Ils sont combien de diplomates français depuis 2000 à devoir « écourter » leur séjour dakarois pour avoir « déplu » au palais ou pour « s’être occupés de chose qui ne les regardait point » ? Ou était-ce à cause de notre proximité avec la Marianne, que le chef de l’Etat sénégalais, adepte assurément du « changement » d’équipe comme mode de gouvernance, se comporterait avec les ambassadeurs français en poste dans son pays tel qu’avec ses ministres en les faisant remplacer à tout bout de champ ? Toujours est-il que cela commence à faire nombre, même si, jusqu’ici, en dehors de déclarations à la périphérie de courtisans zélés s’offusquant ou réclamant le départ de tel ou tel autre diplomate français, aucune information officielle n’est venue confirmer ces requêtes répétitives à Paris pour un rappel de ses « émissaires » devenus indésirables. Un procédé qui, selon certaines confidences de sources bien au fait des questions diplomatiques, commencerait à lasser sérieusement au Quai d’Orsay, mais dont ne se prive point l’autorité sénégalaise à chaque fois, qu’à ses yeux, tel ou tel représentant de la France « outrepasse » ses prérogatives. Demandez à notre consoeur de RFI, Sophie Malibu.
Le Sénégal n’est pas au meilleur de sa forme économique, politique et sociale. Ce n’est pas point un secret. Une situation qui découlerait en grande partie néanmoins, selon plusieurs observateurs et des membres l’opposition, des libertés sur la gouvernance du pays que s’octroient un peu trop les libéraux aux commandes. Pour avoir donc voulu attirer l’attention bien auparavant, de sa hiérarchie sur les « dérives » de la gestion libérale du pays, Jean Christophe Rufin ne trouverait plus grâce auprès des hautes autorités sénégalaises. Il aurait fait état dans deux télégrammes « confidentiel défense » rédigés le 3 octobre dernier, dans lesquels il déconseillait « une aide française massive » au Sénégal si Paris ne formulait pas « des exigences très fermes » et « l’ouverture d’un dialogue avec l’opposition », renseigne « Le Canard Enchaîné » dans son édition du mercredi 24 décembre dernier.
Selon l’hebdomadaire français, l’un des plus « tuyautés » de l’hexagone, le diplomate français en poste à Dakar aurait souligné dans ses « confidences », le fait que « le président sénégalais multipliait les voyages planétaires (...) et lançait des projets somptuaires. (...) ». Par conséquent, faisait-il remarquer à sa hiérarchie que, « venir en aide au Sénégal sans lui demander de réformer profondément son système politique reviendrait à fournir à un toxicomane la dose qu’il demande mais qui le conduit un peu plus sûrement vers sa fin ».
N’empêche, la « diplomatie économique » de la France a été pourtant, selon des sources généralement bien informées, pour beaucoup dans le« repêchage de l’élève Sénégal » et son élection au mécanisme de protection contre les chocs exogènes (Pce), mécanisme qui alimentera ainsi ses caisses trouées de 36 milliards de Fcfa en deux tranches, au dernier conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) du 19 décembre 2008. Ses piètres notes au niveau de la gouvernance budgétaire et financière avaient en effet, amené des administrateurs du Fonds et pas des moindre à émettre de sérieuses réserves sur le dossier Sénégal. Réserves qui, s’elles n’avaient pas trouvé « parade » avec les arguments « français » et des autres amis du Sénégal au conseil, risquaient de recaler notre pays désormais sous surveillance serrée. Ce qui aurait été une catastrophe aux conséquences faciles à deviner au regard des manifestations à caractère social et de plus en plus violentes qui se multiplient quasiment sur toute l’étendue du territoire national et à l’ampleur de la dette intérieure qui avait fini de plomber le secteur productif et de service du pays.
Qu’à cela ne tienne, le président sénégalais, Me Abdoulaye Wade a, selon « Le Canard Enchaîné » du mercredi 24 décembre veille de Noël dont copie de l’article circule de main en main dans les cercles intéressés et dans les rédactions, demandé le rappel de l’ambassadeur de France à Dakar Jean-Christophe Rufin qui aurait vivement critiqué la gestion de son pays. Le journal satirique informe que Me Wade a demandé au président français Nicolas Sarkozy de rappeler l’ambassadeur et « de nommer à Dakar un diplomate plus supportable ». Interrogé par nos confrères de l’Agence France presse (Afp), renseigne une de leur dépêche reçue à Dakar hier, jeudi 25 décembre, l’Elysée aurait répondu qu’il n’avait « rien à dire à ce sujet ». « C’est le Quai d’Orsay qui gère », a-t-on ajouté. Tandis que le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevalier, poursuit la même dépêche, a déclaré que le Quai « n’avait reçu aucune demande de cette nature. Nous menons, notamment grâce à notre ambassadeur, un dialogue régulier et constructif avec le Sénégal ».
