Le Directeur général du Fonds monétaire international (Fmi) n’a pas eu à attendre longtemps. Il avait exigé du Président Wade, une réponse écrite dans les 48 heures, et il l’a obtenue. Et quelle réponse ! Le Sénégal prendra du temps pour se relever de ce coup de massue qui vient de lui tomber sur la tête. Suite à la missive du Président à Dominique Strauss-Kahn, le Fmi a publié un communiqué officiel hier, qui retrace la chronologie des événements de ce fameux «Scandale Segura».
Ce qui frappe d’emblée, c’est ceci : «Le Président du Sénégal a confirmé au Fmi avoir organisé la remise d’un cadeau en argent à M. Segura. Le Président a expliqué que l’argent avait été remis en guise de traditionnel cadeau d’adieu à M. Segura en reconnaissance de sa contribution au Sénégal, et n’était destiné en aucune manière à influencer ni M. Segura qui quittait définitivement le pays ni le Fmi. Il a reconnu que le montant du cadeau était une erreur.» En matière d’aveux circonstanciés, il n’y a pas mieux. Après cela, il n’y a plus qu’à attendre la sentence.
Un «cadeau» de 90 millions de Cfa en euros et en dollars
En attendant les développements ultérieurs de cette affaire, on peut déjà noter que le fonctionnaire international sort blanchi de cette histoire. Selon le communiqué de son institution, Segura, aussitôt qu’il s’est rendu compte de la nature du cadeau que venait de lui faire le Président Wade, «a informé la nouvelle Représentante-résidente qu’il avait reçu une somme d’argent. Ils se sont accordé sur la nécessité d’en informer le Bureau d’éthique du Fmi». Le document du Fonds va également dans le détail, pour expliquer pourquoi le fonctionnaire international a voyagé avec la forte somme d’argent. «Etant donné que la somme paraissait importante, ils ont décidé que pour des raisons de sécurité, l’argent ne devait pas rester dans la résidence. Ayant peur de rater son vol et craignant qu’il n’y ait pas d’endroit sûr où laisser l’argent au Sénégal, M. Segura décida de monter à bord de l’avion avec l’argent.» C’est à Barcelone, sa destination finale, qu’Alex Segura aurait compté l’argent, pour se rendre compte que le cadeau présidentiel s’élevait à environ 90 millions de francs Cfa !
La somme se répartissait en valeurs de 100 mille euros et 50 mille dollars. Offerte par le chef de l’Etat d’un pays classé, par les critères du Fmi, parmi les Pays pauvres très endettés (Ppte), à l’un des représentants de cette institution, une personne largement à l’abri du besoin, alors qu’une bonne partie de sa population patauge dans des problèmes existentiels qui semblent insolubles. Paradoxe wadien !
Le temps des sanctions
Il reste maintenant, face à ce qui va servir de cas d’école en matière de corruption, que va être la suite que le Fmi va donner à cette affaire. Et au-delà du Fonds, quelle sera la réaction des autres partenaires étrangers du Sénégal. Déjà, il se racontait hier soir, que la mission d’évaluation de l’Ispe, qui devait commencer ses travaux ce matin à Dakar, aurait été reportée une fois de plus. Quelle que puisse être la part de vérité dans l’affaire, il faudra s’attendre à passer des moments très difficiles dans ce pays.
D’abord, pour sa crédibilité et celle de toute son action, le Fonds monétaire devra prendre des mesures draconiennes envers le Sénégal. Comme on le disait hier dans ces colonnes, «Vigilance et sévérité» seront plus que jamais à l’ordre du jour. Et tous les autres partenaires vont aligner leur attitude sur celle du Fonds. Il reste à souhaiter que, chemin faisant, ces partenaires imposent à l’autorité politique de donner une véritable consistance aux organes de lutte contre la corruption qui pullulent dans ce pays. Et par la même occasion, que ces partenaires soient plus regardants dans la manière dont sont dépensées les milliards de francs qui entrent quotidiennement dans ce pays, au nom du Peuple sénégalais !
Hommage à Segura !
Comment pourrait-on passer par pertes et profits les sommes dépensées par l’Anoci dans ce qu’ils ont appelé, l’embellissement de la ville de Dakar, alors que cette structure a laissé non achevée la moitié de ses chantiers, et que personne ne lui demande des comptes ? Il est vrai, comme le disait l’un des collègues de Segura, que ce n’est pas aux bailleurs de fonds de dicter aux Sénégalais ce qu’ils doivent faire. Mais il leur revient de demander des comptes, puisque ce sont eux qui décaissent.
