La pluie de désaveux continue de s’abattre sur Pierre Goudiaby Atépa. Après sa belle «engueulade» avec le chef de l’Etat, qui l’a d’ailleurs amené à se décharger de ses tâches de conseiller spécial, son représentant au monument de la Renaissance s’est vu virer du lieu qui abrite la statue. En effet, hier dans la matinée, Mme Viviane Wade en personne accompagnée de sa fille Syndiély et une petite délégation est allée au monument, pour se charger de cette opération. C’est à 11 h 10 mn précisément que le cortège de la Première dame, composé de deux 4X4, deux Mercedes noires immatriculées Dk 2337 AF et 9673 AE et un car des Sapeurs-pompiers, en plus de trois motards, a arpenté les collines qui mènent au monument. C’est à 13h 50 mn exactement qu’ils y sont ressortis en direction du palais de la République. Selon des témoins de la visite plus ou moins mouvementée de Mme Viviane Wade, cette dernière, dès son arrivée dans l’enceinte des lieux abritant le monument, s’est adressée au représentant d’Atépa Technologie en ces termes : «Qu’est ce que vous faites ici ?» Et Djamil Kerkal, puisque c’est de lui qu’il s’agit, de répondre qu’il est là en tant que représentant de la société de Pierre Goudiaby Atépa, concepteur du monument de la Renaissance. Mme Wade a alors piqué une colère noire avant de demander à M. Kerkal de vider les lieux. Elle a même intimé l’ordre à sa garde rapprochée de faire sortir le représentant de Atépa de force. Avant de lui jeter à la figure que la collaboration entre Atépa Technologies et la famille Wade est terminée.
Au cours de sa descente de la colline, Mme Wade a marqué un petit temps d’arrêt, histoire de s’entretenir avec les ouvriers coréens. Elle est sortie de l’une des Mercedes et s’est dirigée seule vers eux. Après 4 à 5 mn de discussions avec des gestes de la main, elle regagne le même véhicule en compagnie de sa fille.
Mais, du côté d’Atépa Technologies, personne ne voulait aller au charbon pour s’expliquer sur cette nouvelle tournure des événements. Joint par téléphone, le maître des lieux absent de Dakar pour des raisons familiales n’était pas en mesure d’expliquer les tenants et les aboutissants de cette affaire. Tout juste consent-il à conseiller d’appeler le cabinet. Un cabinet où l’on a préféré adopter la politique de l’autruche malgré les nombreux appels. «Personne n’est actuellement au cabinet. Ils sont tous partis», s’entend-on répondre à chaque interpellation téléphonique. Pourtant, les proches collaborateurs sont restés bien tard au cabinet pour y tenir une réunion de crise. Mais rien n’a filtré de ce conclave.
Toutefois, un de nos interlocuteurs proche du cabinet précise que c’est bien facile de virer les gens d’un chantier mais pour être conséquent, c’est un acte écrit qui doit matérialiser le souhait de Wade de rompre la collaboration avec Atepa Technologies.
Tard dans la soirée d’hier, certaines informations ont fait état de l’entrée en lice dans cette affaire de «sapeurs-pompiers», histoire de sauver ce qui peut l’être encore. Et que chacun de son côté reste le plus professionnel possible. Et, selon notre interlocuteur la fille du Président Wade ferait partie des personnes qui cherchent une solution à l’amiable à tout ce charivari.
Quant à Mbaye Diouf, conseiller en communication de Mme Wade, il a perdu le réseau dès que nous avons décliné notre identité. Et jusque tard dans la nuit, c’est son répondeur qui accueillait les appels.
Qu’adviendra-t-il des projets déjà entamés par l’architecte ?
Du moment que le chef de l’Etat a mis un terme à ses relations avec Pierre Goudiaby Atépa, il n’est pas exagéré de demander : qu’adviendra-t-il des projets déjà entamés par l’architecte ? En effet, M. Goudiaby avait été choisi pour l’édification de pas mal d’œuvres architecturales au Sénégal et aux Etats-Unis. «The Président Kadhafi African Tower», qui est «la première solaire du monde» devait être érigé au Cap Manuel, par lui. Ce tour estimé à 120 milliards de francs Cfa devait être d’une hauteur de 200 m, avec 60 niveaux, et plus de 100 000 m2 de construction. Mieux, il devait générer plus de 2 000 emplois pendant 3 ans et environ 80 % de l’énergie électrique, en dehors de la climatisation, sera d’origine solaire, annonçait en février dernier l’architecte. A ce projet ambitieux sont venus s’ajouter d’autres comme le Grand Théâtre national financé par les Chinois, la Bibliothèque nationale, l’Université du Futur africain, même si ce projet a connu des blocages, le village des Arts qui devait être construit sur le site même du monument de la Renaissance ou encore la Cité des Enseignants située à Mermoz et dont une partie n’est pas encore achevée. Aux Etats-Unis, Atépa est impliqué dans l’achat du terrain dans un quartier de New-York et l’immeuble qui devait y être construit lui avait été confié. L’architecte est impliqué à d’autres projets du chef de l’Etat et il l’a rappelé dimanche dernier, lors de sa rencontre avec la presse : c’est lui qui a préfinancé toutes les études de ces projets. C’est peut-être pour cette raison que l’Etat lui doit pas moins de 5 milliards de francs Cfa. Si les deux hommes se radicalisent dans leurs positions, il y a un grand point d’interrogation à mettre sur tous ces projets. A moins que de bonnes volontés travaillent à les rapprocher pour le bien du pays. Et selon des indiscrétions, il y a bien des gens qui s’y sont mis pour réunir ces «vieux amis».
