Les militaires invalides protestent contre les promesses non tenues par le chef de l’Etat. Ils veulent l’augmentation de leurs indemnités, mais également l’octroi des logements promis par le Président Abdoulaye Wade. Selon Issa Guèye, le Président Wade leur avait promis 100 logements. Ce qu’il n’a pas fait. En revanche, il a servi les «calots bleus». Et pour manifester leur colère, ils promettent une autre marche le 19 mars et une manifestation le jour du 4 avril.
«On nous tue, on ne nous déshonore pas.» Cette devise des Forces armées sénégalaises, semble avoir perdu de sons sens, hier lors de la marche interdite des anciens militaires invalides. Ces derniers, regroupés au sein de leur association, ont fait face aux forces de l’ordre devant la Maison des anciens combattants, car la marche qu’ils avaient l’intention de faire n’était pas autorisée. Et ces derniers n’y sont pas allés du dos de la cuillère contre leurs anciens frères d’armes, dont ils ont blessé certains, bien qu’invalides.
Très remontés contre le chef de l’Etat et le ministre de l’Intérieur, ces anciens militaires ont réclamé l’application de la loi. En effet, ces hommes qui se sont sacrifiés, en versant de leur sang, pour l’indépendance du pays, vivent dans des conditions difficiles, allant de la modicité des pensions, au déficit de logements entre autres. Fatigués d’attendre l’application de la loi relative à leurs indemnités, ils ont tout simplement décidé de descendre dans la rue, après 6 demandes d’autorisation de marche refusées. Toutefois, ce qui les a plus remontés, c’est d’avoir entendu que le chef de l’Etat avait octroyé 150 villas à des calots bleus.
Promesses non tenues
Selon Issa Guèye, le président de l’Association nationale des anciens militaires invalides du Sénégal, ses camarades veulent tout simplement rappeler à l’Etat les dispositions de la loi 67/42 qui les régit. C’est une loi réparatrice concernant les dommages subis par les anciens militaires. C’est l’application de cette loi qui fait défaut alors que le plaidoyer a débuté depuis 2005. Entre 2005 et 2007, le chef de l’Etat les avait reçus et avait fait un certain nombre de promesses, en présence du ministre Bécaye Diop. Et Issa Guèye rappelle qu’à chaque fois que l’indice de référence de la Fonction publique évolue, la valeur indiciaire de la pension -qui n’a pas bougé depuis 1967-, doit également évoluer. D’après les calculs qui ont été faits, chacun d’eux devait se retrouver avec 621.92 francs sur la valeur indiciaire, c’est la réparation pécuniaire.
Pour la couverture sanitaire, ils devaient bénéficier de soins médicaux gratuits, et une prise en charge pour les hospitalisations mais ils ont constaté que ceux qui habitent dans les régions se déplacent sur Dakar pour avoir des produits pharmaceutiques. L’invalide et sa famille ne sont pas pris en charge et en général les pensions varient entre 35 000 et 65 000 francs Cfa. Outre cela, il y a la réinsertion socioprofessionnelle et les articles 36 et 37 de cette même loi prévoient une rééducation et une réinsertion socioprofessionnelle pour les invalides. Le comble est que depuis que l’association est née, il n’y a eu aucune réinsertion d’invalides.
Titulaire d’un diplôme d’Etat en prothèse dentaire, M. Guèye constate une certaine discrimination et une injustice dans le traitement au niveau de la Fonction publique, alors que les handicapés physiques bénéficient d’un quota.
Par ailleurs, la fondation qui a été mise sur pied par l’Etat soulève beaucoup de polémiques. Les anciens militaires croyaient que cette structure allait résorber le gap de cette réinsertion socioprofessionnelle, malheureusement on leur a fait croire que cette fondation est une structure privée dans laquelle l’Etat a mis 1 milliard de francs Cfa. La fondation n’étant pas une institution, ils réclament une loi. Le président de cette structure est un colonel invalide mais dans son entourage, il n’y a pas d’invalides, précise Issa Guèye. Et la destination des fonds est aussi inconnue.