Quoi qu’il en soit, l’opinion sénégalaise doit une fière chandelle à Alex Segura Ubiergo. Il est de plus en plus évident au fil des informations, que s’il n’avait pas agi comme il l’a fait, tout le monde aurait ignoré le fin mot de cette affaire. S’il n’avait pas piégé les dirigeants sénégalais, au point de leur imposer d’avouer leur forfaiture par écrit, on n’aurait jamais su à quel point le régime actuel est corruptogène. Il est évident que le Président a l’habitude d’agir de cette manière avec ses hôtes, mais aucun n’a jamais eu à le dénoncer de cette manière. Cette fois-ci, le cadeau du Président s’est révélé empoisonné. Mais d’abord pour son auteur.
source le quotidien
Ce qui frappe d’emblée, c’est ceci : «Le Président du Sénégal a confirmé au Fmi avoir organisé la remise d’un cadeau en argent à M. Segura. Le Président a expliqué que l’argent avait été remis en guise de traditionnel cadeau d’adieu à M. Segura en reconnaissance de sa contribution au Sénégal, et n’était destiné en aucune manière à influencer ni M. Segura qui quittait définitivement le pays ni le Fmi. Il a reconnu que le montant du cadeau était une erreur.» En matière d’aveux circonstanciés, il n’y a pas mieux. Après cela, il n’y a plus qu’à attendre la sentence.
Un «cadeau» de 90 millions de Cfa en euros et en dollars
En attendant les développements ultérieurs de cette affaire, on peut déjà noter que le fonctionnaire international sort blanchi de cette histoire. Selon le communiqué de son institution, Segura, aussitôt qu’il s’est rendu compte de la nature du cadeau que venait de lui faire le Président Wade, «a informé la nouvelle Représentante-résidente qu’il avait reçu une somme d’argent. Ils se sont accordé sur la nécessité d’en informer le Bureau d’éthique du Fmi». Le document du Fonds va également dans le détail, pour expliquer pourquoi le fonctionnaire international a voyagé avec la forte somme d’argent. «Etant donné que la somme paraissait importante, ils ont décidé que pour des raisons de sécurité, l’argent ne devait pas rester dans la résidence. Ayant peur de rater son vol et craignant qu’il n’y ait pas d’endroit sûr où laisser l’argent au Sénégal, M. Segura décida de monter à bord de l’avion avec l’argent.» C’est à Barcelone, sa destination finale, qu’Alex Segura aurait compté l’argent, pour se rendre compte que le cadeau présidentiel s’élevait à environ 90 millions de francs Cfa !
La somme se répartissait en valeurs de 100 mille euros et 50 mille dollars. Offerte par le chef de l’Etat d’un pays classé, par les critères du Fmi, parmi les Pays pauvres très endettés (Ppte), à l’un des représentants de cette institution, une personne largement à l’abri du besoin, alors qu’une bonne partie de sa population patauge dans des problèmes existentiels qui semblent insolubles. Paradoxe wadien !
Le temps des sanctions
Il reste maintenant, face à ce qui va servir de cas d’école en matière de corruption, que va être la suite que le Fmi va donner à cette affaire. Et au-delà du Fonds, quelle sera la réaction des autres partenaires étrangers du Sénégal. Déjà, il se racontait hier soir, que la mission d’évaluation de l’Ispe, qui devait commencer ses travaux ce matin à Dakar, aurait été reportée une fois de plus. Quelle que puisse être la part de vérité dans l’affaire, il faudra s’attendre à passer des moments très difficiles dans ce pays.
D’abord, pour sa crédibilité et celle de toute son action, le Fonds monétaire devra prendre des mesures draconiennes envers le Sénégal. Comme on le disait hier dans ces colonnes, «Vigilance et sévérité» seront plus que jamais à l’ordre du jour. Et tous les autres partenaires vont aligner leur attitude sur celle du Fonds. Il reste à souhaiter que, chemin faisant, ces partenaires imposent à l’autorité politique de donner une véritable consistance aux organes de lutte contre la corruption qui pullulent dans ce pays. Et par la même occasion, que ces partenaires soient plus regardants dans la manière dont sont dépensées les milliards de francs qui entrent quotidiennement dans ce pays, au nom du Peuple sénégalais !
Hommage à Segura !
Comment pourrait-on passer par pertes et profits les sommes dépensées par l’Anoci dans ce qu’ils ont appelé, l’embellissement de la ville de Dakar, alors que cette structure a laissé non achevée la moitié de ses chantiers, et que personne ne lui demande des comptes ? Il est vrai, comme le disait l’un des collègues de Segura, que ce n’est pas aux bailleurs de fonds de dicter aux Sénégalais ce qu’ils doivent faire. Mais il leur revient de demander des comptes, puisque ce sont eux qui décaissent.
Quoi qu’il en soit, l’opinion sénégalaise doit une fière chandelle à Alex Segura Ubiergo. Il est de plus en plus évident au fil des informations, que s’il n’avait pas agi comme il l’a fait, tout le monde aurait ignoré le fin mot de cette affaire. S’il n’avait pas piégé les dirigeants sénégalais, au point de leur imposer d’avouer leur forfaiture par écrit, on n’aurait jamais su à quel point le régime actuel est corruptogène. Il est évident que le Président a l’habitude d’agir de cette manière avec ses hôtes, mais aucun n’a jamais eu à le dénoncer de cette manière. Cette fois-ci, le cadeau du Président s’est révélé empoisonné. Mais d’abord pour son auteur.
source le quotidien