Une bonne frange de l’Alliance pour la République et de Benno Bokk Yakaar se plaît à crier partout, avoir donné carte blanche à Macky Sall pour le choix du candidat à la Présidentielle. Les deux potentiels candidats les plus cités, Amadou Bâ et Abdoulaye Daouda Diallo, auraient même avoué se soumettre à la volonté du chef de l’Etat. Dans la mouvance présidentielle, on donne ainsi l’impression d’être à la finale d’une compétition même si d’autres noms comme celui de l’ex-Premier ministre Mohammed Boun Abdallah Dionne et d’Abdoulaye Diouf Sarr, aujourd’hui Directeur général du Fonsis, circulent avec persistance. Les militants ne sont, pourtant, nullement à l’abri d’une surprise. Le spectre du choix de Macky Sall va, à l’évidence, au-delà des frontières de l’Apr et de BBY. Et le plus en vue est incontestablement Idrissa Seck, président du parti Rewmi.
D’après "Point Actu", la posture accommodante et serviable d’Idrissa Seck vis-à-vis du chef de l’Etat, donne à croire que l’homme peut bien être le choix de Macky Sall. Allié à Macky Sall en 2020 dans le cadre d’un protocole jusque-là tenu secret, Idrissa Seck et ses ministres ont rompu tout lien organique avec la mouvance présidentielle, au lendemain de sa déclaration de candidature à la présidentielle de février 2024. Depuis lors, Idy un peu moins discret qu’avant, multiplie les sorties en faveur de Macky Sall et revendique même le statut de chef de l’opposition.
Une des rares fois qu’on l’a vu d’attaque et critique à l’endroit du pouvoir, remonte à sa déclaration de candidature ayant entraîné sa démission et celle de ses deux ministres. « Est-ce que vous imaginez une élection présidentielle, ici, au Sénégal sans Idrissa Seck, alors qu’il est vivant, bien portant et plein d’allant. Personne ne peut l’imaginer ! D’ailleurs pour faire court : je réponds oui », avait-il déclaré, pour annoncer sa présence sur la ligne de départ de février 2024. Il venait ainsi de rompre le suspense sur sa candidature. Il s’attaque, ensuite, à la candidature agitée de Macky Sall.
« Les spécialistes notamment le professeur Serigne Diop, maître de la plupart des constitutionnalistes du pays, m’a affirmé que Macky Sall ne pouvait guère être candidat et il n’y avait aucun artifice pouvant lui ouvrir cette possibilité », révèle-t-il. Idrissa Seck enfonce le clou lorsqu’il a été interpellé sur le bilan de Macky Sall.
Après avoir reconnu avoir dit que la vision de Macky Sall, ne dépassait pas Diamniadio, il a magnifié la construction des routes, pistes et ponts et s’est félicité de la disponibilité de l’eau et de l’électrification. « Du point de vue matériel, le bilan est excellent », mais « du point de vue immatériel, il peut être amélioré », avance-t-il, sans doute, euphémique. Et d’énumérer le talon d’Achille du bilan de son allié : « sur l’indépendance de la justice, sur la transparence des rapports des corps de contrôle, sur l’implication de la famille dans les affaires de l’Etat ».
Une critique qui rappelle celle de l’ancien Premier ministre Aminata Touré, qui est allée jusqu’à proposer un texte de loi qui interdit l’implication de la famille dans la gestion des affaires publiques. Il ne fait, cependant, guère mystère de son « génie » en matière de campagne électorale, comme d’ailleurs, le jour où il rencontrait aux Usa des cadres de son parti. Lui qui a conduit la campagne victorieuse de Me Abdoulaye Wade en 1988, à l’âge de 28 ans. Deux fois candidat à la Présidentielle (2007 et 2019) et deux fois classé deuxième, Idrissa Seck a clairement affirmé être le plus expérimenté de BBY, en dehors de Macky Sall.
Ex-Premier ministre, ancien maire de Thiès et ancien Directeur de Cabinet de Wade, dont il a conduit la campagne victorieuse de 2000 face au socialiste Abdou Diouf, Idrissa Seck a vraisemblablement tous les atouts pour emporter la conviction de Macky Sall. Il peut donc bien faire l’affaire du chef de l’Etat, d’autant qu’il est comme le patron de BBY, sur des positions va-t'en guerre face à Ousmane Sonko.
Le leader de Taxawu Dakar, Khalifa Ababacar Sall est lui aussi, à l’apparence, bien en mesure de faire l’affaire de Macky Sall. Les deux hommes sont, visiblement, en parfaite connivence depuis quelque temps. D’abord sur le dialogue politique lancé par le chef de l’Etat, Khalifa Sall a tout de suite marqué son accord. Même s’il l’avait assorti de la condition de discuter de la 3e candidature controversée du président de la République. L’ex-maire de Dakar aligné sur une posture « républicaine », a quasiment rompu avec ses alliés de Yewwi Askan Wi, au discours plutôt offensif à l’endroit du pouvoir.
