C’est ce substrat qui, aujourd’hui encore, malgré les manœuvres des partisans de Satan pour brouiller les repères, nous maintient dans la recherche du « Siratal moustakhime ». Ces guides religieux prônaient, constamment, par le verbe comme par les actes, pour que les aspirants sous leur conduite comprennent, que l’amour de son prochain est une des voies royales de la recherche de l’Agrément du Seigneur (SWT). Ils étaient conscients que leur mission était la même. C’est pourquoi dans cette faction, ceux qui étaient de la même époque maintenaient une communication constante à travers des correspondances, des odes qu’ils s’échangeaient, des livres qu’ils partageaient et allaient même jusqu’à contracter des mariages pour mieux raffermir les liens.
Seulement, le grand sournois ; celui qui avait perdu sa transaction et avait juré de faire oublier aux hommes et aux djinns leur serment originel ; celui qui s’était embusqué moqueur sur les collines de Badr lors de cette légendaire bataille et qui a fini par une affliction honteuse, celui qui se réjouit chaque fois qu’un aspirant sincère trébuche, je veux nommer Satan, celui là, a entretenu pendant longtemps dans le cœur d’une bonne partie des membres des différentes confréries du pays un incroyable sentiment de division. Et pourtant rien, absolument rien d’avéré et émanant de source bien informé, dans les propos ou attitudes des précurseurs et de ceux de leurs fidèles héritiers ne peut expliquer cet état de fait. Comment un musulman sincère peut-il considérer son frère comme un ennemi juste du fait de la différence d’abreuvoir. Cette Source infinie de Miséricorde dont les abysses insondables ne sont accessibles qu’aux aspirants au cœur pur, aux bien-guidés qui veulent pour les autres ce qu’ils veulent pour eux-mêmes.
Il faut dire que le colon français et la chefferie locale de l’époque avaient entretenu par des stratégies sournoises, insoupçonnées cette division. Il s’agissait de « diviser pour mieux régner » mais aussi d’affaiblir cette religion susceptible de libérer cet homme que le colon voulait phagocyter, « assimiler ».
Malgré les actes multiformes de rapprochement posés de tout temps par les héritiers qui ont en charge ces grandes familles religieuses, « les raisins de la division » ont longtemps continué de germer.
Dans le registre de ces actes forts évocateurs on peut citer, entre autres, la visite mémorable de Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh à Touba auprès de Serigne Abdoul Khadre Mbacké, la visite de Serigne Mouhamadoul Amine Bara Mbacké durant son Khalifa à Léona Niassène, la visite du Khalif de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké à la famille de Limamoulaye. Au-delà de ces visites, les héritiers s’efforcent de soigner les relations à diverses occasions ; notamment les fêtes religieuses, par une pédagogie par l’exemple.
Cependant, il faut reconnaitre qu’une situation fort embarrassante a longtemps hypothéqué cette volonté affichée par les leaders des familles religieuses : un déficit de communication sur la gestion de l’apparition du croissant lunaire qui d’ailleurs détermine certains évènements majeurs comme le ramadan ou la tabaski.
Chaque fois que le pays a subi deux fêtes musulmanes (Korité ou Tabaski), il y’a eu un tôlé général. Toute la presse en a fait ses choux gras. C’est la bataille des éditoriaux. Des dossiers sont parfois consacrés à la question dans certaines rédactions et des « islamologues » sont mis à contribution. Des radios en font le thème du jour pour les « Wakh sa Khalatt ». Mêmes des hommes politiques promettent d’aborder la question avec les Khalifs à l’occasion. Mais rien n’y fait.
Par la grâce d’Allah (SWT) le Ramadan 2010 s’est déroulé dans la concorde. Ce n’était pas un événement pour la presse (c’est un train qui arrive à l’heure). Pourtant, dans le cadre de son rôle de prévention des conflits des incompréhensions, il n’était pas à mon sens, superflu de mettre en exergue cette concorde et au besoin d’en analyser les déterminants et d’en faire un point de rapprochement.
A l’occasion de la fête de Korité, le Khalife Général des Mourides, Serigne Cheikh Sidy Al Mokhtar Mbacké a évoqué la question de certains préjugés qui ternissent les rapports entre talibés mourides et tidianes. Au cours d’une visite il y’a quelques semaines de Serigne Maodo Sy, fils de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh à Touba en route pour Taif, le Khalife des mourides est allé plus loin en affirmant qu’il faisait de ce rapprochement entre musulmans du Sénégal son combat personnel. Et dans son propos, il a même évoqué sa volonté de susciter une concertation sur l’observation du croissant lunaire entre familles religieuses.
