L’ancien procureur de la Crei, Alioune Ndao, qui révèle que la juridiction spéciale a cessé de fonctionner depuis 2014, réclame son audit. Mais, du côté de l’ex-juridiction en charge de la traque, les membres disent «avoir suivi un égocentrique qui se prend pour l'alpha et l'oméga de la juridiction spéciale, qui est comme toutes les autres, divisée en 3 compartiments, à savoir : le parquet, la commission d'instruction et l'instance de jugement, qui ont chacun joué leur partition dans les procédures qu'ils ont connues».
Interpelés sur les propos d’Alioune Ndao, les membres du parquet spécial de la Crei, de la commission d’instruction et l’instance de jugement, affirment que «l'ancien procureur de la Crei s'est noyé dans des contrevérités, dans ses déclarations». À commencer, révèlent-ils, avec le compte de Singapour pour lequel Alioune Ndao déclare qu’il a été découvert et communiqué à la juridiction par le Président Macky Sall.
Pour les membres de la Crei,«ce propos est un pire mensonge. Et que ce supposé compte est en fait un "Tracker", c'est à dire un placement indiquant un indice financier qui nous a été signalé par l'expert judiciaire Alboury Ndao ; ce qui lui a valu d'être poursuivi par Karim pour diffamation»
Contre les oublis d’Alioune Ndao
Une autre «contrevérité» de l’ancien proc' spécial, selon ses collègues, c'est quand il dit que les magistrats de la Crei ont cessé de travailler depuis 2014. «Qu'en est-il du jugement de Karim intervenu en 2015, de l'arrêt contre Tahibou Ndiaye ? Des procédures contre Aïda Ndiongue en 2020, de la procédure contre le lieutenant-colonel de la Douane, douanier Daouda Bâ, de l'ancien directeur du Cadastre, Doudou Diagne en 2020 ?».
Ses ex-collègues s’inscrivent également en faux contre sa déclaration, comme quoi la Crei n'a rien retrouvé. Ils citent : «Dp World a payé à l’État 25 milliards de pas de porte, parce que placé sous administration provisoire par la Commission d’instruction de la Crei..., Eden rock avec ses 24 appartements, qui ont été vendus à 600 millions l'unité».
Il y a également, révèlent les membres de la Crei, «Ahs, appartement à Karim Wade dont les comptes gérés par l'administrateur provisoire affichaient des montants variant entre 400 et 600 millions par mois, ainsi que tous les biens, immeubles de Tahibou Ndiaye, qui ont été mutés au nom de l’État et gérés par l'administrateur provisoire, sous forme de location, qui a généré plus d'un milliard, sans compter les médiations pénales...»
Au Sénégal, nombreux sont ceux qui pensent que la reddition des comptes est simplement sélective. Il n’y a pas que la dormance des dossiers au parquet spécial, qui justifie ce sentiment. La reddition des comptes qui fut l’une des plus grandes promesses de campagne du Président Sall, s’est estompée après quelques années. Si la Cour de répression de l’enrichissement illicite n’a pas été créée pour instruire seulement quatre dossiers, elle a donné l’impression de danser une valse à deux temps, pour une justice à deux vitesses.
En effet, si la traque a connu un coup d'arrêt, c’est plus par une volonté manifestée en haut que par l’inaction des magistrats qui s’en chargent. Rappelons que le parquet spécial qui met en mouvement l’action publique contre les auteurs présumés d’enrichissement illicite, est directement placé sous l’autorité du ministère de la Justice, qui dépend de la Présidence de la République.
Tribune
Interpelés sur les propos d’Alioune Ndao, les membres du parquet spécial de la Crei, de la commission d’instruction et l’instance de jugement, affirment que «l'ancien procureur de la Crei s'est noyé dans des contrevérités, dans ses déclarations». À commencer, révèlent-ils, avec le compte de Singapour pour lequel Alioune Ndao déclare qu’il a été découvert et communiqué à la juridiction par le Président Macky Sall.
Pour les membres de la Crei,«ce propos est un pire mensonge. Et que ce supposé compte est en fait un "Tracker", c'est à dire un placement indiquant un indice financier qui nous a été signalé par l'expert judiciaire Alboury Ndao ; ce qui lui a valu d'être poursuivi par Karim pour diffamation»
Contre les oublis d’Alioune Ndao
Une autre «contrevérité» de l’ancien proc' spécial, selon ses collègues, c'est quand il dit que les magistrats de la Crei ont cessé de travailler depuis 2014. «Qu'en est-il du jugement de Karim intervenu en 2015, de l'arrêt contre Tahibou Ndiaye ? Des procédures contre Aïda Ndiongue en 2020, de la procédure contre le lieutenant-colonel de la Douane, douanier Daouda Bâ, de l'ancien directeur du Cadastre, Doudou Diagne en 2020 ?».
Ses ex-collègues s’inscrivent également en faux contre sa déclaration, comme quoi la Crei n'a rien retrouvé. Ils citent : «Dp World a payé à l’État 25 milliards de pas de porte, parce que placé sous administration provisoire par la Commission d’instruction de la Crei..., Eden rock avec ses 24 appartements, qui ont été vendus à 600 millions l'unité».
Il y a également, révèlent les membres de la Crei, «Ahs, appartement à Karim Wade dont les comptes gérés par l'administrateur provisoire affichaient des montants variant entre 400 et 600 millions par mois, ainsi que tous les biens, immeubles de Tahibou Ndiaye, qui ont été mutés au nom de l’État et gérés par l'administrateur provisoire, sous forme de location, qui a généré plus d'un milliard, sans compter les médiations pénales...»
Au Sénégal, nombreux sont ceux qui pensent que la reddition des comptes est simplement sélective. Il n’y a pas que la dormance des dossiers au parquet spécial, qui justifie ce sentiment. La reddition des comptes qui fut l’une des plus grandes promesses de campagne du Président Sall, s’est estompée après quelques années. Si la Cour de répression de l’enrichissement illicite n’a pas été créée pour instruire seulement quatre dossiers, elle a donné l’impression de danser une valse à deux temps, pour une justice à deux vitesses.
En effet, si la traque a connu un coup d'arrêt, c’est plus par une volonté manifestée en haut que par l’inaction des magistrats qui s’en chargent. Rappelons que le parquet spécial qui met en mouvement l’action publique contre les auteurs présumés d’enrichissement illicite, est directement placé sous l’autorité du ministère de la Justice, qui dépend de la Présidence de la République.
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