Une gestion gabégique, clientéliste et hors des standards de transparence et d’efficacité, annihile les résultats attendus, conduisant à une perte de confiance individuelle et collective qui a installé la population dans un profond scepticisme quant à l’avenir. Les codes de mise en œuvre des intérêts particuliers violent les principes et règles de la République, tandis que la promotion des identités singulières hypothèque l’unité nationale. Les valeurs d’éthique sont plus que jamais soumises à l’épreuve de profits immédiats et de l’enrichissement exclusif d’individus et de clans.
Dans le domaine foncier, le clientélisme et l’affairisme atteignent leur point culminant, comme en attestent les affaires de Mbane (Nord du pays), Sangalkam (40 km de Dakar) ou les terrains de l’aéroport Léopold Sédar Senghor qui ont servi à financer le monument de la renaissance. Plus récemment on note, après que le Gouvernement a tardé à prendre ses responsabilités face à un problème qui était lancinant, la tragédie de la Communauté rurale de Fanaye qui a connu mort d’hommes suite à un conflit foncier déclenché par l’octroi de 20000 ha de terres agricoles à un privé. De même, la grande côte Nord-Ouest (entre Mboro et Lompoul) a été livrée à la société exploitante de l’or de Sabodola (Sud du pays) dans le plus grand secret, dans le cadre d’un contrat de concession portant sur 100 kilomètres de côte le long de l’Atlantique.
Au même moment, la dette intérieure de l’Etat vis-à-vis du secteur privé national continue de déstructurer le tissu économique, tandis que le chômage atteint des niveaux jamais égalés aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Les contraintes financières, administratives et fiscales que subit le secteur privé ne lui permettent pas d’être le pourvoyeur d’emplois qu’il est supposé être.
Du point de vue de la politique économique justement, de l’avis de nombreux observateurs, les réformes entreprises à la fin de la décennie 90, lesquelles visaient à accroître la croissance et la compétitivité de l’économie nationale par un renforcement du rôle du secteur privé, ont été vidées de leur contenu par le clientélisme et la spéculation régnant en maîtres, bloquant toutes les initiatives d’évolution vers l’émergence. En atteste la faiblesse des taux de croissance enregistrés au cours des dernières années.
Sur le plan social, les frustrations à la fois matérielles et morales, dans un contexte de perte des valeurs de solidarité et de dégradation de la dignité humaine, sont les marques d’un niveau jamais atteint de l’ancrage de la pauvreté dans la société sénégalaise. Les zones rurales sont particulièrement touchées par la pauvreté avec une incidence de plus de 80 %.
Le Sénégal a vécu plus d’une décennie sous le règne de l’informel, avec ses effets dévastateurs à travers une constitution piétinée, la violence et l’impunité érigées en règle, des détournements de deniers publics, une gestion foncière injuste et écœurante. Au même moment, faute de stratégies pertinentes d’adaptation aux mutations du monde, notre pays a subi de plein fouet toutes les crises économiques, commerciales et financières générées par les marchés internationaux, au cours des dix dernières années.
Désormais, des citoyens nouveaux s’engagent pour une nation debout, pour rétablir un nouvel ordre tourné vers un développement durable.
Pour ce faire, le Sénégal a besoin, sans que cette liste ne soit exhaustive :
- d’institutions fortes,
- d’entreprises compétitives pour une croissance soutenue créatrice d’emplois viables,
- de politiques appropriées.
Le sens de notre engagement réside dans la priorité que nous accordons aux préoccupations présentes du peuple sénégalais et nous projette vers les chantiers ci-après que nous entendons lancer en priorité si, le 26 février 2012, le peuple sénégalais nous exprime sa confiance :
1. Rectifier les errements juridiques et institutionnels qui entravent la bonne gouvernance ;
2. Mettre en place un cadre de règlement durable du conflit casamançais ;
3. Maîtriser l’énergie, tant du point de vue de sa disponibilité physique que de son coût pour les entreprises et les ménages ;
4. Lutter contre le chômage et intégrer les jeunes ;
5. Moderniser le monde rural ;
6. Engager résolument la lutte contre la pauvreté ;
7. Maîtriser l’environnement, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté ;
8. Accroître la productivité et la performance des entreprises.
J’en appelle à un sursaut national pour, collectivement, relever les défis qui nous interpellent.