Mais, ma foi, cette sortie du Khalife nouvellement installé, c’est un événement de taille !! Si la presse en a fait écho, c’est juste en quelques mots de manière furtive de sorte que l’information a été noyée par des faits… divers. Quelques organes ont repris une traduction tronquée des propos du khalif en ces termes «Je ne veux plus entendre un Mouride tenir des propos désobligeants envers les Tidianes». Pas de débat pour aborder les questions de fond, pas d’interview « d’islamologue », pas de « Wakh sa khalat », pas d’éditorial. En fait très peu d’accompagnement de cette déclaration de haute facture. Un silence qui devient, comme disait l’autre « assourdissant » et à la limite suspect. Quand il s’agit de rapprochement des familles religieuses pourquoi ces couvertures médiatiques au rabais qui frise l’indifférence ? Mais pourquoi diantre, la presse sénégalaise veut s’enfermer dans cette logique de « train qui n’arrive pas à l’heure ? ».
Il ne s’agit pas pour nous de donner des leçons. Mais nous estimons que, quelque soit notre métier, nous ne devons jamais perdre de vue la dimension spirituelle du travail. Au-delà des faits, il est important, à chaque fois de procéder à une analyse approfondie et de se mettre dans une posture constructive qui nous impose de répondre à la question suivante : que puis-je faire pour que le traitement de cette information soit profitable à mon pays, à mon peuple. En fait, et tous les professionnels de la communication sociale le savent mieux que quiconque, aucune information n’est neutre. Les normes qui sous-tendent la profession ne sont pas en contradiction avec l’éthique adossée sur les préceptes islamiques. Nous nous devons de sauvegarder notre prisme de musulman dans la lecture des faits sociaux de ce monde. Sinon que nous resterait-il.
Cette bataille annoncée par le Khalife des mourides est celle de tous les musulmans de ce pays soucieux de la splendeur de l’Islam, de l’Agrément de Dieu. Dans ce monde moderne, aucun projet d’envergure nationale ne peut se réaliser sans les professionnels de la communication sociale et le support des technologies de l’information et de la communication. La presse doit « informer vrai, informer juste » mais aussi et surtout informer utile. C’est certes une dimension très complexe notamment dans un contexte de laïcité de concurrence âpres et un contexte économique difficile. Cependant c’est une dimension qui devrait être prise en charge de manière résolue par les professionnels de la communication. L’analyse des faits du monde actuel exige certes une approche systémique. Cependant force est de reconnaitre que les moyens de communication modernes jouent un rôle très important dans le façonnage de l’homme d’aujourd’hui.
La perte des repères est souvent invoquée. En mon sens elle constitue plus une menace, un projet (de personnes embusquées) qu’un fait définitivement avéré au Sénégal. L’homo senegalesis est un croyant ; même si au demeurant, le syncrétisme religieux est une réalité. La presse a la responsabilité de l’aider à vivre sa foi et non de contribuer à saper les fondamentaux. Ce monde est éphémère. Que Dieu (SWT) éclaire notre voie.
Mamadou Mbaye
narmbaye@yahoo.fr
Seulement, le grand sournois ; celui qui avait perdu sa transaction et avait juré de faire oublier aux hommes et aux djinns leur serment originel ; celui qui s’était embusqué moqueur sur les collines de Badr lors de cette légendaire bataille et qui a fini par une affliction honteuse, celui qui se réjouit chaque fois qu’un aspirant sincère trébuche, je veux nommer Satan, celui là, a entretenu pendant longtemps dans le cœur d’une bonne partie des membres des différentes confréries du pays un incroyable sentiment de division. Et pourtant rien, absolument rien d’avéré et émanant de source bien informé, dans les propos ou attitudes des précurseurs et de ceux de leurs fidèles héritiers ne peut expliquer cet état de fait. Comment un musulman sincère peut-il considérer son frère comme un ennemi juste du fait de la différence d’abreuvoir. Cette Source infinie de Miséricorde dont les abysses insondables ne sont accessibles qu’aux aspirants au cœur pur, aux bien-guidés qui veulent pour les autres ce qu’ils veulent pour eux-mêmes.
Il faut dire que le colon français et la chefferie locale de l’époque avaient entretenu par des stratégies sournoises, insoupçonnées cette division. Il s’agissait de « diviser pour mieux régner » mais aussi d’affaiblir cette religion susceptible de libérer cet homme que le colon voulait phagocyter, « assimiler ».
Malgré les actes multiformes de rapprochement posés de tout temps par les héritiers qui ont en charge ces grandes familles religieuses, « les raisins de la division » ont longtemps continué de germer.
Dans le registre de ces actes forts évocateurs on peut citer, entre autres, la visite mémorable de Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh à Touba auprès de Serigne Abdoul Khadre Mbacké, la visite de Serigne Mouhamadoul Amine Bara Mbacké durant son Khalifa à Léona Niassène, la visite du Khalif de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké à la famille de Limamoulaye. Au-delà de ces visites, les héritiers s’efforcent de soigner les relations à diverses occasions ; notamment les fêtes religieuses, par une pédagogie par l’exemple.