Le ministère sénégalais des Affaires étrangères fait chorus. Il a démenti hier, formellement l’information de nos confrères. Selon son communiqué, « les autorités sénégalaises n’ont jamais demandé par aucun canal le rappel de l’ambassadeur de France au Sénégal, Jean-Christophe Rufin ». Le Sénégal « n’a jamais demandé par aucun canal, formel ou informel, le rappel de l’ambassadeur Jean-Christophe Rufin avec qui le président de la République, Me Abdoulaye Wade, entretient d’excellentes relations sans le moindre nuage », souligne le communiqué du Bureau de presse du département. Et le texte d’affirmer qu’allant « dans le même sens que le Quai d’Orsay, le Sénégal confirme que le président Sarkozy n’a jamais reçu une quelconque demande de rappel de l’ambassadeur Rufin venant du président Wade ». Il poursuit : « s’il est vrai que l’ambassadeur a été critiqué récemment par une sénatrice pour ce qui n’était qu’un trait d’humour mal compris, il est tout aussi vrai que le président Wade et la présidente Mme Viviane Wade ont tour à tour téléphoné à l’ambassadeur Rufin pour le rassurer et lui témoigner de leur amitié ».
Soit, mais, il n’y a jamais de fumée sans feu, dit la sagesse africaine. Il s’y ajoute que l’Elysée dans cette affaire, si on en croit nos confrères de l’Afp, en refilant le bébé au Quai d’Orsay, informant au passage ainsi sur les rivalités certaines qui minent leurs rapports, semble plus confirmer l’existence des nuages en avançant qu’il n’avait à rien dire. Par conséquent, même si au Quai, on assure n’avoir « reçu aucune demande de cette nature ». Et que Paris menait « notamment grâce à notre ambassadeur, un dialogue régulier et constructif avec le Sénégal », il se trouve plus d’un à relever la « cacophonie » que la réplique « faussement ? » outrée de Mme la sénatrice à l’encontre du diplomate écrivain, n’a fait que mettre en exergue. « L’immortel », médecin, humanitaire et diplomate est depuis quelques jours en vacances dans son pays. Certains de ses amis sénégalais craignent, eux, de ne pas le revoir revenir avec ses habits de plénipotentiaires à la rentrée.
source sud quotidien
Le Sénégal n’est pas au meilleur de sa forme économique, politique et sociale. Ce n’est pas point un secret. Une situation qui découlerait en grande partie néanmoins, selon plusieurs observateurs et des membres l’opposition, des libertés sur la gouvernance du pays que s’octroient un peu trop les libéraux aux commandes. Pour avoir donc voulu attirer l’attention bien auparavant, de sa hiérarchie sur les « dérives » de la gestion libérale du pays, Jean Christophe Rufin ne trouverait plus grâce auprès des hautes autorités sénégalaises. Il aurait fait état dans deux télégrammes « confidentiel défense » rédigés le 3 octobre dernier, dans lesquels il déconseillait « une aide française massive » au Sénégal si Paris ne formulait pas « des exigences très fermes » et « l’ouverture d’un dialogue avec l’opposition », renseigne « Le Canard Enchaîné » dans son édition du mercredi 24 décembre dernier.
Selon l’hebdomadaire français, l’un des plus « tuyautés » de l’hexagone, le diplomate français en poste à Dakar aurait souligné dans ses « confidences », le fait que « le président sénégalais multipliait les voyages planétaires (...) et lançait des projets somptuaires. (...) ». Par conséquent, faisait-il remarquer à sa hiérarchie que, « venir en aide au Sénégal sans lui demander de réformer profondément son système politique reviendrait à fournir à un toxicomane la dose qu’il demande mais qui le conduit un peu plus sûrement vers sa fin ».