A l’occasion de la fête de Tabaski célébrée le 29 juin dernier, le « membre » de Yewwi a prié pour la paix dans ce pays. Ainsi, il a exhorté « chaque Sénégalaise et chaque Sénégalais, à prôner la paix et l'unité afin qu'ensemble, nous surmontions les nombreux défis auxquels notre nation fait face, dans le respect des droits de chacun et d'une prospérité partagée par tous ». A ceux qui l’accusent, notamment Ousmane Sonko, son allié au sein de Yewwi Askan Wi, d'avoir passé un accord avec Macky Sall, se résumant par « l'éligibilité de Khalifa Sall contre sa participation au dialogue national », il dément une « polémique futile et une accusation infondée ».
Il reste que si le prédécesseur de Barthélémy Dias à la mairie de Dakar décroche son ticket pour février 2024, Macky Sall aura été le généreux bienfaiteur. Car, sans l’amnistie et la grâce qui lui ouvrent la porte de la candidature, Khalifa Sall resterait comme en 2019, sur le « banc ».
Un autre « pion » du chef de l’Etat est à signaler dans la longue liste des candidats à la prochaine présidentielle. Il s’agit de Karim Wade. Condamné à six de prison pour enrichissement illicite, le fils de l'ancien président sénégalais, potentiel candidat de son parti à la prochaine présidentielle, gracié, se trouve au Qatar depuis 2016. Karim Wade avait été jugé - avec d'autres coaccusés - et condamné en mars 2015 à six ans de prison ferme et à plus de 138 milliards de FCFA d'amende pour « enrichissement illicite », un verdict confirmé, en appel, en août 2015. Le PDS l'avait désigné, sans succès, candidat à la présidentielle de 2019. La grâce était alors juste une remise partielle qui n'effaçait pas la condamnation figurant dans son casier judiciaire.
A l’issue du dialogue politique, Karim Wade va devoir pouvoir tranquillement être candidat pour 2024. Une possibilité qui explique, sans doute, le long silence du PDS sur les questions brûlantes de l’actualité politique. Le parti de Wade donne l’impression d’être totalement en phase avec Macky Sall. Les communiqués et les prises de position officielles des libéraux, sont rares. Même aux dernières convulsions ayant secoué le pays en début juin, le PDS s’est fait discret. Rien également, lorsqu’au cours de sa conférence de presse de déclaration de candidature, Idrissa Seck s’est violemment pris à Wade et à son fils Karim.
Comme en décembre dernier, en conclave dans un hôtel de la place où l’opinion croyait que l’énigme de la candidature de Macky Sall allait être levée, les leaders de BBY qui avaient alors servi une résolution où ils s’en remettaient à la volonté du chef de l’Etat, seul à bord, pour répandre, « le moment venu », la fumée blanche, lui ont donné carte blanche. Tout, à présent, est entre les mains de Macky Sall. Tout peut alors s’abattre sur la tête de BBY. Idrissa Seck, Khalifa Ababacar Sall ou Karim Wade, sont chacun capables de faire l’affaire de Macky Sall.
D’après "Point Actu", la posture accommodante et serviable d’Idrissa Seck vis-à-vis du chef de l’Etat, donne à croire que l’homme peut bien être le choix de Macky Sall. Allié à Macky Sall en 2020 dans le cadre d’un protocole jusque-là tenu secret, Idrissa Seck et ses ministres ont rompu tout lien organique avec la mouvance présidentielle, au lendemain de sa déclaration de candidature à la présidentielle de février 2024. Depuis lors, Idy un peu moins discret qu’avant, multiplie les sorties en faveur de Macky Sall et revendique même le statut de chef de l’opposition.
Une des rares fois qu’on l’a vu d’attaque et critique à l’endroit du pouvoir, remonte à sa déclaration de candidature ayant entraîné sa démission et celle de ses deux ministres. « Est-ce que vous imaginez une élection présidentielle, ici, au Sénégal sans Idrissa Seck, alors qu’il est vivant, bien portant et plein d’allant. Personne ne peut l’imaginer ! D’ailleurs pour faire court : je réponds oui », avait-il déclaré, pour annoncer sa présence sur la ligne de départ de février 2024. Il venait ainsi de rompre le suspense sur sa candidature. Il s’attaque, ensuite, à la candidature agitée de Macky Sall.
« Les spécialistes notamment le professeur Serigne Diop, maître de la plupart des constitutionnalistes du pays, m’a affirmé que Macky Sall ne pouvait guère être candidat et il n’y avait aucun artifice pouvant lui ouvrir cette possibilité », révèle-t-il. Idrissa Seck enfonce le clou lorsqu’il a été interpellé sur le bilan de Macky Sall.
Après avoir reconnu avoir dit que la vision de Macky Sall, ne dépassait pas Diamniadio, il a magnifié la construction des routes, pistes et ponts et s’est félicité de la disponibilité de l’eau et de l’électrification. « Du point de vue matériel, le bilan est excellent », mais « du point de vue immatériel, il peut être amélioré », avance-t-il, sans doute, euphémique. Et d’énumérer le talon d’Achille du bilan de son allié : « sur l’indépendance de la justice, sur la transparence des rapports des corps de contrôle, sur l’implication de la famille dans les affaires de l’Etat ».