alyfall@lequotidien.sn
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Au cours de sa descente de la colline, Mme Wade a marqué un petit temps d’arrêt, histoire de s’entretenir avec les ouvriers coréens. Elle est sortie de l’une des Mercedes et s’est dirigée seule vers eux. Après 4 à 5 mn de discussions avec des gestes de la main, elle regagne le même véhicule en compagnie de sa fille.
Mais, du côté d’Atépa Technologies, personne ne voulait aller au charbon pour s’expliquer sur cette nouvelle tournure des événements. Joint par téléphone, le maître des lieux absent de Dakar pour des raisons familiales n’était pas en mesure d’expliquer les tenants et les aboutissants de cette affaire. Tout juste consent-il à conseiller d’appeler le cabinet. Un cabinet où l’on a préféré adopter la politique de l’autruche malgré les nombreux appels. «Personne n’est actuellement au cabinet. Ils sont tous partis», s’entend-on répondre à chaque interpellation téléphonique. Pourtant, les proches collaborateurs sont restés bien tard au cabinet pour y tenir une réunion de crise. Mais rien n’a filtré de ce conclave.
Toutefois, un de nos interlocuteurs proche du cabinet précise que c’est bien facile de virer les gens d’un chantier mais pour être conséquent, c’est un acte écrit qui doit matérialiser le souhait de Wade de rompre la collaboration avec Atepa Technologies.
Tard dans la soirée d’hier, certaines informations ont fait état de l’entrée en lice dans cette affaire de «sapeurs-pompiers», histoire de sauver ce qui peut l’être encore. Et que chacun de son côté reste le plus professionnel possible. Et, selon notre interlocuteur la fille du Président Wade ferait partie des personnes qui cherchent une solution à l’amiable à tout ce charivari.
Quant à Mbaye Diouf, conseiller en communication de Mme Wade, il a perdu le réseau dès que nous avons décliné notre identité. Et jusque tard dans la nuit, c’est son répondeur qui accueillait les appels.
Qu’adviendra-t-il des projets déjà entamés par l’architecte ?
Du moment que le chef de l’Etat a mis un terme à ses relations avec Pierre Goudiaby Atépa, il n’est pas exagéré de demander : qu’adviendra-t-il des projets déjà entamés par l’architecte ? En effet, M. Goudiaby avait été choisi pour l’édification de pas mal d’œuvres architecturales au Sénégal et aux Etats-Unis. «The Président Kadhafi African Tower», qui est «la première solaire du monde» devait être érigé au Cap Manuel, par lui. Ce tour estimé à 120 milliards de francs Cfa devait être d’une hauteur de 200 m, avec 60 niveaux, et plus de 100 000 m2 de construction. Mieux, il devait générer plus de 2 000 emplois pendant 3 ans et environ 80 % de l’énergie électrique, en dehors de la climatisation, sera d’origine solaire, annonçait en février dernier l’architecte. A ce projet ambitieux sont venus s’ajouter d’autres comme le Grand Théâtre national financé par les Chinois, la Bibliothèque nationale, l’Université du Futur africain, même si ce projet a connu des blocages, le village des Arts qui devait être construit sur le site même du monument de la Renaissance ou encore la Cité des Enseignants située à Mermoz et dont une partie n’est pas encore achevée. Aux Etats-Unis, Atépa est impliqué dans l’achat du terrain dans un quartier de New-York et l’immeuble qui devait y être construit lui avait été confié. L’architecte est impliqué à d’autres projets du chef de l’Etat et il l’a rappelé dimanche dernier, lors de sa rencontre avec la presse : c’est lui qui a préfinancé toutes les études de ces projets. C’est peut-être pour cette raison que l’Etat lui doit pas moins de 5 milliards de francs Cfa. Si les deux hommes se radicalisent dans leurs positions, il y a un grand point d’interrogation à mettre sur tous ces projets. A moins que de bonnes volontés travaillent à les rapprocher pour le bien du pays. Et selon des indiscrétions, il y a bien des gens qui s’y sont mis pour réunir ces «vieux amis».
alyfall@lequotidien.sn
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