probatoire. Mais à cause du Covid qui sévit de plus en plus en France, le tribunal a ordonné le placement sous contrôle judiciaire d’Astou Sakho et ses complices.
En outre, ils porteront un bracelet électronique pour les localiser et ainsi, limiter leurs déplacements. Pour rappel, c’est le 21 juin 2015 qu’a eu lieu le fameux braquage. Lorsque les dames Malado Dabo, Naya Kanouté, Touré Thiméra et compagnie venaient, en cet après-midi du 21 juin 2015, se retrouver à la salle de la paroisse Saint Bruno pour procéder à la remise des fonds à la gagnante du dernier tirage, un commando de braquage était déjà préparé.
En effet, dans la matinée déjà, un groupe de jeunes avait fait le déplacement sur les lieux pour procéder au repérage. Mais il faut remonter quelques jours auparavant, pour comprendre leur présence sur les lieux ce jour-là. En effet, Astou Sakho, faisant partie du groupe des driankés, est venue les voir pour leur proposer un deal, un braquage en échange d’argent à la fin de l’opération.
Notre compatriote leur a révélé qu’à chaque fin de tontine, une importante somme d’argent était disponible et il n’y avait aucun risque de se faire prendre. Astou Sakho en a parlé à Sotigui Konaté, son voisin. Ce dernier a alors informé Ahmed Soumahoro qui, bien que né en 1994, a un casier judiciaire impressionnant. Mais sous contrôle judiciaire et portant un bracelet électronique au moment des faits, il en a parlé au gamin de son immeuble I. Traoré, qui a accepté de commettre le braquage.
Les Echos
Astou Sakho, qui ne pouvait soutenir le regard du procureur et certainement très gênée face à ses anciennes amies, avec qui elle partageait la tontine pendant une dizaine d’années, a livré la même réponse.
En effet, quand le procureur lui a demandé comment une mère de famille aussi discrète s’est retrouvée du jour au lendemain au cœur de cette affaire, Astou Sakho a soulevé des difficultés financières qu’elle traverserait. «J’avais des soucis d’argent et j’étais menacée d’expulsion», a-t-elle avoué. Des propos qui n’ont pas du tout convaincu le procureur.
Pour ce dernier, qui avait ordonné une enquête sociale et une autre de personnalité concernant notre compatriote, si elle peinait vraiment à joindre les deux bouts, pourquoi n’avait-elle tout bonnement pas fait appel à sa mairie, aux services sociaux ou tout simplement, sollicité l’aide de ses enfants ?
«Madame, vous êtes mère de 3 enfants, tous bien intégrés. L’une est policière, l’un est ingénieur et un autre est conducteur d’engin de chantier. Pourquoi n’avez-vous pas fait appel à eux ?», lui a lancé le procureur. Silence de la dame.
Pour Naya Kanouté, la présidente de l’association, Astou Sakho n’en est pas à son coup d’essai. «Ce n’est pas la première fois qu’elle pose des actes délictuels dans notre groupe. Un jour, elle avait amené des faux billets qu’elle a glissés dans notre caisse», témoigne-t-elle. Pour Me Alassane Touré, l’avocat des parties civiles, plusieurs femmes de nationalités africaines différentes participent à cette tontine depuis plusieurs années et ont pu, grâce à cela, réaliser pas mal de choses dans leurs pays d’origine. «Ça va de la construction d’une maison à celle d’un hôtel. Et, c’est ce bel élan de solidarité que Astou Sakho a voulu briser, en commanditant le braquage de ses camarades», a soutenu l’avocat.
CONDAMNÉS À 3 ANS, MAIS PLACÉS SOUS CONTRÔLE JUDICIAIRE AVEC DES BRACELETS ÉLECTRONIQUES À CAUSE DU COVID
A la fin des différentes interventions, le tribunal a condamné notre compatriote Aïssatou Sakho, la commanditaire, Sotigui Konaté, le chef opérationnel et Ahmeth Sakho, le recruteur du pied-nickelé, braqueur de 16 ans, à une peine de 3 ans, dont 18 mois de sursis probatoire. Mais à cause du Covid qui sévit de plus en plus en France, le tribunal a ordonné le placement sous contrôle judiciaire d’Astou Sakho et ses complices.
En outre, ils porteront un bracelet électronique pour les localiser et ainsi, limiter leurs déplacements. Pour rappel, c’est le 21 juin 2015 qu’a eu lieu le fameux braquage. Lorsque les dames Malado Dabo, Naya Kanouté, Touré Thiméra et compagnie venaient, en cet après-midi du 21 juin 2015, se retrouver à la salle de la paroisse Saint Bruno pour procéder à la remise des fonds à la gagnante du dernier tirage, un commando de braquage était déjà préparé.
En effet, dans la matinée déjà, un groupe de jeunes avait fait le déplacement sur les lieux pour procéder au repérage. Mais il faut remonter quelques jours auparavant, pour comprendre leur présence sur les lieux ce jour-là. En effet, Astou Sakho, faisant partie du groupe des driankés, est venue les voir pour leur proposer un deal, un braquage en échange d’argent à la fin de l’opération.
Notre compatriote leur a révélé qu’à chaque fin de tontine, une importante somme d’argent était disponible et il n’y avait aucun risque de se faire prendre. Astou Sakho en a parlé à Sotigui Konaté, son voisin. Ce dernier a alors informé Ahmed Soumahoro qui, bien que né en 1994, a un casier judiciaire impressionnant. Mais sous contrôle judiciaire et portant un bracelet électronique au moment des faits, il en a parlé au gamin de son immeuble I. Traoré, qui a accepté de commettre le braquage.
Les Echos