Une critique qui rappelle celle de l’ancien Premier ministre Aminata Touré, qui est allée jusqu’à proposer un texte de loi qui interdit l’implication de la famille dans la gestion des affaires publiques. Il ne fait, cependant, guère mystère de son « génie » en matière de campagne électorale, comme d’ailleurs, le jour où il rencontrait aux Usa des cadres de son parti. Lui qui a conduit la campagne victorieuse de Me Abdoulaye Wade en 1988, à l’âge de 28 ans. Deux fois candidat à la Présidentielle (2007 et 2019) et deux fois classé deuxième, Idrissa Seck a clairement affirmé être le plus expérimenté de BBY, en dehors de Macky Sall.
Ex-Premier ministre, ancien maire de Thiès et ancien Directeur de Cabinet de Wade, dont il a conduit la campagne victorieuse de 2000 face au socialiste Abdou Diouf, Idrissa Seck a vraisemblablement tous les atouts pour emporter la conviction de Macky Sall. Il peut donc bien faire l’affaire du chef de l’Etat, d’autant qu’il est comme le patron de BBY, sur des positions va-t'en guerre face à Ousmane Sonko.
Le leader de Taxawu Dakar, Khalifa Ababacar Sall est lui aussi, à l’apparence, bien en mesure de faire l’affaire de Macky Sall. Les deux hommes sont, visiblement, en parfaite connivence depuis quelque temps. D’abord sur le dialogue politique lancé par le chef de l’Etat, Khalifa Sall a tout de suite marqué son accord. Même s’il l’avait assorti de la condition de discuter de la 3e candidature controversée du président de la République. L’ex-maire de Dakar aligné sur une posture « républicaine », a quasiment rompu avec ses alliés de Yewwi Askan Wi, au discours plutôt offensif à l’endroit du pouvoir.
A l’occasion de la fête de Tabaski célébrée le 29 juin dernier, le « membre » de Yewwi a prié pour la paix dans ce pays. Ainsi, il a exhorté « chaque Sénégalaise et chaque Sénégalais, à prôner la paix et l'unité afin qu'ensemble, nous surmontions les nombreux défis auxquels notre nation fait face, dans le respect des droits de chacun et d'une prospérité partagée par tous ». A ceux qui l’accusent, notamment Ousmane Sonko, son allié au sein de Yewwi Askan Wi, d'avoir passé un accord avec Macky Sall, se résumant par « l'éligibilité de Khalifa Sall contre sa participation au dialogue national », il dément une « polémique futile et une accusation infondée ».
Il reste que si le prédécesseur de Barthélémy Dias à la mairie de Dakar décroche son ticket pour février 2024, Macky Sall aura été le généreux bienfaiteur. Car, sans l’amnistie et la grâce qui lui ouvrent la porte de la candidature, Khalifa Sall resterait comme en 2019, sur le « banc ».
Un autre « pion » du chef de l’Etat est à signaler dans la longue liste des candidats à la prochaine présidentielle. Il s’agit de Karim Wade. Condamné à six de prison pour enrichissement illicite, le fils de l'ancien président sénégalais, potentiel candidat de son parti à la prochaine présidentielle, gracié, se trouve au Qatar depuis 2016. Karim Wade avait été jugé - avec d'autres coaccusés - et condamné en mars 2015 à six ans de prison ferme et à plus de 138 milliards de FCFA d'amende pour « enrichissement illicite », un verdict confirmé, en appel, en août 2015. Le PDS l'avait désigné, sans succès, candidat à la présidentielle de 2019. La grâce était alors juste une remise partielle qui n'effaçait pas la condamnation figurant dans son casier judiciaire.
A l’issue du dialogue politique, Karim Wade va devoir pouvoir tranquillement être candidat pour 2024. Une possibilité qui explique, sans doute, le long silence du PDS sur les questions brûlantes de l’actualité politique. Le parti de Wade donne l’impression d’être totalement en phase avec Macky Sall. Les communiqués et les prises de position officielles des libéraux, sont rares. Même aux dernières convulsions ayant secoué le pays en début juin, le PDS s’est fait discret. Rien également, lorsqu’au cours de sa conférence de presse de déclaration de candidature, Idrissa Seck s’est violemment pris à Wade et à son fils Karim.
Comme en décembre dernier, en conclave dans un hôtel de la place où l’opinion croyait que l’énigme de la candidature de Macky Sall allait être levée, les leaders de BBY qui avaient alors servi une résolution où ils s’en remettaient à la volonté du chef de l’Etat, seul à bord, pour répandre, « le moment venu », la fumée blanche, lui ont donné carte blanche. Tout, à présent, est entre les mains de Macky Sall. Tout peut alors s’abattre sur la tête de BBY. Idrissa Seck, Khalifa Ababacar Sall ou Karim Wade, sont chacun capables de faire l’affaire de Macky Sall.