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Présidentielle 2024: Barthélemy Dias et Déthié Fall tirent sur Macky Sall

Est-il encore permis de douter de l’appartenance de Taxawu Sénégal à l’opposition ? En tout cas, Barthélemy Dias a posé, hier, un acte qui le rapproche du camp de l’opposition, en déclarant que Taxawu Sénégal ne vote pas Amadou Bâ en cas de second tour. Il a exprimé l’opposition « catégorique » de Taxawu Sénégal au report de l’élection présidentielle. C’est la même position affichée par Déthié Fall, président du PRP, qui annonce être partie prenante de la volonté d’une partie de l’opposition d’attaquer le décret de nomination de la nouvelle CENA.


Rédigé par leral.net le Mercredi 15 Novembre 2023 à 16:21 | | 0 commentaire(s)|

Présidentielle 2024: Barthélemy Dias et Déthié Fall tirent sur Macky Sall
L’horizon politique s’éclaircit. S’il y en a qui continuent de douter de l’ancrage de Taxawu Sénégal dans l’opposition, il est temps pour eux de revenir de leur illusion. « Taxawu Sénégal réaffirme son engagement à soutenir le candidat de l’opposition le mieux placé, en cas de 2e tour, à défaut d’y être », a déclaré Barthélemy Dias. Il a décliné cette position dans sa déclaration liminaire, au cours de son face-à-face avec la presse. Cette position a, sans doute, la vertu d’endiguer le flot d’accusations et de soupçons qui s’abattent sur le maire de Dakar et son mentor, Khalifa Ababacar Sall.

D'après le journal "Point Actu", une bonne partie de l’opposition, notamment les militants de l’ex-Pastef, s’est laissée convaincre, à tort ou à raison, d’un rapprochement coupable de Taxawu Sénégal avec le chef de l’Etat, Macky Sall. Cette conviction est partie de la sortie du maire de Dakar, qui révélait sa rencontre secrète avec Macky Sal à Mermoz, au domicile d’Amadou Sall, fils du président de la République. La rupture s’est aggravée lors de la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale. Le désaccord entre Yewwi Askan Wi et Taxawu Sénégal a joué ses prolongations fratricides au parlement. Les deux coalitions désormais rivales, ont étalé leurs divergences.

Des positions dans le bureau seront arrachées par Benno. Et pas des moindres ! Une démarche qui relève pour Abba Mbaye, d’une « méchanceté et d’une idiotie qui ne dit pas son nom ». Le divorce entre les deux coalitions avait été acté le 9 août dernier. Et il était consécutif au "Oui" de Taxawu Sénégal au dialogue politique convoqué par le Président Macky Sall. Khalifa Ababacar Sall et ses camarades, « coupables » d’avoir posé des actes de violation de la charte de la coalition avaient été accusés de trahison. Depuis lors, les deux camps s’étaient éloignés l’un l’autre. Même si Khalifa Ababacar Sall rompait le silence, pour dénoncer les « injustices » faites au président de l’ex-Pastef.

Cette prise de position déclinée, hier, par le maire de Dakar, sans ambiguïté, devrait réduire « l’animosité » observée depuis quelques temps, entre Yaw et Taxawu et marquer un premier pas vers l’opposition. D’ailleurs, dans le même texte liminaire, Barthélemy Dias dit que Taxawu Sénégal « tend la main à toute l’opposition».

L’édile de la ville de Dakar affirme également que sa coalition « milite pour une élection inclusive et participative ». Une option qui ressemble à un clin d’œil à Ousmane Sonko. Barthélemy Dias s’est exprimé au sujet du report agité depuis quelque temps par des caciques de la majorité et principalement, Boubacar Camar de Jenqu/Tabax. « Ce point n’a jamais fait l’objet de discussions lors du dialogue politique national », avertit-il, ajoutant qu’il n’y a pas de « préoccupation sanitaire, aucun défi sécuritaire et aucun problème d’ordre national » qui justifient un report du scrutin du 25 février 2024.

« Taxawu Sénégal exprime son opposition catégorique à tout report et exige un processus électoral transparent », a clamé Barth'. « Aucun calendrier individuel ou collectif, ne saurait se substituer au calendrier républicain », martèle Barthélemy Dias, même si, raille-t-il, le pouvoir est sûr de la défaite de son candidat. Déthié Fall, président du parti républicain pour le progrès (PRP), s’aligne sur cette position hostile au report de la présidentielle. Face à la presse, hier, Déthié Fall a, dans une déclaration dont « Le Point actu » a eu copie, martelé : « nous sommes totalement contre ces pratiques ».

A l’en croire, « la clé de sortie de crise, nous la connaissons aussi tous, il s’agit le 17 novembre de réhabiliter Ousmane Sonko, de régler pour les mois qui lui restent, l’émigration clandestine, de réouvrir les universités, de libérer les détenus politiques et de faire en sorte que les conditions soient réunies pour l’organisation d’élection libre inclusive et transparente, pour que le peuple souverain puisse choisir son prochain président ». Et d’ajouter que « pour le reste, dans l’opposition, nous sommes en train de nous mobiliser pour attaquer le décret de leurs nominations au niveau des juridictions compétentes ».

Au sujet de la tournée économique du chef de l’Etat, Déthié Fall s’est fait particulièrement caustique. « Aujourd’hui, il est à Kédougou, utilisant nos avions, utilisant les moyens de l’État, utilisant le personnel de notre administration, pour promettre encore à 3 mois de son départ, des milliards aux populations de Kédougou. Alors qu’il avait 12 ans pour régler les problèmes des habitants de Kédougou et en régler d’autres ».

Le président du PRP de s’attaquer, ensuite, au projet politique fondé sur la « continuité, continuer dans le chômage, continuer dans la fermeture des universités, continuité dans l’inflation». Au sujet de la collecte des parrains, Déthié Fall annonce avoir arrêté l’opération. « Nous en sommes à un minimum de 127.453 parrains. L’objectif a été dépassé à plus de 116%, sans compter les milliers autres parrains en cours d’acheminement vers Dakar », rassure le président du PRP. « J’ai donc décidé de céder la place aux autres opposants. Parce que nous combattons toutes les formes d’exclusion de candidat à l’élection présidentielle. Le Président Macky Sall en utilise deux principalement : l’exclusion par la voie judiciaire, et l’exclusion par l’asséchement de parrains sur le terrain, pour exclure par ce biais, d’autres candidats », a-t-il justifié.

Ousmane Wade