Cependant, il faut reconnaitre qu’une situation fort embarrassante a longtemps hypothéqué cette volonté affichée par les leaders des familles religieuses : un déficit de communication sur la gestion de l’apparition du croissant lunaire qui d’ailleurs détermine certains évènements majeurs comme le ramadan ou la tabaski.
Chaque fois que le pays a subi deux fêtes musulmanes (Korité ou Tabaski), il y’a eu un tôlé général. Toute la presse en a fait ses choux gras. C’est la bataille des éditoriaux. Des dossiers sont parfois consacrés à la question dans certaines rédactions et des « islamologues » sont mis à contribution. Des radios en font le thème du jour pour les « Wakh sa Khalatt ». Mêmes des hommes politiques promettent d’aborder la question avec les Khalifs à l’occasion. Mais rien n’y fait.
Par la grâce d’Allah (SWT) le Ramadan 2010 s’est déroulé dans la concorde. Ce n’était pas un événement pour la presse (c’est un train qui arrive à l’heure). Pourtant, dans le cadre de son rôle de prévention des conflits des incompréhensions, il n’était pas à mon sens, superflu de mettre en exergue cette concorde et au besoin d’en analyser les déterminants et d’en faire un point de rapprochement.
A l’occasion de la fête de Korité, le Khalife Général des Mourides, Serigne Cheikh Sidy Al Mokhtar Mbacké a évoqué la question de certains préjugés qui ternissent les rapports entre talibés mourides et tidianes. Au cours d’une visite il y’a quelques semaines de Serigne Maodo Sy, fils de Serigne Abdoul Aziz Sy Dabakh à Touba en route pour Taif, le Khalife des mourides est allé plus loin en affirmant qu’il faisait de ce rapprochement entre musulmans du Sénégal son combat personnel. Et dans son propos, il a même évoqué sa volonté de susciter une concertation sur l’observation du croissant lunaire entre familles religieuses.
Mais, ma foi, cette sortie du Khalife nouvellement installé, c’est un événement de taille !! Si la presse en a fait écho, c’est juste en quelques mots de manière furtive de sorte que l’information a été noyée par des faits… divers. Quelques organes ont repris une traduction tronquée des propos du khalif en ces termes «Je ne veux plus entendre un Mouride tenir des propos désobligeants envers les Tidianes». Pas de débat pour aborder les questions de fond, pas d’interview « d’islamologue », pas de « Wakh sa khalat », pas d’éditorial. En fait très peu d’accompagnement de cette déclaration de haute facture. Un silence qui devient, comme disait l’autre « assourdissant » et à la limite suspect. Quand il s’agit de rapprochement des familles religieuses pourquoi ces couvertures médiatiques au rabais qui frise l’indifférence ? Mais pourquoi diantre, la presse sénégalaise veut s’enfermer dans cette logique de « train qui n’arrive pas à l’heure ? ».
Il ne s’agit pas pour nous de donner des leçons. Mais nous estimons que, quelque soit notre métier, nous ne devons jamais perdre de vue la dimension spirituelle du travail. Au-delà des faits, il est important, à chaque fois de procéder à une analyse approfondie et de se mettre dans une posture constructive qui nous impose de répondre à la question suivante : que puis-je faire pour que le traitement de cette information soit profitable à mon pays, à mon peuple. En fait, et tous les professionnels de la communication sociale le savent mieux que quiconque, aucune information n’est neutre. Les normes qui sous-tendent la profession ne sont pas en contradiction avec l’éthique adossée sur les préceptes islamiques. Nous nous devons de sauvegarder notre prisme de musulman dans la lecture des faits sociaux de ce monde. Sinon que nous resterait-il.
Cette bataille annoncée par le Khalife des mourides est celle de tous les musulmans de ce pays soucieux de la splendeur de l’Islam, de l’Agrément de Dieu. Dans ce monde moderne, aucun projet d’envergure nationale ne peut se réaliser sans les professionnels de la communication sociale et le support des technologies de l’information et de la communication. La presse doit « informer vrai, informer juste » mais aussi et surtout informer utile. C’est certes une dimension très complexe notamment dans un contexte de laïcité de concurrence âpres et un contexte économique difficile. Cependant c’est une dimension qui devrait être prise en charge de manière résolue par les professionnels de la communication. L’analyse des faits du monde actuel exige certes une approche systémique. Cependant force est de reconnaitre que les moyens de communication modernes jouent un rôle très important dans le façonnage de l’homme d’aujourd’hui.
La perte des repères est souvent invoquée. En mon sens elle constitue plus une menace, un projet (de personnes embusquées) qu’un fait définitivement avéré au Sénégal. L’homo senegalesis est un croyant ; même si au demeurant, le syncrétisme religieux est une réalité. La presse a la responsabilité de l’aider à vivre sa foi et non de contribuer à saper les fondamentaux. Ce monde est éphémère. Que Dieu (SWT) éclaire notre voie.
Mamadou Mbaye
narmbaye@yahoo.fr