Professeur Amsatou Sow Sidibé
Dans le domaine foncier, le clientélisme et l’affairisme atteignent leur point culminant, comme en attestent les affaires de Mbane (Nord du pays), Sangalkam (40 km de Dakar) ou les terrains de l’aéroport Léopold Sédar Senghor qui ont servi à financer le monument de la renaissance. Plus récemment on note, après que le Gouvernement a tardé à prendre ses responsabilités face à un problème qui était lancinant, la tragédie de la Communauté rurale de Fanaye qui a connu mort d’hommes suite à un conflit foncier déclenché par l’octroi de 20000 ha de terres agricoles à un privé. De même, la grande côte Nord-Ouest (entre Mboro et Lompoul) a été livrée à la société exploitante de l’or de Sabodola (Sud du pays) dans le plus grand secret, dans le cadre d’un contrat de concession portant sur 100 kilomètres de côte le long de l’Atlantique.
Au même moment, la dette intérieure de l’Etat vis-à-vis du secteur privé national continue de déstructurer le tissu économique, tandis que le chômage atteint des niveaux jamais égalés aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Les contraintes financières, administratives et fiscales que subit le secteur privé ne lui permettent pas d’être le pourvoyeur d’emplois qu’il est supposé être.
Du point de vue de la politique économique justement, de l’avis de nombreux observateurs, les réformes entreprises à la fin de la décennie 90, lesquelles visaient à accroître la croissance et la compétitivité de l’économie nationale par un renforcement du rôle du secteur privé, ont été vidées de leur contenu par le clientélisme et la spéculation régnant en maîtres, bloquant toutes les initiatives d’évolution vers l’émergence. En atteste la faiblesse des taux de croissance enregistrés au cours des dernières années.
Sur le plan social, les frustrations à la fois matérielles et morales, dans un contexte de perte des valeurs de solidarité et de dégradation de la dignité humaine, sont les marques d’un niveau jamais atteint de l’ancrage de la pauvreté dans la société sénégalaise. Les zones rurales sont particulièrement touchées par la pauvreté avec une incidence de plus de 80 %.
Le Sénégal a vécu plus d’une décennie sous le règne de l’informel, avec ses effets dévastateurs à travers une constitution piétinée, la violence et l’impunité érigées en règle, des détournements de deniers publics, une gestion foncière injuste et écœurante. Au même moment, faute de stratégies pertinentes d’adaptation aux mutations du monde, notre pays a subi de plein fouet toutes les crises économiques, commerciales et financières générées par les marchés internationaux, au cours des dix dernières années.
Désormais, des citoyens nouveaux s’engagent pour une nation debout, pour rétablir un nouvel ordre tourné vers un développement durable.
Pour ce faire, le Sénégal a besoin, sans que cette liste ne soit exhaustive :
- d’institutions fortes,
- d’entreprises compétitives pour une croissance soutenue créatrice d’emplois viables,
- de politiques appropriées.
Le sens de notre engagement réside dans la priorité que nous accordons aux préoccupations présentes du peuple sénégalais et nous projette vers les chantiers ci-après que nous entendons lancer en priorité si, le 26 février 2012, le peuple sénégalais nous exprime sa confiance :
1. Rectifier les errements juridiques et institutionnels qui entravent la bonne gouvernance ;
2. Mettre en place un cadre de règlement durable du conflit casamançais ;
3. Maîtriser l’énergie, tant du point de vue de sa disponibilité physique que de son coût pour les entreprises et les ménages ;
4. Lutter contre le chômage et intégrer les jeunes ;
5. Moderniser le monde rural ;
6. Engager résolument la lutte contre la pauvreté ;
7. Maîtriser l’environnement, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté ;
8. Accroître la productivité et la performance des entreprises.
J’en appelle à un sursaut national pour, collectivement, relever les défis qui nous interpellent.
Professeur Amsatou Sow Sidibé