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Rentrée scolaire 2009/2010 : L’enseignement tombe à l’eau dans la banlieue

Drôle de rentrée des classes que celle de la banlieue. Dans certains établissements, les eaux de pluie sont encore en surface malgré les efforts déployés par les Sapeurs-pompiers, dans le cadre du plan Orsec. De l’avis de certains directeurs d’école, la rentrée sera effective la semaine prochaine, alors que des parents d’élèves parlent de…l’année prochaine.


Rédigé par leral.net le Mardi 6 Octobre 2009 à 18:19 | | 0 commentaire(s)|

Rentrée scolaire 2009/2010 : L’enseignement tombe à l’eau dans la banlieue
Les écoles de la banlieue ne sont pas encore prêtes à rouvrir leurs classes. Alors que la rentrée scolaire était prévue hier, les élèves n’ont pas été nombreux à regagner les salles. Seuls deux pelés et trois tondus ont fait le déplacement pour satisfaire aux formalités d’usage ou retrouver des camarades de classe.
C’est le cas au groupe scolaire Alioune Gaye de Diamaguène où la présence des parents d’élèves était plus visible que celle des élèves. Ces derniers, pour la plupart, ont été invités à rester chez eux, le temps pour les parents, d’évacuer les eaux de pluie encore présentes dans cet établissement. Dans ce lieu, il n’est pas question, pour les parents d’élèves, d’ouvrir les salles de classe sans pour autant faire face aux eaux de pluie. Le président de l’association des parents d’élèves trouvé sur place est formel : «Il est impossible, pour le moment, d’accéder aux salles de classe.»
Mamadou Diallo de croire que la rentrée sera effective, finalement, la semaine prochaine. «Présentement, nous nous organisons à mobiliser tous les parents d’élèves afin de faire sortir les eaux de l’école. Jeudi et vendredi prochains, nous comptons organiser des journées de Set-Setal, pour espérer retrouver des classes et une cour sèches», souhaite-t-il. Dans cet établissement qui enregistre pas moins de 2 000 élèves, seules trois classes sont fonctionnelles et l’une a été réquisitionnée par le directeur qui y a aménagé son bureau.
Interrogé alors qu’il est pris d’assaut par des parents d’élèves, Ab­dou­laye Omar Niane n’a pas manqué de déplorer la présence des eaux dans son établissement, tout en faisant remarquer que tout le corps enseignant est présent. «Ils sont tous là, de même que les élèves d’ailleurs. Ce qui pose problème, ce sont les eaux et dès qu’elles quittent les lieux, nous allons commencer les cours le lendemain.» M. Niane laisse ainsi entendre que l’ouverture des classes ne dépend ni de lui encore moins des instituteurs, mais plutôt des autorités ou des parents d’élèves qui s’activent pour évacuer les eaux.
En plus des salles de classe, les alentours de l’école sont inaccessibles. C’est dire que c’est un grand chantier qui attend les parents d’élèves si tant est qu’ils souhaitent une rentrée des classes très prochaine de leurs enfants. Parce que les Sa­peurs-pompiers, préposés au pompage des eaux, ont déjà plié bagages sans crier gare, depuis samedi dernier.

TIRS GROUPES CONTRE KALIDOU DIALLO
A l’école Moustapha Khaly Ndiaye de Diacksao, ce sont les mêmes images, sauf qu’ici, il n’y a pas eu l’ombre d’un seul élève. A notre passage vers midi, seul le corps enseignant était encore sur les lieux et en réunion avec le directeur de l’établissement. Daouda Diagne est, à un moment, sorti de la salle pour nous entretenir de la situation de l’école. Ici, toutes les salles sont inondées à l’exception de quatre salles qui sont occupées par des… familles sinistrées. Et ces dernières, apparemment, ne semblent pas pressées de quitter l’établissement.
Quoi qu’il en soit, de l’avis de M. Dia­gne, aussi bien les élèves, les parents qu’eux-mêmes sont suspendus au plan Orsec qui peut faire sortir les eaux des classes. «Jusqu’à hier (dimanche dernier), les Sa­peurs-pompiers étaient là et avaient fait sortir toutes les eaux, mais juste après leur départ, celles-ci sont en­core remontées en surface. Dans ces conditions, on est obligés d’attendre encore les préposés au pompage avant de regagner les salles de classe», explique le directeur de l’école.
Si malgré la situation difficile, les autorités des deux écoles citées plus haut croient toujours en une rentrée prochaine, ce n’est point le cas à Sam-Sam. Dans cette zone, élèves, parents et enseignants ne pensent pas encore à une rentrée prochaine des classes. C’est quasi certain que cette rentrée sera effective au début de la prochaine année, comme c’était déjà le cas pendant les deux dernières années. «J’ai bien peur que la rentrée ait lieu finalement en début 2010, parce que dans ces conditions, il n’est même pas envisageable que nos enfants accèdent aux classes», geint Marième Samb, venue inscrire son enfant qui doit faire le concours d’entrée en sixième, cette année. «A l’image de mon enfant, tous les enfants ont hâte de retrouver leurs camarades, mais les salles de classe sont sales, la cour, n’en parlons pas», poursuit-elle, amèrement.
A l’école secondaire Ndiawar Diagne de Thiaroye, c’est la même situation de salles de classe inaccessibles. C’est grâce à des sacs de sable disposés le long des murs de l’école que les élèves aperçus sur les lieux arrivaient à accéder à l’enceinte de l’établissement.
Dans la cour, ce n’est pas l’ambiance des grands jours que constitue la rentrée des classes. Comme dans tous les établissements, le corps enseignant était bel et bien présent sur les lieux ainsi que des élèves, mais la grande majorité des classes sont inaccessibles. La rentrée est de fait reportée jusqu’à la semaine prochaine.
Dans tous les établissements visités, ce sont plus les parents d’élèves qui se sont illustrés en se lâchant contre le ministre de l’Education. Kalidou Diallo a, en effet, été cloué au pilori pour n’avoir pas «tenu ses promesses» de suivre l’évolution du plan Orsec dans les écoles de la banlieue qu’il a eu à visiter la semaine dernière. Les directeurs d’école ont été eux, plus mesurés dans leurs propos, préférant remettre tout sur le dos du plan Orsec, qui n’arrive manifestement pas à relever le défi des grandes eaux de pluie.
source le quotidien

Pape Alé Niang