«LE CINQUANTENAIRE EST NOIR POUR NOUS»
Ils ne veulent pas de l’assistance, ils réclament un droit. Et au moment où le Sénégal célèbre le cinquantenaire de son Indépendance, avec différentes festivités, les aniciens militaires et invalides pensent le célébrer à leur manière. Dans cette optique, un plan d’action a été déroulé car, avance le président : «Le cinquantenaire est noir pour nous.» C’est la raison pour laquelle, une autre marche est prévue le 19 mars prochain et le 4 avril, ils vont défiler à leur manière, signalent-ils. Pour rappel, il y a 1 078 invalides et 600 veuves, tous membres inscrits à l’organisation. Mais ils sont 6 000 au niveau national. Très remontés contre le régime en place, ils comptent mobiliser encore pour la marche du 19 mars, date de la célébration de l’Alternance.
LORSQU’ANCIENS ET JEUNES MILITAIRES S’AFFRONTENT
Lors de leur affrontement avec les forces de l’ordre, il y a eu des blessés, dont un a été évacué par les Sapeurs-pompiers, en plus de six invalides et trois veuves. Et c’est justement à cause de cela que certains ont scandé à l’endroit des éléments de la Police : «Assassins, assassins !». Au Sénégal, dit un ancien militaire, «nous avons des Diambars et pas des yambars (Des braves et non des lâches, Ndlr)». Il accuse l’Etat de faire du dilatoire et de jouer sur le temps. Mais d’ici 2012, que ce pouvoir soit réélu ou pas, «nous, on ne va pas se laisser faire», précise-t-il. Certains parmi eux sont allés jusqu’à demander la démission du Chef d’état-major général des Armées, car ils estiment que c’est ce dernier qui devait être le premier à s’opposer à cette interdiction de leur marche et à leur parler, parce que «lui, il sait». Pour cet ancien adjudant, l’histoire retiendra que le 19 février 2010, des policiers ont réprimé une marche des anciens militaires. «Je suis désolé, j’ai eu mal et honte quand j’ai entendu qu’on avait mis 1 milliard dans les festivités marquant le cinquantenaire», déclare l’ancien adjudant Amadou Dièye.
Par Binta NDONG le quotidien
«On nous tue, on ne nous déshonore pas.» Cette devise des Forces armées sénégalaises, semble avoir perdu de sons sens, hier lors de la marche interdite des anciens militaires invalides. Ces derniers, regroupés au sein de leur association, ont fait face aux forces de l’ordre devant la Maison des anciens combattants, car la marche qu’ils avaient l’intention de faire n’était pas autorisée. Et ces derniers n’y sont pas allés du dos de la cuillère contre leurs anciens frères d’armes, dont ils ont blessé certains, bien qu’invalides.
Très remontés contre le chef de l’Etat et le ministre de l’Intérieur, ces anciens militaires ont réclamé l’application de la loi. En effet, ces hommes qui se sont sacrifiés, en versant de leur sang, pour l’indépendance du pays, vivent dans des conditions difficiles, allant de la modicité des pensions, au déficit de logements entre autres. Fatigués d’attendre l’application de la loi relative à leurs indemnités, ils ont tout simplement décidé de descendre dans la rue, après 6 demandes d’autorisation de marche refusées. Toutefois, ce qui les a plus remontés, c’est d’avoir entendu que le chef de l’Etat avait octroyé 150 villas à des calots bleus.
Promesses non tenues
Selon Issa Guèye, le président de l’Association nationale des anciens militaires invalides du Sénégal, ses camarades veulent tout simplement rappeler à l’Etat les dispositions de la loi 67/42 qui les régit. C’est une loi réparatrice concernant les dommages subis par les anciens militaires. C’est l’application de cette loi qui fait défaut alors que le plaidoyer a débuté depuis 2005. Entre 2005 et 2007, le chef de l’Etat les avait reçus et avait fait un certain nombre de promesses, en présence du ministre Bécaye Diop. Et Issa Guèye rappelle qu’à chaque fois que l’indice de référence de la Fonction publique évolue, la valeur indiciaire de la pension -qui n’a pas bougé depuis 1967-, doit également évoluer. D’après les calculs qui ont été faits, chacun d’eux devait se retrouver avec 621.92 francs sur la valeur indiciaire, c’est la réparation pécuniaire.
