Face aux partenaires techniques et financiers du Sénégal, le ministre en charge des infrastructures a décliné son plan quinquennal pour doter le Sénégal d’infrastructures routières de qualité sur l’ensemble du territoire national. Cet ambitieux programme de 1600 milliards de francs devra, selon lui, permettre d’accélérer le développement économique et social du pays. Ainsi, pour mobiliser cette grosse enveloppe, il a convié les bailleurs de fonds et le ministère des Finances pour trouver les voies et moyens de financer le programme. ‘Les infrastructures de transport constituent un soutien indispensable à tout projet de développement économique et social et à tout effort de lutte contre la pauvreté. Cela, d’autant puisque, selon Karim Wade, la route assure plus de 90 % des déplacements des populations’. Qui regrette que le régime socialiste n’ait pu avoir une vision de développement du réseau routier national. ‘La route comme un vecteur essentiel de développement n’a pas fait l’objet d’une attention particulière. L’actif routier national dont nous avons hérité en 2000 se trouve dans un état désastreux avec 65 % des routes revêtues et 83 % des routes dans un mauvais état. L’absence de réseaux d’assainissement a également exposé les routes dans une détérioration prématurée. Entre 1993 et 2000, l’Etat du Sénégal n’a investi que 131 milliards de francs Cfa dans les routes alors que depuis 2000, près de 1 200 milliards de francs Cfa ont été investis pour doter notre pays d’infrastructures routières dignes de ce nom. Nous attendons 700 milliards de francs des bailleurs de fonds et le ministère des Finances va mobiliser le reste’, poursuit Karim Wade.
Selon ce dernier, cet ambitieux programme de construction et d’entretien routiers n’a d’autre objectif que de faire du Sénégal un hub industriel et commercial, compétitif en Afrique subsaharienne tout en assurant une parfaite connectivité du territoire national.
Les moyens nécessaires restant encore à être mobilisés, les partenaires techniques et financiers ont affirmé leur engagement à accompagner ce programme. Néanmoins, certains n’ont pas manqué de souligner les difficultés de l’entretien des routes. Moctar Thiam, Directeur national de la Banque mondiale par intérim, relève, en effet, que le réseau routier a souffert d’un entretien insuffisant et de l’inefficience des dépenses d’entretien par le passé malgré la croissance récente des investissements réalisés. ‘La revue des dépenses publiques dans le secteur des transports en cours de finalisation montre qu’un investissement d’environ 800 milliards de francs Cfa pendant les cinq prochaines années permettrait de relever le réseau routier à la moyenne africaine’, indique-t-il tout en soulignant qu’il est crucial de financer l’entretien et globalement de consacrer environ 50 % du programme aux travaux d’entretien, y compris les entretiens courants et périodiques. Et, pense-t-il, ‘pour rattraper ce retard, le Sénégal doit non seulement relever ses dépenses d’infrastructures de transport à un niveau de 3 à 3,5 % du Produit intérieur brut (Pib) recommandé pour les pays qui n’ont pas connu de sous-investissement mais probablement y ajouter environ 1 % du Pib annuellement pendant la prochaine décennie’.
Cependant, il estime que la mise en œuvre de ce programme ambitieux ne va pas se faire sans risques sur le système des passations des marchés. ‘Elle pourrait même engendrer de sérieuses tensions sur la trésorerie avec des risques d’accumulations des arriérés pouvant entraîner la suspension des travaux ou des opérations lorsqu’il s’agit de subvention d’équilibre pour des services de transport concédés, le report des mises en service, et immanquablement donc l’augmentation des prix’, fait remarquer Thiam. Qui annonce que la Banque mondiale pourrait participer au financement de ce programme dans le cadre de sa stratégie de partenariat avec le Sénégal en cours de préparation. ‘Dans le cadre de l’Association internationale de développement (Ida16), en raison de ces performances macroéconomiques, l’allocation du Sénégal sera probablement augmentée et pourrait être de l’ordre de 450 à 500 millions de dollars pour les trois prochaines années. D’autre part, le Sénégal pourra aussi bénéficier d’une fenêtre Ibrd (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) de l’ordre de 300 millions de dollars pour les projets générateurs de revenus’, poursuit-il.
Seyni DIOP (www.walf.sn)
Selon ce dernier, cet ambitieux programme de construction et d’entretien routiers n’a d’autre objectif que de faire du Sénégal un hub industriel et commercial, compétitif en Afrique subsaharienne tout en assurant une parfaite connectivité du territoire national.
Les moyens nécessaires restant encore à être mobilisés, les partenaires techniques et financiers ont affirmé leur engagement à accompagner ce programme. Néanmoins, certains n’ont pas manqué de souligner les difficultés de l’entretien des routes. Moctar Thiam, Directeur national de la Banque mondiale par intérim, relève, en effet, que le réseau routier a souffert d’un entretien insuffisant et de l’inefficience des dépenses d’entretien par le passé malgré la croissance récente des investissements réalisés. ‘La revue des dépenses publiques dans le secteur des transports en cours de finalisation montre qu’un investissement d’environ 800 milliards de francs Cfa pendant les cinq prochaines années permettrait de relever le réseau routier à la moyenne africaine’, indique-t-il tout en soulignant qu’il est crucial de financer l’entretien et globalement de consacrer environ 50 % du programme aux travaux d’entretien, y compris les entretiens courants et périodiques. Et, pense-t-il, ‘pour rattraper ce retard, le Sénégal doit non seulement relever ses dépenses d’infrastructures de transport à un niveau de 3 à 3,5 % du Produit intérieur brut (Pib) recommandé pour les pays qui n’ont pas connu de sous-investissement mais probablement y ajouter environ 1 % du Pib annuellement pendant la prochaine décennie’.
Cependant, il estime que la mise en œuvre de ce programme ambitieux ne va pas se faire sans risques sur le système des passations des marchés. ‘Elle pourrait même engendrer de sérieuses tensions sur la trésorerie avec des risques d’accumulations des arriérés pouvant entraîner la suspension des travaux ou des opérations lorsqu’il s’agit de subvention d’équilibre pour des services de transport concédés, le report des mises en service, et immanquablement donc l’augmentation des prix’, fait remarquer Thiam. Qui annonce que la Banque mondiale pourrait participer au financement de ce programme dans le cadre de sa stratégie de partenariat avec le Sénégal en cours de préparation. ‘Dans le cadre de l’Association internationale de développement (Ida16), en raison de ces performances macroéconomiques, l’allocation du Sénégal sera probablement augmentée et pourrait être de l’ordre de 450 à 500 millions de dollars pour les trois prochaines années. D’autre part, le Sénégal pourra aussi bénéficier d’une fenêtre Ibrd (Banque internationale pour la reconstruction et le développement) de l’ordre de 300 millions de dollars pour les projets générateurs de revenus’, poursuit-il.
Seyni DIOP (www.walf.sn)