Les capitaux africains continuent de migrer vers les paradis fiscaux. Ainsi, selon un rapport de l’Office de contrôle de la drogue et du crime des Nations Unies, Fiche de la corruption, intitulé : ‘Tout le monde en paie le prix’, 2004, cité par les responsables des centrales syndicales regroupées autour de l’intersyndicale, chaque année ce sont plus de 400 milliards de dollars qui sont expatriés dans les paradis fiscaux. ‘La corruption et le transfert de fonds illicites contribuent à la fuite des capitaux en Afrique où plus de 400 milliards de dollars ont été détournés et mis à l’abri à l’étranger’, a déclaré hier Mamadou Diouf, coordonnateur de l’intersyndicale des centrales, lors d’une conférence de presse.
Et Mamadou Diouf d’ajouter, citant un autre rapport, durant cette même période, dans la zone franc, que cette fuite des capitaux avait atteint plus 131 milliards de dollars dont plus de 86 milliards dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
Selon Ameth Saloum Dieng, dans son livre intitulé, ‘Fuite de capitaux, Epargne et Investissement en Zone Franc’, Dakar, Ucad, 15-17 novembre 2007, cette fuite des capitaux représente 13 à 14 % du Pib de la zone franc, avec une pointe de 22 % au Sénégal, et 19,5 % en Côte d’Ivoire. Ainsi, sur les 500 milliards de dollars qui sortent chaque année des pays pauvres, selon le journal économique Financial Times (2004), 400 milliards proviennent du continent africain. Sur ces 500 milliards, 300 milliards sont issus de délits (la corruption, 50 milliards et les activités criminelles, 250 milliards). Et selon le secrétaire général de la Csa, cet argent planqué dans les paradis fiscaux, représente presque le double de la dette extérieure africaine qui était estimée à 215 milliards de dollars. C’est pourquoi la Confédération internationale des syndicats, section Afrique, (Cis) lance un appel aux pays du G8 qui doivent se réunir prochainement à l’occasion du sommet sur la crise financière pour un retour de l’argent planqué dans les paradis fiscaux. ‘L’Afrique exige, lors du prochain sommet du G8 sur la crise financière, pour lui permettre de réunir toutes ses chances pour se développer, l’interdiction des paradis fiscaux et judiciaires, le rapatriement des capitaux qui y sont planqués, le contrôle strict de la mobilité des capitaux pour enrayer la corruption et limiter l’exportation des profits des grandes firmes étrangères qui ne pénalisent pas le développement de l’épargne domestique et enfin, l’érection de la guerre contre le trafic d’armes, de diamants et de drogue en Afrique, à la hauteur de la guerre contre le terrorisme’, souligne le secrétaire général de la Csa. Car, pour ce dernier, il est reconnu que la crise financière qui secoue le monde est liée ‘à la libre circulation des capitaux’. C’est pourquoi, selon lui, l’Afrique ‘exige le bannissement’ des paradis fiscaux et judiciaires et la ‘restitution’, aux pays africains victimes, des biens qui y sont planqués. Car, de l’avis des syndicalistes Sénégalais, cette fuite des capitaux est responsable, en grande partie, de la pauvreté et du sous-développement en Afrique. D’ailleurs, un document du Haut Conseil Français de la coopération internationale intitulé ‘les priorités de la coopération pour l’Afrique Subsaharienne et le Nepad’ affirme qu’une ‘réduction de ces 40 % d’épargne africaine expatriée pour les ramener au niveau des 3 % de fuite de capitaux des pays d’Asie, aurait permis d’augmenter de 50 % le stock de capital en Afrique’. En plus, avec la crise financière, énergétique et alimentaire, les syndicalistes estiment que le continent a besoin de l’aide de la communauté internationale pour que l’argent planqué dans les banques étrangères lui soit restitué, et pas seulement l’augmentation de l’aide publique au développement qui semble polariser l’opinion publique, conclut-il.
Charles Gaïky DIENE
Et Mamadou Diouf d’ajouter, citant un autre rapport, durant cette même période, dans la zone franc, que cette fuite des capitaux avait atteint plus 131 milliards de dollars dont plus de 86 milliards dans les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa).
Selon Ameth Saloum Dieng, dans son livre intitulé, ‘Fuite de capitaux, Epargne et Investissement en Zone Franc’, Dakar, Ucad, 15-17 novembre 2007, cette fuite des capitaux représente 13 à 14 % du Pib de la zone franc, avec une pointe de 22 % au Sénégal, et 19,5 % en Côte d’Ivoire. Ainsi, sur les 500 milliards de dollars qui sortent chaque année des pays pauvres, selon le journal économique Financial Times (2004), 400 milliards proviennent du continent africain. Sur ces 500 milliards, 300 milliards sont issus de délits (la corruption, 50 milliards et les activités criminelles, 250 milliards). Et selon le secrétaire général de la Csa, cet argent planqué dans les paradis fiscaux, représente presque le double de la dette extérieure africaine qui était estimée à 215 milliards de dollars. C’est pourquoi la Confédération internationale des syndicats, section Afrique, (Cis) lance un appel aux pays du G8 qui doivent se réunir prochainement à l’occasion du sommet sur la crise financière pour un retour de l’argent planqué dans les paradis fiscaux. ‘L’Afrique exige, lors du prochain sommet du G8 sur la crise financière, pour lui permettre de réunir toutes ses chances pour se développer, l’interdiction des paradis fiscaux et judiciaires, le rapatriement des capitaux qui y sont planqués, le contrôle strict de la mobilité des capitaux pour enrayer la corruption et limiter l’exportation des profits des grandes firmes étrangères qui ne pénalisent pas le développement de l’épargne domestique et enfin, l’érection de la guerre contre le trafic d’armes, de diamants et de drogue en Afrique, à la hauteur de la guerre contre le terrorisme’, souligne le secrétaire général de la Csa. Car, pour ce dernier, il est reconnu que la crise financière qui secoue le monde est liée ‘à la libre circulation des capitaux’. C’est pourquoi, selon lui, l’Afrique ‘exige le bannissement’ des paradis fiscaux et judiciaires et la ‘restitution’, aux pays africains victimes, des biens qui y sont planqués. Car, de l’avis des syndicalistes Sénégalais, cette fuite des capitaux est responsable, en grande partie, de la pauvreté et du sous-développement en Afrique. D’ailleurs, un document du Haut Conseil Français de la coopération internationale intitulé ‘les priorités de la coopération pour l’Afrique Subsaharienne et le Nepad’ affirme qu’une ‘réduction de ces 40 % d’épargne africaine expatriée pour les ramener au niveau des 3 % de fuite de capitaux des pays d’Asie, aurait permis d’augmenter de 50 % le stock de capital en Afrique’. En plus, avec la crise financière, énergétique et alimentaire, les syndicalistes estiment que le continent a besoin de l’aide de la communauté internationale pour que l’argent planqué dans les banques étrangères lui soit restitué, et pas seulement l’augmentation de l’aide publique au développement qui semble polariser l’opinion publique, conclut-il.
Charles Gaïky DIENE