Pour la couverture sanitaire, ils devaient bénéficier de soins médicaux gratuits, et une prise en charge pour les hospitalisations mais ils ont constaté que ceux qui habitent dans les régions se déplacent sur Dakar pour avoir des produits pharmaceutiques. L’invalide et sa famille ne sont pas pris en charge et en général les pensions varient entre 35 000 et 65 000 francs Cfa. Outre cela, il y a la réinsertion socioprofessionnelle et les articles 36 et 37 de cette même loi prévoient une rééducation et une réinsertion socioprofessionnelle pour les invalides. Le comble est que depuis que l’association est née, il n’y a eu aucune réinsertion d’invalides.
Titulaire d’un diplôme d’Etat en prothèse dentaire, M. Guèye constate une certaine discrimination et une injustice dans le traitement au niveau de la Fonction publique, alors que les handicapés physiques bénéficient d’un quota.
Par ailleurs, la fondation qui a été mise sur pied par l’Etat soulève beaucoup de polémiques. Les anciens militaires croyaient que cette structure allait résorber le gap de cette réinsertion socioprofessionnelle, malheureusement on leur a fait croire que cette fondation est une structure privée dans laquelle l’Etat a mis 1 milliard de francs Cfa. La fondation n’étant pas une institution, ils réclament une loi. Le président de cette structure est un colonel invalide mais dans son entourage, il n’y a pas d’invalides, précise Issa Guèye. Et la destination des fonds est aussi inconnue.
«LE CINQUANTENAIRE EST NOIR POUR NOUS»
Ils ne veulent pas de l’assistance, ils réclament un droit. Et au moment où le Sénégal célèbre le cinquantenaire de son Indépendance, avec différentes festivités, les aniciens militaires et invalides pensent le célébrer à leur manière. Dans cette optique, un plan d’action a été déroulé car, avance le président : «Le cinquantenaire est noir pour nous.» C’est la raison pour laquelle, une autre marche est prévue le 19 mars prochain et le 4 avril, ils vont défiler à leur manière, signalent-ils. Pour rappel, il y a 1 078 invalides et 600 veuves, tous membres inscrits à l’organisation. Mais ils sont 6 000 au niveau national. Très remontés contre le régime en place, ils comptent mobiliser encore pour la marche du 19 mars, date de la célébration de l’Alternance.
LORSQU’ANCIENS ET JEUNES MILITAIRES S’AFFRONTENT
Lors de leur affrontement avec les forces de l’ordre, il y a eu des blessés, dont un a été évacué par les Sapeurs-pompiers, en plus de six invalides et trois veuves. Et c’est justement à cause de cela que certains ont scandé à l’endroit des éléments de la Police : «Assassins, assassins !». Au Sénégal, dit un ancien militaire, «nous avons des Diambars et pas des yambars (Des braves et non des lâches, Ndlr)». Il accuse l’Etat de faire du dilatoire et de jouer sur le temps. Mais d’ici 2012, que ce pouvoir soit réélu ou pas, «nous, on ne va pas se laisser faire», précise-t-il. Certains parmi eux sont allés jusqu’à demander la démission du Chef d’état-major général des Armées, car ils estiment que c’est ce dernier qui devait être le premier à s’opposer à cette interdiction de leur marche et à leur parler, parce que «lui, il sait». Pour cet ancien adjudant, l’histoire retiendra que le 19 février 2010, des policiers ont réprimé une marche des anciens militaires. «Je suis désolé, j’ai eu mal et honte quand j’ai entendu qu’on avait mis 1 milliard dans les festivités marquant le cinquantenaire», déclare l’ancien adjudant Amadou Dièye.
Par Binta NDONG le quotidien