N’empêche, la « diplomatie économique » de la France a été pourtant, selon des sources généralement bien informées, pour beaucoup dans le« repêchage de l’élève Sénégal » et son élection au mécanisme de protection contre les chocs exogènes (Pce), mécanisme qui alimentera ainsi ses caisses trouées de 36 milliards de Fcfa en deux tranches, au dernier conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi) du 19 décembre 2008. Ses piètres notes au niveau de la gouvernance budgétaire et financière avaient en effet, amené des administrateurs du Fonds et pas des moindre à émettre de sérieuses réserves sur le dossier Sénégal. Réserves qui, s’elles n’avaient pas trouvé « parade » avec les arguments « français » et des autres amis du Sénégal au conseil, risquaient de recaler notre pays désormais sous surveillance serrée. Ce qui aurait été une catastrophe aux conséquences faciles à deviner au regard des manifestations à caractère social et de plus en plus violentes qui se multiplient quasiment sur toute l’étendue du territoire national et à l’ampleur de la dette intérieure qui avait fini de plomber le secteur productif et de service du pays.
Qu’à cela ne tienne, le président sénégalais, Me Abdoulaye Wade a, selon « Le Canard Enchaîné » du mercredi 24 décembre veille de Noël dont copie de l’article circule de main en main dans les cercles intéressés et dans les rédactions, demandé le rappel de l’ambassadeur de France à Dakar Jean-Christophe Rufin qui aurait vivement critiqué la gestion de son pays. Le journal satirique informe que Me Wade a demandé au président français Nicolas Sarkozy de rappeler l’ambassadeur et « de nommer à Dakar un diplomate plus supportable ». Interrogé par nos confrères de l’Agence France presse (Afp), renseigne une de leur dépêche reçue à Dakar hier, jeudi 25 décembre, l’Elysée aurait répondu qu’il n’avait « rien à dire à ce sujet ». « C’est le Quai d’Orsay qui gère », a-t-on ajouté. Tandis que le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Eric Chevalier, poursuit la même dépêche, a déclaré que le Quai « n’avait reçu aucune demande de cette nature. Nous menons, notamment grâce à notre ambassadeur, un dialogue régulier et constructif avec le Sénégal ».
Le ministère sénégalais des Affaires étrangères fait chorus. Il a démenti hier, formellement l’information de nos confrères. Selon son communiqué, « les autorités sénégalaises n’ont jamais demandé par aucun canal le rappel de l’ambassadeur de France au Sénégal, Jean-Christophe Rufin ». Le Sénégal « n’a jamais demandé par aucun canal, formel ou informel, le rappel de l’ambassadeur Jean-Christophe Rufin avec qui le président de la République, Me Abdoulaye Wade, entretient d’excellentes relations sans le moindre nuage », souligne le communiqué du Bureau de presse du département. Et le texte d’affirmer qu’allant « dans le même sens que le Quai d’Orsay, le Sénégal confirme que le président Sarkozy n’a jamais reçu une quelconque demande de rappel de l’ambassadeur Rufin venant du président Wade ». Il poursuit : « s’il est vrai que l’ambassadeur a été critiqué récemment par une sénatrice pour ce qui n’était qu’un trait d’humour mal compris, il est tout aussi vrai que le président Wade et la présidente Mme Viviane Wade ont tour à tour téléphoné à l’ambassadeur Rufin pour le rassurer et lui témoigner de leur amitié ».
Soit, mais, il n’y a jamais de fumée sans feu, dit la sagesse africaine. Il s’y ajoute que l’Elysée dans cette affaire, si on en croit nos confrères de l’Afp, en refilant le bébé au Quai d’Orsay, informant au passage ainsi sur les rivalités certaines qui minent leurs rapports, semble plus confirmer l’existence des nuages en avançant qu’il n’avait à rien dire. Par conséquent, même si au Quai, on assure n’avoir « reçu aucune demande de cette nature ». Et que Paris menait « notamment grâce à notre ambassadeur, un dialogue régulier et constructif avec le Sénégal », il se trouve plus d’un à relever la « cacophonie » que la réplique « faussement ? » outrée de Mme la sénatrice à l’encontre du diplomate écrivain, n’a fait que mettre en exergue. « L’immortel », médecin, humanitaire et diplomate est depuis quelques jours en vacances dans son pays. Certains de ses amis sénégalais craignent, eux, de ne pas le revoir revenir avec ses habits de plénipotentiaires à la rentrée.
source sud quotidien